L'Empire ultime
Les brumes règnent sur la nuit,
Le Seigneur Maître sur le monde.
Vin ne connait de l'Empire Ultime que les brumes de Luthadel, les pluies de cendre et le regard d'acier des Grands Inquisiteurs. Depuis plus de 1000 ans, le Seigneur Maître gouverne les hommes par la terreur. Seuls les nobles pratiquent l'allomancie, la précieuse magie des métaux.
Mais Vin n'est pas une adolescente comme les autres. Et le jour où sa route croise celle de Kelsier, le plus célèbre voleur de l'Empire, elle est entraînée dans un combat sans merci. Car Kelsier, revenu de l'enfer, nourrit un projet fou : renverser l'Empire.
- Nombre de pages 606
- Éditeur Orbit
- Date de publication 17-03-2010
- Traduction Mélanie Fazi
- ISBN 978-2360510108
- Titre VO Mistborn : The Final Empire
- Éditeur VO Tor Books
- Date de publication VO 17-07-2006
Annotations
Notes de traduction
Ceci est une traduction non officielle des annotations de Brandon Sanderson publiées sur son site web (https://www.brandonsanderson.com/blogs/blog/tagged/annotations+mistborn-1).
Traduction : Altheyia
Relecture : Claerinet, Gancho
Ces annotations contiennent des spoilers sur ce tome, mais pas au-delà. Si vous lisez directement sur cosmere.fr, le système intégré de spoiler vous masquera directement les passages en question si vous n'avez pas coché le roman comme lu. Si vous lisez l'ebook, nous avons encadré le texte de balises d'avertissement [!!! SPOILER !!!] et [!!! FIN SPOILER !!!].
Introduction - 29-07-2006
Eh bien, nous y sommes, les annotations pour mon deuxième livre, FILS DES BRUMES. J'espère que tout le monde a apprécié les annotations pour ELANTRIS. Si vous n'avez pas lu le livre, il est maintenant sorti en version poche, hourra !
Au cas où vous ne le sauriez pas, voici comment ça fonctionne. Lorsque je fais la révision d'un de mes livres - un processus que je trouve assez ennuyeux - je fais une pause après chaque chapitre et note mes pensées, idées et impressions sur ce chapitre. J'essaie de parler de l'origine des idées, de ma réaction aux chapitres après coup et de ce que j'essayais de faire avec certains thèmes.
Elles sont toutes postées gratuitement, voulues comme une sorte d'accompagnement au texte du livre. Elles sont conçues de manière à ce que tout spoil des chapitres à venir soit caché. Ainsi, si vous voulez faire une pause après chaque chapitre et lire ce que j'en ai pensé, vous êtes les bienvenus. J'envisage cependant qu'elles soient plutôt utilisées lors de lectures ultérieures du livre - une manière de vous en donner un petit peu plus pour votre argent.
J'en publie environ deux par semaine, habituellement les lundis et vendredis, même si ce n'est pas totalement fixe. Venez vérifier une ou deux fois par semaine et vous devriez trouver une nouvelle annotation à consulter. Attention ! Je ne fais pas beaucoup de relectures dessus, donc elles comporteront forcément des fautes de frappe.
Quoi qu'il en soit, profitez ! Souvenez-vous, ELLES VOUS RÉVÉLERONT des événements du livre si vous ne l'avez pas lu. En revanche, elles NE RÉVÉLERONT PAS les événements des prochains chapitres. Tout ce qui pourrait révéler ce qui va se passer après le chapitre de l'annotation sera caché. Vous pouvez faire apparaître ce texte (s'il y en a) en cliquant sur le bouton en haut à gauche de l'écran.
Bonne lecture !
Première page de titre - 29-07-2006
Ok, première annotation ! A propos de la page de titre.
Je vais généralement juste appeler ce livre FILS DES BRUMES, même si la saga entière s'appelle "La trilogie des fils des brumes". Techniquement, ce livre s'intitule FILS DES BRUMES : L'EMPIRE ULTIME. Le second livre est FILS DES BRUMES : LE PUITS DE L'ASCENSION, et le troisième livre est FILS DES BRUMES : LE HÉROS DES SIÈCLES.
Il existe une histoire intéressante derrière ce titre. Certains d'entre vous le savent peut-être, j'ai passé plusieurs années à tenter d'être publié, tout en écrivant des livres. Mes cinq premiers livres sont ce que j'appelle les "livres à jeter". Ce sont ceux qui m'ont surtout servi d'entraînement, tout en découvrant comment fonctionnait tout ce truc d'écriture de roman. Le sixième livre était ELANTRIS, qui a été publié en mai 2005 ; ce fut le premier livre que j'ai réussi à vendre.
Néanmoins, pendant que j'essayais de publier ELANTRIS, j'ai écrit un certain nombre d'autres livres. Les trois qui ont suivi ELANTRIS étaient de gros livres de fantasy épique, d'un style similaire. Ensuite, j'ai décidé que j'écrivais des choses trop volumineuses - qu'aucun éditeur ne prendrait un gros livre de fantasy épique d'un auteur inconnu. (Même si c'est ce qui se passa finalement…)
Bref, j'ai décidé d'essayer d'écrire des romans de fantasy plus petits (c'est-à-dire seulement 125 000 mots environ au lieu de 250 000 mots). Le premier d'entre eux est ce que j'appelle maintenant FILS DES BRUMES PRIME (NdT : version prototype de Fils des Brumes). C'était l'histoire d'un homme qui était un "Fils des brumes" (une sorte d'assassin super fort) qui se retrouve coincé dans un petit village avec des personnes qui le chassent, et qui doit essayer de se fondre dans la population.
FILS DES BRUMES était un livre différent pour moi, et ce de nombreuses façons. Pour commencer, il était plus court, et il était également à propos d'une sorte d'anti-héros. Il n'avait le point de vue que d'un seul personnage, et l'intrigue avait un cadre beaucoup plus étroit que mes autres livres. Il fut un succès à certains égards, mais un échec à d'autres. Le système de magie que j'ai développé pour lui - l'Allomancie - était assez spectaculaire, tout comme les séquences d'action. Le personnage, cependant, n'a pas plu à beaucoup de lecteurs. Et l'intrigue était assez… peu inspirée. Je suis vraiment meilleur lorsque j'ai plus de choses à traiter.
Comme vous l'avez probablement deviné, ce livre - qui était impubliable - est devenu l'inspiration pour le livre que j'ai finalement écrit, nommé FILS DES BRUMES : L'EMPIRE ULTIME. Nous parlerons de cette seconde partie dans la prochaine annotation.
Deuxième page de titre - 04-08-2006
Ok, donc ici nous voyons les mots EMPIRE ULTIME pour la première fois. Pour continuer la discussion de la dernière annotation, un des livres que j'ai écrit après FILS DES BRUMES PRIME s'appelait L'EMPIRE ULTIME. (Je l'appelle maintenant L'EMPIRE ULTIME PRIME.) C'était l'histoire d'un jeune garçon (oui, garçon) nommé Vin, vivant dans une dictature impériale oppressive qu'il était destiné à renverser. C'était ma tentative d'écrire un livre plus court avec un objectif tout de même épique.
Ce livre se révéla satisfaisant, mais présentait d'assez gros problèmes. Alors que les gens réagissaient plutôt bien aux personnages, le cadre était un peu faible pour l'un de mes livres. Et à nouveau, je n'étais pas si enthousiaste à propos du déroulement de l'intrigue.
Après ça, j'ai abandonné les livres courts. Je n'étais pas doué pour ça. J'ai décidé de faire ensuite LA VOIE DES ROIS, une énorme guerre épique. Il se révéla composé de plus de 350 000 mots - je vois cela comme ma réaction à la frustration face aux livres courts que je m'étais forcé à écrire. À ce moment-là, j'ai vendu ELANTRIS, et Moshe (mon éditeur) voulait voir sur quoi d'autre je travaillais. Je lui ai envoyé LA VOIE DES ROIS. Il l'a aimé et l'a ajouté au contrat.
Pour ma part, cependant, je n'étais pas certain que LA VOIE DES ROIS était le livre que je voulais utiliser à la suite d'ELANTRIS. C'étaient des romans très différents, et j'étais inquiet que ceux qui avaient aimé ELANTRIS seraient embrouillés par un tournant si brusque dans l'orientation de ma carrière. J'ai donc décidé d'écrire un livre différent pour être mon "deuxième" roman.
J'ai toujours aimé l'Allomancie en tant que système de magie, et j'aimais plusieurs des concepts de personnages de L'EMPIRE ULTIME. J'aimais aussi des idées tirées des deux livres, ainsi que des idées que j'avais pour une grande intrigue. J'ai mélangé toutes ces choses et ai conçu le livre que vous êtes maintenant en train de lire.
Dédicace et remerciements - 04-08-2006
Dédicace
J'ai eu du mal à me décider sur la dédicace de ce livre. Je connais beaucoup de personnes formidables qui méritent cet honneur. Ma mère a obtenu la dédicace de mon premier livre - c'était facile - mais c'était bien plus difficile de décider qui serait le prochain.
J'ai finalement choisi Beth Sanderson, ma grand-mère paternelle. Mes deux grands-mères sont des personnes exceptionnelles. Je me suis décidé pour Beth pour ce livre car elle est l'une des seules fans de fantasy dans ma famille proche (l'autre étant ma petite sœur Lauren).
Je me souviens toujours de Grandma Beth parlant des livres de SF/F qu'elle avait lus, essayant de m'inciter à les lire. Elle enseignait l'anglais au collège et je pense qu'elle devait être excellente dans son travail. C'est vraiment une personne qui aime s'amuser, toujours souriante malgré les difficultés physiques qu'elle a traversées ces derniers temps.
En plus, elle est un peu bizarre - dans le bon sens du terme. Tout le monde dit que je dois avoir hérité d'elle mon étrangeté.
Ce livre est donc pour toi, grandma !
Remerciements
Cette page est assez similaire à celle d'ELANTRIS. Je ne sais pas si les gens les ignorent, ou s'ils les lisent. Quoi qu'il en soit, ces personnes sont importantes. Elles font un travail formidable en aidant à transformer les ébauches brutes de mes livres en choses que les gens voudraient réellement lire.
J'aime vraiment avoir des groupes d'écriture. Je ne sais pas si j'ai déjà parlé de ça, mais je trouve qu'un bon groupe d'écriture est une partie essentielle du processus. Non seulement ils vous encouragent, mais ils vous fournissent d'excellents retours sur les livres, chapitre par chapitre. Donner le livre complet à des alpha lecteurs aide beaucoup pour la vue d'ensemble - mais ce genre de lecteurs ne saisit généralement pas les petits problèmes dans un chapitre donné.
Mais il y a une autre raison qui fait que j'aime les groupes d'écriture. J'aime vraiment regarder les écrivains progresser et leur prose se développer. Je trouve très amusant de prendre part à une petite communauté de personnes qui travaillent toutes vers les mêmes objectifs et de leur apporter aide et encouragements.
J'ai aussi ressenti que je devais remercier David et Irene sur cette page. Je les ai ajoutés à la fin, après avoir réalisé tout ce que je dois aux personnes de Tor. Sans ceux qui s'occupent de la publicité et des illustrations, aucun livre ne sortirait jamais des étagères - ou même de l'entrepôt. Ces personnes font un travail formidable et je pense qu'elles sont en partie à l'origine de la puissance de Tor.
Cartes - 18-08-2006
En vérité, je n'ai pas encore vu les cartes. Je suis curieux de voir ce que ça va donner…
La personne qui les fait est Isaac Stewart, un gars d'un de mes groupes d'écriture. C'est un homme aux nombreux talents et qui travaille en tant qu'animateur. Il était très emballé à propos de FILS DES BRUMES et quand j'ai mentionné qu'il pourrait faire la carte, il était enthousiaste. J'ai beaucoup entendu parler de ce qu'il a dit à propos du livre - faire une carte basée sur des cartes de Londres et Paris datant de l'ère victorienne. Nous verrons bien ce qu'il va nous proposer !
ÉDITION : J'ai maintenant vu les cartes !
Wow, Isaac a fait un travail merveilleux. L'une des choses que j'avais demandée était une carte du monde ronde et il a vraiment été à la hauteur. J'adore les embellissements sur les contours et son style de manuscrit enluminé.
La carte de la ville est probablement plus importante pour l'histoire. Bizarrement, je n'en ai pas vraiment fait pendant que j'écrivais le roman. En réalité, j'avais seulement une ébauche très sommaire pour la carte du monde. Ce qui signifiait bien sûr que quand je me suis ensuite assis avec l'une des dernières versions, certaines choses étaient incohérentes. Cela voulait également dire que beaucoup de choses sur la carte, comme les portes, n'étaient pas encore nommées.
Je dois beaucoup à Isaac là-dessus. Sa carte est détaillée - chacun de ces bidonvilles était dessiné à la main, avec les méandres insensés de toutes les petites ruelles. Il est celui qui a nommé les portes, en construisant huit et en les nommant d'après les métaux allomantiques de base. Dans l'ensemble, il a fait un travail fantastique. Ne manquez pas d'aller regarder son site web, Nethermore.com (NdT : malheureusement plus accessible).
Prologue (1) - 01-09-2006
Quelque part dans le pré-chapitre en italique de ce prologue se trouve l'indice nécessaire pour percer le mystère de toute la saga. Si vous y parvenez, tant mieux pour vous ! Sinon, vous devrez attendre jusqu'au dernier chapitre du dernier livre pour l'explication…
La section initiale, avec Tresting et l'obligateur, a été ajoutée lors de l'une des dernières versions du livre. J'ai eu du mal à commencer ce roman. J'aimais beaucoup la section du prologue avec Kelsier (qui était à l'origine le premier chapitre). Cependant, avant d'arriver à Kelsier, je voulais avoir une sorte de description omnisciente de mise en scène du travail des skaa.
La partie importante de ce zoom arrière aurait été de tous les montrer avec la tête baissée, puis de montrer Kelsier lever la sienne et sourire. J'en ai testé plusieurs versions et ai fini par trouver quelque chose qui allait. Plus tard, cependant, j'ai décidé que c'était une erreur de point de vue que d'avoir une section omnisciente dans un de mes livres, en particulier pour la première section du roman. J'ai donc décidé de situer la scène du point de vue de Tresting.
Une fois que j'ai changé ça, le rendu de cette scène m'a plu. Cependant, cela signifie que le premier point de vue que vous voyez dans le livre est celui d'un méchant de passage qui n'a pas réellement d'importance. J'imagine que ce n'est pas grave, mais c'est l'une des raisons pour laquelle je l'ai mise en tant que prologue - je pense que cela donne plus d'indication sur le fait que les personnages introduits ne sont pas nécessairement les personnages principaux du livre.
En-dehors de ça, j'ai aimé la façon dont cette scène m'a permis d'introduire certains éléments de l'univers - les obligateurs, les Inquisiteurs, la cendre, la noblesse et le Seigneur Maître - de façon simple et rapide. J'ai en plus pu mettre la scène avec Kelsier qui lève la tête et sourit, ce qui me donne toujours la chair de poule quand je la lis.
Prologue (2) - 05-09-2006
Dans ce chapitre, j'ai intentionnellement frappé fort pour le décor. Les gens apportent de nombreuses notions préconçues sur la fantasy et il est parfois difficile de s'en défaire. Avec ce livre, je ne veux pas que les gens présupposent immédiatement une période temporelle ou une culture pour cet univers. En réalité, j'ai piqué d'un peu partout. J'espère que je serai capable de rapidement déconstruire les conceptions des gens, pour à la place fabriquer mon propre monde dans leurs esprits.
Nous avons donc ici un monde où le soleil est rouge, des cendres tombent du ciel, la brume se répand sur les terres la nuit et les plantes sont brunes plutôt que vertes. De plus, il y a une population d'esclaves vivant comme des paysans très ruraux - mais en même temps, le Seigneur Maître regarde sa montre à gousset lors de la première scène. Plus tard, vous verrez des cathédrales gothiques mélangées à des personnes en habits quasi-modernes. Tout cela fait partie de l'image que j'essaie de créer - un endroit qui ne se situe dans aucune période particulière. En fait, il est un peu figé dans le temps, comme vous le découvrirez dans de prochains livres.
J'aime beaucoup la scène dans ce chapitre où Kelsier montre ses cicatrices pour la première fois. En fait, j'aime beaucoup comment ce chapitre présente Kelsier en général. Il lui donne une chance d'être léger (peut-être même un peu désinvolte) tout en montrant qu'il a eu un dur passé. Il a des cicatrices - visibles et cachées. A la fin, son attaque du manoir se veut une indication de ce dont il est capable.
En outre, nous avons très rapidement établi pourquoi Kelsier sourit autant. J'ai été accusé d'être un optimiste chronique. J'imagine que c'est probablement vrai. Et à cause de ça, j'ai tendance à écrire des personnages optimistes. Kelsier, cependant, est un peu différent. Il n'est pas comme Raoden, qui était également un vrai et indéfendable optimiste. Kelsier est simplement têtu. Il a décidé qu'il ne laisserait pas le Seigneur Maître lui prendre son rire. Il se force donc à sourire, même quand il n'en a pas envie.
C'est un monde plus brutal que celui que j'ai présenté dans ELANTRIS - ce qui est assez amusant, vu qu'ELANTRIS se concentrait essentiellement sur des zombies. Dans tous les cas, mon but dans ce chapitre était de montrer que l'Empire Ultime est un lieu de contrastes. Le désespoir contrastait avec l'attitude de Kelsier. Les richesses de la noblesse contrastaient avec les conditions terribles des skaa.
D'ailleurs, Joshua - mon agent - a insisté jusqu'à la fin pour que je mette la séquence d'action de Kelsier pendant la scène, plutôt qu'elle se déroule hors-champ. J'ai résisté. L'Allomancie est un système de magie très compliqué et mon écriture repose sur la compréhension de son fonctionnement par le lecteur pour que l'action ait lieu. Je ne voulais pas ralentir l'histoire à cet endroit en donnant une explication extensive de la magie. A la place, j'ai voulu uniquement montrer les effets de ce que peut faire Kelsier. Plus tard (au chapitre six il me semble), nous verrons comment il peut faire ça.
Ok, quelques spoilers ici. Mennis fait son retour plus tard dans le livre, comme vous le savez certainement. Je n'avais pas vraiment l'intention de le réutiliser et j'étais surpris quand les gens ont lu ce chapitre et se sont attendu à ce qu'il devienne un des personnages principaux. J'imagine que j'ai dû le caractériser un peu trop bien dans la scène où il se lève.
Donc, quand le temps est venu pour Kelsier d'avoir une conversation tranquille avec un des rebelles, j'ai dépoussiéré Mennis et l'ai réutilisé. Je suis très content du rendu de cette scène, même si c'en est encore une que j'ai dû réécrire quelques fois pour qu'elle soit correcte. Nous en parlerons mieux plus tard.
Partie Une - 08-09-2006
Contrairement à ELANTRIS, pour lequel j'ai décidé de diviser le livre en "parties" après coup, j'ai toujours eu en tête de séparer ce livre en plusieurs sections. Nommer les parties m'est venu plutôt facilement. La Partie Une est la section où on trouve la majorité du point de vue de Kelsier, j'ai donc décidé que la nommer après lui serait approprié.
En outre, j'aimais la sonorité de "Survivant de Hathsin". Une part de moi était triste de n'avoir jamais trouvé de bon nom complet pour Kelsier. Quelque chose comme Kelsier Mistshadow (NdT : Kelsier Ombrebrume) ou un truc du style. J'en ai essayé plusieurs, mais aucun ne sonnait vraiment juste et j'ai dû me résigner à l'appeler "Kelsier, le Survivant" quand il le fallait. Ça a plutôt bien fonctionné.
Chapitre 1 (1) - 11-09-2006
Les "accroches" ou "trailers" ou peu importe le nom que vous leur donnez - ces textes au début des chapitres - sont selon moi une partie très intéressante du livre. Si vous lisez le roman pour la première fois alors que vous parcourez ces annotations, je vous recommande de prêter attention à ce qu'il se passe dans ces accroches. Ce n'est pas comme DUNE, ou même LA STRATÉGIE ENDER, où les accroches donnent des informations intéressantes - mais tangentielles. Ces petits paragraphes sont vitaux si vous voulez comprendre le dénouement de l'histoire avant qu'il survienne.
Un des avantages d'avoir avancé le premier chapitre pour en faire un prologue est que je peux maintenant débuter le livre, chapitre un, avec Vin. C'est important, pour moi, parce qu'elle est le personnage principal du livre. Je pense que l'établir avec un point de vue très fort dès le premier chapitre apporte beaucoup à ça.
Nous recevons beaucoup d'informations importantes dans cette première petite section avec Vin. J'aime commencer rapidement avec les conseils et pensées de Reen. Comme vous le verrez pendant votre lecture, les enseignements de Reen ont une assez grande influence sur Vin. Il est un peu plus fort dans ce chapitre que dans les autres, je pense, mais c'est bien de commencer fort. Vous en découvrirez plus à son propos et sur la signification de ces pensées dans la tête de Vin.
J'admets qu'un de mes points faibles en écriture est que j'aime passer trop de temps dans des scènes internes contemplatives avec mes personnages. Cette introduction avec Vin en est un bon exemple. J'aime que la scène soit plutôt calme, mais je peux comprendre que trop de ce style devient ennuyeux. C'est pourquoi je l'ai rapidement faite évoluer en une scène dans laquelle quelque chose se passe. Cependant, si ça ne tenait qu'à moi, j'aurais probablement passé deux fois plus de temps avec les personnages qui se contentent de réfléchir.
Chapitre 1 (2) - 16-09-2006
Cette deuxième scène avec Camon est importante pour plusieurs raisons. La première à noter est que Vin ne dit rien à voix haute dans le livre jusqu'à ce qu'elle dise à Camon que ses serviteurs sont trop bien habillés. J'ai pensé qu'il serait intéressant d'introduire Vin comme un personnage qui parle peu - qui pense ses réponses. Cela établit, je pense, qu'elle est quelqu'un d'introverti et qu'elle est plus intelligente qu'elle ne le laisse voir les gens. Quand elle décide finalement de parler, elle est franche et directe.
L'autre chose établie dans cette scène est l'utilisation de Vin du Porte-Chance. J'espère que vous ferez le lien entre ses capacités et la ligne de Kelsier dans le prologue à propos du Seigneur-Maître redoutant les skaa qui ont "des pouvoirs dont [ils] n'étaient même pas censés connaître l'existence". Vin rentre très bien dans cette catégorie. Elle peut manifestement faire quelque chose d'extraordinaire, bien qu'elle ne sache pas pourquoi - ni vraiment comment. C'était difficile, narrativement, de comprendre comment Vin était capable d'utiliser l'Allomancie sans le savoir, mais ça fonctionne, et vous aurez l'explication plus tard.
Camon était à la base beaucoup moins compétent qu'il ne l'est dans la version finale. Au départ, Vin devait constamment (dans ce chapitre et le prochain) penser aux erreurs qu'il faisait en parlant à l'obligateur et à l'équipe. J'ai pensé que cela montrerait Vin comme une personne intelligente et perspicace - qui serait même meilleure que la personne en charge de l'équipe.
Cependant, j'ai finalement réalisé que cela ne fonctionnait pas. Camon était trop incompétent - sa première version n'aurait jamais été capable de garder le contrôle sur son équipe. De plus, en le rendant si faible, cela réduisait la menace sur Vin. C'est toujours mieux d'avoir des antagonistes forts, rien que pour que les héros le paraissent encore plus en comparaison. Bien que Camon soit seulement un méchant mineur du livre, le montrer plus fort rend l'histoire bien plus logique et je ne pense pas avoir perdu quoi que ce soit dans le processus.
Chapitre 2 - 18-09-2006
Moshe m'a mentionné que nous allions devoir écrire un livre après la série FILS DES BRUMES qui n'aura pas un cadre si lugubre. Au départ, j'avais ELANTRIS, avec la ville remplie de boue sombre. J'ai maintenant FILS DES BRUMES, avec le monde entier rempli de cendre noire.
La coïncidence n'était pas intentionnelle. Souvenez-vous, pour moi, il y a eu sept livres entre ELANTRIS et FILS DES BRUMES. La plupart d'entre eux avaient un cadre bien plus joyeux. Cependant, cette histoire - qui est basée sur un monde où le Seigneur des Ténèbres a gagné - requérait une atmosphère déprimante.
