Warbreaker
Voici l'histoire de deux sœurs, Vivenna et Siri.
L'histoire du Dieu-Roi que l'une d'entre elles doit épouser, et de Chanteflamme, un autre Dieu qui n'aime pas son travail. Celle aussi de Vasher, un immortel qui tente de réparer les erreurs qu'il a jadis commises, et de Saignenuit, sa mystérieuse épée. Dans leur monde, celui qui meurt auréolé de gloire devient un dieu. Il vit dans le panthéon de la cité d'Hallandren, et utilise la magie biochromatique, la magie du Souffle. Un Souffle qu'on ne peut récupérer qu'une fois, sur un individu à la fois.
- Nombre de pages 984
- Éditeur Orbit
- Date de publication 24-10-2012
- Traduction Mélanie Fazi
- ISBN 9782253177128
- Titre VO Warbreaker
- Éditeur VO Tor Books
- Date de publication VO 09-06-2009
Informations
Chaque chapitre du roman a été annoté par Brandon Sanderson.
Ces annotations apportent des informations intéressantes et éclaircissement sur le background de Warbreaker.
Malheureusement elles n'ont jamais été traduites en français, et leur contenu ne sera pas (pour le moment) exploité dans le lexique du site.
Si vous êtres à l'aise avec l'anglais, vous pourrez les retrouver ici : https://www.brandonsanderson.com/annotation-warbreaker-dedication/
Résumé complet
Prologue - Vasher, T'Tellir
Vasher s'est fait arrêté pour avoir frappé un prêtre dans une rixe : il va donc être pendu. Les gardes fouillent dans ses affaires, et en ressortent un épée protégée par un fourreau. Vasher les met en garde sur sa dangerosité, mais ils s'en moquent et partent avec la lame. Vasher ne perd pas de temps : il confectionne une figurine de paille, et pratique sur elle la magie de l'Eveil : il lui donne des Souffles biochromatiques, et la figurine prend vie. Il lui commande d'aller récupérer les clés de la cellule. La figurine revient avec les clés. Des cris dans la salle de garde.
Vasher sort de la cellule, mais ne se dirige pas vers la sortie. Il s'est volontairement fait embarquer en prison, et savait que les gardes dégaineraient son épée Saignenuit, et provoqueraient la diversion dont il avait besoin pour trouver un détenu particulier. Il le trouve un peu plus loin, enchaîné à un mur et bâillonné : Vahr, un opposant au gouvernement de Hallandren, torturé par les prêtres des Tons Iridescent afin qu'il cède le grand nombre de Souffle qu'il possède. Vasher lui propose une mort rapide en échange de ses Souffles, et Vahr finit par accepter. Vasher retourne récupérer Saignenuit dans la salle des gardes, où ils sont tous morts. L'épée par dans l'esprit de Vasher, fière du travail accompli.
Chapitre 1 - Siri, Bevalis / Dedelin, Bevalis
Siri rentre d'une promenade. Elle arrive à Bevalis, la capitale du royaume d'Idris, une petite ville aux allures campagnardes. Tout est gris et simple, dans le respect des enseignements d'Austre. L'absence de couleurs est aussi un moyen de se prémunir des Éveilleurs, qui en ont besoin pour pratiquer leur magie considérée comme impie pour les idriens.
Siri est princesse de ce Royaume, mais étant la 4e enfant, elle n'a pas de rôle à jouer dans les affaires du royaume. A l'inverse de sa grande sœur Vivenna, qui est promise depuis toujours au monarque du royaume ennemi d'Hallandren. Siri détonne beaucoup parmi les siens, dont la culture est basée sur l'austérité tant dans les apparences que les émotions. Elle a aussi beaucoup de mal à contrôler ses Boucles Royales, capacité innée de la famille royale a changer de couleur de cheveux en fonction des émotions.
Dedelin, le roi d'Idris, s'entretient avec son général Yarda. Ils ont reçu une missive d'Hallandren au sujet du traité établi de nombreuses années plus tôt : envoyer sa fille Vivenna pour épouser le dieu roi, afin de réintégrer du sang royal dans la lignée d'Hallandren. Cette clause du traité est la seule raison pour laquelle les 2 royaumes ne sont pas en guerre ouverte, Hallandren considérant Idris comme un royaume rebelle. Dedelin craint qu'une fois mariée à l'ennemi, celui-ci utilise Vivenna contre son royaume. Il voit aussi en elle une future reine idrienne de valeur. Contre toute attente, il prend au dernier moment la décision d'envoyer Siri à sa place.
Chapitre 2 - Siri, sur la route / Vivenna, Bevalis
Siri se retrouve dans une voiture sur la route d'Hallandren. Elle est encore sous le choc d'avoir été envoyée à la place de sa sœur, et ne comprend pas la décision du roi. Elle s'énerve sur les gardes de son convoi, qui l'ignorent autant que possible. Ils s'approchent d'Hallanden, et Siri remarque que la végétation est de plus en plus colorée au fil de leur avancée.
Vivenna discute avec son père,lui demandant de revenir sur son choix. Elle se retrouve maintenant sans but. Le roi élude ses objections et la congédie. Elle se retrouve avec Fafen à cueillir des baies pour les nécessiteux. Tout en discutant avec sa soeur, elle commence à réfléchir à un moyen d'aider Siri
Chapitre 3 - Chanteflamme, T'Telir
Chanteflamme est un jeune Rappelé. Il est mort en effectuant un grand acte de bravoure, et les prêtres des Tons Iridescents l'ont fait revenir d'entre les morts pour servir de dieu et de modèle au peuple. Il n'a aucun souvenir de son ancienne vie. Il se réveille dans son palais de la cour des Dieux à T'Telir, la capitale d'Hallandren : ses serviteurs s'occupent de lui, et son grand prêtre Llarimar note ses rêves, qui seraient prophétiques. On lui présente aussi des œuvres afin que les commanditaires reçoivent des augures en fonction de son appréciation.
Mais comme tous les Rappelés, il doit absorber un Souffle toutes les semaines pour rester en vie. On lui présente une enfant, qui lui donne ce Souffle. Sa famille sera rémunérée en échange de son don.
Chanteflamme tente de soutirer des bribes de son passé à ses prêtres, mais ils n'ont pas le droit de lui en parler.
Chapitre 4 - Siri, T'Telir
Siri arrive à T'Telir, accueillie en grandes pompes par des milliers de soldats. La ville l'émerveille, celle-ci étant tout l'inverse de Bevalis : grande, aux bâtiments opulents, avec des couleurs vives à profusion… Elle est accueillie par Treledees, le grand prêtre du Dieu-Roi, qui l'informe qu'il n'y aura pas de cérémonie de mariage, et l'amène dans la Cour des Dieux au bout de laquelle se trouve la demeure du Dieu Roi Susebron, un palais d'un noir pur.
Chapitre 5 - Vasher / Chanteflamme
Vasher observe l'arrivée de Siri depuis un recoin de la cour des Dieux : il se rend compte que son arrivée va compliquer ses plans. Il se rend ensuite à la terrasse d'un restaurant pour rencontrer Bebid, un prêtre qui lui sert d'informateur. Vasher tente de lui soutirer des informations sur les rebelles idriens de T'Telir, et cherche à entrer en contact avec les factions pro-guerre de la Cour des Dieux.
Chanteflamme discute avec Llarimar des conséquences de l'arrivée de la princesse sur la politique Hallandrène. Chanteflamme n'aime la politique.
Chapitre 6 - Siri
Siri est emmenée par des servantes dans une salle de bain, ou elle est lavée et mesurée. Elle fait la rencontre de Bleudoigt, l'intendant en chef qui lui donne des consignes pour qu'elle reste en vie : ne pas parler au Dieu-Roi, le toucher le moins possible, éviter à tout prix de l'irriter. On la drape dans une robe somptueuse, et Bleudoigt la laisse devant la porte de la chambre royale, avec pour indication de se présenter à Susebron et attendre que celui-ci lui fasse signe de venir.
Chapitre 7 - Siri / Chanteflamme
Siri rentre dans la pièce sombre, entrevoit la grande silhouette dans la pénombre, et suit les consignes : elle s'agenouille nue au pied du lit, et attend que le dieu roi lui fasse signe. Elle attend des heures, mais rien ne vient.
Chanteflamme assiste depuis son domaine au feu d'artifice donné en l'honneur du mariage. Tissepourpre, une autre déesse le rejoint. Elle flirte avec lui, mais il repousse ses avances. Ils discutent aussi politique, Tissepourpre étant en faveur de la guerre.
Chapitre 8 - Siri
Siri se réveille au petit matin sur le sol de pierre, heureuse d'avoir survécu à sa nuit. Elle est seule dans la pièce, et va se pelotonner dans le lit pour finir sa nuit.
Quelques heures plus tard, elle se lève et brûle les draps, tâche dédiée à son rôle de Réceptacle que lui a expliqué Bleudoigt. Elle sort ensuite de la pièce, et se retrouve entourée de serviteurs qui lui proposent pleins de robes, et s'occupent d'elle. Elle demande à Bleudoigt quelles sont ses obligations : elle n'en a aucune, elle peut profiter des artistes et autres activités du palais, mais n'a pas le droit de sortir de la Cour des Dieux. Elle part donc explorer le palais.
Chapitre 9 - Vivenna
Vivenna arrive à T'Tellir avec l'idée de faire sortir Siri du palais. Elle est venue accompagnée de son ami Parlin, et n'a pas prévenu le roi de son départ.
Elle se rend dans un restaurant où elle est censée rencontrer Lemex, le chef des espions idriens de la ville . A sa place, deux mercenaires s'assoient à sa table, Denth et Tonk Fah, qui lui annoncent qu'ils sont là pour la tuer...