D'ailleurs, Dockson a reçu son surnom avant son véritable nom. Je voulais qu'un personnage s'appelle Dox, pour quelque raison bizarre. Ce nom m'est juste venu et m'est resté en tête. Et j'ai pensé que dans ce livre, tout le monde aurait des surnoms, donc j'ai commencé à m'amuser avec Dox jusqu'à ce que je trouve Dockson en nom principal.
Bien sûr, à cause de cela, j'ai établi le fait que "-son" pouvait être une fin de nom. C'est pourquoi nous avons d'autres noms dans ce paradigme linguistique - comme Ferson dans le deuxième livre, ou Franson dans le troisième. (Ces deux noms proviennent d'amis à moi.)
Cette scène introductive, où Dox et Kell se rencontrent sur les murs de la ville, est exactement ce que je recherchais. Je voulais que ce livre - particulièrement au début - ait l'air d'un film de casse. Quelque chose dans le style d'Ocean's Eleven, Les Experts ou Mission : Impossible. J'ai pensé qu'un couple de voleurs chevronnés se retrouvant sur le mur et parlant de l'équipe qu'ils sont en train de rassembler serait juste parfait.
C'était d'ailleurs l'une des mes inspirations majeures pour ce livre. J'ai mentionné que j'ai volé les concepts de l'Allomancie et du personnage de Vin à d'autres livres que j'ai écrits. Le scénario est venu d'un désir d'écrire une ambiance de film de casse. Je n'ai jamais vu ça dans un roman de fantasy - un scénario où une équipe de spécialistes se rassemble et essaie de réaliser une tâche très difficile.
Joshua a d'ailleurs aussi poussé pour avoir ici une scène d'action - où Kelsier retient l'attention de l'Inquisiteur et s'enfuit. Je prend en compte la plupart des suggestions de Joshua. En réalité, son envie d'avoir une scène d'action plus tôt dans ce livre est le plus grand de ses conseils que je n'ai pas suivi. Je ressentais vraiment que j'avais besoin de plus de temps pour familiariser avec l'Allomancie avait de pouvoir rendre justice à une scène d'action. En vérité, je pense qu'une telle scène rapide aurait plutôt ralenti le livre, comme j'aurais dû passer tant de temps sur les explications. Mieux valait laisser les prochaines scènes se dérouler, où on aurait de bonnes explications dans les dialogues.
Chapitre 3 - 22-09-2006
Donc, Kelsier est pour moi un personnage très intéressant. Principalement grâce à ce que l'on voit dans ce chapitre. C'est un homme de dichotomie, l'un des thèmes de ce roman. D'un côté, il est l'homme léger, qui plaisante, que vous voyez dans la deuxième moitié de ce chapitre. De l'autre côté, cependant, c'est un homme dangereux, voire impitoyable. Il rit de lui-même dans ce chapitre, mais il n'a pas fait semblant d'agir comme il l'a fait. Kelsier a un côté tranchant que je n'avais jamais construit chez un héros auparavant. Il me met parfois mal à l'aise.
Un élément à noter dans l'accroche de ce chapitre. J'y mentionne "Terris" pour la première fois, ce que je suis content d'avoir pu faire. Souvenez-vous de ce nom, car vous allez bientôt en savoir bien plus sur ce pays.
J'ai peur que les accroches rendent ce livre un peu trop ressemblant à un livre de fantasy standard. La mention de prophéties et autres sont devenus de tels clichés en fantasy que je les évite quand je peux. L'intrigue de FILS DES BRUMES ne traite pas vraiment de cet aspect de l'histoire, mais l'histoire qui se déroule dans les accroches s'y rapporte assez.
Dans FILS DES BRUMES PRIME, les Brumants n'existaient pas. Les pratiquants de l'Allomancie s'appelaient les Fils-des-brumes et ils pouvaient utiliser toutes les capacités selon le métal qu'ils ingéraient.
Quand j'ai commencé à travailler sur cette version du livre, cependant, j'ai voulu intégrer une équipe spécialisée d'Allomanciens. Cela impliquait d'inclure des personnes qui étaient très douées pour une chose spécifique, mais ne pouvaient pas faire d'autres choses. C'est l'un des principes de base du braquage - vous voulez des spécialistes. J'ai donc divisé l'Allomancie, permettant l'existence d'Allomanciens plus faibles. Ces personnes qui ne peuvent utiliser qu'un seul des pouvoirs Allomantiques seraient très douées à la seule chose qu'ils font. Et comme les Fils-des-Brumes sont rares, vous ne pourriez pas vraiment en constituer une équipe complète. Vous seriez même chanceux d'en avoir un seul. (Même si l'équipe de Kelsier vient d'en avoir un deuxième.)
Bientôt, vous pourrez rencontrer le reste de l'équipe et voir comment j'ai divisé l'Allomancie. Une chose intéressante est qu'il n'y avait pas d'Allomancie émotionnelle dans FILS–DES–BRUMES PRIME. J'ai ajouté l'Apaisement et l'Exaltation - la capacité de d'augmenter ou de diminuer les émotions - à ces livres car je sentais que j'avais besoin de quelque chose de plus… sournois. Ce sont des compétences qui n'ont pas de lien avec le combat et je pense qu'ils seraient très utiles pour la sorte d'intrigue politique que je voulais dans ce livre.
Chapitre 4 (1) - 25-09-2006
Ah, les introductions. J'ai peur que cette scène soit un peu trop longue, et peut-être un peu trop évidente, lorsqu'arrivent les différents membres de l'équipe. Mais cela semblait être la meilleure façon de le faire, et s'inscrit un peu dans le genre de la casse que j'utilise comme cadre.
Mes préférés dans le groupe sont bien sûr Ham et Brise. Je savais que je voulais utiliser une équipe plus petite que ce que vous voyez habituellement dans les casses - je voulais apprendre à mieux les connaître et avoir plus souvent affaire à eux que ce que l'on peut voir dans les films comme Ocean's Eleven. Ham et Brise ont formé les bases de mon groupe. Pour la faire simple, ils sont tous deux des gars avec qui il est agréable de parler. Je peux les placer ensemble dans une pièce, ou avec Vin, et une conversation intéressante va en sortir.
J'étais un peu inquiet à propos de Ham quand j'ai commencé à l'écrire. Le philosophe guerrier est peut-être un personnage que vous avez déjà vu. Dans ce cas, je voulais un personnage qui pourrait être un faire-valoir pour Brise. Comme Brise a tendance à être arrogant, prolixe et manipulateur, j'ai imaginé quelqu'un d'humble, prolixe et bienveillant. Emmêlé dans un désir de comprendre le monde et un esprit qui pense les choses un peu différemment des autres, voilà comment Ham est apparu. Je pense qu'il a bien tourné.
Chapitre 4 (2) - 29-09-2006
L'autre grosse partie de ce chapitre est, bien sûr, le plan. C'est à ça que tendait l'histoire jusqu'ici. J'ai toujours peur (malgré plusieurs coupures) que cette section se ressente un peu trop comme un pêle-mêle d'informations. Je n'ai pas vraiment pu contourner ce problème, comme Kelsier dépose - pour l'essentiel - des informations à l'équipe.
C'est également là que j'ai commencé à diverger par rapport au modèle de la "casse". J'ai débuté avec ce concept pour écrire le livre, mais tandis que je me suis penché sur le scénario et l'écriture du roman, j'ai réalisé que la structure de la casse était tout simplement trop étroite pour les larges concepts de la trilogie sur laquelle je travaillais.
Donc, à la réécriture, j'y suis revenu et ai retravaillé cette section pour retirer la focalisation du vol de l'argent du Seigneur Maître. En vérité, Kelsier veut renverser le gouvernement et se venger du Seigneur Maître. L'argent n'a que peu d'importance pour lui. Et au fur et à mesure de la progression de l'histoire, vous verrez que l'équipe passe la plus grande partie de son temps avec l'armée.
À l'origine, d'ailleurs, Yeden n'était pas celui qui recrutait les membres de l'équipe. Il n'y avait pas d'employeur - Kelsier voulait juste essayer de renverser le Seigneur Maître. Le moyen principal par lequel j'ai retiré la focalisation du vol de l'atium (diminuant le côté casse du livre et le rendant plutôt du style Mission : Impossible) était en me concentrant sur la levée et l'entraînement de l'armée. En ayant Yeden qui les paie pour recruter une armée fonctionnait beaucoup mieux avec ce format.
Dans ce chapitre, on a également la première mention du Onzième Métal. J'avais espéré trouver un autre endroit pour cela, comme ce chapitre est déjà rempli d'une scène de longue discussion. Mais il s'est révélé être le meilleur endroit pour cela.
Si vous pensez que ce que Kelsier dit ici est un peu tordu, alors vous n'êtes pas le seul. La plupart des membres de l'équipe ne le croit pas non plus. J'admet totalement qu'il se passe plus de choses ici - bien sûr - que ce que tout le monde soupçonne.
J'espère que vous avez remarqué ici la petite ligne de Clampin "pendre par la gorge à des crochets". Celle-ci reviendra certainement plus tard et a une belle relation avec la prochaine fois que l'on verra le repère de Camon.
Chapitre 5 - 02-10-2006
"Il y a toujours un autre secret." C'est d'ailleurs la loi tacite de la saga. Gardez-le en tête pendant que vous lisez non seulement ce livre, mais aussi les livres deux et trois. N'oubliez pas non plus que je prends un malin plaisir à faire ce à quoi les gens ne s'attendent pas. (Mais seulement dans les cas où ces événements inattendus sont parfaitement logiques lorsqu'ils se produisent).
Ok, j'ai menti. Je pensais que la scène de combat arrivait au chapitre six, mais elle est au cinq. Je suis meilleur que je le pensais pour le rythme !
La vérité, c'est que c'est l'un des combats que j'aime le moins dans le livre. Je l'ai surtout mis parce que cela montrait rapidement de bonnes bases des concepts de l'Allomancie. Vous pouvez voir Kelsier augmenter sa force avec le potain, ses sens avec l'étain (incluant le fait de l'utiliser pour l'aider à se concentrer), et ensuite utiliser l'acier et le fer dans une variété de différentes Poussées et Tractions.
Le truc, c'est que ce n'est pas si palpitant parce que ce n'était pas un combat équitable. Dès que Kelsier s'est emparé du lingot, ces soldats étaient grillés. J'ai épicé le combat en leur donnant des boucliers - quelque chose qui manquait dans la version originale du combat. Même comme ça, ça semblait être un combat brutal, pas des plus poétiques et virevoltants comme je l'envisageais pour l'Allomancie.
(C'est d'ailleurs le seul combat que j'ai rapporté depuis FILS DES BRUMES PRIME. Il y avait une scène similaire dans le livre où le protagoniste éliminait un groupe d'hommes avec un unique lingot. Encore un fois, j'ai décidé de l'utiliser parce que cela introduit bien les concepts de l'Allomancie. C'était rapide et salissant.)
La référence aux mythes nordiques, dans ce chapitre, est un avant-goût des pouvoirs des Gardiens, tel que Sazed. Une de leurs capacités est de se rendre eux-mêmes plus lourd ou plus léger. Vous ne verrez cependant pas beaucoup de cela avant le livre deux.
Chapitre 6 - 06-10-2006
Ce chapitre est celui où, à mon avis, le livre commence à être bien. Ce genre de chapitres font partie des raisons pour lesquelles j'écris - de bonnes et solides interactions entre personnages avec une réflexion sur la résolution d'un problème. J'ai vraiment la façon dont l'équipe relève ici les défis qui lui sont présentés. Les éléments présentés semblent vraiment intimidants lorsqu'ils sont listés ; mais au final, j'espère que le lecteur ressent la même chose que les membres de l'équipe - que ce plan pourrait réellement marcher, s'ils l'exécutent correctement.
J'ai dû réécrire cette scène plusieurs fois, en détournant l'attention du simple vol de l'atium. Lors de la dernière version, j'ai obtenu quelque chose dont j'étais vraiment satisfait. Cela souligne les choses assez simplement, sans les faire paraître TROP faciles. Je l'espère en tout cas.
Ce chapitre possède également l'une des mes caractérisations préférées de Vin au début du livre. La Vin que nous avons dans les premiers chapitres est une personne battue et triste. La Vin de ce chapitre, cependant, correspond plus à qui elle est vraiment. Prudente et perspicace, prompte à scruter son environnement et à se méfier de tout ce qui est nouveau. Mais, en même temps, elle n'est ni haineuse ni brutale. Elle vit dans l'instant présent, en prenant les choses comme elles viennent.
On mentionne ici la mémoire infaillible du Seigneur Maître. C'est en réalité le seul moment de la saga où elle est mentionnée. Cependant, c'est un indice important pour la suite. Mais alors que j'écris ceci, sans pouvoir cacher ce texte, je ne veux pas trop en expliquer et ruiner quoi que ce soit par inadvertance. Par contre, quand vous aurez fini ce livre, vous pourrez peut-être comprendre pourquoi le Seigneur Maître a cette réputation de se souvenir de tout.
Chapitre 7 (1) - 09-10-2006
La relation Kelsier-Marsh-Mare s'est en quelque sorte développée naturellement pendant que j'écrivais. Lorsque j'ai commencé à dessiner les personnages de ce livre, je savais que je voulais que Kelsier ait vécu quelque chose de réellement traumatique. J'ai opté pour une période passée dans les camps d'esclaves du Seigneur Maître, puis j'en ai ressorti l'existence de sa femme.
L'amour tacite de Marsh pour Mare n'était pas voulu au départ. Il s'est intégré à l'histoire pendant que j'écrivais ce chapitre. J'avais besoin d'une tension entre Marsh et Kelsier pour que leur relation marche de la façon dont je l'avais voulue. Cependant, la désapprobation de Marsh envers Kelsier n'était pas suffisante - surtout que Marsh lui-même avait abandonné le commandement de la rébellion skaa, prouvant qu'il n'était pas un héros autant qu'il l'aurait aimé.
Mare a prodigué l'explication parfaite pour leur tension. C'était quelque chose que je pouvais tout simplement sous-entendre en quelques phrases, épargnant une lourde histoire explicative.
La scène avec Vin se tenant dans l'obscurité et observant les personnes s'amusant à l'intérieur était l'une des premières scènes fondamentales que j'avais pour son personnage. Ceux qui ont lu d'autres de mes annotations et essais savent que je construis mes livres à partir de scènes focales importantes. Cette image de Vin se tenant à l'écart de l'amusement et de la bonne humeur, tout en désirant désespérément en faire partie, paraissait être le personnage parfait pour être l'apprenti de Kelsier.
Bien sûr, cette scène était en fait seulement la moitié de l'image que j'avais en tête. La deuxième moitié vient évidemment plus tard dans le livre, quand Vin fait complètement partie de l'équipe, appréciant leur amitié, et regarde depuis la cuisine le couloir sombre où elle se tenait précédemment. C'est une belle petite parenthèse dans l'arc du personnage, et c'est à mon sens le point central de l'évolution de Vin dans ce livre.
Chapitre 7 (2) - 13-10-2006
Actions et réactions. La petite explication ici de Kelsier est probablement la chose la plus importante et fondamentale à réaliser à propos de l'Allomancie - et même à propos de beaucoup de mes systèmes de magie. J'aime suivre les règles de la physique autant que possible. Je pense que cela la rend plus intéressante. La mention de Kelsier disant qu'on ne peut pas simplement faire voler des choses de façon aléatoire par la pensée est une sorte de pique à l'encontre de Star Wars et d'autres systèmes de magie avec de la télépathie. On pourrait certainement développer un système qui fonctionne de cette façon. Mais je trouve personnellement cela plus fascinant - et plus logique - si une personne peut seulement appliquer de la force directement.
C'est réellement la façon dont fonctionne le monde. On applique de la pression et quelque chose bouge dans cette direction. Pour les forces puissantes, on peut repousser quelque chose ou l'attirer à nous. Cela me paraît très logique qu'un système de magie fonctionne de cette façon.
Bien sûr, je ne suis peut-être qu'un fou à vouloir appliquer autant de logique physique dans la magie.
Oh, et au fait, on me demande souvent à quel point je prévois mes romans. Et bien, j'ai déjà noté dans cette annotation que certaines choses - comme la relation Kelsier-Marsh-Mare - me viennent pendant que j'écris. Elles apparaissent lorsque j'ai besoin de compléter un trou particulier dans l'histoire. D'autres choses sont cependant bien planifiées. Vous voulez un exemple ?
L'avertissement de Kelsier sur la nécessité de ne pas trop enflammer les métaux est un présage pour le troisième livre de la trilogie. Vous verrez ce que je veux dire dans quelques années. De plus, il y a quelque chose de très important à propos du frère de Vin qui serait difficile à découvrir, mais qui a été annoncé de façon cachée depuis le premier livre…
Chapitre 8 (1) - 16-10-2006
Pour être honnête, je ne suis pas certain que Kelsier ait raison. Faire sauter quelqu'un d'un rempart en tant que première expérience de Poussée/Traction paraît un peu extrême. Mais Kelsier est une personne assez extrême. Heureusement pour lui que Vin est à la fois déterminée et capable d'apprendre rapidement.
Les spectres des brumes sont un vestige de FILS DES BRUMES PRIME. Ils y étaient plus présents que dans ce roman, mais je pensais qu'ils constituaient un élément intéressant de l'univers. En fait, dans PRIME, le héros en combat un. C'était une scène assez amusante, car le spectre des brumes essaient de l'ingérer. Cependant, je ne voyais pas comment cela aurait pu être assez dangereux pour menacer un Fils-des-Brumes, donc je les ai transformés en charognards dans ce roman.
Alors que je relisais ce chapitre, j'ai réalisé à quel point j'ai rendu évident le fait que Renoux est un spectre des brumes. J'en ai peut-être un peu trop fait. L'un des problèmes de ce roman dans les premières lectures était que beaucoup de mes lecteurs avaient aussi lu FILS DES BRUMES PRIME, comprenaient donc la nature des kandras et savaient immédiatement ce qu'était réellement Renoux. Ce n'est néanmoins pas une surprise extrêmement importante, donc ça n'importe probablement pas que les gens puissent le comprendre.
Il y a certains points dans ce chapitre qui résument vraiment selon moi le caractère de Vin. Le premier est lorsqu'elle demande à Kelsier si Marsh le bat souvent. Le fait que Vin ne considère même pas le fait que deux personnes d'une adelphie puissent s'entendre sans une forme de violence ou dominance en dit long sur la vie qu'elle a menée.
Elle n'est cependant pas une mauvaise personne. Kelsier a raison sur ce point - elle n'est pas mauvaise elle-même, elle présume seulement que tous les autres le sont. Selon moi, la quantité de bien qu'il reste en elle malgré ce qu'elle a traversé est un témoignage puissant de son caractère. Et au final, une part de ça commence à transparaître dans ce chapitre. C'est peut-être un peu tôt pour qu'elle commence à changer - cela fait seulement quelques jours - mais je voulais laisser quelques indices dans ce chapitre, comme nous allons bientôt avoir un grand saut dans le temps.
Le premier indice est qu'elle commence vraiment à vouloir faire partie de l'équipe. Elle se sent triste quand elle pense qu'elle ne pourra pas jouer l'héritière de Renoux - et, pour Vin, j'y ai vu quelque chose de très révélateur - elle a laissé de la nourriture derrière elle. C'est pour moi un grand moment du chapitre.
Chapitre 8 (2) - 21-10-2006
Dans ce chapitre, pour la première fois, j'ai directement mentionné que les plantes n'étaient pas vertes. J'espérais que ce concept apparaîtrait dans les premiers chapitres. Mais ce genre de choses est difficile à faire passer dans l'esprit des gens. Le fait qu'il n'y a PAS de plantes vertes dans le monde est quelque chose que la plupart des gens passeront probablement sous silence. J'ai donc dû faire que Kelsier soit conscient de comment les choses devraient être, pour qu'il puisse l'expliquer à Vin, et ainsi mentionner au lecteur - dans des termes clairs - comment est le paysage.
L'autre chose à noter est qu'il n'y a bien sûr pas de fleur dans ce monde. Mais nous viendrons à ça plus tard.
Dans ce chapitre, nous rencontrons aussi Sazed - qui fait partie de mes personnages préférés que la saga entière. (Avec Vin et quelqu'un que nous n'avons pas encore rencontré.) J'aime Sazed parce qu'il est fondamentalement tiraillé, mais agit de façon si sereine. C'est un membre d'une caste de serviteurs, élevé pour être humble et soumis. Mais il sait que la personne ayant dirigé cet élevage est le Seigneur Maître. Ajoutez à cela qu'il cherche à travailler avec la rébellion, tout en se sentant peu à sa place sans agir comme un serviteur, et vous aurez un très bon personnage selon moi.
Il va sans dire que vous le verrez souvent.
De plus, Sazed nous donne notre première vraie conversation sur les croyances et la religion. Je pense que c'est un aspect très important de ce roman, comme le Seigneur Maître est, essentiellement, Dieu. Je reviendrai sur cela plus tard, mais je voulais que vous sachiez que certains membres du groupe sont préoccupés par des affaires religieuses.
Conclusion de la Partie Une - 23-10-2006
Une fois arrivé à ce moment du livre, je savais que je tenais quelque chose. J'avais besoin d'un livre qui suivait ELANTRIS - un livre qui faisait ce qu'ELANTRIS faisait bien, mais qui ensuite s'étendait et montrait mes points forts. En d'autres mots, j'avais besoin d'un livre "Vous n'avez encore RIEN vu".
FILS–DES–BRUMES est, je l'espère, ce livre. J'ai utilisé le meilleur système de magie que j'ai jamais développé et l'ai mélangé à deux idées mortelles et certains de mes meilleurs personnages. J'ai cannibalisé deux de mes livres pour leurs meilleurs éléments, puis les ai combinés avec des choses sur lesquelles j'avais travaillé pendant des années dans ma tête. Voici le résultat.
Cela dit, je sais que ce début est plutôt lent. C'est ainsi que sont mes livres : si je peux souvent commencer en fanfare dans les premiers chapitres, j'ai ensuite besoin de passer en mode développement pour mériter le point culminant dans le dernier tiers. Il est par exemple nécessaire d'avoir des scènes qui expliquent l'Allomancie en détails, avant de pouvoir avoir des scènes comme ce qu'il se passe dans le prochain chapitre.
Pourtant, j'aime beaucoup l'introduction de ce livre. Le personnage de Vin se montre très fort et l'intrigue est rapidement établie - ce que j'ai parfois du mal à faire. Cela donne la mise en place de la prochaine section, où les choses commencent à être vraiment bien.
Chapitre 9 - 27-10-2006
Une chose étrange que j'ai entendue - et remarquée - à propos des jeunes auteurs, contrairement à ceux plus expérimentés, est que ces derniers ont tendance à allonger leurs livres. Beaucoup de premiers livres se déroulent sur quelques jours, parfois semaines. Alors que des livres d'écrivains plus accomplis ont tendance à s'étendre sur plusieurs mois ou années.
Cela pourrait juste être une coïncidence des livres que j'ai lus. Je veux dire, il ne semble pas y avoir de raison que cela soit vrai. Mais cela fonctionne certainement pour moi. Mes premiers livres se passent très rapidement - même ELANTRIS, qui était mon sixième, se déroule en l'espace de deux mois. Mais, dans FILS–DES–BRUMES, j'ai laissé plus de temps passer entre les sections et les chapitres.
Je pense que, peut-être, les nouveaux auteurs sont intimidés à l'idée d'élaborer de si longues intrigues. Ou, peut-être, c'est quelque chose d'inconscient.
Dans tous les cas, nous avons fait une ellipse dans le temps - ce qui était nécessaire pour ce livre, vu la quantité de choses à faire pour que le travail soit fait. C'est l'un des premiers indices qui m'ont fait comprendre que je ne pouvais pas faire un roman de casse pur et dur avec FILS–DES–BRUMES. Le livre couvre une durée trop longue, et trop de choses doivent se passer avant que la fin puisse arriver. Je n'avais pas l'impression que la plupart de ce que l'équipe faisait serait intéressant pour un lecteur, et je voulais trop me concentrer sur le développement du personnage de Vin pour pouvoir le faire sur la "casse" du vol d'atium.
Le combat dans ce chapitre est ce que je considère être la première vraie bataille Allomantique de la saga. C'est ce que l'on est censé ressentir - ce n'est pas pour rien que j'ai commencé avec le concept de Vin se sentant libre. Le combat Allomantique est à la fois grâcieux et tranchant. Il est fait de sauts à travers la brume et de l'utilisation intelligente de Poussées et Tractions. C'est ce qui m'avait le plus attiré dans ce système de magie - pas la logique des métaux et autres, même si je l'apprécie. J'adorais l'idée de la brume et des formes volantes capes de brume.