Chapitre 10 - Vivenna
… humour de mercenaire ! Les 2 hommes sont en fait employés par Lemex, celui-ci étant gravement malade. Vivenna est amenée à l'espion idrien, gardé par une infirmière. Celle-ci lui annonce qu'il n'en a plus pour très longtemps. Vivenna demande à Lemex des informations pour accéder aux réseaux d'espions, mais celui-ci est en plein délire. Vivenna remarque que les couleurs changent autour d'eux. Lemex avoue qu'il a acquis beaucoup de Souffle biochromatique. Il insiste pour qu'il le donne à quelqu'un avant de mourir, et Denth et Tonk Fah refusent de le prendre. Les mercenaires conseillent Vivenna de prendre les Souffles, car cela vaudrait assez pour lui acheter toutes les ressources dont elle aurait besoin pour aider sa sœur. Vivenna refuse, cela allant complètement à l'encontre de ses croyances. Lemex prononce le Commandement de don du Souffle en tenant le bras de Vivenna, ce qui fait qu'elle les absorbe malgré elle.
Chapitre 11 - Siri
Siri ne supporte plus de ne rien faire de ses journées, et tente de convaincre le grand prêtre Treledees de la laisser sortir au moins dans la Cour des Dieux, ce qu'il refuse, arguant que la période d'isolation des Réjouissances nuptiales n'est pas terminée. Cela fait 6 nuits qu'elle est amenée à Susebron, et que cela se déroule de la même manière : le Dieu-Roi l'observe dans la pénombre, sans rien faire. Elle est à nouveau présentée, et juste avant de rentrer dans la chambre, Bleudoigt lui glisse un avertissement comme quoi elle devrait faire attention à elle, et que tout n'était pas ce qu'il semblait être au palais. Siri s'agenouille à nouveau, mais somme Susebron de bien vouloir se décider… Comme il n'y a pas de réponse, elle lève la tête et ose croiser son regard. Froid et distant, mais c'est tout, pas d'exécution ou autre… Il finit par partir plus tard dans la nuit, comme les fois précédentes.
Chapitre 12 - Chanteflamme / Siri
Chanteflamme assiste aux suppliques du peuple, tout en se remémorant des rêves de T'Telir en flamme qu'il a fait récemment. Une femme lui demande de sauver son enfant mourant, et il refuse car il devrait renoncer à son Souffle divin et mourir à son tour. C'était trop pour lui, il quitte la salle, et Llarimar finit par le rejoindre. Chanteflamme ne comprend pas la théologie des Tons Iridescents, pourquoi leurs dieux ont comme seule solution de se suicider pour guérir les gens. Llarimar lui explique que les Rappelés reviennent pour accomplir une mission, mais l'ont oublié. Ils ne sont pas censés revivre plus d'une semaine. Les prêtres les fournissent en Souffles pour leur donner plus de temps pour qu'ils se souviennent de leur tâche et l'accomplissent. Chanteflamme décide d'assister à l'Assemblée de la Cour qui aura lieu le lendemain.
Siri se réveille seule dans la chambre nuptiale, étonnée d'être toujours vivante après avoir parlé à Susebron et avoir volontairement croisé son regard. Elle décide d'arrêter d'avoir peur et de faire bouger les choses.
Chapitre 13 - Vivenna / Siri
Vivenna se réveille dans la maison de Lemex, et Denth et Tonk Fah sont toujours là : leur contrat a été payé à moitié et ils ont encore quelques semaines de travail qu'ils lui doivent (il y a aussi Gemmes, une 3e larronne). Vivenna suggère de distribuer tous ses Souffles à ceux qui en ont besoin, mais on lui explique qu'on ne peut céder que tous ses Souffles d'un coup. Elle leur fait part de son objectif de faire évader Siri. Les mercenaires lui indiquent qu'ils ne sont pas compétents eux-mêmes, mais qu'ils connaissent du monde et vont trouver les bons contacts.
Ils vont aussi fouiller la maison de Lemex à la recherche d'infos et de choses de valeur. Vu que Vivenna possède suffisamment de Souffle pour sembler importante, ils lui suggèrent de se rendre à l'Assemblée, à laquelle sa sœur sera présentée aux dieux.
Siri se prépare à être présenté devant la Cour des Dieux. Les servantes la coiffent et lui présentent encore de nombreuses robes, tandis qu'elle envisage avec enthousiasme la perspective de sortir du palais, ne serait-ce que pour entrer dans la cour et voir les dieux.
Chapitre 14 - Chanteflamme / Vivenna / Siri
Chanteflamme arrive à l'arène, un grand bâtiment circulaire à l'arrière de la Cour des Dieux. Il se plaint du temps pluvieux, ne comprenant pas que son statut de dieu n'ait pas d'impact sur la météo. Llarimar lui fait remarquer que la pluie est nécessaire à l'agriculture et au nettoyage des rues. Tissepourpre les rejoint, et ils discutent de la pluie (que Tissepourpre aime), et de politique.
Siri est amenée dans une chaise à porteurs jusqu'à sa loge dans l'arène. Elle apprécie la pluie et de pouvoir enfin se retrouver à l'air libre.
Vivenna entre sans problème dans la Cour des Dieux, avec Parlin comme "serviteur". Elle s'inquiète de se faire repérer à cause de ses vêtements idriens, mais se rend compte qu'il y a une telle diversité de vêtements qu'elle se noie dans la masse. Ils voient Siri, exposée avec sa robe exubérante, cela les met en colère.
Siri observe les derniers dieux s'installer dans leur loge. Soudain, tout le monde s'agenouille, et les surfaces blanches autour d'elles produisent des arc-en-ciel : le Dieu-Roi est derrière elle.
Chapitre 15 - Siri / Vivenna / Chanteflamme
Siri voit clairement Susebron pour la première fois, il est beaucoup plus jeune qu'elle l'avait imaginé : une 20aine d'années.
Tissepourpre s'agenouille à l'arrivée du Dieu-Roi, Chanteflamme refuse dans un premier temps, arguant qu'il est un dieu, mais se laisse persuader.
Siri voit Susebron Éveiller des cordes qui le transportent jusqu'à son trône au-dessus de la loge. Elle questionne Bleudoigt sur les effets prismatiques que provoque le Dieu-Roi sur les surfaces blanches. Il lui explique que c'est un des effets de la 10e élévation, qu'il a acquis grâce aux dizaines de milliers de Souffles récoltés par Portepaix et transmis d'un Dieu-Roi à l'autre. Siri apprend aussi que Bleudoigt ne croit pas en la divinité du Dieu-Roi, car il appartient au peuple Pahn Kahl.
Vivenna est en pleine réflexion sur les Souffles qu'elle a acquis, ayant du mal à statuer sur leur beauté ou leur nature corrompue. Elle remarque un homme qui la fixe : il a une aura biochromatique intense, et l'épée qui dépasse de sa cape semble assombrir les couleurs autour… Elle s'apprête à partir, mais Parlin la retient, lui disant que les prêtres sont en train d'aborder le sujet de la guerre avec Idris.
Chapitre 16 - Chanteflamme / Siri
Dans l'arène, un débat a lieu entre la prêtresse de Tissepourpre, pour la guerre, et le prêtre de Lissemarque, contre… Chanteflamme écoute tout en repensant à ses rêves de T'Telir en flammes. Tissepourpre lui avoue qu'elle souhaite récupérer les Commandements permettant de contrôler l'armée de 10 000 Sans-vie de Chanteflamme.
Siri demande à un serviteur de quoi discute les prêtres, n'étant pas sûre de bien comprendre. Il fait venir Treledees, qui lui dit qu'elle pourrait aider Idris en fournissant au plus vite un héritier. Il la menace en suggérant qu'il est au courant de ce qui se passe réellement, qu'elle est surveillée, et qu'il faut qu'elle trouve un moyen pour honorer son rôle au plus vite.
Chanteflamme s'invite dans la loge de Siri, se demandant s'il s'agit d'une fille innocente ou bien d'une habile manipulatrice… après quelques échanges, il opte pour la 1ère supposition. Siri est déconcertée par la légèreté du dieu. Celui-ci lui donne quelques conseils et s'en va.
Chapitre 17 - Vivenna
Vivenna retourne au logement de Lemex, que les mercenaires ont complètement saccagé : ils ont ainsi trouvé une grosse fortune ainsi que des lettres du roi Dedelin. En les lisant, Vivenna se rend compte que son père a fourni de l'argent à Lemex pour qu'il s'achète des Souffles afin de pouvoir accéder facilement à la cour des dieux. Il ne savait pas en revanche que Lemex en possédait déjà et détournait depuis longtemps de l'argent pour ça. Vivenna apprend que c'est par favoritisme que le roi a envoyé Siri à sa place. Tout cela la conforte dans l'idée de continuer à travailler avec Denth et son équipe.
Chapitre 18 - Siri / Chanteflamme
A nouveau devant la porte de la chambre nuptiale, Siri questionne Bleudoigt sur la manière dont elle est espionnée. Il lui indique discrètement que les prêtres écoutent mais ne regardent pas. La jeune femme décide donc, une fois dans le chambre, d'aller directement sur le lit, le faire grincer et simuler des ébats. Le dieu roi semble stupéfait, mais ne réagit pas. Siri s'endort.
Chanteflamme ne veut pas se lever. Llarimar renvoie les autres serviteurs afin de discuter avec son dieu. Chanteflamme a peur des conséquences de ses actions en rapport avec la guerre.
Llarimar tente de le convaincre d'agir plutôt que de ne rien faire. Il laisse échapper qu'il le connaissait avant son rappel. Le dieu tente de lui soutirer des infos dans succès.
Chapitre 19 - Vivenna
Après avoir déménagé dans une autre partie de la ville, Vivenna discute avec les mercenaires de saboter les chaînes d'approvisionnement pour rendre la guerre plus équitable. Denth lui propose aussi d'entrer en contact avec les partisans de Vahr, des escrocs pour la plupart.
Arrive Gemme, avec un Sans-vie, Clod, ce qui horrifie Vivenna. Après quelques échanges houleux, Denth convainc la princesse de le garder. Il lui conseille aussi d'apprendre à se servir de l'Éveil, pour mettre toutes les armes de leur côté, mais c'est trop pour la princesse.