Je réalise d'ailleurs que c'est évident que Kelsier est son adversaire. Je n'ai pas écrit le chapitre pour être surprenant en l'appelant "son adversaire". J'ai seulement pensé qu'en atténuant l'importance de Kelsier, je pourrais mieux créer l'illusion d'une tension. L'idée est que Vin elle-même ne pense pas à lui en tant que Kelsier. Juste en tant qu'advsersaire.
J'aimerais pointer que Sazed a entendu Kelsier approcher avant que Vin. Cela devrait signifier quelque chose pour vous. C'est également la première fois qu'on voit Vin ignorer la voix de Reen dans sa tête. C'est, à mon sens, une reconnaissance des progrès qu'elle a accomplis les mois précédents.
Les brumes et l'Allomancie qui semblent convenir à Vin ont quelque chose à voir avec la fin, où les attire les brumes pour une explosion de pouvoir supplémentaire. J'ai peur de ne pas pouvoir en dire plus avant d'atteindre les prochains livres.
Chapitre 10 (1) - 30-10-2006
Ce chapitre contient mon petit dilemme philosophique de Ham préféré. La plupart des gens à qui j'ai fait lire le livre n'en pensent pas grand-chose. Cela leur paraît évident que résister au Seigneur Maître est la bonne chose à faire pour le peuple. J'imagine que ça signifie que j'ai bien fait mon travail, en donnant aux lecteurs une haine nette de ce gouvernement.
Malgré cela, je ne pense pas que la réponse soit si simple - pas pour les personnes qui vivent dans ce monde. Ham a un bon point de vue, d'après moi. Pas parfait, mais qui vaut d'être considéré.
Dans la version originale du livre, Kelsier ne venait pas à cette réunion Il laissait Yeden faire le recrutement. Cependant, au fur et à mesure de l'avancée des versions, j'ai décidé que je voulais que Kelsier se montre plus présent devant la population skaa. Avec Yeden qui agit comme leur employeur - plutôt que comme simplement un autre membre de l'équipe - j'avais aussi besoin de montrer ce que Kelsier pouvait faire et que Yeden ne pouvait pas.
Bien sûr, c'est également le premier indice que l'on a du vrai plan de Kelsier. J'ai voulu qu'il donne ici ce discours pour initier l'idée qu'il se construit une réputation envers les skaa.
Chapitre 10 (2) - 04-11-2006
Nous avons maintenant vu Sazed prêcher quelques religions à des membres de l'équipe. Vous serez peut-être intéressés par mon processus de création de ce personnage.
J'ai en fait commencé quand je regardais le film LA MOMIE. Oui, je sais. L'endroit d'où les idées nous viennent est parfois embarrassant. Cependant, mon inspiration pour Sazed était le moment où le petit voleur doucereux est confronté par la momie et sort toute une pile de symboles sacrés. Il les passe un par un en revue, en priant chaque dieu pour en trouver un qui l'aiderait.
J'ai commencé à me demander comment ça serait d'avoir une sorte de missionnaire qui prêcherait une centaine de religions différentes. Un homme qui, au lieu de mettre en avant ses propres croyances, essaierait de faire correspondre à une personne un ensemble de croyances - un peu comme un tailleur qui chercherait le chapeau le plus parfait et confortable pour un homme.
C'est de là qu'a commencé l'inspiration de la secte entière des Gardiens. Peu après, j'ai eu l'idée que le Seigneur Maître aurait écrasé toutes les religions de l'Empire Ultime et j'ai pensé à une secte de mystiques qui essaieraient de collecter et de préserver toutes ces religions. J'ai rassemblé ces deux idées et je me suis soudainement retrouvé avec le pouvoir de Sazed. (J'ai ensuite volé un système de magie de L'EMPIRE ULTIME PRIME, dont je parlerai plus tard, et l'ai fait fonctionner dans ce monde. La Ferrochimie était née.)
Chapitre 11 - 06-11-2006
Ce livre est un peu plus violent qu'ELANTRIS. Je m'en inquiète parfois. J'espère que ça ne rebute pas les personnes qui ont aimé mon premier roman. Plusieurs choses m'en préservent, je pense.
Premièrement, bien que l'on ne pense pas initialement à ELANTRIS comme un livre macabre, il inclut tout de même quelques éléments dérangeants. La brutalité des habitants d'Elantris, par exemple, ou les massacres perpétrés par les moines de Dakhor. Dans le premier chapitre d'Elantris, on voit un garçon avec sa gorge écrasée, suintant du sang. Donc, en réalité, il n'y a pas grand-chose qui ressort TANT que ça dans FILS–DES–BRUMES.
La différence est, j'imagine, que l'un des héros est lui-même un tueur. Et puis, on a des scènes comme celle-ci, qui sont juste totalement dérangeantes.
A l'origine, j'avais prévu que Vin soit beaucoup moins affectée émotionnellement par la scène de massacre. Je voulais laisser entendre qu'elle avait vu beaucoup de morts et de difficultés dans sa vie et que ce type de scène n'était pas du tout choquante pour elle. Les lecteurs alpha, cependant, l'ont trouvée trop insensible. Je l'ai réécrite et ai réalisé que j'aimerais beaucoup plus quand Vin réagit émotionnellement à la scène macabre. Elle présente toujours une façade forte, ce qui lui correspond bien. Mais, elle ne fait plus seulement que marcher au milieu de la scène sans réagir.
On trouve ici une autre mention de l'Insondable. Je suis toujours un peu triste de ne pas avoir pu passer beaucoup de temps dans ce roman pour expliquer la mythologie derrière la l'arrivée au pouvoir du Seigneur Maître. J'en ai eu beaucoup plus dans les deux prochains livres, heureusement. Donc vous avez de quoi vous réjouir pour la suite.
Oh, et non. Je ne sais pas à quoi est rattachée la corde à la gorge de Camon. Vous avez eu un avant-goût de ce genre d'exécution plus tôt dans le livre. (Même si, pour être honnête, je l'ai ajouté lors d'une réécriture. Je n'ai pas imaginé une méthode d'assassinat avant d'arriver à ce moment du livre. Il m'a semblé que les Inquisiteurs n'auraient pas juste tué Camon. Ils auraient fait quelque chose de plus drastique.)
Chapitre 12 (1) - 10-11-2006
Pourquoi ai-je les scènes de bal dans ce livre ? N'est-il pas supposé être un livre d'action ? Eh bien, la vérité est que j'aime ce genre de scènes de fête.
C'est assez bizarre. Je n'aime moi-même pas particulièrement les fêtes, mais dans les livres, ils ajoutent un certain contraste agréable aux activités jusqu'à présent sombres de Vin. C'est sympa de montrer le côté somptueux de Luthadel. Les scènes de bal dans ELANTRIS comptaient parmi mes préférées, car elles permettaient des échanges verbaux détendus - bien qu'importants - et des commentaires pleins d'esprit. Donc, quand j'ai planifié FILS–DES–BRUMES, je savais que je devais avoir des soirées dans les demeures nobles.
Je devais donc amener Vin à ces soirées. Cela signifiait qu'elle devait prétendre être une noble. C'est de là que part le cycle de l'intrigue - avec mon envie d'une excuse pour avoir des scènes de bal dans ce livre.
Les lumières ont été ajoutées à la suggestion de Moshe. Dans les premières versions du livre, je faisais brûler des feux de joie à l'extérieur. Mais cela était cependant problématique, car non seulement ils requéraient beaucoup de combustible, mais les rapprocher suffisamment des fenêtres pour prodiguer assez de lumière signifiait qu'ils étaient assez proches pour être dangereux pour les vitres en raison de la chaleur. De plus, Moshe a pointé le fait que les feux de joie ne seraient pas assez intenses pour éclairer correctement les vitraux. (Et, bien sûr, je DEVAIS illuminer les vitraux. Pourquoi se donner la peine de placer les bals dans des cathédrales gothiques si personne ne pouvait les voir ?).
Bref, Moshe a imaginé une solution avec les lampes à chaux. Elles fonctionnent en fait assez bien - elles correspondent au niveau de technologie que j'attribue à l'Empire Ultime et prodiguent une lumière intense. Comme je le comprends, c'est ainsi que les scènes étaient éclairées pour montrer les acteurs au cours du dix-neuvième siècle. D'où l'expression "être sous les feux des projecteurs" pour désigner quelqu'un à qui l'on prête attention.
NdT : La lampe à chaux (ou lampe oxhydrique, "limelight" en anglais) est la première lampe à créer une lumière suffisamment vive que l'on qualifie de "projecteur" sur les scènes de théâtre au XIXe siècle. L'expression utilisée par Brandon Sanderson "being in the limelight" qui peut se traduire par "être sous les feux des projecteurs" ou "être sous les feux de la rampe" y fait référence.
Chapitre 12 (2) - 13-11-2006
Plusieurs autres choses ont été ajoutées à cette scène dans les dernières versions. L'une d'elles était le moment où Vin regarde les vitraux et contemple l'Insondable et ce qu'elle en sait. Comme je l'ai mentionné, je voulais plus d'occasions de parler de la mythologie du monde. Moshe l'a également suggéré et j'ai ajouté cela à cette scène lors de la sixième version (ce livre en a eu sept, incluant la version corrigée).
Un autre gros changement a été de renommer les prêtres du Seigneur Maître. A l'origine, ils s'appelaient simplement les "prêtres". Et le Ministère d'Acier était la "Prêtrise d'Acier". Je les ai changés en Ministère d'Acier et obligateurs car je ne voulais pas que la religion et le gouvernement de l'Empire Ultime paraissent stéréotypés. C'était un monde où les prêtres étaient plus des espions et bureaucrates que de véritables prêtres - et je voulais que leur nom reflète cela. Donc j'ai enlevé la "Prêtrise" et les "prêtres". J'aime vraiment ce changement, qui donne aux choses un aspect plus approprié et qui fait que le lecteur ne sait pas très bien où est la limite entre les prêtres et les ministres du gouvernement.
Au fait, mon ami Nate Hatfield est celui qui a imaginé le mot "obligateur". Merci, Nate !
Quoi qu'il en soit, quand j'ai changé les prêtres en obligateurs, j'ai réalisé que je voulais qu'ils aient une fonction de contrôle plus importante dans l'Empire Ultime. Je leur ai donc donné le pouvoir de témoigner et ai ajouté l'aspect du monde où ils sont les seuls à pouvoir rendre les choses légales ou factuelles. Cette idée s'est répandue dans la culture jusqu'à devenir une part de la société, qui considère qu'une déclaration n'est pas absolument vraie jusqu'à ce qu'un obligateur soit appelé pour en témoigner. C'est pourquoi, dans ce chapitre, nous voyons quelqu'un payer un obligateur pour être témoin d'une chose plutôt banale.
Il s'agit de l'un des principaux chapitres où les obligateurs ont été ajoutés, afin de les montrer en train de témoigner et de garder un œil sur la noblesse. Moshe voulait que j'insiste dessus, et je pense qu'il a bien fait. Cela m'a également donné l'opportunité de montrer le père de Vin, ce que je n'avais pas réussi à faire avant le chapitre quarante environ dans la version originale.
Et Elend. C'est l'un de mes autres personnages préférés de la saga. Vous le verrez plus souvent, ne vous inquiétez pas. Je voulais vraiment qu'il oscille entre l'intelligence et la lourdeur idiote (comme les hommes peuvent parfois l'être.) Certaines personnes m'ont accusé d'avoir écrit Elend trop comme moi-même. En vérité, je me verrais bien à une fête assis en train de lire un livre, plutôt que prêter attention à la jolie qui essaie de me parler. Ou, au moins, c'est ainsi que j'aurais été quand j'étais jeune.
Je parlerai plus d'Elend plus tard. Mais je veux tout de même noter quelque chose d'important. C'est une règle de la narration que la fille finira par parler au seul garçon de la fête auquel elle n'est pas supposé parler. Donc, faites comme si vous ne l'aviez pas vu venir.
Chapitre 13 - 17-11-2006
Apparemment, les noms "Elend" et "Straff" sont tous deux des mots en allemand. Ce n'était pas mon intention, même si j'ai voulu que ces noms aient une consonance similaire, comme ils sont père et fils. C'est marrant de voir à quelle fréquence, nous, les écrivains de fantasy, imaginons des mots qui signifient en réalité quelque chose dans une autre langue.
Le chemin qu'emprunte Vin s'appelle un "Chemin de barres métalliques", ou du moins, c'est le titre informel que je lui donne. J'ai eu beaucoup de mal à décider comment j'allais faire circuler les gens entre Luthadel et Fellise (qui, soit dit en passant, s'appelait auparavant Tenes. J'ai changé le nom à cause de conflits avec d'autres noms du livre. Et, peu importe à quel point j'essaie, je n'arrive pas à me souvenir de ces noms.)
Bref, le chemin de barres métalliques m'est apparu comme une application intéressante du système de magie qui résolvait en même temps un problème narratif du livre. J'avais besoin que Kelsier fasse des aller-retour rapidement. J'ai donc imaginé ceci. Souvent, c'est comme ça que ces choses se passent quand j'écris. Je vois un besoin, comme les Fils-des-Brumes ayant besoin de voyager, et je le remplis en y appliquant le système de magie d'une façon logique. C'est l'un des avantages d'écrire de la Hard Fantasy, où les règles de la magie sont très bien définies. On peut être créatif sur la façon dont on les applique.
C'est le premier chapitre où on voit l'atium fonctionner. Le métal est l'un des aspects les plus intéressants du système de magie, selon moi. En fait, l'une des choses qui m'ont donné envie de commencer à écrire FILS–DES–BRUMES était l'idée d'un métal extrêmement rare qui serait utilisé par les mages du monde. Cela me paraissait naturel que ce métal fasse quelque chose de très puissant.
L'Allomancie est, basiquement, un système de magie basé sur le physique/combat. Donc, le pouvoir spectaculaire de l'atium devrait être quelque chose de physique et d'utile en combat en tête-à-tête. La capacité de voir légèrement dans le futur, avec les ombres d'atium, me semblait être une image très intéressante, donc je l'ai utilisée.
Dans FILS–DES–BRUMES PRIME, le personnage principal manquait d'atium, et passait la majorité du livre à essayer d'en récupérer. (Il est en fait tombé sur une mine d'atium cachée dans un petit village, qui était opprimé par un tyran.) C'est en clin d'oeil au livre originel que j'ai développé l'intrigue de celui-ci avec des personnages essayant essentiellement de se procurer de l'atium.
Juste une bien plus grande quantité.
Chapitre 14 (1) - 20-11-2006
Suivre Kelsier cette nuit-là est probablement l'une des choses les plus stupides que Vin fait dans ce livre. La laisser le suivre est indubitablement la chose la plus stupide que Kelsier fait dans le livre. Mais ces deux personnages se ressemblent de bien plus de façons qu'ils en ont l'air à première vue. Ils ont tous deux un sens de l'audace qui frise la témérité.
Vin commence à comprendre qu'il y a des équipes où les gens se soucient réellement les uns des autres. Le problème est qu'elle ressent un désir très naturel (surtout pour une fille de son âge) d'être intégrée et utile. Elle craint profondément de se révéler inutile, puis d'être abandonnée par les gens dont elle commence à peine à comprendre qu'elle a besoin.
Elle veut donc apprendre à se rendre utile le plus vite possible. Kelsier, quant à lui, se sent tout simplement invincible. Cela a toujours été un problème pour lui. C' est le genre d'homme qui peut faire en sorte que les choses aillent dans son sens. Il lui est facile d'ignorer les échecs et de se concentrer sur les succès, comme le fait que le Seigneur Maître ait essayé de le tuer l'a finalement transformé en Fils-des-Brumes.
Ils s'infiltrent donc ensemble. Et c'était le résultat naturel.
Cette pièce du palais est une autre raison pour laquelle je devais faire en sorte que ce livre soit bien plus qu'un simple vol d'atium. Kelsier est à moitié convaincu que le Seigneur Maître garde sa réserve d'atrium dans cette pièce plutôt que dans la salle aux trésors. Quoi qu'il en soit, il ne serait pas TROP difficile pour un Fils-des-Brumes comme Kelsier de s'introduire dans une telle pièce - ou même dans la salle aux trésors - et de repartir avec l'atium. (Du moins, c'est ce qu'il pense. Jusqu'à ce qu'il soit arrêté dans ce chapitre, en tout cas.)
Dans tous les cas, Kelsier n'aurait pas pensé avoir besoin d'une équipe pour s'introduire dans une pièce et voler du métal. Il le fait très bien avec le Bastion Venture plus tôt dans le livre. En rendant les Fils-des-Brumes si relativement puissants, j'avais besoin d'une tâche pour le groupe de Kelsier qui aille bien au-delà d'un simple vol. Seul quelque chose comme lever une armée et renverser un empire pouvait représenter un réel défi pour eux.
Chapitre 14 (2) - 28-11-2006
Je ne passe pas beaucoup de temps ici à parler de l'histoire de Mare et Kelsier. J'y reviendrai plus tard. Cependant, vous connaissez déjà à peu près tout ce que vous saurez au final à propos de leur plan raté. Kelsier pensait qu'il y avait de l'atium dans cette pièce. Ils ont essayé de s'y faufiler. Ils se sont fait prendre.
D'une certaine manière, Kelsier revit ses derniers jours avec Mare en essayant de s'introduire de nouveau dans cette pièce. Il est maintenant un Fils-des-Brumes et veut réussir là où il avait été vaincu précédemment.
Ce chapitre est également un autre exemple du côté dur de Kelsier. Il tue ses ennemis sans la moindre pause. A mon avis, ce sont les Fosses qui lui ont fait ça. Il a traversé quelque chose de tellement horrible que la mort n'a plus le même sens pour lui.
Cette salle d'autel est à peu près tout ce que vous verrez de l'attirail religieux de l'Empire Ultime. Comme je l'ai déjà dit, j'ai délibérément donné à la religion de ce livre un effet bureaucratique. Je pense qu'avec un Dieu vivant, les gens seraient moins enclins à la foi, à la prière ou à ce genre de culte, et qu'il s'agirait plutôt d'obéissance et de loyauté. C'est pourquoi les obligateurs et le Ministère sont plus des policiers que des prêtres.
Cependant, j'ai voulu laisser entendre que la religion présentait des aspects cérémoniels, ce ne simplement pas des choses auxquelles le Seigneur Maître tient à ce que les masses publiques prennent part. Cette petite pièce, avec son étrange bol de petits couteaux et son autel bizarre, devait évoquer une sorte de sentiment mystique et religieux. Assez pour faire penser qu'il y a plus que ce que les lecteurs savent, mais pas suffisamment pour que cela devienne ennuyeux.
De plus, si vous avez fait une pause pour lire cette annotation après la fin du chapitre, sans lire le chapitre suivant pour savoir ce qui s'est passé ensuite, alors vous êtes une sorte de surhomme.
Chapitre 15 - 29-11-2006
Ce cycle de deux chapitres est l'un de mes préférés dans ce livre. C'est le genre de chose que l'on ne peut réussir, à mon avis, qu'après une bonne mise en place. Le lecteur doit s'attacher aux personnages pour que la tension fonctionne. Il doit aussi comprendre la magie pour que l'action soit rapide, sans être chargée d'explications ou de confusion. Enfin, il doit comprendre le contexte pour avoir la sensation que quelque chose est en jeu.
Mais, quand tout se met en place, on obtient des chapitres très puissants et, je l'espère, épanouissants. La scène où Vin tombe sous la pluie, heurte le toit, puis rampe dans une flaque d'eau est l'une des premières et plus vivantes que j'avais pour ce livre. Ensuite, l'image de Sazed, l'érudit tranquille et humble, qui apparaît au repaire avec la fille mourante dans ses bras…
Bref, j'ai l'impression que ces deux chapitres sont parmi les meilleurs que j'ai jamais écrits.
Le fait de brûler des métaux par instinct est d'ailleurs quelque chose que j'ai dû ajouter au livre pour des scènes comme celle-ci. J'avais besoin que les personnages puissent se soigner rapidement, de façon relative, afin de pouvoir garder le rythme quand je le voulais. Cela impliquait une guérison rapide et à long terme, si cela a un sens. J'ai fait en sorte que le corps d'un Allomancien puisse utiliser des métaux, en particulier le potin et l'étain, lorsqu'il en avait besoin.
Ceux d'entre vous qui ont lu jusqu'à la fin se demandent peut-être d'où le Seigneur Maître tient ses pouvoirs de guérison. Et bien, cela a à voir avec la Ferrochimie. En effet, la capacité de soigner son corps est l'une des choses qu'un Ferrochimiste peut accumuler. Et le pouvoir du Seigneur Maître, étant à la fois Allomancien et Ferrochimiste, est de tirer une puissance quasi-infinie dans ses réserves Ferrochimiques en les brûlant. Il peut avoir l'âge qu'il veut. Il peut vivre aussi longtemps qu'il le souhaite. Et il peut guérir aussi rapidement et autant qu'il le désire. Plus d'informations à ce sujet dans le deuxième tome.
Chapitre 16 (1) - 13-12-2006
L'épigraphe de cette section devrait vous paraître familière. Pas parce que vous l'avez déjà lue, mais parce que, en supposant que vous êtes un tant soit peu familier avec la fantasy, vous avez déjà lu ce genre d'histoire. Le jeune paysan qui s'élève pour combattre le mal. Je suppose que le rabat de la jaquette, si vous l'avez lu, dévoile une grande partie de cette intrigue C'est cependant l'un des concepts fondamentaux du livre. J'ai lu trop d'histoires de jeunes paysans qui sauvent le monde. Je voulais en raconter une où la prophétie s'est concrétisée, puis a échoué !
Ce concept a bien sûr évolué. L'idée originelle était que le Seigneur des ténèbres vainc le paysan. A la place, j'ai pensé que le concept du paysan qui devient le Seigneur des ténèbres était plus intéressant.
Le nouveau Kelsier est quelque chose dont ce livre avait besoin. S'il n'avait pas été obligé de se sentir coupable d'avoir failli perdre Vin (ce qui lui rappelle qu'une de ses missions lui a fait perdre Mare), je ne pense pas qu'il aurait eu la solennité et le dévouement nécessaires pour accomplir les choses qu'il fait dans le reste de l'histoire.
Au fil des prochains chapitres, il retrouvera de plus en plus son côté blagueur. Cependant, il se souviendra toujours de ce qu'il a failli laisser arriver à Vin, et cela deviendra un aspect important de son caractère.
D'ailleurs, la phrase de Vin "On n'est pas invincibles" est très importante. Dans la deuxième partie, j'ai passé beaucoup de temps à montrer à quel point les Fils-des-Brumes peuvent être extraordinaires. J'ai ressenti le besoin de terminer la section par un échec colossal - et une mort imminente - pour montrer que si les Fils-des-Brumes sont puissants, ils ne sont pas pour autant indestructibles. Il n'y a rien de plus ennuyeux que des héros qui ne peuvent être vaincus.
Chapitre 16 (2) - 16-12-2006
La nature d'Eunuque de Sazed s'était ancrée dans mon esprit presque depuis le début de l'écriture de son personnage. Avec le Seigneur Maître qui essaie si durement d'élever une race parfaite de serviteurs Terrisiens, je pensais qu'il serait important pour lui de castrer la plupart des hommes Terrisiens. De plus, je n'avais jamais écrit de personnage eunuque auparavant et je voulais vraiment voir si je pouvais m'en sortir d'une bonne façon.
J'ai lu à propos de ce que la castration fait à un homme lorsqu'elle est réalisée avant la puberté. Souvent, apparemment, il en résulte de l'obésité. Un autre résultat est que la personne devient plus grande que la normale (pour une quelconque raison) et que ses bras sont plus longs, proportionnellement à leur corps, que la moyenne des gens. Je n'ai pas rendu Sazed gros, je pense que cela a trop été fait pour les eunuques, mais je lui ai donné l'autre caractéristique physique.
Il continue de devenir un personnage plus complexe au fil de la progression du livre. C'est l'une des choses que j'adore faire : donner aux lecteurs un personnage qu'ils pensent n'être que secondaire, puis construire ses motivations et sa complexité jusqu'à ce qu'il devienne l'une des figures les plus importantes de l'histoire.
Le passage sur la trahison de Mare envers Kelsier était l'un des petits détails que je réservais depuis un certain temps. J'espère que certains d'entre vous l'avaient deviné. C'est tout à fait logique, je pense, lorsqu'on connaît les tourments émotionnels que Kelsier a traversés. Pour qu'il soit l'homme que je voulais, il devait avoir fait face à une VRAIE trahison douloureuse.
J'ai failli enlever la section où Vin pense "Oh, c'est pour ça que Sazed m'a sauvée. C'est forcément parce qu'il l'a promis à Kelsier. C'est logique, après tout, pourquoi voudrait-il me sauver ?"
Cette section s'inscrit dans l'ancienne personnalité la Vin, mais je pense que cela ne correspond plus vraiment à son caractère actuel. Elle a surmonté son sentiment d'inutilité et de solitude. Elle connaît maintenant assez bien Sazed pour comprendre qu'il SAUVERAIT quelqu'un parce qu'il est bon, pas seulement parce qu'il l'a promis.
Donc, j'ai raccourci les réflexions de Vin dans cette section, les atténuant en les ajoutant à un autre paragraphe plutôt qu'en leur donnant leur propre paragraphe. J'aurais peut-être dû les enlever, mais je voulais laisser entendre qu'elle n'a pas encore surmonté tous ses problèmes. Elle ressent toujours certaines de ses anciennes émotions. Le progrès réside dans le fait qu'elle ne s'y attarde plus aussi longtemps.
Conclusion de la Partie Deux - 13-12-2006
C'est l'une des sections les plus courtes du livre. Chaque fois que je lis le livre, je suis surpris par la rapidité avec laquelle la fin de cette partie arrive. On commence avec Vin qui s'inquiète du premier bal auquel elle va devoir assister, le bal se passe, puis elle infiltre Kredik Shaw le soir même.
Une idée : vous pourriez parcourir le livre après chaque fin de section et lire UNIQUEMENT les épigraphes en italique en début des chapitres. Elles racontent une histoire en elles-mêmes. Pour ceux d'entre vous qui n'aiment pas les épigraphes, j'insérerai plus tard dans le récit certaines des sections les plus importantes. Cependant, il y a certaines choses subtiles que vous manquerez si vous ne lisez pas toutes les introductions.
Le concept de ces épigraphes - raconter une histoire à l'intérieur d'une histoire - est un autre des éléments importants qui m'ont donné envie d'écrire ce livre Il y a réellement un troisième point de vue dans ce livre, un point de vue à la première personne qui apparaît dans chaque chapitre, bien que très brièvement. Qui les écrit ? D'où viennent-ils ? Vous le saurez bientôt. (Dans quelques chapitres seulement.)
Chapitre 17 (1) - 18-12-2006
Pfiou ! J'ai beaucoup de choses à dire ici. Premièrement, la boucle d'oreille de Vin. La façon dont elle la porte est un peu morbide, comme c'était celle de sa mère. La même mère qui a tué la sœur de Vin et essayé de tuer Vin, avant que Reen ne la sauve. Mais nous en parlerons en détail un peu plus tard.
Pour moi, la boucle d'oreille est le dernier lien de Vin avec sa vraie famille ou la vie qu'elle a connue avec Reen. Certes, ce n'était pas une vie formidable, mais elle faisait partie d'elle, tout comme les Fosses sont devenues une part de Kelsier. Il portera toujours ces cicatrices. La boucle d'oreille est la même chose pour Vin.
J'aurais aimé avoir plus de temps pour montrer la transformation de Yeden qui fait peu à peu confiance à Kelsier, et même l'apprécie. Malheureusement, j'ai centré le livre autour de Vin. Vous devriez à présent constater qu'elle prend de plus en plus de points de vue et que Kelsier en a de moins en moins.
Il y a une autre raison pour laquelle j'ai fait passer le livre d'un véritable livre de casse à ce qu'il est devenu. Je voulais que l'histoire soit centrée sur Vin et non sur les divers et intelligents membres de l'équipe. Vin est pour moi un personnage profond et intéressant, et elle méritait de passer du temps à l'écran pour se développer. C'est selon moi plus important pour l'ensemble de la série que la casse astucieuse contre le Seigneur Maître.
Le résultat est que je n'ai pas beaucoup de temps à consacrer à des personnages comme Yeden. Leurs arcs d'évolution doit donc se faire rapidement et brusquement, comme par exemple la façon dont Yeden montre ses changements dans ce chapitre.
J'espère sincèrement que vous avez compris que le journal de bord que traduit Sazed est la source des épigraphes/accroches au début des chapitres. J'ai pensé que c'était une façon très intéressante d'utiliser les épigraphes ; presque tous mes lecteurs alpha ont passé beaucoup de temps à essayer de deviner qui les avait écrites et d'où elles venaient. Ce genre d'anticipation permet de raconter des histoires fortes et je suis donc très satisfait de la façon dont les accroches commencent à s'assembler et à avoir plus de sens une fois le livre trouvé.
Chapitre 17 (2) - 05-01-2007
Sazed appelle Brise par son vrai nom, Ladrian, pour la première fois dans ce chapitre, je crois. Brise n'aime pas être appelé par ce nom. Vous verrez plus tard qu'il tente d'éviter que les gens (ou plutôt, Sazed, qui est le seul qui utilise le vrai nom de Brise) l'appelle Ladrian.
La raison est simple. Ladrian est le nom sous lequel Brise s'est fait connaître en grandissant. Il est en fait le seul de l'équipe à être un noble de pur sang (plus d'informations à ce sujet dans le deuxième livre). Aucun des autres n'est au courant, bien sûr. Il est arrivé dans la clandestinité par le chemin inverse de tous les autres, en partant du sommet. Il a fait savoir à quelques personnes que son vrai nom était Ladrian (la plupart du temps par accident, quand il était plus jeune) et ce nom est resté.
C'est un nom assez courant dans l'Empire Ultime, mais quelqu'un POURRAIT théoriquement le relier à un certain Lord Ladrian qui a disparu de la société noble quelques années auparavant. Bien sûr, il ne veut pas que quiconque parmi les clandestins sache qu'il est en fait de sang noble, autrement il perdrait sa crédibilité, et il s'attirerait peut-être même la colère des gens comme Kelsier, qui déteste la noblesse de façon unilatérale.
Il prétend donc qu'il trouve le nom inapproprié pour d'autres raisons et demande aux gens de l'appeler Brise. Bien entendu, rien de tout ça n'apparaît dans le roman. Sinon, je ne vous l'aurais pas raconté ici. Je n'ai tout simplement pas eu la possibilité de développer Brise autant que je l'aurais voulu. Donc, ceux d'entre vous qui lisent ceci peuvent se sentir honorés d'avoir reçu de vraies informations d'initiés ! Brise, pour ceux qui en sont fans, aura quelques points de vue à la première personne dans le prochain livre, ce qui développera quelque peu son personnage.
Les fleurs. C'était en vérité difficile d'écrire un monde sans fleur. Par exemple, la scène où Kelsier se bat dans le jardin d'hiver, j'ai eu du mal à ne pas appeler certains objets des parterres de fleurs. Décrire des jardins sans fleurs était également dur.
Donc, comment un monde peut-il se passer de fleurs ? Pourquoi n'existent-elles plus ? Toutes ces questions auront une réponse.
Dans le troisième livre. Désolé.
Chapitre 17 (3) - 09-01-2007
Cette conversation entre Kelsier et Vin sur le balcon est l'une des scènes les plus fondamentales du livre, du moins en ce qui concerne l'évolution du personnage de Vin. Comme je l'ai mentionné, je suis souvent accusé d'être trop optimiste dans ma façon de voir le monde. Je suis probablement coupable, mais je trouve que la plupart des optimistes que je connais ont tendance à être sacrément heureux. Cette vie me semble belle.
Quoi qu'il en soit, je pense vraiment qu'il est préférable pour la psyché d'une personne d'aller de l'avant et de faire confiance à ses proches. Cependant, vous courez le risque de devoir faire face à ce qui est arrivé à Kelsier. Cesse-t-on d'aimer quelqu'un parce qu'il nous a trahi ? Non, c'est ce qui est douloureux. C'est pourquoi les ruptures sont difficiles, parce qu'on ne peut pas vraiment changer ses sentiments. On ne peut qu'essayer de les submerger d'amertume.
Par ailleurs, je pense qu'il était temps de fermement établir la relation entre Kelsier et Vin. Si vous ne l'aviez pas deviné, elle a un peu le béguin pour lui, comme un héros idolâtré. Cela ne sera jamais dit explicitement, mais c'est présent, et ça doit l'être.
Kelsier, cependant, la voit comme une protégée, peut-être même comme sa fille. C'est tout. Je m'excuse auprès de ceux qui s'attendaient à une romance entre les deux. Je me rends compte que j'enfreins certaines lois de la narration en introduisant un point de vue féminin dans le chapitre un, puis un point de vue masculine dans le chapitre deux, sans leur faire vivre une quelconque histoire romantique. Toutefois, ce n'est pas le sujet de ce livre. Kelsier est non seulement bien plus vieux que Vin, mais en plus il ne cherche plus vraiment de relations. Ce n'est pas ce qui l'intéresse dans la vie en ce moment.
Je n'ai jamais eu l'intention qu'il y ait la moindre tension romantique entre ces deux. Mais certains de mes lecteurs alpha espéraient en trouver, et en ont trouvé plus que ce que je pensais. J'ai donc ajouté ces lignes de Kelsier qui aurait espéré avoir une fille, pour que les choses soient claires.
Chapitre 18 (1) - 12-01-2007
Oui, Vin porte la robe rouge. Cela me paraissait être le meilleur choix. Cependant, plusieurs de mes lectrices alpha ont pensé qu'elle aurait dû porter la robe noire. En fait, l'une d'entre elle a dit : "Bon, elle a intérêt à porter la noire à un moment ou un autre !"
La salle de bal des Elariel n'est pas un endroit que j'ai déjà visité. (Contrairement aux Bastions Venture et Leka, qui sont tous deux basés sur des lieux réels.) J'aimais simplement le concept d'une salle de bal avec des vitraux sur le toit. Cela semblait être une bonne image, surtout s'ils étaient éclairés par au-dessus. Les salles de bal sont les seuls endroits où j'ai vraiment pu montrer l'extravagance de la noblesse dans ce livre et j'ai donc travaillé dur sur le fait de rendre chacune de ces quatre salles distincte et visuellement intéressante.
Je n'avais pas prévu qu'Elend prenne une place aussi grande dans ce roman. Toutefois, plus j'écrivais de scènes avec lui, plus je trouvais son personnage intéressant. Il n'existe pas juste pour prodiguer un intérêt romantique à Vin, il existe pour montrer le côté humain de la noblesse. Je savais que j'avais besoin d'au moins un homme noble qui se présentait de façon favorable, faute de quoi la dureté de Kelsier n'aurait pas le contraste nécessaire. J'ai donc conçu un jeune homme que Vin pouvait rencontrer aux bals.
Et, quand j'ai commencé à écrire les scènes avec Elend, je les ai trouvées très fluides. J'ai beaucoup aimé sa voix et son affabilité décontractée. FILS–DES–BRUMES, étant à propos d'un monde et d'une société si durs, menaçait de devenir trop sombre. J'avais besoin d'un autre personnage comme Elend pour prodiguer des moments plus légers. Il a aussi donné des scènes intéressantes d'une manière plus réfléchie, plutôt que sombre. Il s'est révélé beaucoup mieux que ce que j'espérais et il est probablement la plus grande et plus plaisante surprise du roman.
Une des manières d'humaniser la noblesse était de montrer qu'Elend était intéressé par les skaa. J'ai dû faire un choix avec lui. Je ne voulais pas qu'il soit TROP intéressé, ou compatissant à l'égard des skaa. C'est un noble, pas un croisé pour les droits des opprimés. Tout de même, je voulais montrer par son simple intérêt qu'il n'était pas cruel. Je voulais aussi montrer à quel point certains nobles en savaient peu sur les skaa. Les questions que se pose Vin – si la noblesse était seulement au courant de la quantité de souffrance dans leur monde – sont valides. Quelqu'un comme Elend, qui passe le plus clair de son temps dans des bals ou à se faire servir dans son bastion, ne pourrait pas réellement comprendre la vie d'un skaa.
Chapitre 18 (2) - 15-01-2007
Shan était un ajout tardif au livre. Dans la version originale, je la mentionnais dans ce chapitre, mais nous ne la voyions pas, et Lord Liese ne la mentionnait pas. Cependant, alors que j'écrivais la première version, j'ai commencé à réaliser que j'avais besoin de plus de tension et de querelles politiques dans les scènes de bal de Vin. J'ai donc étoffé Shan et en ai fait un personnage plus important. Puis, pendant la première réécriture, je l'ai ajoutée à cette scène, avec d'autres personnages.
Le but de Shan est donc de montrer que certains nobles SONT tel que Kelsier les décrit. Le fait est que la plupart des informations que nous obtenons sur la noblesse viennent de lui, et qu'il a une perspective très biaisée. Notre seule véritable opportunité d'interagir avec eux est pendant les bals, et je savais donc que je devais inclure une variété de personnalités dans cette scène, afin que les gens puissent avoir une chance de découvrir l'éventail de la noblesse.
Pourquoi Elend apporterait un livre aussi dangereux à un de ces bals ? Nous en parlerons un peu dans le prochain chapitre. Toutefois, je peux apporter quelques précisions supplémentaires.
Le fait est qu'Elend rencontre ses amis après les bals et qu'ils discutent de théorie politique et d'autres choses du même genre. Elend est le dirigeant de ces réunions et guide les discussions. Il estime donc qu'il doit être prêt à présenter des idées et des arguments intéressants pour faire avancer la conversation. C'est pourquoi il est toujours en train de lire dans les bals et de prendre des notes ; il se prépare pour la réunion du soir. Il est du genre à se préparer en permanence, jusqu'à la dernière minute (je suis pareil).
Il est donc sensé pour lui d'apporter avec lui aux bals les livres dont il veut parler. Il a toujours été protégé et ne croit pas réellement qu'il aura un jour des problèmes pour ce qu'il lit. Il prend ainsi l'habitude d'être négligent avec ses lectures. C'est pourquoi on se retrouve avec lui dans une pièce remplie d'obligateurs et de nobles, en train de lire des livres bannis.
La scène où le skaa se fait tuer dans la cour a également été ajoutée plus tard dans le processus de rédaction. Moshe craignait que l'Empire Ultime ne semble pas assez brutal, en particulier dans les chapitres du milieu, où il est facile d'oublier (comme Vin l'a presque fait) à quel point le monde est dangereux. Les bals et les fioritures étaient censés nous distraire. Mais je me suis rendu compte que je devais ramener les gens dans le droit chemin en ajoutant une scène comme celle-ci, où la brutalité abjecte pouvait contraster avec la beauté de la nuit.
Chapitre 19 (1) - 19-01-2007
Ce livre n'est pas un récit sur l'Histoire de l'Empire Ultime ou sur l'Allomancie. Ces choses viendront dans de futurs romans. C'est l'histoire d'une fille qui apprend à surmonter ses problèmes de confiance en soi, tout en étant l'histoire d'un peuple opprimé qui résiste malgré les embûches.
Cependant, j'ai voulu donner quelques indices sur la nature de ce monde et sa mythologie. L'indice le plus important, en dehors du journal, réside dans la façon dont les brumes elles-mêmes réagissent à l'utilisation de l'Allomancie. Elles tourbillonnent autour de la personne qui la manipule. Cela veut montrer que les brumes ne sont pas quelque chose de naturel. Plus qu'un phénomène météorologique, elles font partie de la magie de ce monde.
C'est le premier roman que j'ai écrit en étant certain qu'il serait publié. C'était une expérience étrange pour moi, après avoir écrit quelque treize romans sans jamais savoir si je deviendrais romancier ou non.
D'une certaine manière, il s'agit donc de mon roman de célébration. Et, dans le cadre de cette célébration, j'ai voulu inclure des clins d'œil à certaines des personnes qui m'ont aidé au fil des ans. Nous voyons des personnages nommés d'après mes amis et lecteurs alpha, les personnes qui m'ont encouragé à continuer d'essayer de me faire publier ; mes premiers fans, dans un sens.
Ainsi, beaucoup de noms de personnages secondaires proviennent d'amis. Stace Blanches, mentionnée dans le dernier chapitre, est Stacy Whitman, une éditrice chez Wizards of the Coast. La maison Tekiel a été nommée d'après Krista Olson, une amie et ancienne membre d'un groupe d'écriture (son frère Ben est mon ancien colocataire). Ahlstrom square a été nommé en l'honneur de mon ami Peter Ahlstrom, qui est éditeur chez Tokyopop. Il y en a plus d'une douzaine dans le livre ; je ne peux pas tous les citer.
Je tiens cependant à mentionner Charlie (ou, comme il est appelé dans le livre, Lord Entrone). Je n'ai en réalité jamais rencontré Charlie, mais il est présent sur le forum de discussion de timewastersguide depuis trois ou quatre ans. Il a été mon premier lecteur britannique. Je me suis dit que j'allais commémorer cela en faisant jeter son cadavre par-dessus un mur par Kelsier.
Spectre est en fait basé directement sur quelqu'un que je connais, mais j'en parlerai plus tard.
Chapitre 19 (2) - 22-01-2007
C'est le seul chapitre où l'on voit directement ce que Kelsier fait la nuit. Vous pensez peut-être que mille pages de manuscrit, c'est déjà suffisamment d'espace pour faire des choses dans un livre, mais vous seriez surpris. L'accent étant mis sur les progrès de Vin, je ne peux pas vraiment passer beaucoup de temps à suivre Kelsier en train de courir furtivement. En fait, je pense que ça deviendrait très vite lassant.
Cependant, un chapitre comme celui-ci constitue une pause très intéressante par rapport à ce qu'on a fait jusqu'à présent. Il nous donne une idée du rôle de Kelsier dans le projet sans que ça soit laborieux. En fait, je trouve ce chapitre assez amusant, car il nous donne beaucoup d'informations en très peu de temps. Le fait que Kelsier pose des questions sur la maison Renoux, et qu'il obtienne des réponses, permet au lecteur de savoir que l'équipe est en sécurité pour le moment. Par contre, le fait que Straff pose des questions sur le Survivant nous fait comprendre que la réputation de Kelsier grandit et que l'équipe pourrait bientôt être en danger.
À l'origine, le noble que Kelsier rencontrait était Lord Hasting. C'était le seul endroit où il apparaissait dans le livre. J'ai décidé, lors d'une réécriture, d'introduire le père d'Elend à la place, car c'est un personnage que nous verrons beaucoup plus.
J'ai également renforcé Straff dans cette scène. Avant, il paraissait trop faible car il croyait les mensonges que Kelsier lui racontait. (Kelsier que j'ai d'ailleurs affaibli. J'ai réalisé que répandre trop de mensonges serait dangereux et pas vraiment efficace. Kelsier doit murmurer des demi-vérités, plutôt que des mensonges purs et simples).
Chapitre 20 - 26-01-2007
Je m'inquiète un peu à propos de ce chapitre. Le problème, c'est que c'est probablement l'un des chapitres qui a reçu le moins de révisions. Pas dans le sens de "résoudre des problèmes", plutôt dans le sens "j'ai besoin d'ajouter des scènes au livre, où devrais-je les mettre".
Par exemple, le début comporte quelques paragraphes qui, à bien y regarder, traînent un peu en longueur. La réitération de la relation de Vin avec Shan, par exemple. Je l'ai insérée parce que j'ai besoin d'indiquer que le temps a passé et que les relations de Vin se sont poursuivies, mais je crains d'y avoir passé trop de temps au début de la scène. Ensuite, j'ai ajouté une autre scène montrant la vie des skaa (celle où les enfants secouent les arbres) afin de rappeler au lecteur à quel point les choses vont mal. Puis, plus tard, j'ai modifié le livre pour qu'il y ait des convois de canaux plutôt que des caravanes. Ce chapitre a donc fait l'objet de quelques révisions supplémentaires. Ensuite, j'ai ajouté beaucoup de choses à la scène avec Marsh, y compris la discussion de Vin sur sa mère.
Dans l'ensemble, j'ai l'impression que c'est un chapitre hétéroclite. Beaucoup d'informations importantes sont expliquées, mais elles ne s'intègrent pas aussi bien que je l'aurais souhaité. Le rythme du chapitre est juste un peu… décalé.
Je ne sais pas trop à quel point les gens s'intéressent à la théorie réelle de l'Allomancie et à son fonctionnement. Cependant, je pense que certaines personnes aiment entendre la théorie et le contexte des systèmes magiques comme celui-ci, alors j'essaie d'inclure des explications à l'occasion. Pour ceux d'entre vous qui ne font pas partie de cette catégorie, je m'excuse pour les longues explications de Marsh.
Chapitre 21 (1) - 29-01-2007
Vous pouvez remercier mon éditeur Moshe pour les canaux dans ce livre. C'est un passionné de canaux et lorsqu'il a lu FILS-DES-BRUMES, il m'a expliqué avec enthousiasme pourquoi la technologie des canaux était parfaite pour le niveau de développement que j'avais dans ce livre. Ainsi, à sa suggestion, j'ai remplacé les caravanes par des convois et les chevaux par des péniches.
J'aime beaucoup ces changements. Il peut être ennuyeux de voir, lire, ou écrire toujours les mêmes choses. Donc, en se débarrassant d'un élément standard de fantasy (les routes et les chevaux), je pense que nous avons ajouté quelque chose de distinctif à ce monde.
Tout de même, Moshe. Mon gars. Il en connaît TROP là-dessus.
À l'origine, j'ai directement commencé ce chapitre avec l'extrait du journal. J'ai ensuite réalisé que j'avais des extraits du journal avant et après le titre du chapitre, ce qui était confus. J'ai donc ajouté une rapide phrase sur ce que Kelsier était en train de faire.
C'est la première fois que nous avons l'occasion de voir le texte du journal rassemblé sous une forme plus longue. Je ne répète pas toutes les épigraphes des chapitres, mais seulement quelques-unes des plus essentielles. C'est en partie pour que tous ceux qui ont sauté les épigraphes disposent de certaines de ces informations, et en partie pour que ceux d'entre vous qui ONT lu les épigraphes puissent avoir une meilleure vision de leur ordre et de leur enchaînement.
Dans ce chapitre, on obtient nos premières réelles informations sur ce que c'était que de travailler dans les Fosses de Hathsin. Initialement, ce n'était pas prévu de cette façon, j'allais simplement faire en sorte que les grottes soient des grottes normales. Mais les fissures dans le sol m'ont donné un déclic, car c'est ce que j'avais prévu pour les Fosses. Cela m'a permis de mieux défendre mon idée et d'explorer une partie du passé de Kelsier.
Chapitre 21 (2) - 02-02-2007
Vous serez peut-être amusés d'apprendre qu'à l'origine, j'avais prévu que Vin fasse ce voyage avec Yeden et que Kelsier reste en arrière. J'ai même écrit la moitié de la scène du "départ pour les grottes", où Kelsier dit à Vin qu'il va l'envoyer avec Yeden.
Je ne sais toujours pas ce qui m'a pris.
Heureusement, j'ai repris mes esprits et j'ai rapidement retravaillé la scène. Vin devait rester à Luthadel, elle a trop à faire là-bas. Mais je voulais avoir l'occasion de jeter un œil à l'armée, alors j'ai envoyé Kelsier à la place. Ça a très bien fonctionné, car j'ai pu faire d'autres choses, comme demander à Kelsier de se montrer devant les troupes.
Cependant, je ne voulais pas passer TROP de temps ici. Lorsque c'était Vin qui venait dans les grottes, j'avais prévu deux ou trois chapitres. Quand c'est devenu Kelsier, j'ai su que je voulais réduire le tout à un seul chapitre. C'est pourquoi nous avons une partie de "temps passé omniscient" au début de la deuxième section.
Une dernière remarque pour ce chapitre. Bilg. Je le préfère mort. (C'est le type que Demoux a combattu à la fin du chapitre, avec l'aide de Kelsier).
Dans la première version du livre, j'ai fait en sorte que Kelsier, par l'intermédiaire de Demoux, tue Bilg lors du duel. Je pensais que c'était approprié et que c'était le genre de chose que Kelsier ferait. De plus, je voulais vraiment mettre l'accent sur le côté impitoyable de Kelsier. Il est prêt à tout pour atteindre ses objectifs. C'est cette dualité (le Kelsier joyeux, blagueur et le chef rebelle, dur, impitoyable) qui le rend intéressant à mes yeux.
Joshua est celui qui s'est le plus plaint sur ce point. Il estimait que mes livres étaient trop optimistes pour que l'un des personnages principaux fasse quelque chose de SI dur. Il pensait que les lecteurs ne l'accepteraient pas ; en effet, c'était l'un des principaux points soulevés par mes lecteurs alpha. Certains ont aimé, d'autres ont détesté. La scène a fait son travail.