Gemme les informe que Vasher est en ville, et Vivenna se rend compte qu'ils parlent de l'homme à l'épée qu'elle a vu à l'arène. Les autres s'en inquiètent et lui disent que Vasher sait qui elle est et veut certainement la tuer. Ils ont eu des comptes avec cet homme, qui aurait liquidé un membre de leur groupe.
Chapitre 20 - Siri
Siri arrive une nouvelle fois devant la chambre de la porte nuptiale, ça fait une semaine qu'elle mène les prêtres en bateau. Bleudoigt la met en garde : donner un enfant au Dieu-Roi est la pire chose qu'elle puisse faire, à la fois pour elle et pour lui. Il ne lui explique pas, étant déjà trop impliqué, mais lui dit de chercher la réponse dans les livres d'histoire.
Siri rentre dans la chambre, effectue sa routine de grincement de lit et de gémissements afin de tromper les prêtres, puis s'endort. Et se réveille juste après : Susebron la surplombe. Elle crie de surprise, effrayant le Dieu-Roi, qui s'éloigne. Il sort de sa chemise un livre de contes pour enfants et lui montre la première page.
Siri lui demande ce qu'il veut, et Susebron ouvre la bouche : sa langue a été coupée.
Siri comprend alors que le Dieu-Roi n'est qu'un pantin exhibé par les prêtres, qu'on l'a rendu muet pour ne pas qu'il utilise son Souffle, et on ne lui a pas non plus appris à lire pour éviter qu'il puisse communiquer avec d'autres.
Elle lui propose de lui apprendre à lire.
Chapitre 21 - Vasher
Vasher est dans la Cour des Dieux, se fait passer pour un mendiant, et utilise ses vêtements Éveillés pour assommer les gardes du palais d'Astraimante. Il se faufile jusqu'à une trappe que lui a indiqué un informateur. Les prêtres cacheraient là des choses au peuple et même à leurs propres dieux.
Chapitre 22 - Chanteflamme / Vivenna
Chanteflamme joue au taraquin, un jeu d'adresse en extérieur en compagnie d'autres dieux. Il gagne bien qu'il ne cherche pas à connaître les règles et cherche juste à passer le temps. Tout en jouant, les autres dieux discutent de la guerre et de la possibilité de manipuler Siri. Chanteflamme quitte la partie et se met en tête d'aider Siri et d'arrêter la guerre. Il part à la recherche de Tissepourpre.
Vivenna continue à faire le tour des contacts dans les restaurants, utilisant les cheveux de la princesse comme preuve de son identité. Ils convainquent un propriétaire terrien de faire ses récoltes plus tôt que prévu. Ils échappent à un combat avec Grable, un seigneur du crime, dont Denth tue un des gardes. Dans une ruelle, Thame, un idrien demande à Vivenna s'il est venu sauver les siens. Les mercenaires l'amènent dans une planque pour le cuisiner, et arrivent à la conclusion que ce n'est pas un espion. Thame propose à Vivenna de rencontrer d'autres idriens de T'Telir, ce qu'elle accepte, malgré les avertissements de Denth.
Chapitre 23 - Chanteflamme
Chanteflamme retrouve Tissepourpre dans le jardin de son palais, et lui dit qu'il est prêt à s'impliquer dans ses intrigues politiques pour s'assurer qu'elle ne détruise pas Siri. La déesse l'informe que le palais d'Astraimante a été cambriolé hier, ils se rendent donc chez elle. Elle est complètement désemparée, et Tissepourpre tente de la réconforter tout en incriminant les idriens. Astraimante possède aussi un Commandement des armées Sans-vie, que Tissepourpre compte bien lui soutirer à terme.
Lorsque Chanteflamme apprend qu'un homme a été tué en plus des gardes assommés, il s'intéresse beaucoup plus à l'affaire. Il part donc discuter avec les prêtres de la déesse pour obtenir plus d'informations. Celles-ci le conforte dans l'idée que le cambrioleur n'était pas idrien, et d'autres indices comme l'utilisation d'une corde Éveillée pour ligoter un prêtre et d'un écureuil Sans-vie pour provoquer le chaos. Et il a la conviction que les prêtres lui mentent sur certains aspects, ce qui aiguise sa curiosité.
Chapitre 24 - Siri
Siri se rend à la bibliothèque du palais, espérant en apprendre plus sur l'histoire des dieux rois. Treledees l'empêche d'y accéder arguant que ce sont des volumes précieux, qui ne doivent pas quitter la pièce. Siri abandonne. Plus tard dans la chambre, elle discute avec Susebron via une tablette et un morceau de charbon. Il a appris très rapidement à écrire. Siri lui enseigne aussi le sarcasme. Elle découvre qu'il connaît très peu de choses de la vie, et notamment comment produire un héritier. Il croit en revanche que les prêtres sont bons avec lui, même s'ils lui ont coupé la langue. Ils s'interrogent sur comment fonctionne la succession du dieu roi, vu qu'ils sont techniquement immortels, ils ne devraient pas avoir besoin de succession. Il doit y avoir des livres qui parlent de ça.
Chapitre 25 - Vivenna
Vivenna et sa bande se baladent dans les rues, ils ont prévu une attaque d'un fournisseur de sel, grâce à divers faux incidents parmi lesquels un incendie, et une voiture contenant des trésors d'un grand prêtre. Vivenna et Gemme retournent à la maison le temps que les autres finissent le travail. Elles ont un échange houleux sur la religion, Gemme ne supportant pas la compassion que cherchait à lui témoigner Vivenna par rapport à son statut de Morne : elle a donné volontairement son Souffle au Dieu-Roi, et en tant que croyant des Tons Iridescents, elle en est fière.
Chapitre 26 - Chanteflamme
Chanteflamme se réveille tôt, motivé pour continuer son enquête. Il a fait un étrange rêve de tempête et d'une panthère rouge. On lui demande quand même de juger des œuvres d'art, et est attiré par un tableau abstrait dans lequel il voir une scène de guerre avec une femme tenant une épée sombre.
Une fois rendu au palais d'Astraimante, il interroge séparément les groupes de prêtres, et en conclut qu'il y avait 2 intrus le soir du cambriolage, le second étant arrivé après et ayant tué le prêtre, seul témoin de son passage. Chanteflamme repère aussi la trappe menant au sous-sol, mais garde ça pour lui. Il demande aussi à récupérer l'écureuil Sans-vie ayant servi de diversion, et demande à ses prêtres de casser ses Commandements pour en apprendre plus. Chanteflamme se trouve particulièrement bon pour les enquêtes, et demande à Llarimar si ça a un lien avec sa vie précédente : le prêtre élude la question.
Chapitre 27 - Siri
Comme on l'empêche d'accéder aux livres d'histoires, Siri se rend à l'arène dans l'idée de retrouver Chanteflamme et de lui poser des questions sur ce qui est arrivé aux précédents Dieux-Rois. Elle le trouve en compagnie Llarimar, et celui-ci lui raconte que les 2 précédents rois sont morts peu de temps après la naissance de leur héritier. Il lui suggère aussi de faire appel à un conteur… Siri se dit qu'un conteur dépêché par le palais risquerait de censurer les informations intéressantes, et demande donc à Chanteflamme d'en inviter un pour elle. En contrepartie, le dieu interroge Siri sur la façon dont on gère les meurtres et les enquêtes à Idris, cherchant à se souvenir si cela fait écho à son passé oublié.
Chapitre 28 - Vivenna
Thame explique à Vivenna qu'il a organisé une rencontre avec une centaine d'idriens dans 3 jours. Elle part ensuite avec son groupe rencontrer des faussaires : elle souhaite qu'il fabriquent des fausses preuves comme quoi les prêtres hallandrènes sont corrompus et extorquent Idris depuis des années.
Chapitre 29 - Siri / Vivenna / Vasher
Siri et Susebron discutent de montagnes, d'Austre et de la nature des religions. Il est toujours persuadé que ses prêtres sont de bonnes personnes.
Vivenna est face à 4 cadavres retrouvés dans un parc, ce sont des voleurs ayant travaillé pour Denth. Ils portent des blessures teintées de noir, ce qui indique que c'est Saignenuit qui les a tué. Tonk Fah suggère de voler l'épée, mais Denth ne veut pas y toucher : il faut contraindre Vasher à la dégainer pour l'affaiblir. Vivenna se rend compte qu'elle est observée
Vasher observe le petit groupe. La venue de la princesse a ruiné certains de ses plans et il va devoir faire quelque chose. Saignenuit dit vouloir revoir VaraTreledees (vrai nom de Denth), ainsi que Sharara la femme qui l'a créée. Vasher lui rappelle qu'ils ont tué Shashara il y a longtemps, tout comme Arsteel.
Chapitre 30 - Chanteflamme
Tissepourpre trouve Chanteflamme essayer la poterie : il essaie plein d'activités pour voir s'il avait des dons spécifiques dans sa vie passée. Il est donc fort en mathématiques, en vocabulaire maritime et en jonglage… Ils se rendent ensuite chez Trouvespoir, un autre Rappelé ayant le commandement des Sans-vie. Tissepourpre réussit à négocier ces Commandements contre sa propre voix lors des votes. Elle révèle à Chanteflamme qu'elle a réussi à obtenir ceux d'Astraimante un peu plus tôt.
Chapitre 31 - Vivenna
Vivenna et sa bande arrivent dans un bidonville, elle s'inquiète que des idriens vivent parmi les gangs et les prostituées. Denth lui fait remarquer que ce sont justement eux les idriens. Vivenna s'adresse à la populace, lui promettant qu'elle fera tout pour les ramener chez eux, mais les gens ne veulent plus vivre dans les montagnes, et on juste envie de se venger des hallandrènes. Vivenna va ensuite parler aux 3 chefs du ghetto, mais ils semblent tout aussi peu idriens à ses yeux, et cherchent à tirer profit de la présence de la princesse. Au moment où elle décide de partir, des Sans vie de la garde de la ville font un descente dans le ghetto. Tout le monde s'enfuit et Vivenna se retrouve coincée dans une ruelle face à 3 créatures. En panique, elle tente d'Éveiller un morceau de tissu pour se protéger, sans succès. Elle est finalement sauvée par Clod, qui abat rapidement ses congénères au prix d'un coup d'épée dans le ventre.