Finalement, j'ai suivi la suggestion de Joshua et j'ai laissé Bilg en vie. Pour moi, cela castre en quelque sorte la scène. Cependant, je suppose que les éléments les plus importants sont toujours présents, et que Kelsier peut rester un héros moins terni.
Tout de même, j'aurais aimé que la mort reste, ne serait-ce que pour les livres à venir. Je posterai éventuellement cette scène comme une scène supprimée du livre.
Chapitre 22 (1) - 05-02-2007
La Ferrochimie. Certains aiment le mot, d'autres moins. Auparavant, on l'appelait Hémalurgie, mais j'ai décidé que ce serait un meilleur mot pour le troisième système de magie de la saga. (Vous verrez plus tard.)
La Ferrochimie (qui ne s'appelait pas ainsi à l'époque) était un système magique que j'ai emprunté à L'EMPIRE ULTIME PRIME, un livre que j'ai écrit quelques années avant celui-ci. J'avais créé un personnage capable d'accumuler des attributs, tels que la force, puis de les utiliser quand il en avait besoin. Le problème, c'est que cette magie n'était pas vraiment bien développée et que ce personnage n'avait jamais de point de vue, ce qui m'a empêché d'utiliser cette magie aussi souvent que je le souhaitais.
Pendant que je développais cet univers, je savais que je voulais que les Gardiens aient une mémoire fantastique. J'ai réalisé que la Ferrochimie serait le système magique idéal pour Sazed et son peuple. Lorsque j'ai décidé que je pouvais utiliser les métaux comme support pour ce système magique (ce qui le rendait beaucoup plus intéressant, car cela imposait une limite définie à ce qui pouvait être stocké et à sa quantité), j'ai su que j'avais trouvé quelque chose de vraiment bien.
J'aime utiliser plusieurs systèmes de magie dans les livres, mais j'aime quand ils ont tous un élément commun. La Ferrochimie et l'Allomancie sont comme deux facettes d'un même concept. Ils font tous deux des choses similaires, mais différentes. Il y aura beaucoup d'informations là-dessus dans le texte.
Spectre est très vaguement inspiré d'une personne que j'ai connue sur les forums timewastersguide. Zack, ou Gemm pour son pseudo, est très doué pour poster des messages aléatoires et incompréhensibles qui, si on les regarde de près, s'avèrent plutôt poétiques. Je voulais créer un personnage qui parle avec un dialecte avec un rythme intéressant, mais difficile à comprendre.
D'où le personnage de Spectre. Habituellement, je n'aime pas les dialectes. Pourtant, celui-ci m'intriguait beaucoup. J'aime la sonorité de ses phrases, même lorsqu'elles sont complètement inintelligibles. Je me rends bien compte, cependant, que certaines personnes n'aiment vraiment pas lire ce qu'il a à dire. Ne vous inquiétez pas, il commence à s'exprimer de manière de plus en plus intelligible à partir de maintenant.
Chapitre 22 (2) - 09-02-2007
La religion terrisienne, et l'incapacité des Gardiens à la trouver, est l'un des éléments les plus intéressants (et tragiques) de cette société. J'ai aimé ce concept d'un peuple qui collectait et préservait les connaissances du passé pour ceux qui viendraient après eux. Cependant, je ne pouvais pas faire d'eux des experts de leur propre religion, car celle-ci cache de nombreux indices sur la nature de ce qui se passe dans cette série de livres.
Cette nécessité a donné naissance à l'idée qu'ils recherchent la plus importante des religions, la leur, mais qu'ils n'ont pas encore réussi à la trouver. Ils ont mémorisé les connaissances de tous les autres, mais ce qu'ils désirent le plus leur échappe encore.
La famille de Ham n'apparaît pas dans ce livre. J'ai ajouté cette ligne sur un coup de tête, car j'ai pensé que cela ajouterait un peu plus de profondeur à un personnage que je n'ai, malheureusement, pas beaucoup le temps de développer.
Je suis toutefois heureux d'avoir eu l'occasion de passer un peu de temps avec Dox. La scène entre lui et Vin est l'une de mes préférées dans le livre, car elle permet de l'humaniser tout en nous donnant un aperçu plus approfondi de qui il est et pourquoi il agit comme il le fait. Dockson partage le même point de vue que Kelsier, il est simplement beaucoup plus silencieux dans sa façon d'aborder la vie.
Cet aspect du monde (le fait que les nobles violent régulièrement puis tuent les paysannes) est celui qui me met le plus mal à l'aise. Je n'aime pas que mes livres aient une nature trop sexuelle. Cependant, je pense qu'il y a une différence entre avoir des livres à caractère sexuel et avoir des scènes de sexe dans les livres. C'est une société très corrompue et dépravée, à bien des égards. Je pense que je devais inclure cet aspect pour montrer à quel point elle est terrible.
De plus, je voulais que cette scène soit choquante, car je souhaitais mettre le lecteur à la place de Vin. Vous savez tous que ce genre de choses se produit dans la société noble (dans le prologue, un noble tente de violer une jeune fille, après tout). Mais j'espère que, comme Vin, vous avez en quelque sorte occulté ce genre de choses dans votre esprit. Voir des gens comme Elend et des jolis bals vous a aidé à oublier les choses terribles que font ces personnes. Ainsi, lorsque Dockson le dit si crûment, j'espère que cela est surprenant.
Certains lecteurs alpha ont trouvé irréaliste que Vin se fasse autant d'illusions. Après tout, elle est au courant de l'existence des maisons closes. Cependant, je pense que c'est le genre de choses que les gens ont naturellement tendance à occulter. Il est normal pour Vin de ne pas vouloir penser à ce genre de choses tant qu'elle n'y est pas confrontée de manière aussi explicite.
Chapitre 23 - 12-02-2007
Cela fait-il trop longtemps que nous n'avons pas vu Elend ? Je pense que oui. J'aurais aimé pouvoir l'intégrer plus tôt dans l'histoire, puis le montrer un peu plus régulièrement. Je vous promets toutefois que vous le verrez davantage dans les prochains chapitres.
Il est l'un des personnages principaux non seulement de ce livre, mais aussi de toute la série, après tout.
J'aime bien la scène de l'obligateur dans ce chapitre, car elle permet à Vin de comprendre en quoi consiste exactement le système des obligateurs. Les prêtres ordinaires veillent au bien-être spirituel de leur peuple. Le Seigneur Maître ne se soucie pas vraiment de ça. Ses prêtres veillent donc à l'économie de son empire. Cela semble être quelque chose qu'un dieu vivant ferait.
J'ai bien peur que la scène de Shan ne soit qu'un autre élément de remplissage. Elle apparaît juste pour vous rappeler qu'elle est toujours là, à rendre la vie de Vin plus difficile.
Comme je voulais l'utiliser plus tard comme antagoniste, je devais m'assurer que vous n'oubliiez pas qui elle était. Il était important pour moi d'avoir un autre Fils-des-Brumes (ou Fille-des-Brumes) dans le livre contre lequel Vin pourrait se battre, ne serait-ce que pour montrer un peu ce dont Vin est capable. Et, bien sûr, j'aime le fait de pouvoir créer un joli renversement des attentes avec Shan.
J'aime beaucoup la scène entre Vin et Elend. Il me semble l'avoir écrite dans la voiture, en fait, alors que je rentrais d'un séjour à Palm Springs il y a environ deux ans. Mon colocataire, Micah DeMoux, qui a inspiré le nom du capitaine Demoux, a conduit tout le trajet de ce voyage pour que je puisse écrire. Quel type formidable. Il mérite qu'un personnage porte son nom.
Un aspect intéressant du livre que je n'ai pas encore mentionné concerne le métal de l'étain. À l'origine, l'étain ne faisait pas partie des métaux allomantiques, j'utilisais plutôt l'argent. En effet, j'avais initialement associé l'argent et le potin, pensant que ce dernier contenait une importante quantité d'argent. Et bien, il s'avère que ce n'est pas le cas. (Rappelons que chaque paire de métaux correspond à un métal et à un alliage fabriqué à partir de celui-ci.)
Ma fausse impression selon laquelle le potin est un alliage d'argent et de plomb remonte à mon enfance. Je me souviens quand je peignais des figurines de fantasy en plomb que j'achetais dans le magasin de loisirs créatifs du quartier. L'un des employés m'a dit que leur prix allait augmenter parce que les fabricants voulaient que ces figurines soient plus sûres. Ils allaient les mouler en potin plutôt qu'en plomb, car le potin est beaucoup moins toxique. J'ai demandé quelle était la différence entre le potin et le plomb, et l'employé m'a répondu que le potin contenait du plomb ET de l'argent, et que c'était pour cette raison que les figurines coûtaient plus cher.
Il voulait dire "étain", je suppose. Quoi qu'il en soit, cela m'est resté en tête pendant longtemps. J'ai fermement refusé de remplacer "argent" par "étain" lors des premières ébauches du livre, même après avoir découvert la vérité. Le problème, c'est que j'aimais beaucoup le nom "Oeil-d'Argent" (NdT : en anglais "Silvereye") pour désigner ceux qui brûlent de l'argent/de l'étain. Il sonne beaucoup mieux que "Oeil d'Étain" (NdT : en anglais "Tineye") .
Mais j'ai fini par changer d'avis. La cohérence du système magique est plus importante qu'un seul nom qui sonne bien. Je blâme Hobby Town, à Lincoln, dans le Nebraska, pour mes souffrances.
NdT : Dans les livres et dans ces notes, "potin" (VF) est la traduction de "pewter" (VO). En réalité, "pewter" se traduirait plutôt par "alliage plomb-étain" mais n'a pas de nom équivalent exact en français. Le "potin" français s'appelle également "potin" en anglais et est lui composé d'un alliage de cuivre, d'étain et parfois de plomb, mais n'est pas utilisé dans la version originale.
Chapitre 24 (1) - 16-02-2007
Dans ce chapitre, Vin boit dans une coupe que quelqu'un lui tend. C'est un détail insignifiant, et comme elle fréquente des bals et autres réceptions, je suis sûr qu'elle l'a déjà fait auparavant. Pourtant, je voulais faire une sorte de clin d'œil métaphorique au chemin qu'elle a parcouru en la faisant s'arrêter, regarder la tasse, puis boire.
Si vous détestez le dialecte de Spectre, je m'excuse pour ce chapitre. C'est la partie du livre à laquelle j'ai consacré le plus de temps. J'aime beaucoup certaines expressions utilisées ici ; j'ai essayé pour le dialecte de mettre l'accent sur le rythme et les sons, en créant des allitérations et en le rendant intéressant à juste prononcer à voix haute. Au cas où vous en auriez besoin, voici une traduction approximative des dialogues de ce chapitre :
Spectre : "Ce n'est pas gentil de jouer avec les gens comme ça."
Kelsier : "Oh, ne t'inquiète pas à propos de ce qu'il te fait. Il n'en vaut pas la peine."
Spectre : "Vous avez probablement raison."
Brise : "Mais qu'est-ce que vous baragouinez tous les deux ?"
Spectre : "Il veut se montrer intelligent. Il malmène les gens parce qu'il veut prouver qu'il est intelligent."
Kelsier : "Il a toujours été comme ça."
Ham : "Il n'a pas confiance en lui. Je pense qu'il a peur de ne pas être si intelligent."
Je ne sais pas si vous vous souvenez de la scène où Vin était assise devant cette même pièce, accroupie dans l'obscurité, observant les rires et la chaleur à l'intérieur. J'ai adoré inclure cette scène, car je savais que j'allais finalement avoir celle-ci, où Vin pourrait réfléchir au chemin qu'elle avait parcouru.
Les choses vont commencer à s'accélérer dans le roman à partir de maintenant. Nous n'avons pas encore atteint la fameuse "avalanche Brandon", mais le rythme va s'intensifier jusqu'à la fin. Je voulais donc créer cette scène plus légère et relaxante, comme une sorte de calme avant la tempête.
Et puis, j'aime rire. La série FILS–DES–BRUMES ne m'a pas donné autant d'occasions de faire des plaisanteries que certains de mes livres précédents. Elle est plus sombre et plus intense. Cependant, j'ai voulu y intégrer ce que je pouvais. C'est pourquoi cette scène est l'une de mes préférées du roman.
Chapitre 24 (2) - 19-02-2007
Au cas où vous ne l'auriez pas compris, le souhait de Kelsier d'envoyer Brise à l'armée est lié à son plan secret. Il veut faire de toutes ces personnes des leaders, et leur donne donc l'occasion de devenir généraux à tour de rôle.J'espère que vous ressentez un peu la même hésitation que Vin et Ham concernant la réputation grandissante de Kelsier, sans parler du mysticisme entourant le Onzième Métal. Le fait est que Kell n'a pas vraiment pris la peine de s'expliquer auprès d'eux, et ils sentent qu'il cache autre chose que ce qu'il leur a dit.
Le Onzième Métal est censé être très suspect. Nous aurons bientôt une scène où Vin confrontera Kelsier à ce sujet. Nous découvrirons également ce que fait le dixième métal. Je vous le promets. (Désolé que ça prenne autant de temps.)
La scène où Vin regarde la porte et voit les gens maltraités est un autre exemple de scène que j'ai ajoutée lors de la réécriture pour souligner à quel point la vie est difficile pour les skaa. Moshe voulait que quelques-unes de ces scènes soient disséminées dans le livre afin que nous n'oublions pas.
Après ça, la scène où Ham et Vin discutent du potin est sympa, mais ce n'est pas l'une de mes scènes préférées parmi celles qui expliquent l'Allomancie. Le fait est que j'ai dû faire des efforts pour trouver des choses que Ham pourrait dire à Vin à ce sujet. Elle est vraiment douée avec les métaux physiques, elle les utilise instinctivement et les comprend peut-être même mieux que Ham.
J'aime beaucoup la façon dont Ham apparaît dans cette scène. Sa personnalité, celle de celui qui ne fait pas semblant et ne joue pas de jeux au sein de l'équipe, fait de lui un personnage qui me plaît beaucoup.
Puis, bien sûr, tout va de travers. C'est toujours comme ça, n'est-ce pas ?
Chapitre 25 (1) - 23-02-2007
J'espère que l'utilisation prolongée du potin ne semble pas être quelque chose que j'ai sorti de mon chapeau. Je déteste quand les auteurs inventent soudainement de nouveaux éléments pour leurs systèmes de magie. (Pour en savoir plus, consultez mon récent article sur la façon d'écrire des systèmes magiques.) A la place, je trouve préférable que les personnages trouvent de nouvelles façons d'appliquer ce qu'ils savent déjà faire.
Cela me semble être une évolution naturelle du potin. De plus, j'avais besoin d'un moyen pour amener Kelsier et Vin sur le champ de bataille avec une certaine rapidité. Dans ces livres, j'ai trouvé qu'amener les personnages là où ils devaient être au bon moment était l'un des aspects les plus difficiles de la série. Dans le troisième tome, j'ai un personnage qui traverse la moitié du continent, puis doit rebrousser chemin, juste pour pouvoir se rendre là où il doit être à la fin du livre.
Éliminer l'armée de cette manière était prévu depuis le début. Je savais que je devais trouver un moyen de bien perturber les plans de l'équipe, et j'ai pensé que cela ferait très bien l'affaire. De plus, ça semblait naturel, car cela posait un problème à la réputation grandissante de Kelsier. Ce pour quoi il avait travaillé si dur finit par se retourner contre lui.
Lorsque les premiers lecteurs ont lu ce chapitre, ils n'ont pas vu la perte de l'armée comme un revers majeur. C'est l'une des premières choses qui m'ont fait prendre conscience de la grande faille dans les premières ébauches. J'avais beaucoup parlé au sein de l'équipe du vol de l'atium, mais j'avais passé tout mon temps avec eux à m'occuper du recrutement de l'armée. Les lecteurs étaient donc toujours concentrés sur le vol de l'atium plutôt que sur la prise de la ville. Dans ce contexte, la perte de l'armée n'est pas si grave.
Ainsi, j'aime bien le fait que la réécriture se concentre davantage sur l'armée. Cela rend les événements de ce chapitre d'autant plus poignants. Yeden, celui qui employait l'équipe, est mort. Cela devrait signifier la fin de tout.
Comme Vin elle-même le souligne, c'est la deuxième fois qu'elle oblige Kelsier à l'emmener avec lui alors qu'il avait prévu de partir seul. Cette fois-ci, cependant, est différente ; ou, du moins, je voulais que ce soit différent au sens métaphorique.
Si Vin n'avait pas été là, Kelsier aurait chargé l'armée. Il serait probablement mort, et cela AURAIT vraiment été la fin. Il a un côté impulsif. Vin, cependant, a tiré les leçons de son expérience de mort imminente au palais. Les Fils-des-Brumes ne sont pas invincibles, ce que Kelsier a encore du mal à comprendre.
Chapitre 25 (2) - 26-02-2007
J'espère que les laps de temps des différentes armées, avec Vin et Kelsier parcourant de longues distances, fonctionnent bien. C'est l'un des aspects les plus difficiles de l'écriture de fantasy pour moi, comme je l'ai mentionné la dernière fois. Je n'ai pas une très bonne notion des distances, et le fait de faire bouger des choses à la bonne vitesse à l'échelle nationale, afin qu'elles se croisent aux bons endroits... ouaip, difficile.
J'ai dû, par exemple, décider de la vitesse à laquelle une personne brûlant du potin pouvait courir, et la comparer à celle d'un soldat marchant au pas dans une armée, puis à celle d'une personne naviguant sur un bateau fluvial. Si vous arrivez à faire ce calcul et à me donner la réponse, eh bien, c'est trop tard. Je l'ai déjà intégrée dans le livre. J'espère donc l'avoir fait correctement.
Oui, Vin est plus puissante que Kelsier. C'est ce que j'essaie d'insinuer dans la scène où elle et Kelsier se trouvent dans le trou. Et, pour ajouter une petite remarque, j'aime le fait que Kelsier avance tout droit et dise "Je n'ai pas besoin de mot de passe". Ce qui, si on y réfléchit bien, est le contraire de ce qu'il a dit aux soldats la dernière fois qu'il s'est rendu dans les grottes ; il leur a dit qu'ils ne pouvaient même pas le laisser sortir s'il n'avait pas l'autorisation nécessaire. Ah, Kelsier…
Extrait de mon journal, écrit le jour où j'ai terminé ce chapitre (je tiens parfois un journal par chapitre afin de pouvoir écrire des annotations ultérieurement).
[MBFE (NdT : Mistborn First Era = Fils-des-Brumes Première Ère) Vingt-Six : brûler du potin,
terminé le 11-05-2004]
La première partie de ce chapitre est venue rapidement, surtout après que je suis passé au point de vue de Vin. Elle en est venue à dominer l'histoire bien plus que Kelsier, ce qui est une bonne chose ; c'est ce que j'espérais qu'il advienne. Maintenant, il est beaucoup plus simple d'écrire de son point de vue que de celui de Kelsier, car elle a plus de conflits internes et, je pense, plus de profondeur.
Les choses se sont compliquées une fois que je suis revenu dans les grottes. Je savais que je voulais que Kelsier traverse une sorte de période d'introspection, suivie par le retour de Mennis. Le problème est que je n'étais pas totalement sûr d'à quel point je voulais qu'il doute de lui-même. Il n'est pas vraiment le type de personne qui se remet en question, donc je ne voulais pas qu'il rumine trop longtemps. De plus, je ne voulais pas que sa discussion avec Mennis aborde les sujets dont je devais parler dans le chapitre suivant, à savoir, les raisons pour lesquelles le plan n'a pas échoué simplement à cause de la mort de l'armée.
La deuxième moitié n'a pas fonctionné jusqu'à ce que je rende Mennis plus antagoniste dans les conversations, pour qu'il conseille à Kelsier de simplement abandonner. C'était en quelque sorte son rôle dans le premier chapitre également, donc je ne sais pas pourquoi je n'ai pas pensé à sa place dans ce chapitre plus rapidement. Dans une réécriture, je pense que je renforcerai un peu plus cette idée. Il est bon d'accumuler les passages "Tu ne peux pas réussir" dans le livre, pour que quand la rébellion arrive enfin, elle soit d'autant plus réjouissante grâce au sentiment écrasant de l'impossibilité.
Conclusion de la Partie Trois - 02-03-2007
Comme je l'avais promis, les choses s'accélèrent considérablement dans la section suivante. Mais, malgré sa lenteur, j'apprécie la Troisième Partie, car c'est la section du livre qui semble la plus propice à l'évolution naturelle des personnages. Il y a une certaine liberté d'esprit dans cette partie du livre, où Vin travaille avec l'équipe et apprend à trouver sa place. Elle est contrainte de ne pas utiliser l'Allomancie pendant un certain temps, ce qui l'oblige à passer plus de temps avec les autres. Cela nous permet de commencer à établir Elend en tant que personnage.
Maintenant, avec la mort de l'armée et les événements qui vont se dérouler dans les prochains chapitres, le livre ne peut plus vraiment être le même. La situation atteint son paroxysme et la ville est en proie à une tension croissante.
Puisque j'ai un peu de place ici, permettez-moi d'évoquer un sujet dont je souhaite parler depuis un certain temps. Le nom de Vin. Je me rends compte que beaucoup de gens lisent ce nom et pensent à un homme ; après tout, c'est le nom d'un héros actuel de films d'action.
Je n'avais même pas fait le rapprochement. Lorsque j'ai créé ce personnage, je voulais quelque chose de simple et rapide. Je ne sais pas trop pourquoi, mais je trouvais qu'un nom d'une seule syllabe était important pour cette héroïne. Cela reflétait son caractère un peu rustre et débrouillard, je pense. Simple, direct, mais pas faible.
Vin était cependant un garçon à l'origine. Le héros de L'EMPIRE ULTIME PRIME était un jeune garçon nommé Vin. Lorsque j'ai repris certains de ces concepts de personnage dans ce roman, je me suis rendu compte que le fait de rendre le héros féminin fonctionnait beaucoup mieux. Certains des conflits du Vin original ne semblaient pas crédibles, comme ses problèmes d'abandon ou son attitude brusque. Tout cela fonctionnait mieux avec une Vin féminine. J'ai su que j'avais écrit tout un livre avec un héros avec le mauvais genre dès que j'ai essayé d'écrire mon premier chapitre de FILS–DES–BRUMES avec Vin en tant que fille.
Chapitre 26 - 05-03-2007
C'est peut-être mon épigraphe préférée du livre.
Un autre chapitre central. J'aime beaucoup le résultat. Les fontaines ont été ajoutées à la dernière minute. À l'origine, j'avais prévu des exécutions, mais je ne savais pas trop comment m'y prendre. Je savais que j'avais besoin de quelque chose de dramatique et mémorable, mais je ne voulais pas tomber dans le cliché en utilisant une guillotine, par exemple. Comme j'avais déjà établi qu'il y avait des fontaines dans la ville, je pense que cette solution a permis de créer une image distinctive.
Une des préoccupations abordées dans ce chapitre concerne la population. Luthadel compte beaucoup d'habitants, et les rassembler tous sur une seule place semble peu réaliste. J'espère que le fait de réunir autant de personnes sera crédible, et j'ai modifié les exécutions, qui ne concernaient auparavant qu'une seule personne à la fois, pour qu'elles puissent désormais en concerner quatre à la fois, afin de donner l'impression que les Prêtres tenaient compte de l'importance de la population.
Dans ce chapitre, Brise parvient enfin à confronter Kelsier aux émotions que, je l'espère, beaucoup de lecteurs du livre ont ressenties. Il fallait que cela soit dit.
J'ai prévu ces deux scènes ensemble pour une raison précise. Je suis conscient que les exécutions sont un peu crues, mais il était important pour moi que Kelsier affronte son équipe devant une scène aussi terrible de mort et de destruction.
La colère de Brise n'est pas la seule chose qui devait être dite dans ce chapitre. Il était enfin temps pour Kelsier d'avouer certaines vérités à son équipe ; bien sûr, celle-ci avait mûri au point de pouvoir les accepter. C'est là que le livre prend une direction plus ciblée et plus intentionnelle. Il ne s'agit pas d'un braquage, mais du renversement d'un empire.
Kelsier se levant et se révoltant contre l'Apaisement du Seigneur Maître est censé être une sorte de présage symbolique du jour où les deux hommes se feront face sur une place similaire : l'un incroyablement puissant, l'autre incroyablement têtu.