Chapitre 32 - Siri
Siri fait transmettre à Bleudoigt un message comme quoi elle dispose d'informations vitales pour lui et veut les marchander. Elle va ensuite rencontrer Chanteflamme, qui lui présente Hoid, un conteur qu'il a amené pour elle. Celui-ci lui raconte l'histoire d'Hallandren et des Dieux-rois, apprenant à Siri qu'elle est une descendante directe de Vo, le 1er Rappelé. Il lui explique aussi que les Dieux-rois, comme les autres Rappelés, finissent par se lasser de leur seconde vie, et que dès qu'ils ont produit un héritier cherchent rapidement le moyen d'utiliser leur Souffle Divin pour le bien-être du peuple.
Cela ne convainc pas tout à fait Siri, qui ne comprend pas comment le Trésor de Portepaix, la réserve de Souffles qu'il a amassée, se transmet à la descendance.
Chapitre 33 - Vivenna
Gemme travaille à "réparer" Clod, et Vivenna entend le code pour contrôler le Sans-vie. Elle demande à Denth de lui apprendre l'Éveil. Elle avoue, et s'avoue à elle-même qu'elle n'est pas venu à Hallandren pour sauver sa sœur, mais pour retrouver une raison d'être. Denth lui explique qu'elle devra apprendre des Commandements et lui donne quelques exemples. A leur retour, Parlin s'inquiète pour Gemme, ce qui provoque la jalousie de Vivenna. Il lui explique que Gemme est gentille avec lui, ce qui n'a jamais été le cas de Vivenna, qui le prend généralement pour un idiot. Vivenna monte dans la chambre dans l'idée d'aller se reposer, mais au moment de tirer les rideaux, elle aperçoit une silhouette de l'autre côté, avec une épée noire. Les rideaux l'enserrent, et elle perd connaissance.
Chapitre 34 - Chanteflamme / Siri
Tissepourpre rejoint Chanteflamme dans sa loge, ils écoutent les prêtres de l'arène qui parlent de plus en plus d'aller en guerre. Tissepourpre se plaint que Saintemère ne veuille pas lui donner ses Commandements, et Chanteflamme propose d'aller discuter avec elle. Il demande aussi si Tissepourpre est au courant de tunnels sous les palais, et celle-ci lui répond que oui, il servent à l'entreposage, et que certains sont reliés à un réseau général de tunnels.
Siri regarde les débats depuis sa loge, et entends parler des agents idriens en ville, dont une princesse, ce que Siri trouve absurde, connaissant ses sœurs . Tissepourpre débarque dans la loge, et la menace ouvertement, l'accusant de corrompre Chanteflamme avec ses machinations.
Plus tard, au moment de son bain, Siri voit arriver Bleudoigt, qui avait reçu son message. Elle bluffe en lui disant qu'elle sait ce qui arrive lorsqu'un nouveau Dieu-Roi est mis sur le trône. Bleudoigt ne le sait pas vraiment en fait, mais s'inquiète à la fois pour Susebron, et pour les Pahn Khaliens du palais, qui seront tous renvoyés avec l'arrivée d'un nouveau Dieu-Roi. Siri lui avoue qu'elle a parlé à Susebron, et lui ment en lui disant qu'il est au courant des machinations des prêtres pour le tuer. Siri conclut un accord avec Bleudoigt : si les choses tournent bien, elle s'arrange pour que les siens ne soient pas expulsés du palais, sinon Bleudoigt trouve un moyen pour les faire échapper elle et Susebron.
Chapitre 35 - Vivenna
Vivenna se réveille attachée, face à Vasher. Il lui dit qu'il ne sait pas encore ce qu'il va faire d'elle. Il lui détache les mains, jette son épée à terre, et lui ordonne de la prendre. Vivenna la prend et sent une horrible sensation lui remonter le bras, puis entend une voix dans sa tête. Elle la lâche et vomit, Vasher semble contrarié. Il la rattache et l'avertit de ne pas chercher à s'échapper, sinon il la retrouvera. Il a des choses à régler.
Vivenna réussit à se défaire de son bâillon, puis à éveiller la corde qui lui attache les mains. Elle se retrouve dans un ghetto et finit pas retrouver la maison, vide. Elle va se cacher au sous-sol, et y retrouve Parlin attaché à une chaise, mort. Elle se retourne et tombe sur les mercenaires. Ils lui demandent à quelle moment elle a compris l'entourloupe, avant de s'être enfuie par la fenêtre de la chambre. Vivenna se rend compte qu'elle était manipulée depuis le début, les mercenaires ont été payés pour la capturer sans qu'elle s'en rende compte, et ils ont tué tous les idriens envoyés par son père. Elle tente de s'échapper, et essaie d'éveiller la cape de Tonk Fah, mais se trompe de Commandement…elle se fait immobiliser. Denth lui demande de lui donner ses Souffles, lui donnant le Commandement adéquat. Au lieu de le répéter, Vivenna prononce le Commandement de contrôle de Clod et lui ordonne d'attaquer Denth. Elle s'enfuit dans la ruelles.
Chapitre 36 - Siri
Siri discute avec Susebron, elle tente de le persuader que ses prêtres ne sont pas de leur côté, ce qu'il a encore du mal à envisager. Elle réfléchit à comment faire pour communiquer au peuple ou aux dieux sans se faire arrêter par les prêtres, mais ne trouve rien de probant. Elle lui demande s'il la suivrait s'ils devaient s'échapper vers les montagnes d'Idris. Susebron répond qu'il le ferait même s'il ne pense pas que la situation ira jusque là.
Chapitre 37 - Vivenna
Vivenna erre dans un bidonville, ressassant tout ce qui vient de lui arriver. Elle croise un voleur qui la force à abandonner sa robe coûteuse et ses bas en soie.
N'arrivant plus à contrôler ses cheveux devenus blancs, elle les teint à l'aide de boue, et déambule en chemise avec un vieux châle qu'elle a trouvé. Elle comprend qu'elle peut cacher son aura biochromatique dans un objet pour ne pas se faire repérer, et met tous ses Souffles dans son châle, devenant ainsi une Morne.
Chapitre 38 - Chanteflamme
Chanteflamme se lève tôt, il a encore fait un rêve de guerre, où ses amis étaient tués devant ses yeux. Il se poste dehors, et compte des allers et venus des prêtres des autres dieux. Il remarque un gros différentiel : certains dieux n'ont qu'une 10n de prêtres qui sont venus, d'autres des 100n : il en conclut que les prêtres de certains dieux passent par des passages souterrains pour rejoindre les palais.
Chapitre 39 - Vivenna
Depuis une semaine, Vivenna vit dans la rue comme une mendiante, et a vendu ses cheveux longs contre un peu d'argent. Elle s'est fait passer à tabac par des gosses de rue juste après. Elle ne peut même pas aller à la soupe populaire, elle y a aperçu Tonk Fah. Elle part à la recherche d'une ruelle dans les ghettos pour passer la nuit, puis s'endort, épuisée.
Chapitre 40 - Siri
Siri se dispute avec Treledees, il la questionne sur le fait qu'elle ait arrêté depuis quelques semaines ses "devoirs conjugaux", elle révèle qu'elle est au courant que Susebron a la langue coupée, Treleedees justifie cela par la nécessité de préserver le trésor de Portepaix. Siri négocie la reprise de ses activités nocturnes contre le remplacement de ses servantes par des Pahn Kahliennes, espérant que ça facilitera leur évasion.
Chapitre 41 - Vivenna
Vivenna a du mal à survivre avec la mendicité, elle n'a pas mangé depuis des jours. Elle est faible et malade, l'esprit embrouillé : le vol ou la prostitution deviennent des options envisageables pour survivre. Elle se fait coincer dans une ruelle par des brutes, dont le voleur qui lui avait pris ses vêtement : sachant qui elle est, il veut la capturer pour obtenir la prime qu'a mis Denth sur sa tête. En s'approchant d'elle, ils tombent sur une épée noire plantée devant eux. Curieux, l'un d'eux s'en empare, et attaque soudain ses comparses, les tue, et finit par s'empaler sur l'épée. Vasher arrive, et emmène Vivenna.
Chapitre 42 - Chanteflamme
Chanteflamme tente de voir Saintemère, et il harcèle ses prêtres tentant par tous les moyens de contourner les ordres qu'on leur a donnés. Il finit par envoyer l'écureuil Sans-vie, en lui ordonnant de trouver la Rappelée, et de semer la zizanie dans son palais. Elle finit par accepter de le recevoir.
Il la trouve dans sa salle d'audience, en train d'aider les suppliants à résoudre leurs problèmes. Au grand étonnement de Saintemère, il lui donne ses codes de Commandement, arguant que Tissepourpre en possède déjà deux, et que cela créera un équilibre des forces. Saintemère lui dit qu'il fuit ses obligations, et lui donne son propre code, partageant ainsi la responsabilité entre eux deux.
Chapitre 43 - Vivenna
Vivenna se réveille dans un lit, propre mais fatiguée. Vasher se trouve à la table à côté en train de manger. Elle est restée une semaine inconsciente. Il lui apprend à récupérer ses Souffles entreposés dans son châle, elle récupère ainsi la 3e élévation, faisant disparaître la maladie qu'elle avait attrapé dans les ghettos.
Vasher lui explique que Denth a été embauché pour provoquer une guerre entre Hallandren et Idris, et que les actions de Vivenna ont contribué à son plan. Ils vont donc tenter de le défaire, et se rendent dans plusieurs endroits des ghettos idriens pour supplier les gens de ne pas entrer en guerre, car ils la perdraient à coup sûr.
Chapitre 44 - Siri
Siri et Susebron discutent tout en mangeant. Il a tenté de questionner ses prêtres sur ce qui lui arriverait après avoir engendré un héritier, et ils lui ont répondu très vaguement. Il est de plus en plus enclin à croire Siri.
Ils spéculent qu'il est juste un réceptacle pour le trésor de Souffles, qu'un enfant mort-né et Rappelé est apparu récemment dans le royaume, et qu'il sera échangé avec le leur à la naissance. Cela expliquerait l'impatience des prêtres.
Chapitre 45
Chanteflamme rêve de l'incendie de T'Telir, de la mort du Dieu-Roi, et d'une épée noire.
(Note : dans la VF, c'est Susebron qui rêve, mais la VO parle bien de Chanteflamme, ce qui est plus raccord avec le reste du récit)
Chapitre 46 - Vivenna
Vivenna fait des expériences avec l'Eveil, mais ça ne se déroule pas tout à fait comme elle souhaite. Vasher lui donne quelques conseils, et à la demande de Vivenna, lui apprend les bases théoriques. Elle est étonnée par son ton érudit, qui ne colle pas avec l'image qu'elle se fait de lui. Il lui apprend qu'il existe 4 types d'entités BioChromatiques : les Rappelés (type 1, vivant, conscient), les Sans-vie (type 2, vivant, non-conscient), les Objets Éveillés (type 3 non-vivant, non-conscient). Quand elle lui demande de détailler le type 4, il lui répond de ne jamais poser cette question. Vivenna déduit qu'il s'agirait d'objets conscients.
Chapitre 47 - Chanteflamme
Chanteflamme arrive à soutirer à Llarimar que la femme qu'il voit dans ses rêves n'est pas sa femme, était très importante pour lui et est toujours en vie. Cela le motive à agir.
Il se rend dans la caserne de soldats sans vie pour modifier leur code de contrôle, s'assurant que seul lui le connaisse.
Chapitre 48 - Siri
Siri et Susebron discutent, ce dernier prend la décision de se présenter au peuple, et propose à Siri de trouver de l'aide auprès de Chanteflamme, afin de transmettre la vérité aux autres dieux. Une grande assemblée se tient bientôt et ils vont tenter à ce moment-là.
Chapitre 49 - Vasher / Vivenna
Vasher observe Vivenna s'entraîner à l'éveil, et se rend compte qu'elle apprend vite. Plus tard, ils discutent et Vasher s'étonne qu'un des prêtres anti-guerre, Nanrovah, ait changé de camp. Cela rafraîchit la mémoire de Vivenna, qui se souvient qu'une des opérations de Denth impliquait le carrosse de ce prêtre. Vasher part enquêter. Il revient avec des infos, Denth aurait volé quelque chose de précieux appartenant au prêtre pour faire pression sur lui. Vasher se prépare, et invite Vivenna à la suivre en lui fournissant une épée. Ils vont retrouver la bande de voleurs que Denth a utilisé.
Sous la planque des voleurs, ils trouvent les voleurs, et une cage avec une enfant dedans. Vasher s'occupe des voleurs, et manque de dégainer Saignenuit sous le coup de la fureur, mais Vivenna l'en empêche. Ils sauvent la fillette, et la ramènent à son père Nanrovah.
Chapitre 50 - Chanteflamme / Siri / Vivenna
Chanteflamme et Tissepourpre sont dans l'arène, et il lui annonce qu'il commande la moitié des Sans vie, tout comme elle, et qu'il ne lui donnera pas ses commandements.
Siri se voit refuser d'accéder à l'arène, en raison de son "état", ce qui est une fausse excuse vu qu'elle n'est pas enceinte.
Vivenna et Vasher sont dans la foule de l'arène, et voient les débats en faveur de la guerre. Vasher va aux nouvelles et apprend que Siri attend un enfant, ce qui est la raison de son absence et de cela du dieu roi.
Vivenna supplie Vasher de l'aider à sauver Siri.
Chanteflamme observe les votes sur le sujet de la guerre, la plupart étant pour, dont celui de Tissepourpre. Il quitte l'arène sans prononcer son vote.
Chapitre 51 - Vasher
Tout en se dirigeant vers le palais du dieu roi, Vasher songe à la nature de Saignenuit, et au fait que le Commandement lui ayant donné naissance (détruire le mal) ne pourrait jamais être compris par la lame. Shashara et lui n'y avaient pas pensé.
Après avoir interrogé une servante sur la localisation de Siri, Vasher tombe sur un groupe de gardes armés. Il leur jette Saignenuit, il en met plusieurs hors d'état de nuire avant de se faire immobiliser. Denth apparaît. Il demande à Tonk Fah de jeter Saignenuit par la fenêtre. On apprend que Denth est le frère de Shashara, et il compte bien se venger de Vasher pour avoir tué sa sœur.
Chapitre 52 - Chanteflamme
Chanteflamme demande à Llarimar ce qu'il ferait concernant la guerre, celui-ci lui répond qu'il utiliserait la guerre comme méthode d'intimidation mais qu'il n'attaquerait pas. Chanteflamme décide d'enquêter sur les raisons de l'augmentation des tensions après le mariage du roi.
Siri est seule dans la chambre, et craint d'avoir été faite prisonnière. Elle espère que Susebron pourra faire quelque chose de son côté.
Chanteflamme retourne dans le palais d'Astraimante, suivi le Llarimar. Il emprunte la trappe qu'il avait découverte, qui le mène à un réseau de tunnels relié aux casernes des soldats Sans-vie. Ils empruntent un autre chemin menant vers le palais du Dieu roi, et Chanteflamme entends Denth discuter avec quelqu'un de la capture de Vasher. Puis il entend Tissepourpre crier. Se précipitant, il la trouve prisonnière, malmenée par les serviteurs du Dieu roi. Il tente d'attaquer, mais se fait blesser et est fait prisonnier à son tour.
Chapitre 53 - Siri / Vivenna/ …
Vivenna attend le retour de Vasher, et fait le point sur sa situation.
Siri est réveillée en sursaut par des bruits de lutte. Treledees apparaît et lui demande de le suivre prestement. Siri résiste mais des soldats l'emmènent.
De nuit, un pêcheur braconne dans la baie du port. Il entend une voix dans sa tête, lui indiquant de jeter son filet un peu plus à droite. Il obtempère et remonte une lame noire dans un fourreau argenté.
Vasher se réveille, les poignets attachés à un crochet au plafond. Denth commence à le torturer.
Vivenna réalise que Vasher n'est toujours pas rentré. Elle décide de le retrouver : elle récupère des vêtements de Vasher, les éveille comme elle l'a vu faire, prend son épée et s'en va.
Chanteflamme se trouve dans une cage, séparé de Llarimar et Tissepourpre. Cette dernière avoue travailler depuis longtemps avec les prêtres du dieu roi pour obtenir les commandements des armées. Llarimar révèle à Chanteflamme qu'il était scribe dans sa précédente vie, qu'il était un imbécile, et qu'il lui attirait toujours des ennuis.
Les prêtres lui demandent sa phrase de Commandement, qu'il refuse de donner. Ils égorgent Tissepourpre, lui indiquant que le prochain est Llarimar. Il cède.
Chapitre 54 - Vivenna / Siri / Chanteflamme
Vivenna demande à un indic du ghetto s'il n'a pas entendu des évènements atypiques concernant un Eveilleur. Il lui suggère de se rendre aux docks.
Siri suit les gardes et rejoint Susebron. Le palais est attaqué par un groupe armé de Sans vie, Treledees ne sait pas qui est l'agresseur. Bleudoigt apparaît et suggère de s'enfuir par les tunnels jusqu'au port, les prêtres pouvant faire diversion. Siri sent que quelque chose cloche, et comprend que l'attaquant est Pahn Kahl, et que Bleudoigt cherche à les isoler. Les prêtres étaient du côté de Siri depuis le début, finalement. Bleudoigt s'enfuit.
Vivenna trouve facilement l'endroit indiqué, et entends la voix de Saignenuit dans sa tête, lui demandant de venir le chercher. Elle retrouve la lame au milieu d'une scène de carnage, plantée dans un corps. La lame explique que Vasher est prisonnier de Denth au palais du dieu roi. Vivenna le récupère en l'emmaillotant dans un drap, puis part pour la cour des dieux.
Chanteflamme pleure la mort de Tissepourpre, et se lamente sur la futilités de la vie des dieux et sa lâcheté. Llarimar lui révèle qu'il est son frère, et que Chanteflamme est vraiment mort bravement en sauvant la fille de Llarimar. Pour lui, il est et restera un dieu.
Chapitre 55 - Siri / Vivenna
Siri, Susebron et les prêtres se rapprochent d'une sortie du palais. Treledees avoue que le dieu roi, comme tous les Rappelés, ne peut pas avoir d'enfant, mais que dès que naît un bébé Rappelé dans le royaume, on en fait le prochain dieu roi, utilisant le mariage comme une mise en scène. Par contre cela ne met pas fin à la vie du dieu roi, il a juste à léguer les Souffles supplémentaires, pas le Souffle divin qui fait de lui un rappelé. Siri lui demande comment il peut les céder sans l'usage de la parole, mais à ce moment des Sans vie armé et Bleudoigt débarquent, tuant les prêtres et capturant Siri et Susebron.
Vivenna se voit refuser l'entrée à la cour des dieux, et tente de grimper par le côté, mais se fait repérer. Saignenuit lui suggère de la dégainer, mais au lieu de ça, elle balance l'épée au milieu des hommes comme elle a vu Vasher le faire. Ils commencent à se battre entre eux, et Vivenna poursuit son ascension, facilitée par ses vêtements éveillés.
Chanteflamme observe ses geôliers, et grâce à sa perception fine des couleurs se rend compte qu'il ne sont pas hallandrènes : ce sont des Pahn Kahliens déguisés en prêtres.
Siri supplie Bleudoigt de ne pas provoquer une guerre, mais celui ci argue que Idris et Hallandren ont tout deux mis son peuple en esclavage pendant la guerre des Myriades. Ayant récupéré les phrases de contrôle de l'armée Sans-vie, il donne l'ordre de détruire Idris. Il explique qu'il va mettre en scène la mort de Susebron, Chanteflamme et Tissepourpre pour accuser les idriens et impliquer fortement Hallandren dans la bataille. Et pour attiser la haine des idriens, il va tuer leur princesse.