Chapitre 27 - 09-03-2007
J'aime cette scène parce qu'elle marque un retour à la tâche. L'équipe est recentrée, redynamisée, et travaille à la réalisation de son objectif avec un dévouement renouvelé. Et beaucoup d'autres mots en "re".
Quoi qu'il en soit, cette scène dégage une bonne émotion et je pense qu'elle permet d'accomplir beaucoup rapidement. J'aime aussi la façon dont Vin confronte enfin Kelsier au sujet du Onzième Métal. Je suppose qu'ici le lecteur doit décider si Kelsier ment ou non. Soit il a vraiment trouvé des légendes sur le Onzième Métal et il y croit, soit il ne les a pas trouvées.
La réponse est, d'ailleurs, oui. Il a bien trouvé ces légendes, des légendes dont Sazed n'a jamais entendu parler. Des légendes dont personne d'autre n'a jamais entendu parler. C'est suspect, certes, mais Kelsier lui-même y croyait. On en apprendra davantage sur leur origine plus tard dans la saga.
Le neuvième métal. Il était difficile de décider ce que celui-ci ferait. Je voulais quelque chose d'opposé, mais complémentaire, au pouvoir de l'atium. J'ai donc décidé qu'il donnerait une sorte de perspective déformée du passé, un peu comme l'atium donne une vision limitée de l'avenir. Évidemment, cela reviendra plus tard dans l'intrigue.
Je crains quand même que cette scène n'ait pas été là assez tôt. Vous vous demandez probablement depuis longtemps ce que fait le neuvième métal ; et cela m'inquiète, car si vous vous posez la question, vous vous demanderez également pourquoi Vin elle-même n'a pas cherché à le découvrir.
Le problème, c'est que c'est vraiment le premier endroit où je pouvais l'intégrer. L'Allomancie est un système magique très compliqué, et je voulais vous laisser suffisamment de temps pour vous y habituer avant d'aborder ses aspects les plus étranges.
Oh, et j'espère que vous n'avez pas oublié Marsh. Ceux d'entre vous qui sont perspicaces ont probablement compris le rôle des tatouages : c'était le seul moyen pour lui de s'infiltrer dans les rangs du Ministère.
À son crédit, il faut reconnaître que Marsh est aussi dévoué que Kelsier. Peut-être même plus, car Marsh se moque de la gloire et de la renommée.
Chapitre 28 - 12-03-2007
J'ai ajouté la robe blanche (et les paragraphes ici) car plusieurs femmes que je connais se sont plaintes qu'elles n'ont jamais pu voir ce que Vin portait dans ce chapitre. Honnêtement, les femmes sont si étranges. Il pourrait se produire un combat à mort et tout ce qu'elles voudraient savoir est si le sang jaillissant des hommes mourant s'harmoniserait avec leurs vêtements ou non. 🙂
Je pense que Vin a une réalisation très importante dans ce chapitre : que la noblesse ressemble beaucoup aux équipes de braquage. Plus elle fait de connexions comme celle-ci, plus ça sera naturel pour elle de se fondre parmi les nobles. Vous avez peut-être remarqué qu'elle ne se concentre plus tellement sur son rôle. Cela ne signifie pas qu'il a disparu ; cependant, ça signifie qu'elle s'améliore.
La connexion entre atium et Venture est une chose que j'aurais aimé avoir pu suggérer un peu mieux avant. Cependant, sans avoir le point de vue d'Elend avant ce chapitre (dont j'expliquerai un peu les raisons), il n'y avait vraiment pas grand chose que je pouvais faire pour connecter les Venture et les Fosses.
Au fait, "l'incident qui remonte à quelques années", qu'Elend mentionne comme ayant dérangé la production d'atium, était Kelsier, le Survivant de Hathsin, qui a basculé et a réveillé ses pouvoirs, puis s'est échappé de sa hutte et a massacré tous les soldats ou nobles à dix miles à la ronde autour des Fosses.
Donc, comme je l'ai dit, j'ai senti que je devais prendre le point de vue d'Elend. Cela pour plusieurs raisons. La principale est que ce livre est à propos de Vin. Kelsier a un temps, mais en réalité tout dans ce livre se concentre autour de ses effets sur Vin.
Elend ne pouvait pas devenir un personnage avec un point de vue narratif plus tôt parce que je pense que ça aurait été une distraction. Je l'aime beaucoup en tant que personnage. Cependant, en omettant son point de vue, j'ai autorisé les lecteurs à se demander s'il se joue de Vin ou non. Mon groupe d'écriture a plutôt bien répondu à Elend, ayant constamment des discussions sur la pureté ou non de ses motivations. Ils ont pu faire cela car ils ne connaissaient pas son état d'esprit et je pense qu'en les laissant faire ça, ils pouvaient mieux s'attacher à Vin. Après tout, le fait que les pensées d'Elend soient pures ou non n'importait uniquement par rapport à sa relation à Vin.
Mais, finalement, j'ai décidé d'apaiser la tension et de laisser aux lecteurs de savoir qu'il était vraiment la personne qu'ils pensaient. Cela devrait être un soulagement, qui sera rapidement détruit par l'inquiétude que je crée dans ce chapitre. (En bref, je ne pouvais pas introduire Elend comme point de vue tant que cela ne compliquait pas davantage l'intrigue, plutôt que de simplement la démêler.)
Oh, et TenSoon fait une apparition dans ce chapitre. Cela n'aura de sens pour vous que si vous avez lu le troisième livre.
Chapitre 29 - 16-03-2007
C'est probablement ma section préférée du journal. Tout s'assemble ici, mêlant des éléments tirés des différentes épigraphes, pour créer une histoire à partir de ce que le lecteur n'avait vu auparavant que par fragments.
J'espère que cette histoire dans l'histoire vous intéresse. Elle a vraiment un but dans le roman, comme vous le verrez plus tard. J'espère au moins que le concept vous intrigue. L'histoire passée est, après tout, l'histoire classique d'un roman de fantasy : le jeune héros paysan qui suit les prophéties pour s'élever et vaincre le seigneur des ténèbres. Sauf que, comme vous pouvez le deviner, quelque chose a mal tourné.
Même si j'essaie d'éviter d'écrire des histoires de fantasy classiques, ce genre m'intrigue. C'est pourquoi j'ai voulu que ces épigraphes fassent référence à ce concept. Elles me permettent de jouer avec ce qui a été écrit avant moi, sans pour autant obliger mes lecteurs à passer tout leur temps à lire "mon" interprétation d'une histoire déjà maintes fois racontée. (Il semble que chaque auteur de fantasy ait sa propre version de cette histoire, mais aucun d'entre eux ne se rend compte qu'en tant que lecteur, je ne veux pas vraiment lire une nouvelle version d'une vieille histoire. Je veux lire une nouvelle histoire.)
La discussion de Vin sur le fait que "Tout va changer" me semble être l'une des plus sincères et honnêtes du livre. J'aime ce chapitre pour la façon dont il expose les personnages principaux. Je sais que j'ai parfois ressenti la même chose que Vin, et je connais beaucoup de gens qui craignent le changement à cause de ce sentiment intangible que l'avenir ne peut pas être aussi bon que le présent.
Ce n'est pas un hasard si je passe beaucoup de temps sur les religions de Sazed dans ce chapitre. J'ai aimé l'interaction entre les religions du passé et la mélancolie que Vin et Kelsier ressentent tous deux à l'égard de l'avenir.
Ce chapitre contient également deux éléments majeurs qui suggèrent la suite. Le premier est ce que Vin fait avec le morceau de métal de Sazed. Elle ne peut pas accéder au pouvoir car elle ne l'a pas stocké. Cela implique que si elle ETAIT capable de stocker des attributs en tant que Ferrochimiste, puis de brûler ces métaux, elle pourrait exploiter ce pouvoir supplémentaire. De plus, la discussion de Kelsier sur la religion de Valla est censée simplement faire paraître son appréhension. Cependant, ce qu'il fait réellement, c'est réaffirmer que la mort d'un leader rendra un peuple plus fort, et non plus faible, dans sa détermination.
Chapitre 30 (1) - 19-03-2007
Le Bastion Venture s'inspire en réalité de cathédrales existantes. C'est d'ailleurs la visite de plusieurs cathédrales qui m'a donné l'idée du thème architectural des bâtiments du livre. La principale source d'inspiration pour le Bastion Venture a été la cathédrale nationale de Washington, D.C. J'ai beaucoup aimé la façon dont elle intègre d'immenses fenêtres sur les côtés, encastrées dans des piliers, avec d'intéressants balcons au-dessus pour admirer la vue. J'ai repris ce concept et l'ai légèrement modifié, transformant la salle de culte en salle de bal.
Après cela, les autres bastions étaient faciles. Le Bastion Lekal vient du Luxor à Las Vegas. Hasting et Elariel, je les ai créés par moi-même : l'un parce que je voulais un bastion en forme de tour, et l'autre parce que j'imaginais une pièce avec des vitraux au plafond.
Il était extrêmement important qu'Elend rejette Vin dans ce chapitre. Je crains d'avoir un peu abusé des motivations commodes dans ce chapitre. Je déteste quand les hommes et les femmes ont des problèmes relationnels dans les livres simplement parce que c'est le moment dans l'histoire où les choses doivent mal tourner. Les conflits peu développés, que l'un de mes amis appelle "Deus Ex Wrench" (NdT : jeu de mot avec l'expression "Deus Ex Machina" littéralement "Dieu issu de la machine" avec le mot Wrench = Clé à molette), sont un problème récurrent dans la plupart des comédies romantiques.
Mieux vaut une tension réaliste qu'une tension feinte. J'espère avoir réussi à le faire dans ce chapitre. Elend est ici presque totalement honnête avec ses émotions : il vient de découvrir que Vin lui mentait depuis le début. Cependant, plutôt que d'éprouver de l'amertume, il se sent idiot. Il a compris qu'il avait été manipulé depuis le début et il est déçu de découvrir que Vin fait partie du complot. Cela le convainc alors qu'il devrait simplement abandonner et accomplir son devoir envers sa maison.
Et donc, il la repousse. La partie vitale dans tout cela, bien sûr, c'est que cela donne à Vin la chance de l'aimer (et de le protéger) même s'il l'a rejetée. C'est peut-être l'étape la plus importante pour Vin dans tout le livre. Elle apprend les choses dont Kelsier lui a parlé, la vérité dont elle avait besoin. Grâce à cela, elle peut faire confiance aux gens, même en sachant qu'ils pourraient la trahir.
Maintenant, si le fait que Sazed la laisse seule ne vous a pas laissé penser que quelque chose allait arriver... eh bien, vous devriez retourner à l'école des signes avant-coureurs.
L'image de Vin jaillissant du bâtiment alors que la rosace se dégage dans la brume, tombant sous ses pieds, a été l'une des premières images de scène de combat que j'ai eues pour ce livre. Quand elle m'est venue à l'esprit, j'ai su que je devais absolument trouver un moyen d'intégrer un combat au Bastion Venture.
À l'origine, je voulais que Vin utilise son Allomancie de manière plus évidente devant la foule. Le fait qu'elle l'ait finalement fait de la façon décrite dans le livre était simplement une question de commodité : l'intrigue du chapitre la conduisait dans les couloirs arrière plutôt que devant la foule.
Quoi qu'il en soit, ce chapitre s'est avéré très puissant, et j'en suis extrêmement satisfait.
Chapitre 30 (2) - 24-03-2007
Voici l'entrée originale de mon journal pour ce chapitre, écrite juste après avoir terminé le chapitre lui-même :
[Chapitre Trente : Vin sauve Elend à la fête, terminé le 19/05/2004]
C'est merveilleux quand un chapitre rend exactement comme vous l'aviez imaginé.
J'ai travaillé très longtemps sur ce chapitre ; depuis le début du processus de planification, je l'ai imaginé comme l'une des séquences d'action majeures du livre. J'ai commencé avec l'image de Vin s'élançant dans les airs alors que la rosace se tordait et tombait en dessous d'elle dans la brume, puis j'ai ajouté le fait qu'elle protège Elend, donnant à Vin une vraie scène d'héroïsme. A l'origine, je n'avais pas prévu qu'elle combatte les Allomanciens, mais uniquement qu'elle les éloigne, mais j'ai décidé que j'avais besoin d'un vrai combat entre Fils-des-Brumes dans le livre. Toutes les autres batailles Allomantiques impliquent des Inquisiteurs.
Les scènes de ce chapitre sont parmi mes préférées jusqu'à présent. Curieusement, j'ai mis beaucoup de temps à m'y plonger, car j'hésitais sur le contenu de la première partie du chapitre. Finalement, j'ai décidé que ce serait l'endroit idéal pour donner à Vin des problèmes abandonniques. C'est un vestige du Vin original de la première écriture de l'EMPIRE ULTIME : la peur de l'abandon était une partie importante de la personnalité de ce Vin. Cela fonctionnait bien dans ce contexte, et je pense que je vais le souligner un peu plus dans la réécriture. Le chapitre suivant joue vraiment sur cette idée.
Ça me semble un peu étrange d'écrire sur une jeune fille en petite tenue qui court partout en tuant des gens, mais je ne vois raisonnablement pas comment elle pourrait se battre dans l'une de ces robes de bal encombrantes que j'utilise dans ce livre. Alors, ce sera en sous-vêtements !
Kliss et Shan ont toutes deux pris une place beaucoup plus importante dans le livre que je ne l'avais prévu. Kliss devait être un personnage à jeter utilisé dans un seul chapitre, mais elle est désormais devenue une informatrice et une conspiratrice. Dans une réécriture, je pense que je vais devoir l'introduire plus tôt et essayer de lui donner une personnalité plus distinctive. Quant à Shan... eh bien, je ne l'ai ajoutée qu'il y a quelques chapitres. Il est évident qu'elle aura également besoin de plus de temps dans la réécriture. Le combat de Vin sera bien meilleur si je peux la faire affronter un personnage nommé qui a été un antagoniste sur quelques chapitres. Les scènes de bal de Vin ont pris une place plus importante dans le livre que je ne l'avais prévu, et l'ajout de Kliss et Shan en tant que personnages récurrents aidera à étoffer cette intrigue, je pense.
Comme lorsque j'ai écarté Sazed dans ce chapitre afin de pouvoir faire faire une "grande" entrée à Vin dans le chapitre suivant ? Plutôt fluide, non ? Je me demandais comment j'allais m'y prendre avec lui... Quant au combat en lui-même et aux scènes, je trouve que tout s'enchaîne plutôt bien. On verra ce que les lecteurs en pensent !
(Remarque : lorsque j'ai écrit tout ça, ELANTRIS n'était même pas encore sorti (il restait encore plus d'un an avant sa publication), donc je n'avais vraiment aucune idée de la façon dont les gens allaient réagir à mon écriture.
Chapitre 31 - 26-03-2007
C'est un autre de mes chapitres préférés. (Combien suis-je autorisé à en avoir, au fait ?)
Quoi qu'il en soit, il était temps que quelqu'un dise ce que Vin a dit dans ce chapitre. Kelsier et son groupe SONT vraiment un peu déconnectés des skaa ordinaires. Dans un sens, ils sont comme Elend et sa petite bande de philosophes : ils se sentent mal pour ceux qui sont en dessous d'eux et parlent d'aide, mais c'est vraiment compliqué pour eux de comprendre les skaas.
J'adore l'entrée en scène de Vin. J'ai peut-être un penchant pour le mélodrame, mais je trouve que cela fonctionne très bien ici de la voir faire irruption, ensanglantée, tenant sa robe à la main. (Qu'elle est bien sûr allée chercher pour ne pas se trahir.)
J'ai modifié la dernière ligne de cette scène. Jusqu'à la dernière révision, la dernière ligne du point de vue de Kelsier (avant que nous passions à Vin sur le toit) était sa pensée disant "Eh bien, elle a vraiment changé !".
Cela semblait être une boutade excessive, qui sapait la tension et les émotions du dernier chapitre. Parfois, une bonne réplique est utile pour relâcher la tension. Cependant, dans ce cas précis, j'ai trouvé que ça semblait vraiment déplacé. Ce n'était tout simplement pas le moment pour Kelsier de faire une remarque à moitié sarcastique.
Une autre étape importante pour Vin est d'admettre qu'elle aimait Reen. Elle se permet enfin de ressentir et d'admettre les sentiments qu'elle a refoulés pendant tout ce temps. C'est une bonne chose pour elle de les extérioriser, même s'ils sont douloureux.
Bien sûr, on découvre également le complexe d'abandon de Vin. C'est quelque chose que je n'ai pas trop mis en avant dans le livre, mais qui a toujours été présent. Je pense souvent qu'un sentiment d'indépendance et de solitude forcées, comme celui dont Vin fait preuve dans les premières parties du livre, vient de la conviction que tout le monde finira par vous quitter.
Enfin, nous abordons la capacité de Vin à percer les nuages de cuivre. Il se passe en réalité quelque chose de très étrange ici, mais je ne peux pas vous en dire plus avant le troisième tome. Je me contenterai de dire qu'il existe une raison liée à la magie de cet univers, qui explique pourquoi Vin peut le faire alors que Kelseir en est incapable.
Chapitre 32 - 02-04-2007
Vous savez que vous atteignez la fin du livre quand je commence à empiler les différents petits arcs de l'intrigue, laissant la place aux grands pour atteindre leur apogée. Dans ce chapitre, nous avons deux petites résolutions sympathiques. Premièrement, l'arc de la relation Spectre/Vin. Celui-ci n'était pas extrêmement important, mais je pense qu'il ajoutait une bonne touche humaine à Spectre, ce qui est utile comme il aura plus de temps d'écran dans de futurs livres.
Deuxièmement, nous avons la dernière scène "s'exercer avec un Brumant" de Vin. Encore une fois, c'est un petit arc, mais c'est sympa de le terminer, dans un souci de cohésion. Elle a maintenant reçu des conseils pour tous les métaux basiques à l'exception du cuivre, qui est simplement un métal on/off.
C'est la plus évidente et la plus flagrante de mes scènes d'imagerie salvatrice pour Kelsier. J'espère que vous n'avez pas eu l'impression que je vous martelais le crâne avec ça. (Je n'avais pas vraiment réalisé la similitude entre Survivant et Sauveur avant d'avoir écrit une partie du livre.) Quoi qu'il en soit, oui, l'imagerie chrétienne est intentionnelle. Je ne l'ai pas mise simplement parce que je suis croyant (après tout, si vous y réfléchissez bien, Kelsier n'est pas tout à fait chrétien dans sa façon de traiter les gens). Je l'ai mise parce que je pense que les images et les métaphores du christianisme sont profondément ancrées dans notre culture, et que s'en inspirer permet de créer une histoire plus impactante.
Une partie de cela consiste à mettre intentionnellement les gens mal à l'aise, car le malaise (lorsqu'il est utilisé à bon escient) engendre une tension. Les chrétiens qui lisent ce livre pourraient être mis mal à l'aise par le caractère manifestement non divin de Kelsier. Il joue en partie le même rôle que le Christ, mais il n'est pas l'homme que le Christ était. Il en est en quelque sorte une pâle imitation. Les non-chrétiens, quant à eux, pourraient être mis mal à l'aise par le fait que Kelsier manipule les gens comme le font souvent les religions, en leur donnant de l'espoir dans quelque chose qui pourrait très bien s'avérer faux.
Quoi qu'il en soit, il est ce qu'il est. Le Kelsier le plus authentique est celui que nous voyons vers la fin, debout dans la cuisine, fumant dans ses vêtements noirs. C'est un homme dangereux avec des convictions puissantes.
C'est également dans ce chapitre que nous assistons au point culminant de l'intrigue autour des Fosses et de l'atium. Nous les voyons enfin de nos propres yeux, et nous voyons Kelsier s'y rendre et exercer sa vengeance. Je crains que j'aurais dû mieux préparer le terrain, en soulignant que Kelsier connaissait un moyen de détruire les cristaux d'atium. Le problème, c'est que j'ai volontairement laissé les Fosses entourées de mystère.
Chapitre 33 (1) - 06-04-2007
Donc, le dernier chapitre a probablement marqué le début officiel de la "Brandon Avalanche™". Cependant, je pense avoir fait un meilleur travail dans celui-ci que dans les livres précédents. Le rythme n'est pas AUSSI "précipité" que dans ELANTRIS. Mais je vous préviens. Les événements ont commencé à s'enchaîner.
Et ils vont continuer.
Dans cette scène, l'équipe pense que tout est fini. J'ai pensé que cette scène était importante, car elle représente un sentiment différent. Auparavant, après que l'armée ait disparu et alors que les hommes étaient prêts à abandonner, ils étaient vraiment en train de "baisser les bras". Maintenant, ils peuvent voir ce qu'ils ont accompli et en tirer une certaine satisfaction. Il s'agit moins d'un abandon que d'une prise de conscience qu'ils ont fait tout ce qu'ils pouvaient. (Du moins, c'est ce qu'ils pensent.)
Il y a une distinction à faire ici, et je pense qu'il était important d'avoir les deux dans le livre. Cette scène montre de manière métaphorique que les membres de l'équipe n'étaient pas convaincus depuis le début qu'ils pouvaient détruire le Seigneur Maître et l'Empire Ultime. C'était trop ambitieux. Au lieu de ça, ils ont toujours prévu de faire ce qu'ils pouvaient, puis de se retirer. Je ne leur en voudrais pas, si j'étais vous. Ils ont traversé beaucoup d'épreuves et accompli beaucoup de choses. Ils sont simplement plus réalistes que Kelsier.
De plus, ils ne savent pas qu'il reste encore un huitième du livre à lire.
Le simple fait de détruire les fosses ne déstabiliserait probablement pas l'économie autant que certains le supposent ici. Le fait est que l'atium n'est pas la base de la valeur monétaire dans l'Empire Ultime (pas comme l'or l'était autrefois en Amérique). Il s'agit simplement d'une source importante de revenus et de pouvoir pour le Seigneur Maître. Sa perte serait un coup dur, mais pas suffisant pour renverser complètement l'empire. Après tout, le Seigneur Maître dispose toujours de ses réserves d'atium. Ainsi, à mesure que le métal deviendrait plus rare et plus précieux, il s'enrichirait grâce à l'inflation de l'atium.
Chapitre 33 (2) - 09-04-2007
Pour être honnête, je ne suis pas sûr que Vin ait raison ou non, sur le fait que Kelsier aurait dû s'abstenir d'essayer de sauver le peuple. C'est certainement la chose la plus héroïque. Cette scène est là pour montrer que Vin a toujours un peu de son égoïsme fabriqué par Reen (ou, peut-être, de l'auto-préservation) en elle. Kelsier est prêt à tout risquer pour ses amis. Vous pouvez débattre si cette impulsion est idiote ou non, mais je pense qu'elle est noble.
L'erreur de Vin n'est pas de décider que les poursuivre est dangereux. C'est la vitesse à laquelle elle atteint cette décision, et à quel point elle décide qu'elle est impuissante. Elle n'est ni lâche, ni ingrate. Elle a simplement vécu trop longtemps dans la rue. Dans une situation comme celle-ci, son premier instinct n'est pas de se battre, mais de fuir. (Comme quand l'armée a été attaquée par la garnison il y a quelques chapitres.)
Au fait, si l'armée du Seigneur Maître a attaqué Renoux, ce n'est pas parce qu'ils ont fait céder Marsh. C'est parce que les Inquisiteurs, toujours à la recherche de Vin, ont finalement réussi à la suivre jusqu'à la maison Renoux, et donc jusqu'à Valette Renoux. Ils ont attaqué le convoi, s'attendant à ce qu'elle s'y trouve. Comme elle n'était pas là, ils ont mis au point leur piège, sachant que Kelsier viendrait chercher ses amis. Ils ne se sont même pas doutés que l'équipe avait réussi à infiltrer une taupe dans les rangs du ministère.
Nous nous préparons à des scènes de combat assez spectaculaires, si je puis me permettre. La courte scène de ce chapitre est très réussie. Mais il y en aura beaucoup d'autres.
J'attendais avec impatience de mettre Kelsier face à un Inquisiteur depuis les premiers chapitres, où il en avait entraîné un dans une course poursuite. Si je n'ai pas montré cette poursuite, c'est en partie parce que je voulais que les lecteurs anticipent eux-mêmes ce moment. Je n'ai pas non plus montré Kelsier combattant les Inquisiteurs dans le palais la nuit où Vin a été blessée. En bref, je voulais garder la scène d'un combat entre eux jusqu'à ce que Kelsier puisse vraiment se donner à fond, en combattant réellement.