Chapitre 56 - Vivenna
Vivenna arrive par la fenêtre dans la pièce ou est gardé Vasher, elle immobilise Tonk Fah avec une corde éveillée, mais Denth esquive. Elle a juste le temps de trancher la corde qui retient Vasher avant de se faire toucher à l'épaule. Elle transmet tous ses Souffle à Vasher, qui part attaquer Denth. Elle se fait rattraper par Tonk Fah, récupère les Souffles qu'elle avait placés dans la cape du mercenaire, et éveille la cape pour qu'elle attaque Denth. Celui-ci est bousculé et Vasher tombe par la fenêtre.
Vasher évite la chute mortelle en Éveillant la corde de sa ceinture. Il tombe au milieu des gardes et éveille leurs vêtements pour qu'ils se battent avec lui. Un groupe de 50 soldats Sans-vie arrive, et Vasher entends Saignenuit l'appeler, il l'aperçoit un peu plus loin. Il dégaine la lame, et tue tous ses opposants, Saignenuit transformant en fumée tout ce qu'elle touche, mais au prix de l'absorption d'un grande quantité de Souffle. Il se fraye un chemin à travers murs et plafonds jusqu'à la salle d'où il est tombé. Il lâche l'épée avant d'être à bout. Denth lui en lance une autre et le provoque en duel.
Chapitre 57
On amène Siri jusqu'à un autel, des prêtres morts sont disposés autour.
On enferme Susebron dans la geôle voisine de Chanteflamme.
Vasher se relève, affaibli par son usage de Saignenuit, Denth attaque, visiblement meilleur duelliste.
Bleudoigt explique à Siri comment il va mettre en scène sa mort, attisant ainsi la rage des idriens.
Chanteflamme a une vision, où il revit le moment de sa mort, sauvant sa nièce de la noyade. A ce moment, les gardes tirent Susebron de sa cellule, prêts à le sacrifier. Chanteflamme remarque que tous les détails de la scène correspondent à des fragments de ses rêves, et se souvient pourquoi il a été rappelé. Il prend la main de Susebron et lui offre son Souffle divin.
Vasher et Denth se battent, et ce dernier a l'avantage. Vasher lui dit qu'il était quelqu'un de bien avant, et quand Denth lui répond qu'il y a une noirceur en lui qu'il n'arrive pas à oublier, Vasher lui dit qu'il connaît des Commandements pour ça. Denth s'apprête à donner le coup de grâce, Vasher l'agrippe et lui transmets tous ses Souffles, le laissant un instant hébété. Vasher le tué. Denth change plusieurs fois de couleurs de cheveux pendant son agonie.
Bleudoigt s'apprête à poignarder Siri, quand soudain les murs de la salle tremblent, virent progressivement au blanc, et qu'un flot de tissus éveillés immobilise Bleudoigt et ses soldats. Susebron apparaît et leur ordonne de s'arrêter.
Chapitre 58 - Vivenna / Siri
Vasher retrouve Vivenna ligotée dans un placard, il lui explique que Denth est mort, Tonk Fah et Gemme enfuis. Et que l'armée de 40000 Sans-vie marche vers Idris, et qu'il n'y a aucun moyen de l'arrêter.
Susebron amène Siri dans les geôles, et lui explique que Chanteflamme s'est sacrifié pour le guérir et lui offrir une langue.
Vivenna et Vasher discutent d'une solution, et dans la discussion Saignenuit informe que le vrai nom de Vasher est Talaxin, l'un des 5 érudits. Et qu'il a offert le Trésor de Souffles ainsi qu'une armée, l'armée des fantômes de Kalad, aux prêtres de la ville. L'armée est toujours en ville.
Susebron et Siri sont au sommet du palais, et regardent au loin l'armée de Sans-vie. Un prêtre annoncé que quelqu'un veut les voir, et Vivenna arrive accompagné de Vasher. Après les retrouvailles, Vivenna annonce qu'elle a une solution, qui nécessite que Susebron s'entretienne avec Vasher. Ce dernier change alors d'apparence, et prend la stature d'un Rappelé. Il offre au Dieu roi le commandement de ses sans vie, qui ne sont autre que les statues D'Denir qui parsèment la ville, et qui contiennent des os humains. Ce sont les fantômes de Kalad.
Épilogue
Vivenna et Vasher regardent les D'Denir partir. Vasher s'apprête à partir, et Vivenna veut partir avec lui, n'ayant plus de rôle à jouer en tant que princesse. Elle lui demande s'il est Kalad ou Portepaix, il lui répond qu'il est les deux, que les gens n'ont pas compris pourquoi il a soudain cessé de se battre et en ont déduit qu'il s'agissait de deux personnes différentes.
Elle lui demande comment il a pu changer d'apparence, et il répond qu'elle aurait pu comprendre que les Rappelés peuvent changer d'apparence : le sang d'un Rappelé coule dans ses veines lui permettant de changer la couleur de ses cheveux. Et qu'elle serait peut être en mesure de modifier davantage suite à un long apprentissage.
Vasher lui propose de se rendre à Kuth et Huth, deux royaumes détruits qu'un tyran cherche à rétablir, avec l'aide d'un autre des 5 érudits, Yesteel, le frère d'Arsteel.
- Prologue
- Chapitre 1
- Chapitre 2
- Chapitre 3
- Chapitre 4
- Chapitre 5
- Chapitre 6
- Chapitre 7
- Chapitre 8
- Chapitre 9
- Chapitre 10
- Chapitre 11
- Chapitre 12
- Chapitre 13
- Chapitre 14
- Chapitre 15
- Chapitre 16
- Chapitre 17
- Chapitre 18
- Chapitre 19
- Chapitre 20
- Chapitre 21
- Chapitre 22
- Chapitre 23
- Chapitre 24
- Chapitre 25
- Chapitre 26
- Chapitre 27
- Chapitre 28
- Chapitre 29
- Chapitre 30
- Chapitre 31
- Chapitre 32
- Chapitre 33
- Chapitre 34
- Chapitre 35
- Chapitre 36
- Chapitre 37
- Chapitre 38
- Chapitre 39
- Chapitre 40
- Chapitre 41
- Chapitre 42
- Chapitre 43
- Chapitre 44
- Chapitre 45
- Chapitre 46
- Chapitre 47
- Chapitre 48
- Chapitre 49
- Chapitre 50
- Chapitre 51
- Chapitre 52
- Chapitre 53
- Chapitre 54
- Chapitre 55
- Chapitre 56
- Chapitre 57
- Chapitre 58
- Épilogue
Références cross-cosmère
Seules deux références indirectes au Cosmère sont présentes dans ce roman.
1) La brève apparition de Hoid (Chapitre 32, p.563).
Il apparaît sous la forme d'un homme âgé à la longue barbe blanche, et intervient en tant que conteur, dépêché par Chanteflamme pour répondre aux questions de Siri. Il lui raconte l'origine d'Hallandren et des Dieux-Rois, à l'aide de sables colorés, pétales, fumées…
Quand Siri lui demande où il a appris à conter ainsi, Hoid lui dit : "Je l’ai apprise il y a bien des années auprès d’un homme qui ignorait qui il était, Majesté. C’était en un lieu lointain où deux pays se rejoignent et où des dieux sont morts."
Il n'y a pas de certitudes sur les références derrière cette phrase. Si on prend son usage du pluriel (dieux) pour un effet de style, l 'hypothèse la plus probable est qu'il fait référence à Yolen, car c'est le monde où Adonalsium est mort, et que l'on sait que deux biomes incompatibles cohabitent sur la planète.
Discussions en rapport sur Reddit :
- https://www.reddit.com/r/Stormlight_Archive/comments/3zwqu7/worwarbreaker_i_wanted_to_discuss_a_specific/
- https://www.reddit.com/r/Cosmere/comments/cm5peh/warbreaker_what_is_hoid_talking_about/
- https://reddit.com/r/Cosmere/comments/9fjh2w/hoid_in_warbreaker/
- https://www.reddit.com/r/Cosmere/comments/oq3qa5/tell_me_more_about_the_story_teller_in_warbreaker/
2) Chapitre 46, Quand Vasher explique les bases du BioChroma, il utilise plusieurs fois le terme d'Investiture.
Annotations
Ceci est une traduction non officielle des annotations de Brandon Sanderson publiées sur son site web (https://www.brandonsanderson.com/blogs/blog/tagged/annotations+warbreaker).
Dédicace - 24-06-2010
Ce livre est dédié à ma chère épouse, Emily. J'ai commencé à écrire ce livre lorsque nous sortions ensemble, et j'y ai travaillé tout au long de nos fiançailles. Je l'ai même emporté lors de notre voyage de noces à Hawaï, bien que je n'aie pas vraiment travaillé dessus à ce moment-là.
Lorsque je l'ai demandée en mariage, je l'ai fait sous la forme d'un petit poème, que j'ai dit vouloir utiliser comme dédicace d'Alcatraz contre les méchants bibliothécaires. Elle ne voulait pas que ce poème figure dans le livre, une dédicace en direct dans un roman l'aurait embarrassée.
Cependant, je lui ai demandé si cela la dérangerait que Warbreaker lui soit dédié, et elle a été très enthousiaste à ce sujet. Vous savez peut-être que lorsque nous nous sommes mariés, j'ai commandé un grand nombre d'épées portant des noms tirés de mes livres et je les ai offertes à mes amis les plus proches. J'ai appelé l'épée d'Emily Lightsong (VF : Chanteflamme), et elle l'a portée lors de la réception. (La mienne s'appelle Dragonsteel.)
Quoi qu'il en soit, ce livre lui est très cher. C'est le premier de mes livres sur lequel elle a eu son mot à dire pendant le processus d'édition. Et maintenant, il est enfin publié, environ trois ans après la date de notre mariage. Ah, le temps passe vite.
Soit dit en passant, lorsque j'étais adolescent, je rêvais de demander un jour ma femme en mariage en lui dédicaçant un livre. À l'époque, me marier et être publié étaient deux objectifs très, très lointains. Comme deux saints graals jumeaux, brillant sur la montagne, virtuellement inaccessibles mais néanmoins espérés.
Je me souviens encore d'avoir pensé à la surprise que ce serait de surprendre ma future fiancée en l'accompagnant à la librairie pour voir si mon nouveau livre était déjà en rayon. (Dans mon rêve éveillé, il s'agissait de la librairie Cosmic Comics à Lincoln, qui vendait des livres de science-fiction et de fantasy. C'est d'ailleurs là que j'ai vu pour la première fois Eye of the World sur une étagère). Je me suis imaginé en train d'y aller et de le trouver sur l'étagère pendant la semaine de sa sortie, puis de l'appeler. Ce serait la première fois qu'elle verrait la dédicace, qui serait une proposition pour elle. Bien sûr, je me serais arrangé avec le libraire pour qu'il y ait un anneau scotché à la page suivante.
Ah, l'ignorance. C'était un beau rêve. Ce que je ne savais pas, c'est qu'il s'écoule souvent des années entre l'écriture d'un livre et sa publication. Je ne pensais pas vraiment qu'Emily aurait voulu attendre trois ans pour entendre la demande en mariage, juste pour que je puisse la surprendre en la faisant figurer sur la couverture d'un livre publié…
Parfois, cependant, je suis encore étonnée de penser à la version de moi de seize ans et de me rendre compte que j'ai atteint ces deux objectifs. Non seulement je suis un auteur publié, mais j'écris des livres fantastiques à plein temps. Et je ne suis pas seulement marié, mais je suis marié à la femme la plus merveilleuse qui ait jamais existé.
Ces choses n'étaient donc pas si inaccessibles après tout. Mais elles sont toujours aussi précieuses que je l'avais imaginé.
Cartographie - 01-07-2010
La carte de ce livre a été réalisée par le fantastique Shawn Boyles.
Pour ce livre, je voulais quelque chose avec un style illustré. Les cartes de Fils des Brumes étaient censées être réalistes, comme des cartes de Londres au dix-neuvième siècle. Je voulais des rues tortueuses et exiguës et un sentiment de surpopulation.
Pour Warbreaker, je voulais une sensation très différente. Je voulais une image qui ait l'air dessinée à la main, quelque chose d'un peu exagéré et d'intentionnellement moins précis. Comme une image que vous pourriez voir accrochée au mur de quelqu'un, montrant vaguement la taille, la forme et l'emplacement relatif des choses importantes dans la ville.
J'ai choisi Shawn pour son style. Il a un style très coloré, très rond et lisse, et j'ai pensé que cela se traduirait très bien par une carte de la ville. Paradoxalement, la première carte qu'il m'a donnée était très détaillée et complexe, un peu comme les cartes de Fils des Brumes. J'avais l'impression qu'il en faisait trop, qu'il imitait le style des livres précédents.
Je lui ai demandé une carte plus naturelle, avec une vue de profil plutôt qu'une vue aérienne et des maisons stylisées. La deuxième version est revenue presque parfaite ; j'étais très enthousiaste. Le seul problème était qu'elle n'était pas assez grande. (Elle faisait environ la moitié de la taille du produit final et ne comportait pas la partie supérieure de la carte où la ville se courbe autour de la baie).
Une dernière ébauche, cependant, et nous avions terminé. Il a réalisé le dessin à la main sur un grand morceau de papier cartonné, puis l'a scanné et a ajouté des détails à l'ordinateur. J'adore le produit fini. J'espère qu'on pourra réaliser des pages de garde en couleur avec.
Remerciements - 01-07-2010
Beaucoup de gens m'ont aidé à écrire ce livre. Comme vous le savez peut-être, ou peut-être pas, j'ai mis en ligne des ébauches du roman au fur et à mesure que je l'écrivais. Ce fut une expérience assez éprouvante à bien des égards. Mon objectif était de montrer le processus d'écriture d'un roman tel qu'il se déroule. Ainsi, je terminais un chapitre, je le corrigeais, puis je le mettais en ligne. (Il m'arrivait parfois de l'attendre un certain temps, car je voulais finalement publier un chapitre par semaine, et j'en écrivais souvent deux ou trois par semaine).
Pourquoi ai-je fait cela ? Eh bien, pour un certain nombre de raisons. Tout d'abord, je n'avais jamais vu personne le faire auparavant. J'avais vu des romans en série, bien sûr, et j'avais vu des gens poster leurs romans complets une fois que le livre était sorti en magasin. Je n'avais jamais vu quelqu'un publier, chapitre par chapitre, l'ébauche d'un livre pour lequel il avait déjà un contrat. Il s'agissait moins de publier un roman en série que de montrer le processus. Lorsque je terminais une nouvelle version, je la publiais pour que les gens puissent la comparer et voir comment je modifiais mes manuscrits.
Je voulais également publier un roman gratuit sur mon site web afin que les gens puissent donner une chance à mon travail sans avoir à payer. Je me suis dit que s'ils l'aimaient, ils essaieraient mes autres livres (et achèteraient probablement Warbreaker à sa sortie). Et s'ils ne l'aimaient pas, au moins ils n'avaient pas dépensé d'argent pour cela 😉.
La troisième raison pour laquelle je l'ai posté de cette manière est que je voulais voir quel type de communauté et de commentaires je pouvais obtenir pour un livre pendant qu'il était posté, puis l'utiliser comme une sorte de groupe d'écriture. J'ai tendance à écrire des brouillons assez propres. Ils sont loin d'être parfaits, mais comme j'aime beaucoup tracer les grandes lignes, je sais généralement où je vais quand j'écris un livre. Cependant, beaucoup de choses changent au cours de la rédaction, et bon nombre des personnes qui ont posté des commentaires sur mon blog ont eu une influence sur le roman. Je n'ai pas vraiment changé l'intrigue ou les personnages, mais leurs questions et leurs préoccupations m'ont incité à mieux expliquer quelque chose ou à développer davantage un aspect de l'histoire.
J'ai essayé de faire figurer sur la liste toutes les personnes qui m'ont aidé de façon modérée ou significative. Cependant, je suis sûr que j'ai oublié certaines personnes. Si vous faites partie de ceux qui m'ont donné beaucoup de commentaires au cours des premiers mois, lorsque je publiais le brouillon, et que je vous ai oublié dans les remerciements, envoyez-moi un courriel pour que je puisse au moins vous ajouter à la version électronique.
Prologue (1) - 07-07-2010
Les origines du prologue
Il s'agissait à l'origine d'un premier chapitre ; ce n'est que plus tard que je l'ai transformé en prologue. Mon inquiétude lorsque j'ai fait ce changement (et c'est toujours un peu le cas) était que c'était une façon un peu sournoise de commencer le livre. Je m'explique.
Ce roman se concentre principalement sur Siri, Vivenna et Chanteflamme. Vasher, en tant que quatrième point de vue, n'est que très peu présent. Il est vrai qu'il est à l'origine d'une grande partie de ce qui se passe dans les coulisses, mais c'est un personnage mystérieux et nous n'en savons pas beaucoup plus sur lui. Ce prologue est à peu près la scène la plus étendue, la plus longue et la plus approfondie que nous ayons de lui.
C'est donc un peu sournois de commencer le livre par lui. Je l'ai fait pour plusieurs raisons. Tout d'abord, et c'est la plus importante, cette scène est une excellente accroche. Elle présente le système magique et le cadre du roman (la majeure partie de l'action se déroule à T'Telir, même si les premiers chapitres se déroulent en Idris). C'est plein de conflits et de tensions, avec un personnage mystérieux qui fait des choses intéressantes. Bref, c'est exactement comme cela que l'on veut commencer un livre.
Ce n'est pas tant ce prologue qui m'inquiète que les trois chapitres suivants, où les choses ralentissent beaucoup. J'ai été tenté de couper cette scène et de l'insérer plus tard, mais j'ai finalement décidé qu'il suffisait de lui donner le statut de prologue. Souvent, en particulier dans le domaine de la fantasy, les écrivains utilisent un prologue pour mettre en avant un personnage ou un conflit qui risque de ne pas réapparaître avant un certain temps.
Le nom de Vasher
Le nom de Vasher a des origines intéressantes. J'ai commencé à réfléchir aux idées qui ont donné naissance à Warbreaker en 2005. Je traînais avec ma petite amie de l'époque (pas Emily, mais Heather, la fille avec qui j'étais sorti avant de rencontrer Emily). Nous étions dans la cabane de la famille d'Heather à Island Park, dans l'Idaho, et je venais de rencontrer son père pour la première fois. Il s'appelait Vance.
Ce nom m'intriguait. Oui, je l'avais déjà entendu, mais pour une raison ou une autre, il m'a frappé à ce moment-là. Plus tard dans la journée, assis sur le quai du lac, j'ai sorti mon carnet de notes et j'ai commencé à chercher des idées pour une histoire. J'ai modifié le nom en Vancer, mais il ne sonnait pas bien, même si je l'ai utilisé pendant un certain temps. L'incarnation suivante a été Vasher. (Note de l'éditeur : Brandon avait déjà utilisé le nom Vasher en 2003 pour un autre personnage dans l'ébauche d'un autre roman, mais il l'avait complètement oublié au moment où il a écrit cette annotation).
J'ai commencé à rédiger quelques textes préliminaires en prose, en ajoutant un système de magie sur lequel j'avais travaillé. (C'est devenu l'histoire d'un type qui a été jeté en prison et qui a utilisé sa magie de l'Éveil pour s'en sortir. (Avec l'aide de son acolyte de longue date, dont le nom m'échappe pour l'instant).
Ce n'était pas très long. Il faudra que je le ressorte un jour - il n'est qu'écrit à la main et je n'avais pas l'intention de le publier. C'était juste une esquisse rapide d'un personnage. Il y avait cependant la première ligne de ce qui est devenu ce livre : "Pourquoi cela se termine-t-il toujours par ma mise en prison ? "
Origine de la première ligne
Bien sûr, cette phrase a été modifiée dans les versions ultérieures. J'aimais bien cette première ligne, car je l'avais utilisée dans la nouvelle originale avec Vancer. Cependant, dans cette histoire, il avait été jeté en prison pour d'autres raisons. Dans Warbreaker, j'ai commencé le livre avec Vasher qui s'est volontairement fait jeter en prison.