Il en a fallu beaucoup pour le pousser à se battre directement. Cependant, si vous poussez Kelsier trop loin, il finira par craquer. Et quand ça arrive... eh bien, vous devrez continuer à lire pour le savoir.
Chapitre 34 (1) - 13-04-2007
Je sais que certaines personnes n'aiment pas les scènes de combat. J'espère que celles qui figurent dans les livres FILS–DES–BRUMES ne sont pas de simples combats. Elles sont l'expression du système de magie. Si vous avez pris la peine d'apprendre comment fonctionnent les Poussées et les Traction des métaux, vous devriez pouvoir imaginer des images assez vivantes de ce combat entre Kelsier et l'Inquisiteur.
Quoi qu'il en soit, ce chapitre contient mes premières lignes préférées (sans compter les épigraphes) de tous les chapitres. C'est une bonne vieille confrontation entre le bien et le mal ! Ou, du moins, entre Kelsier et le mal !
Honnêtement, ce combat s'est déroulé une bonne centaine de fois dans ma tête lorsque je préparais, puis écrivais le livre. J'espère que ça vous a plu. Je sais que ce n'est pas très long, mais imaginer des combats intéressants qui ne semblent pas répétitifs et qui intègrent les éléments du décor et la majesté de l'Allomancie est un véritable défi. J'ai beaucoup aimé le résultat.
Oh, et je suis désolé de vous avoir caché le secret des kandra. Vous finirez par le découvrir. Je me rends compte qu'en adoptant le point de vue de Kelsier, vous devriez savoir ce qu'il sait de la véritable nature de Renoux. Mettez cela sur le compte du fait qu'il n'a pas vraiment le temps de réfléchir à ce genre de choses pour le moment. Quoi qu'il en soit, la plupart d'entre vous l'ont probablement déjà compris maintenant.
Chapitre 34 (2) - 16-04-2007
Le fait que Kelsier sauve Elend dans ce chapitre était en effet une sorte d'hommage aux MISÉRABLES. C'est l'un de mes classiques préférés, et le personnage d'Elend en lui-même, avec son groupe d'amis nobles et idéalistes, s'inspire en partie de Marius et de ses compagnons. À l'origine, je n'avais pas prévu d'inclure Elend dans cette scène, mais j'ai finalement décidé de le faire apparaître et de donner à Kelsier l'occasion de le sauver, en partie pour faire référence à l'histoire qui l'a inspiré, et en partie pour permettre à Kelsier d'accomplir un acte véritablement altruiste avant de mourir.
J'ai montré le Seigneur Maître en noir et blanc (plutôt qu'en noir uniquement comme je l'avais initialement prévu) afin de faire référence de manière métaphorique à sa conviction d'être Dieu. Il est à la fois noir et blanc : il englobe tout et contrôle tout. Bien sûr, il fait semblant. Dans la mythologie de ce monde, il existe deux forces (Ravage et Sauvegarde) ; et en réalité, il n'a touché qu'un des deux pouvoirs. Mais nous en parlerons davantage dans les prochains livres.
Vous savez, je dis toujours que j'aime les fins heureuses. Et pourtant, tout le monde se plaint toujours que je suis trop brutal à certains moments. En voici un bon exemple.
Kelsier meurt. Oui, il est vraiment mort. Pourtant, sa mort ne m'attriste pas vraiment. Il a accompli beaucoup de choses et est mort en affrontant le Seigneur Maître lui-même. Ce n'est pas une mort triste.
Honnêtement, vous auriez dû vous y attendre. En fait, j'avais peur de le faire, car cela semblait un peu trop prévisible. La figure du mentor finit toujours par être tuée. J'ai failli ne pas le faire simplement pour cette raison. Cependant, j'ai finalement décidé qu'une bonne histoire était parfois plus importante que d'éviter les clichés. De temps en temps, il faut simplement faire ce qui semble juste, même si cela vous conduit dans des domaines déjà explorés par d'autres. J'espère que je suis malgré tout ma propre direction. (Voir le chapitre suivant.)
Conclusion de la Partie Quatre - 20-04-2007
Ooh. J'ai si hâte de voir la suite !
En fait, les sauts de section ont beaucoup d'importance pour moi dans ce livre. Ils divisent le roman dans mon esprit, contrairement à ELANTRIS, qui était divisé par point de vue et non par section du livre.
Souvent, lorsque j'écris des romans, je planifie des sections autour des scènes culminantes qui laissent les personnages changés. C'est pourquoi cette histoire a été découpée à des moments comme celui où Vin a failli être tuée, ou quand Kelsier a réellement été tué. Dans ce livre, ces scènes marquent également parfois le passage du temps ; cela s'est produit avec les deux premières.
C'est un peu étrange, mais souvent, dans mes livres, j'ai une "section" qui correspond simplement au point culminant. C'est le cas dans ce livre : la quatrième partie mène au point culminant. La cinquième partie est, en substance, un long point culminant. L'Avalanche Brandon, pour ainsi dire.
Alors, pourquoi est-ce ainsi ? Pourquoi avoir une courte "section" à la fin qui constitue le point culminant, plutôt que de simplement laisser la quatrième partie se poursuivre jusqu'à la fin ? Cela tient à ma façon d'écrire des livres.
Pour que je puisse travailler sur un roman, il doit être divisé en plusieurs parties. Je le divise dans mon esprit en sections, puis j'élabore le scénario de chaque section séparément. Souvent, le point culminant (dans mon plan esquissé) constitue une section à part entière. Cela est dû au fait que la division dans mon esprit nécessite que la section qui le précède soit mise en place. Une fois la mise en place terminée, je peux passer à la récompense.
Et donc, c'est ce que vous avez maintenant. La récompense. J'espère que vous l'apprécierez.
Chapitre 35 (1) - 23-04-2007
Si vous ne l'aviez pas deviné, c'est l'une des scènes culminantes vers lesquelles je tendais dans mon écriture.
Je dois avouer que je n'avais pas prévu cette tournure précise lorsque j'ai commencé à écrire le livre. Au fur et à mesure que j'avançais dans le roman, j'ai rapidement compris que Kelsier devait avoir un plan d'ensemble, quelque chose de plus grand que ce qu'il laissait entendre. C'est tout simplement sa personnalité. De plus, j'avais besoin de quelque chose qui donne plus de poids au livre. Qui le rende plus qu'une simple histoire de braquage que j'avais initialement conçue. (Après tout, une histoire de braquage pourrait être racontée en bien moins de 200 000 mots.)
Le véritable plan de Kelsier ne m'est apparu clairement qu'après avoir écrit les scènes où il influence les soldats dans les grottes. À ce moment-là, bien sûr, plus de la moitié du livre était déjà écrite. J'ai donc dû commencer à construire ce plan à partir de là, puis réécrire le livre pour l'intégrer dès le début.
Je savais dès le début que Kelsier allait mourir et qu'il allait acquérir une telle renommée auprès des skaa (avant sa mort) que l'équipe a commencé à craindre qu'il ne devienne un autre Seigneur Maître. Associer ces deux éléments, de sorte que sa réputation grandissante fasse partie intégrante de son plan depuis le début, était la réalisation qu'il me fallait pour faire le lien. J'ai alors pu créer l'effet de surprise que je souhaitais dans les derniers chapitres, lorsque l'équipe a compris ce que Kelsier avait prévu depuis le début.
En matière de surprises, je pense que celle-ci est l'une de mes meilleures, mais certainement pas l'une des plus réussies. Elle m'a obligé à cacher trop d'informations au lecteur lorsque je me plaçais du point de vue de Kelsier, et elle a nécessité trop d'explications après coup pour fonctionner. Il y a une bien meilleure surprise plus tard dans le livre. Mais je suis tout de même satisfait de celle-ci, d'autant plus que j'ai pu créer une scène magnifique avec l'équipe debout au sommet du bâtiment, la brume s'illuminant autour d'eux, comme pour symboliser leur compréhension grandissante du travail auquel ils avaient toujours participé.
Pour revenir un peu en arrière, la conversation dont Vin se souvient ici est réelle. Elle l'a eue avec Kelsier pendant les scènes où elle s'entraînait avec lui pour la première fois. Il lui a promis qu'il la rattraperait si elle tombait du mur, si elle n'utilisait pas correctement l'Allomancie. Cela peut vous sembler une scène insignifiante, mais pour Vin, c'était très important. C'était l'une des premières conversations sincères qu'elle ait eu avec Kelsier, et cela a été l'un des tournants fondamentaux de sa vie. (Elle a décidé cette nuit-là de rester avec l'équipe de Kelsier au lieu de s'enfuir avec les trois mille castelles qu'il lui avait données).
C'est pourquoi c'est suffisamment important pour elle pour qu'elle s'en souvienne ici. Tout ce qui constituait son ancrage depuis un an, Kelsier, vient de lui être enlevé. Ses problèmes d'abandon deviennent de plus en plus forts. Heureusement, quelque chose la distrait avant qu'elle ne sombre davantage.
Chapitre 35 (2) - 27-04-2007
J'ai été contraint de supprimer l'une de mes phrases préférées du livre, et elle se trouvait dans ce chapitre. Je vais l'écrire maintenant. Vers le début, le récit dit à propos de Vin :
"Elle était, pour ainsi dire, nulle part." ("She was, as if, nowhere")
Moshe m'a convaincu que cette phrase n'avait tout simplement pas assez de sens. Pourtant, pour moi, elle exprimait en quelque sorte ce que ressentait Vin. Elle avait été libérée par la mort de Kelsier. Pourtant, elle était toujours là. Elle aurait voulu pouvoir se fondre dans les brumes ; elle avait l'impression que son âme avait déjà été rejetée au loin. Pourtant, elle ne pouvait pas disparaître, comme elle le souhaitait.
Ah, maudite grammaire, qui ruine une phrase parfaitement bien !
Sazed prêche un peu au sujet de la croyance dans ce chapitre. En réalité, il exprime ma propre opinion sur le sujet. Une croyance qui n'est jamais mise à l'épreuve n'est pas vraiment solide. Mais j'ai d'autres raisons d'inclure cette conversation dans le récit. Sazed lui-même va être mis à l'épreuve dans les prochains livres, et j'avais besoin qu'il dise ces choses ici afin qu'il puisse, plus tard, "joindre le geste à la parole".
Kelsier a droit à quelques derniers mots dans ce chapitre. Il les a mérités, je pense. Je suis désolé de vous avoir caché la vérité sur les kandra pendant si longtemps, comme je l'ai déjà dit. Cependant, je devais laisser l'explication en suspens afin que le lecteur puisse vivre la révélation avec Vin ici. Même si vous aviez déjà compris ce que Renoux était, je pense que cette scène est plus puissante grâce à la façon dont les révélations se sont déroulées.
Quoi qu'il en soit, Kelsier fait partie de mes personnages préférés, ne serait-ce que pour sa profondeur. C'est un homme complexe et multifacette qui a réussi à escroquer non seulement l'empire entier, mais aussi sa propre équipe. J'ai senti que je devais lui donner quelques derniers mots, ne serait-ce que par le biais d'une lettre, afin que le lecteur puisse lui faire ses adieux comme il se doit. De plus, je voulais qu'il transmette cette fleur à Vin, lui confiant symboliquement le rêve de Mare, maintenant que Kelsier lui-même est mort.
Hum, voyons voir. Ai-je oublié quelque chose ? Je mentionne les castelles dans ce chapitre. Vous aimeriez peut-être savoir (maintenant que vous avez lu presque tout le livre) d'où je tiens ce mot. Dans mon esprit, les castelles (les pièces) sont en fait appelées "Impériales" dans les caisses officielles. Cependant, ce mot était trop ennuyeux.
Les gens les appellent donc castelles parce qu'ils ont une image de Kredik Shaw au dos. La maison du Seigneur Maître – ou sa boîte (NdT : "box" en anglais). Les castelles (NdT : "boxings" en VO).
NdT : Nous n'avons pas d'informations quant à l'origine du mot "castelles" en VF. Peut-être une référence au "château" du Seigneur Maître pour désigner sa demeure ?
Chapitre 36 (1) - 30-04-2007
Ouf ! Ces annotations deviennent de plus en plus longues à mesure que le livre touche à sa fin. J'ai tellement de choses à dire !
Le symbolisme du ciel jaune est l'un de mes préférés dans le livre. Il est évident que ce livre ne se termine pas avec la disparition des brumes ou des cendres. C'était le rêve de Mare. Cependant, je voulais donner à Kelsier une sorte de victoire symbolique dans cette direction, et j'ai donc laissé la nouvelle détermination des skaa être sa façon de ramener le ciel à ce qu'il était autrefois. Ce n'est pas tout à fait la même chose, mais c'est un premier pas.
J'espère que vous avez remarqué la différence entre la façon dont Kelsier était entré dans la pièce et celle dont Vin l'a fait. Elle s'est approchée des gardes à l'entrée et les a convaincus de partir, plutôt que de les tuer. Elle a simplement traversé la salle des gardes – l'endroit où elle a tué pour la première fois – au lieu d'attaquer. Pourquoi attaquer ? Elle est suffisamment puissante pour se faufiler et s'échapper.
Pour Kelsier, tuer faisait toujours partie de la victoire. Vin est peut-être plus axée sur les objectifs. De plus, elle n'aime pas tuer. Donc, elle préfère se faufiler entre les hommes. Ensuite, dans la pièce, elle ne s'approche pas des Inquisiteurs, elle les neutralise à l'aide de ruses. Dans la rue, elle devait faire avec très peu pour obtenir beaucoup. Elle devait être extrêmement intelligente pour tirer parti des petits avantages dont elle disposait. Elle utilisait l'Allomancie à petite dose pour en tirer un grand avantage. Maintenant qu'elle est plus puissante, je pense que son intelligence et son ingéniosité feront d'elle une Allomancienne bien plus extraordinaire que ne l'était Kelsier.
Chapitre 36 (2) - 04-05-2007
Si j'avais la possibilité de réécrire le livre, l'une des choses que je changerais serait cette scène où Vin se fait capturer. Si vous voulez plutôt l'imaginer ainsi, faites comme si elle avait complètement éliminé les deux Inquisiteurs et qu'elle pensait ainsi pouvoir inspecter la pièce suivante en toute sécurité. Les Inquisiteurs peuvent en réalité guérir beaucoup plus rapidement que je ne l'ai décrit dans ce livre.
Ce qui me dérange dans cette scène, c'est la facilité avec laquelle Vin se laisse coincer et capturer. Je pense que s'introduire dans la pièce est exactement le genre de chose qu'elle ferait. Cependant, je trouve que l'écriture ne fonctionne pas ici (dans la partie où elle est surprise et attrapée par l'Inquisiteur). Elle est plus prudente que ça. La façon dont c'est écrit donne l'impression qu'elle se fait attraper simplement parce que c'est ce qui avait besoin de se passer. Il n'y a pas assez de drame, ou de prise de conscience, dans cette scène.
Cependant, j'aime ce qui se passe après : Vin qui utilise le Onzième Métal. Dans ce livre, nous avons les premiers indices sur la façon dont l'Allomancie a été cachée et obscurcie par le Seigneur Maître. Vin se rend compte que le Onzième Métal doit faire partie de la structure de la théorie Allomantique, tout comme le métal qui lui a été donné et qui lui fait perdre tous ses autres métaux (il s'agit de l'aluminium, soit dit en passant).
Nous avons une brève scène avec Elend. C'est le mieux que j'ai pu faire pour lui en termes de point culminant, car il n'a pas vraiment beaucoup de place dans le livre (je crois qu'on a que trois de ses points de vue en gros). Compte tenu du temps limité, je pense que c'est un assez bon point culminant pour son personnage. Il arrive à tenir tête à son père et à essayer de mettre certaines de ses convictions en pratique. L'un de mes passages préférés est celui où il est assis et réfléchit à la réalité d'une rébellion skaa, pour finalement se rendre compte qu'il est du mauvais côté.
Chapitre 36 (3) - 10-05-2007
La salle du trône du Seigneur Maître est un dernier aperçu du style de cathédrale gothique exposé dans ce livre. J'ai repris le concept de vitrail à l'extrême, l'agrandissant pour en faire une pièce qui n'était rien de plus qu'un vitrail géant. Pour moi, c'est donc une fusion entre les motifs gothiques et une sorte de rendu artistique New Wave. J'ai trouvé cela approprié pour la dernière des "salles de bal" que j'ai pu montrer dans ce livre.
Les manœuvres politiques entre l'obligateur et l'Inquisiteur ne sont ici qu'un aperçu d'un système politique beaucoup plus vaste. Vous pouvez, je l'espère, imaginer les différents Cantons se disputant la domination au fil des siècles. Ceci en est une belle illustration, avec Vin formant le sommet de l'argumentation de l'Inquisiteur.
J'aime beaucoup cette scène, car elle montre qu'il se passe d'autres choses en dehors du plan de Kelsier et de l'intrigue de l'équipe. Je trouve très amusant que cette toute autre histoire se soit déroulée en même temps : les Inquisiteurs menant leurs recherches, cherchant les faiblesses dans l'autre structure du pouvoir des obligateurs, puis traquant Vin afin de l'utiliser pour prouver leur point de vue. Tout ce qui s'est passé avec la traque de Vin – leur poursuite d'elle et de son frère pendant plus d'une décennie, leur massacre des équipes de voleurs de Camon et Theron, l'appât pour Kelsier au carrefour – tout cela a été fait simplement pour qu'ils puissent trouver Vin et l'utiliser pour prendre le contrôle du ministère. Il est vraiment ironique que les deux intrigues se croisent et que Vin se retrouve au centre des deux.
La mort de Tevidian est l'une des raisons pour lesquelles j'ai commencé le livre par une discussion entre un Lord et un obligateur, expliquant ce qui arrive aux femmes skaa après avoir été violées par des nobles. Il y a une belle symétrie dans le livre à mon avis ; une cohésion qui commence par une explication dans le premier chapitre, puis se termine vers la fin.
J'ai pensé qu'il serait logique que le Seigneur Maître soit si vieux, si expérimenté et si puissant qu'il ne puisse pas être trompé. Il côtoie des gens depuis des siècles et des siècles. Il est très difficile de le duper.
Son pouvoir extrême en allomancie nécessite un peu plus d'explications. Il me faudra trois livres pour en arriver aux véritables raisons. Vous devrez donc être patients.
Chapitre 37 (1) - 14-05-2007
Ouf ! Ça devient tendu maintenant. J'adore les fins, ce sont mes parties préférées à écrire. Une fois, j'ai écrit 16 000 mots en une journée pour terminer un livre. C'était mon record jusqu'à ce que je termine Les Légions de poussière il y a quelques semaines. Je pense avoir écrit 23 000 mots en une journée pour terminer ce livre.
On commence ce chapitre avec le seul point de vue de Dockson. Vous remarquerez que c'est une caractéristique de mon style de multiplier les personnages qui donnent leur point de vue à mesure que les livres approchent de leur apogée. J'aime le sentiment de chaos que cela crée, et j'aime la façon dont cela me permet de montrer les différents aspects de ce qui se passe. De plus, cela rend les fins plus spéciales, car vous voyez les choses à travers un regard que vous n'aviez jamais eu auparavant.
Elend reste fidèle à son personnage dans cette scène, arrivant avec son idéalisme et ses discours sur la théorie et la politique. Il s'est vraiment révélé être un bon personnage, c'est pourquoi vous le verrez beaucoup plus tard.
Le capitaine Goradel, d'ailleurs, est nommé d'après mon ami Richard Gordon.
La scène avec Vin et l'Inquisiteur est celle où, enfin, j'ai pu clore l'intrigue autour de Reen. Ce que dit l'Inquisiteur est vrai. Au final, Reen n'a pas trahi Vin. Il est mort avant même que ça puisse se produire.
Reen n'était pas quelqu'un de bien. Il battait Vin, il était égoïste, et il était sournois. Cependant, il aimait sa sœur. La plupart des coups qu'il lui infligeait étaient motivés par la crainte qu'elle ne les expose et ne se fasse tuer. Il savait que les Inquisiteurs la poursuivaient en raison de sa nature métisse, et il les déplaçait donc constamment, passant de ville en ville. Il l'a maintenue en vie, lui apprenant à être dure, mais aussi à survivre.
Et, à la fin, après que les Inquisiteurs l'aient attrapé, il ne l'a pas trahie. Cela en dit long sur lui.
L'Inquisiteur se comporte un peu comme un méchant classique dans ce chapitre, j'en ai bien peur. Il fait un petit monologue, puis laisse Vin seule avec Sazed. Je crains qu'il n'y ait pas eu moyen de contourner cela. Au moins, je pense avoir une bonne explication pour justifier ses actes. C'est lui qui va être nommé à la tête du ministère de l'Acier dans quelques minutes, il ne peut donc pas vraiment rester dans les parages. En fait, tous les Inquisiteurs doivent vraiment être présents. Le Seigneur Maître ne les dispenserait pas de leurs fonctions pour aller surveiller une simple fille métisse.
Chapitre 37 (2) - 18-05-2007
Ici, les actions de Sazed sont notre premier aperçu de la Ferrochimie en action. C'est un système de magie amusant ; vous en verrez beaucoup plus dans le deuxième livre.
Il y avait deux événements importants pour Vin dans cette dernière scène. Premièrement, elle décide de rester et d'essayer de sauver Sazed. Comme je l'ai noté en-dessous, c'est un point culminant de son personnage. Elle a non seulement appris à faire confiance, mais également (d'une certaine façon) le sacrifice. La plus grande partie des blessures que Reen a faites à son âme ont été inversées par les soins et l'amour d'un groupe de voleurs idéalistes.
La deuxième chose importante que fait Vin dans cette section est de combattre sans son Allomancie. Je pense que c'est un bon moment pour elle et que cela lui permet de montrer un vrai courage. Un problème avec le fait de faire des héros aussi puissants que les miens est qu'il est parfois difficile de leur trouver un défi. Et puis, il est difficile de les présenter comme des outsiders, probables perdants. Dans cette scène, Vin peut combattre comme n'importe quelle personne normale, et montre qu'elle est toujours meilleure que la plupart des gens, même sans Allomancie.
Le retour du Capitaine Goradel, celui qui a mené Elend à l'endroit où Vin est retenue captive, est un clin d'œil métaphorique au genre du conte de fée, d'où la fantasy tire (partiellement) ses racines.
Parfois, si le lion n'a pas mangé la souris mais l'a laissée partir, la souris revient le sauver. Aidez une vieille femme dans la première partie de l'histoire et elle reviendra et vous bénira d'ici la fin. Et puis, convainquez le soldat de rejoindre la rébellion au lieu de simplement l'éliminer, et il reviendra avec votre petit ami et quelques soldats pour vous sauver au dernier moment.
Finalement, Vin peut avoir son moment avec Elend. Dans cette scène, j'aime le mélange d'émotions sincères, d'humour et de puissance. Il y a là une vraie récompense, du genre de celles que j'aime créer, narrativement parlant. Au lieu d'avoir des scènes ridicules où Elend se sent trahi par le mensonge de Vin sur le fait qu'elle soit une Fille-des-Brumes, nous avons une scène où Elend peut la voir dans toute sa majesté et l'admire.
Chapitre 37 (3) - 21-05-2007
Ce qui suit est une entrée de journal que j'ai écrite à propos de ce chapitre il y a trois ans. Le fait que je l'ai fini il y a presque trois ans par rapport à la publication de l'annotation est assez amusant.
[Chapitre Trente-Sept, terminé le 22-05-2004]
Bon, Vin court à nouveau en petite tenue. Il y a plusieurs raisons légitimes à cela. Tout d'abord, je me suis dit que si je capturais un Allomancien, la première chose que je ferais serait de le déshabiller complètement. Un petit bout de métal peut faire beaucoup, et il ne faut en manquer aucun. Bon, ce n'est pas très grave pour les Inquisiteurs, qui peuvent eux-mêmes utiliser l'Allomancie pour voir les sources de métal qu'une personne pourrait cacher sur son corps. Cependant, je pense tout de même que la procédure standard consisterait à retirer les vêtements du prisonnier. J'ai (brièvement) envisagé de mettre Vin nue dans ce chapitre. J'ai décidé que je ne voulais pas m'embêter avec ça. Je pense qu'il y a une différence entre déshabiller un homme adulte et le jeter dans une cellule, et faire la même chose à une jeune fille.
Ce chapitre marque donc l'apogée du personnage de Vin. C'est là qu'elle réalise enfin que pour faire confiance aux autres, il faut d'abord être digne de confiance soi-même, ou, plus important encore, que pour ne pas être abandonnée, il ne faut pas abandonner ses amis. Sa décision de rester avec Sazed, suivie de l'apparition d'Elend, sont des événements très importants pour Vin. Sa décision est l'aboutissement de l'évolution de son personnage tout au long de l'histoire, qui l'a transformée d'une personne nerveuse, effrayée et méfiante en une personne prête à rester aux côtés d'un ami qu'elle aime, même si elle sait qu'elle risque d'être tuée. Sa récompense pour ce courage est le retour d'Elend – et la prise de conscience qu'il existe des personnes qui l'aiment suffisamment pour risquer leur vie pour elle. Sa phrase "Vous êtes revenu" adressée à Elend est peut-être la plus importante que Vin prononce dans le livre.
Sa décision d'aller combattre le Seigneur Maître est secondaire par rapport à ça. Ce qui est probablement la raison pour laquelle cette décision ne semble pas aussi bien fondée que celle de rester avec Sazed. Toutefois, l'histoire a tendu vers un face à face entre elle et le Seigneur Maître depuis que Kelsier est mort, donc je pense que cela fonctionne, narrativement parlant.
Je veux vraiment écrire ce chapitre final, mais j'ai un groupe d'écriture dans une heure, et je n'ai pas encore lu une seule des soumissions. On dirait que Vin & Cie vont devoir attendre jusqu'à lundi pour avoir leur apogée finale. Je ne m'attendais pas à ce que ce soit un long chapitre ; ce qui est bien, comme j'ai VRAIMENT besoin de travailler sur la réécriture d'ELANTRIS…
Chapitre 38 (1) - 28-05-2007
L'entrée en scène de Vin est l'une de mes scènes préférées dans le livre. Courte, mais très cinématographique. Elle rassemble toutes les meilleures images du livre : les Poussées Allomantiques, les vitraux, la brume tourbillonnante et les capes de brume.
Les capes sont quelque chose que je tenais vraiment à faire. Je me rends compte que certains lecteurs ont du mal à les imaginer correctement, mais je voulais un vêtement distinctif pour les Fils-des-Brumes. Les capes et les voiles classiques sont sympas, mais je voulais quelque chose que je puisse personnaliser, et les tissus à plusieurs couches semblaient très bien correspondre au thème de la brume.
Comme je l'ai mentionné précédemment, j'ai tendance à multiplier les points de vue vers la fin des livres. Le point de vue de Kar en est un autre : je savais que je voulais sortir de la tête de Vin pour son arrivée en scène afin de pouvoir la décrire correctement. De plus, cela m'a permis de montrer comment voient les Inquisiteurs.
La tentative de Vin pour tuer le Seigneur Maître était, selon moi, plutôt astucieuse. J'ai tenu à ce qu'elle puisse toucher son moi passé lorsqu'elle brûlait de l'or. Il y a plusieurs raisons pour lesquelles cela n'a pas fonctionné. Tout d'abord, les images ne sont que cela : des images. Lorsque Vin a touché le visage de son moi passé, tout cela faisait partie de l'illusion créée par l'or. Rien de tout cela n'était réel. Ainsi, même si elle AVAIT pu toucher l'image du moi passé du Seigneur Maître, elle n'aurait pas pu blesser le Seigneur Maître lui-même en la tuant.
L'autre raison est tout aussi importante. En réalité, le Onzième Métal n'est pas un alliage d'or, mais un alliage d'atium. Si vous comprenez la théorie Allomantique, vous comprendrez pourquoi il doit en être ainsi. Chaque quatuor de métaux est composé de deux métaux de base et de deux alliages. Les métaux de base sont les métaux de Traction, comme le fer et le zinc. Ils sont également composés de deux métaux internes et de deux métaux externes. Deux changent des choses chez vous, deux changent des choses chez les autres.
Le Onzième Métal, comme l'atium, modifie quelque chose chez quelqu'un d'autre. Les deux doivent être des métaux externes, c'est ainsi que fonctionne leur association. L'or (et son complément) modifie certaines choses chez l'Allomancien.
Ainsi, l'atium montre l'avenir d'une autre personne, tandis que le malatium montre le passé d'une autre personne. L'or montre votre propre passé, et l'électrum (le complément de l'or) montre votre propre avenir (nous en parlerons dans un autre livre).
Bon, quoi qu'il en soit, le Onzième Métal (malatium) correspond à l'atium, tous deux créant des images à partir d'autres personnes. Et, tout comme les ombres d'atium sont immatérielles, celles de malatium le sont également. C'est pourquoi Vin ne pouvait pas toucher celle qu'elle voyait du Seigneur Maître.
Chapitre 38 (2) - 02-06-2007
Vous vous attendiez probablement au retour de Marsh, du moins lorsque vous avez lu le chapitre où il "mourait". Créer des Inquisiteurs par Hémalurgie nécessite de tuer d'autres personnes (voir le troisième tome pour une explication du processus), ce qui entraîne beaucoup de dégâts.
Quoi qu'il en soit, j'avais prévu son retour ici. J'aurais aimé, encore une fois, pouvoir faire plus avec lui. Il y avait de quoi faire un livre complet qui racontait comment il était surveillé par les Inquisiteurs – lui pensant qu'il avait mérité leur méfiance alors qu'ils étaient en réalité simplement impressionnés par lui et prévoyaient de le faire entrer dans leurs rangs. C'est ainsi que cela se passe généralement avec les Inquisiteurs : ils prennent une nouvelle recrue, généralement âgée, et "l'enrôlent" dans leurs rangs avant qu'un autre Canton n'ait la possibilité de trop la corrompre. Ils cherchaient donc à former un nouvel Inquisiteur, et Marsh était justement la recrue la plus prometteuse à Luthadel à ce moment-là.
Il n'a jamais compris jusqu'où son infiltration le mènerait, ni ce qu'elle lui coûterait au final. En contrepartie, il a découvert comment tuer les Inquisiteurs : ils étaient tous conçus pour avoir une faiblesse, afin que le Seigneur Maître puisse exercer son pouvoir sur eux s'il en avait besoin. Il suffisait d'arracher le bon pic pour qu'ils s'effondrent.
Le plan de Marsh pour tuer le Seigneur Maître est également judicieux. Malheureusement, le pouvoir du Seigneur Maître ne provient pas uniquement de l'Hémalurgie, mais aussi d'autres sources. S'il avait retiré les bracelets à la place...
Au fait, le fait que la brume s'éloigne de Vin et Kar ici est une sorte d'indice. Les Inquisiteurs repoussent la brume plutôt que de l'attirer lorsqu'ils utilisent leurs pouvoirs. J'expliquerai cela dans le troisième tome.
Deux attributs qui peuvent être stockés par les Ferrochimistes sont la guérison et la capacité de se déplacer très rapidement. Le Seigneur Maître avait accès à ces deux capacités de manière extrême et augmentée, ce qui contribuait à sa puissance. Je reviendrai sur CE genre de choses dans le deuxième tome.
Chapitre 38 (3) - 08-06-2007
Ma seule déception concernant ce chapitre est que j'ai dû finir par donner l'impression que je ne respectais pas mes propres règles. La triade Allomancie-Ferrochimie-Hémalurgie est l'un des systèmes de magie les plus complexes que j'ai jamais conçus. L'interaction entre ces trois systèmes, mêlée à la mythologie du décor (qui implique les brumes à un niveau fondamental), donne lieu à des règles très compliquées. J'essaie de les expliquer aussi simplement que possible, car des règles simples et basiques sont nécessaires pour que la plupart des séquences fonctionnent.
Cependant, la profondeur de la complexité conduit à certaines choses qui peuvent sembler déroutantes à première vue. Je n'avais pas prévu que Vin utilise les brumes dans ce livre – je voulais garder cela pour plus tard –, mais la version initiale de ce chapitre (dans laquelle Vin se contentait d'arracher les bracelets des bras du Seigneur Maître avec ses mains) manquait de drame et d'impact. J'ai donc avancé ma chronologie et lui ai donné accès à certaines capacités qu'elle n'était pas censée acquérir avant le livre suivant.
Dans mon esprit, beaucoup des "règles" de l'Allomancie sont similaires à nos règles fondamentales de physique. Elles sont logiques et faciles à expliquer. Cependant, elles ne s'appliquent que lorsqu'il s'agit d'expliquer des généralités ou des événements à grande échelle. Lorsque l'on aborde la physique avancée, les lois traditionnelles de Newton commencent à s'effondrer.
Il en va de même pour l'Allomancie. La grande majorité des Allomanciens ne sont pas assez puissants pour aller au-delà des bases. Pour eux, des règles simples telles que "vous ne pouvez pas Pousser les métaux à l'intérieur du corps d'une personne" s'appliquent. Il est beaucoup plus facile de dire cela à quelqu'un, plutôt que "Le corps humain interfère avec l'Allomancie, rendant beaucoup plus difficile d'agir sur les métaux qui s'y trouvent, à tel point que seules certaines personnes que vous ne rencontrerez jamais peuvent Pousser les métaux à l'intérieur du corps humain."
C'est une question de degré de puissance. Vin, pour des raisons que j'expliquerai plus tard, a accès à beaucoup plus de pouvoir Allomantique que les gens ordinaires. Le Seigneur Maître est dans le même cas, bien que ce soit pour des raisons différentes. Il peut donc agir sur les métaux qui sont bloqués par le sang. Vin doit puiser dans une autre source de pouvoir externe pour produire le même effet, mais cela lui est possible.
D'un point de vue narratif, je crains que cela ne donne trop l'impression que je transgresse mes propres règles. Cependant, je devais trouver un équilibre entre le drame et l'effet dans ce chapitre, et j'ai finalement décidé que cela pouvait fonctionner. Tout au long du livre, j'ai établi qu'il existe des failles dans les lois communément admises de l'Allomancie. Il existe des métaux que personne ne connaît. Il est possible de percer les nuages de cuivre. En fait, l'une des lois tacites de l'Allomancie est qu'elle n'est pas aussi bien comprise que tout le monde semble le penser.
Chapitre 38 (4) - 10-06-2007
Mon secret préféré du roman est le fait que le Seigneur Maître est en réalité Rashek. Je ne suis toujours pas certain que cette révélation signifiera autant pour les lecteurs que je le souhaite ; cela dépend de leur lecture, de leur investissement, à propos de l'histoire qui s'est produite dans le passé. Cependant, quand tout se met en place, je pense que cela en vaut vraiment la peine.
Donc, le concept qui m'a fait débuter ce livre était "Et si le Seigneur des Ténèbres avait gagné ?" J'y ai réfléchi et j'ai réalisé qu'il serait beaucoup plus effrayant que le héros deviennent le Seigneur des Ténèbres, et même quelque chose de pire. Un peu comme l'idée "Et si Frodon avait gardé l'Anneau ?". Et bien, j'ai finalement décidé de changé ça en "Et si Sam avait tué Frodon et pris la bague, puis était devenu le Seigneur des Ténèbres ?" Comme Kelsier l'a dit, il y a toujours un autre secret.
L'histoire, bien sûr, s'est beaucoup étoffée à partir de ça. L'interaction entre Rashek et Alendi (le héros sans nom du journal) m'était suffisamment intéressante pour que je décide de lui donner sa propre histoire, racontée par les introductions de chapitre. Je vois ce livre comme ayant trois points de vue principaux : Vin, Kelsier et Alendi.
Mes révélations préférées sont de cette nature : les choses auxquelles le lecteur s'est familiarisé, mais sans réellement les comprendre, pendant tout le livre. Les choses que vous pouvez avoir compris bien plus tôt, si vous avez vraiment prêté attention aux bons indices.
Ces indices, ensuite, ont mené à la source de l'immortalité du Seigneur Maître. Il a été suggéré que l'âge est une chose que les Ferrochimistes peuvent stocker, et nous avons établi que le Seigneur Maître peut changer son âge. Je ne pense donc pas qu'il ait été trop difficile de faire comprendre à Vin que ses réserves de Ferrochimie étaient en quelque sorte à l'origine de son immortalité. Vous trouverez plus d'explications à ce sujet dans l'épilogue.
Enfin, nous avons une petite scène sympathique avec Vin et Sazed se tenant au-dessus du corps du Seigneur Maître. Il s'agit là d'une autre scène métaphorique réussie, où il est renversé par ceux qu'il cherchait à opprimer, tout comme les skaa qui acclament dehors ont renversé l'empire qui cherchait à les opprimer. Le soleil levant à l'extérieur est bien sûr une référence à tout ça.
Et le Seigneur Maître meurt de la même manière que Kelsier, d'un coup de lance dans la poitrine alors qu'il gît à terre, vaincu.
Épilogue (1) - 15-06-2007
Cette dernière épigraphe n'est en fait pas dans l'ordre. La plupart d'entre elles étaient chronologiques, comme Vin les lisait dans le journal. Celle-ci, cependant, ne vient pas après la précédente. Je l'ai simplement placée ici parce que j'avais l'impression qu'elle devait être à la fin.
En fait, j'ai écrit la plupart de ces épigraphes (ou "accroches/introductions", ou peu importe comment vous voulez appeler ces choses au début des chapitres) en une seule fois, puis je les ai séparées, comme je crois l'avoir mentionné. J'ai fait la même chose pour le deuxième livre, où il y a un autre genre d'énigme dans les récits.
Oui, Elend est choisi comme roi. Je me suis demandé si cela serait perçu comme exagéré ou non, ce qui est l'une des raisons pour lesquelles je ne l'ai pas mis en scène. Je pense qu'il est plus facile d'y croire si je me contente d'expliquer que cela s'est produit, plutôt que d'essayer de l'intégrer dans le récit. Le problème, c'est qu'après le grand climax avec Vin et le Seigneur Maître, je pense que tout ce qui concernait le discours d'Elend aurait été une distraction.
Je m'en tiens donc là. C'est une fin inquiétante, je le sais. Elend est roi, mais honnêtement, aucun de ces personnages n'a jamais fait quelque chose de tel auparavant. L'équipe n'a aucune expérience du gouvernement, et Elend en a très peu. (Même s'il connaît au moins beaucoup de théorie.) C'est donc la mise en place du prochain livre, dans lequel je voulais poser des questions très difficiles. Il me semble que renverser l'empire serait en fait plus facile que d'essayer de le faire fonctionner correctement. C'est ce à quoi le groupe va devoir faire face.
Épilogue (2) - 19-06-2007
La discussion sur la combinaison de la Ferrochimie et de l'Allomancie est l'une des explications magiques les plus complexes que j'ai jamais données, et j'espère qu'elle fonctionne. L'un des aspects les plus sympa de mes livres est la magie, et il est vraiment difficile de trouver le juste équilibre entre créer une magie qui présente des aspects techniquement intéressants sans la rendre a) trop compliquée ou b) donner l'impression que je l'invente au fur et à mesure.
J'ai essayé ici de faire comprendre une conséquence inattendue du mélange des deux magies. Tout comme certains produits chimiques réagissent de manière étrange lorsqu'ils sont mélangés, ou même comme deux programmes informatiques fonctionnant sur le même ordinateur peuvent provoquer des réactions étranges, le fait de laisser quelqu'un utiliser la Ferrochimie et l'Allomancie ensemble donne lieu à des mélanges très étranges de pouvoirs. (J'ai l'intention d'aborder ce sujet plus tard.)
Bien sûr, cela a également pour effet de dé-déifier quelque peu le Seigneur Maître, ce qui est intentionnel. Je ne veux pas que cela diminue les accomplissements des personnages : ce qu'ils ont fait était difficile et ils ont remporté une grande victoire. Cependant, ce que j'essaie de transmettre dans ce livre, c'est un sentiment d'appréhension.
Souvenez-vous des derniers mots du Seigneur Maître. Ils sont importants. Le manque d'atium aura un impact considérable sur le deuxième livre, tout comme la mort de Kelsier. Renverser le Seigneur Maître a été difficile, mais cela restait la partie la plus facile de cette trilogie. Les choses se compliquent à partir de maintenant…
Épilogue (3) - 23-06-2007
Et nous arrivons à la scène finale du livre.
Celle-ci est importante pour plusieurs raisons. J'ai intentionnellement choisi de la centrer sur la voix de Reen dans la tête de Vin, car dès le tout premier chapitre du livre où nous voyons Vin, elle est confrontée à ces mêmes murmures de Reen.
Ici, je voulais montrer les progrès accomplis par Vin dans un dernier moment. Je ne considère pas mes livres comme des romances, mais ils contiennent certainement des éléments romantiques. La relation entre Vin et Elend était en fait l'une des parties du livre qui était le moins planifiée (comme je crois l'avoir mentionné). Je savais que je voulais qu'elle s'engage avec un homme de la cour, mais je ne savais pas où cela mènerait ni comment cela se terminerait.
Je pense que mes livres ont des fins heureuses. Parfois inquiétantes, parfois douces-amères, mais heureuses, du moins pour moi. Je suis une incorrigible romantique et j'aime quand deux personnes se trouvent.
Bien sûr, ce n'est pas la fin. Vin et Elend n'ont pas encore vraiment de relation, ils en sont aux prémices. Nous aborderons les aspects plus... éprouvants des relations dans le deuxième livre. Pour l'instant, cependant, ils ont le droit d'être heureux. C'est une chose suffisamment rare dans le monde de Fils-des-Brumes pour mériter d'être soulignée.
Ars Arcanum - 02-07-2007
C'est assez surprenant pour moi, mais les annexes comme celle-ci peuvent être des sujets assez controversés pour certaines personnes. Il y a des gens qui vont prendre un livre et vérifier s'il y a une carte et une annexe ; et s'il contient les deux, ils sont plus enclins à le lire (j'étais moi-même comme ça quand j'étais plus jeune). J'imagine que si j'analyse mon adolescence, ma philosophie était que si un auteur a mis autant de travail dans un livre (et si le livre était si complexe) qu'il nécessitait une annexe, alors c'était un livre que je voulais lire.
J'ai appris que d'autres ont la réaction opposée. J'ai rencontré des personnes qui pensent que ce genre de choses à la fin d'un livre indique que l'auteur est négligent et ne peut pas raconter une histoire concise. Ou que l'histoire allait être trop compliquée pour l'apprécier.
Dans Elantris, mon premier livre, je me suis battu pour un guide de prononciation et une liste des personnages à la fin. J'aime les annexes, bien que ce soit maintenant surtout à cause de ma mémoire peu fiable qui oublie souvent qui sont les personnages. La trilogie de Fils-des-Brumes étant aussi complexe (je l'espère) que je le souhaite, j'ai pensé qu'il faudrait une liste des personnages pour vous aider à vous souvenir du premier tome lorsque vous lirez le deuxième.
Donc le deuxième tome a une annexe plus longue. Cependant, je voulais tout de même faire quelque chose dans celui-ci. Une chose que je savais que les gens allaient demander était une façon de distinguer correctement les métaux. C'est pourquoi j'ai développé une rapide charte de référence et mon ami Isaac a fait cette magnifique table des métaux pour une référence visuelle. Je suis absolument fan de son rendu.
Le nom "Ars Arcanum" mérite également une note. J'ai toujours aimé la façon dont Ann McCafffrey a nommé son annexe le "Dragondex" à la fin de ses livres "La Ballade de Pern". L'un des principaux attraits de mes livres réside dans les systèmes de magie, et comme j'ai l'intention d'en créer un nouveau pour chaque série que j'écris (et beaucoup, comme la trilogie Fils-des-Brumes, comporteront plusieurs systèmes de magie par saga), je voulais trouver une sorte de titre "fourre-tout" que je pourrais utiliser pour nommer les annexes de chacun de mes livres.
J'y ai réfléchi pendant un moment. Ars Magica était mon premier choix, car c'est une façon assez cool de dire "Arts Magiques" ou "Compétences Magiques" de façon latine. Cependant, il existe déjà un jeu de rôle qui porte ce nom, et j'ai préféré m'en éloigner. Ars Arcanum était ensuite mon deuxième choix. Je l'ai finalement préféré, ne serait-ce que parce qu'il a un petit côté latin plus authentique.
Mes systèmes de magie sont généralement comme une nouvelle science pour le monde où ils sont pratiqués, c'est ainsi que j'aime ce qu'ils rendent. J'espère que vous trouverez cette annexe utile. Si ce n'est pas le cas, je suspecte que vous l'apprécierez vraiment celle du deuxième tome, car la liste des personnages apportera beaucoup de rappels utiles.
Conclusion du livre - 06-07-2007
Voilà, vous avez maintenant toutes les annotations pour L'EMPIRE ULTIME, le Livre Un de Fils-des-Brumes. La version poche sera disponible dans environ trois semaines, j'ai donc atteint mon objectif qui était de publier toutes les annotations avant cette sortie.
J'ai pris beaucoup de plaisir à écrire ce livre. Dans quelques mois, le Livre Deux sortira ; il est, ensuite, le livre le plus exigeant que j'ai jamais écrit, je pense. (Mais nous en parlerons dans les annotations.)
Chaque livre contient des éléments qui se déroulent exactement comme vous l'aviez imaginé, d'autres qui vous surprennent, et d'autres encore qui ne fonctionnent pas tout à fait. Dans ce livre, l'aspect "braquage" est celui qui n'a pas tout à fait fonctionné. Je m'assois et je repasse les pages dans ma tête, et je peux encore imaginer le livre tel qu'il était dans mon esprit avant que je ne l'écrive. C'est un sentiment assez étrange d'avoir ensuite ce livre, qui partage certaines caractéristiques avec le roman imaginé, mais s'en écarte sur certains points importants.
Les pouvoirs des personnages sont ce qui a bien fonctionné ; c'est ce que je voulais qu'il se passe, et j'étais content quand ça a enfin marché. La surprise de Kelsier à la fin était de façon similaire une bonne récompense, tout comme la façon dont l'Allomancie fonctionnait. Elend était une surprise, ainsi que la quantité de temps que j'ai fini par passer dans les scènes de bals.
Dans l'ensemble, je suis très heureux de ce livre ; je pense qu'il est meilleur qu'Elantris, bien que pas aussi "significatif", et qu'il atteint ce que je voulais. Un second livre pour montrer ce que je peux vraiment faire.
J'espère que vous avez apprécié le lire.
Projet L'Empire Ultime : Novembre 2001 - Juillet 2007
Brandon Sanderson
- Notes de traduction
- Introduction
- Première page de titre
- Deuxième page de titre
- Dédicace et remerciements
- Cartes
- Prologue (1)
- Prologue (2)
- Partie Une
- Chapitre 1 (1)
- Chapitre 1 (2)
- Chapitre 2
- Chapitre 3
- Chapitre 4 (1)
- Chapitre 4 (2)
- Chapitre 5
- Chapitre 6
- Chapitre 7 (1)
- Chapitre 7 (2)
- Chapitre 8 (1)
- Chapitre 8 (2)
- Conclusion de la Partie Une
- Chapitre 9
- Chapitre 10 (1)
- Chapitre 10 (2)
- Chapitre 11
- Chapitre 12 (1)
- Chapitre 12 (2)
- Chapitre 13
- Chapitre 14 (1)
- Chapitre 14 (2)
- Chapitre 15
- Chapitre 16 (1)
- Chapitre 16 (2)
- Conclusion de la Partie Deux
- Chapitre 17 (1)
- Chapitre 17 (2)
- Chapitre 17 (3)
- Chapitre 18 (1)
- Chapitre 18 (2)
- Chapitre 19 (1)
- Chapitre 19 (2)
- Chapitre 20
- Chapitre 21 (1)
- Chapitre 21 (2)
- Chapitre 22 (1)
- Chapitre 22 (2)
- Chapitre 23
- Chapitre 24 (1)
- Chapitre 24 (2)
- Chapitre 25 (1)
- Chapitre 25 (2)
- Conclusion de la Partie Trois
- Chapitre 26
- Chapitre 27
- Chapitre 28
- Chapitre 29
- Chapitre 30 (1)
- Chapitre 30 (2)
- Chapitre 31
- Chapitre 32
- Chapitre 33 (1)
- Chapitre 33 (2)
- Chapitre 34 (1)
- Chapitre 34 (2)
- Conclusion de la Partie Quatre
- Chapitre 35 (1)
- Chapitre 35 (2)
- Chapitre 36 (1)
- Chapitre 36 (2)
- Chapitre 36 (3)
- Chapitre 37 (1)
- Chapitre 37 (2)
- Chapitre 37 (3)
- Chapitre 38 (1)
- Chapitre 38 (2)
- Chapitre 38 (3)
- Chapitre 38 (4)
- Épilogue (1)
- Épilogue (2)
- Épilogue (3)
- Ars Arcanum
- Conclusion du livre