À la fin, mon éditeur m'a fait remarquer que cette ligne ne fonctionnait plus tout à fait correctement. Nous devions la modifier - pourquoi Vasher se plaindrait-il d'avoir été jeté en prison s'il l'avait fait exprès ? C'est donc devenu "C'est drôle comme beaucoup de choses commencent par ma mise en prison".
Prologue (2) - 08-07-2010
Il y a quelques autres reliques de la version originelle de ce chapitre qui se sont retrouvées dans le livre final. J'ai envisagé de les supprimer, mais je me suis dit qu'elles étaient là pour de bonnes raisons.
Le garde s'approche et la couleur de ses vêtements s'avive
Il s'agit d'un élément essentiel du système de magie. Lorsque vous vous approchez de l'aura d'une personne, ses vêtements - et tout ce qui la concerne - s'avivent légèrement. C'est important de le montrer dans ce prologue.
Malheureusement, cela ne devrait pas être le cas. En effet, Vasher devrait être assez intelligent pour dissimuler son Souffle dans ses vêtements, ce qui, comme le montre le livre par la suite, est assez facile à faire. Il n'aurait pas dû posséder lui-même un seul Souffle. C'est suspect. Si les gardes avaient remarqué son aura - ou si quelqu'un travaillant dans la prison avait possédé la Première Élévation - Vasher aurait été repéré. C'est une solution tellement simple qu'il aurait dû y penser.
Le problème, c'est que j'ai ressenti le besoin d'établir le fonctionnement de la magie dès le début. Expliquer pourquoi Vasher n'a pas fait s'aviver les vêtements aurait été gênant et déroutant à ce stade du livre. J'ai donc laissé les choses en l'état.
Cependant, comme je suis tel que je suis, j'ai développé un contexte pour expliquer pourquoi Vasher a procédé de cette façon. Il a gardé ses Souffles en lui, pensant qu'on le remarquerait peut-être, mais si c'était le cas, il savait que les gardes l'enfermeraient dans une cellule beaucoup plus proche de Vahr. C'était pratique, car cela lui permettrait d'être plus proche de sa proie. Bien sûr, dans une telle cellule, il ne pourrait pas Éveiller quoi que ce soit et s'échapper.
Mais il avait aussi prévu le coup. La veille, il avait placé une petite figurine de paille à l'extérieur de la prison, avec des Commandements précis lui demandant de fouiller les cellules et de le trouver, en lui livrant un jeu de crochets de serrure.
C'était risqué, mais de toute façon, ce serait risqué. Il ne pouvait pas être certain que les gardes l'emmèneraient dans la zone où il devait se trouver, et même s'il avait caché ses Souffles dans ses vêtements, certaines prisons ont des règles qui exigent que chaque prisonnier soit déshabillé, juste au cas où ils auraient fait ça. Heureusement, ces gardiens étaient particulièrement paresseux. Quoi qu'il en soit, le plan d'urgence de Vasher n'a pas été nécessaire, car les gardiens n'ont pas remarqué ses Souffles.
Vasher Éveille la figurine de paille
J'aime la méticulosité et la délicatesse avec lesquelles Vasher crée la figure de paille. Le petit sourcil est une bonne idée, et le fait de donner à la créature la forme d'une personne a une résonance avec les superstitions de notre propre monde.
Les poupées vaudou, par exemple. Ce phénomène est très courant dans les magies tribales et les rituels chamaniques : un objet ayant la forme d'une personne, ou la forme de la chose qu'il est censé affecter, est souvent considéré comme plus puissant ou plus désirable. Il en va de même pour une goutte de sang ou un minuscule morceau de peau, voire un cheveu.
Ces deux éléments - donner à la poupée la forme d'un homme et utiliser une partie de son propre corps comme catalyseur - sont censés résonner immédiatement chez ceux qui lisent ça. Je pense que ça fonctionne aussi. Malheureusement, il y a un problème, comme avec les couleurs ci-dessus. Dans les chapitres suivants, les personnages sont généralement assez puissants pour ne pas avoir à fabriquer des objets de forme humaine ou à utiliser des morceaux de leur propre corps comme catalyseurs.
Si je devais écrire une suite à ce livre (et c'est une possibilité, j'en reparlerai plus tard), je voudrais revenir sur ces deux aspects de la magie. En parler davantage, peut-être avoir des personnages qui ont de plus petites quantités de Souffle, et qui doivent donc utiliser ces astuces pour rendre leur Éveil plus puissant.
Quoi qu'il en soit, cette petite scène a posé toutes sortes de problèmes dans le livre. Plus tard, j'ai dû décider si je voulais obliger les personnages à toujours donner la forme d'une personne aux objets avant de les Éveiller. Cela s'est avéré impossible, car cela limitait trop la magie et interférait avec les séquences d'action. Il en allait de même pour l'utilisation de morceaux de leur propre chair comme catalyseur. Cela ne fonctionnait pas.
J'ai envisagé de supprimer ces éléments du prologue. (Encore une fois, ce sont des artefacts de la nouvelle que j'ai écrite, à l'époque où l'Éveil n'était pas encore complètement développé). Cependant, j'aime la résonance qu'ils donnent, et je pense qu'ils ajoutent beaucoup de profondeur au système de magie.
Je les ai donc rendus optionnels. Ce sont des choses que vous pouvez faire pour que vos Éveils nécessitent moins de Souffles. Cela me permet de les avoir pour la résonance, mais de ne pas en parler quand je n'en ai pas besoin. Cependant, je crains toujours qu'ils ne créent de fausses attentes en matière de magie.
Prologue (3) - 13-07-2010
Que dire d'autre sur le prologue ? Je parlerai de Saignenuit dans une prochaine annotation. Voyons voir…
Vasher Éveille la cape
Il ne l'utilise pas. Beaucoup de gens le soulignent. Le fait qu'il n'en ait pas besoin était intentionnel. Je sais que cela soulève une question dans le prologue et que cela semble inutile, mais c'est là pour donner un peu plus de profondeur à la scène et à la magie. De plus, c'était juste une chose intelligente à faire. Réveiller la cape pour le protéger était une précaution - une précaution qui ne s'est pas avérée nécessaire, mais l'une des choses qui m'agacent dans les livres, c'est que chaque chose que font les héros finit par être importante, utile, ou même gênante. Parfois, vous vous préparez un déjeuner, mais vous n'en avez finalement pas besoin.
Le bonhomme de paille revient avec les clés
Vasher n'aurait pas pu utiliser un fil pour déverrouiller la porte ici, d'ailleurs. Je sais qu'une certaine personne réussit à le faire plus tard dans le livre, mais cela n'arrive pas dans les donjons du Dieu-Roi.
Une chose dont il faut se souvenir lorsqu'on conçoit des systèmes magiques - en particulier ceux qui sont aussi importants pour leurs sociétés comme dans mon cas - c'est que les gens dans le monde vivent avec cette magie. Ils l'utilisent et la voient régulièrement utilisée. Ils y pensent et y réfléchissent.
Il n'est pas difficile de concevoir une serrure qu'un fil Éveillé ne pourra pas déverrouiller facilement. Il est plus coûteux d'acheter une telle serrure, et donc toutes les serrures n'ont pas de telles précautions. Celles-ci l'ont, cependant.
Vasher affronte Vahr
Le nom original de Vahr était Pahn. Vous le trouverez dans les premières versions du livre. J'aimais tellement la sonorité et l'apparence de ce nom, en fait, que j'ai basé le nom du peuple dont il est issu sur son propre nom.
Mais cela a posé un problème. C'est comme avoir une personne qui s'appelle America. Cela arrive, mais c'est un peu déroutant dans un livre. J'ai donc dû changer son nom pour quelque chose de similaire, mais qui ne prêterait pas à confusion.
Vahr meurt dans ce chapitre, et l'une des principales modifications que j'ai apportées au livre a été de faire ressortir davantage son influence tout au long du livre. Je ne voulais pas que ce soit trop évident. Cependant, c'était un homme très important. Nous ne voyons ici que la toute fin de sa vie, mais il a travaillé pendant plus d'une décennie en tant que révolutionnaire Pahn, essayant d'inspirer son peuple à se rebeller contre l'oppression Hallandrène. (Il finit par devenir une figure si populaire qu'il leva une armée, avec le soutien financier de plusieurs concurrents commerciaux d'Hallandren de l'autre côté de la mer.)
Nous voyons ici la fin de tout cela - Vahr, capturé et torturé. Il est beaucoup plus important qu'il n'y paraît, à la fois pour le monde et pour le roman lui-même.
Chapitre 1 (1) - 15-07-2010
Ton
Vous pouvez peut-être deviner pourquoi j'étais préoccupé par la transition entre le prologue avec Vasher et ce chapitre avec Siri. Le changement de ton est assez spectaculaire. En fait, l'une des choses dont mon agent s'est beaucoup plaint avec ce livre, c'est le ton. Pas seulement pour ce changement de chapitre, mais pour l'ensemble du livre.
Selon lui, il y avait trop de changements de ton différents. Nous avons l'intrigue de Vasher, qui est sombre et parfois violente. Nous avons l'intrigue de Siri, qui est romantique et parfois fantaisiste. Il y a Chanteflamme, dont les chapitres sont désinvoltes et sentent légèrement le vieux roman policier humoristique. Enfin, nous avons Vivenna, dont le ton oscille entre tous ces éléments.
C'est l'une des choses que j'aime dans ce livre. Mon agent s'en est plaint, mais je sais qu'il aime les choses plutôt rationalisées, ce que je ne fais pas toujours. Il a adoré les livres de Fils des brumes, et je pense que ce sont d'excellents romans, mais ils sont très ciblés. Les personnages sont différents, mais leurs intrigues sont toutes centrées sur les mêmes types d'objectifs.
Avec Warbreaker, l'une des principales choses que j'essaie de faire, c'est de le mettre en contraste avec Fils des brumes. Faire quelque chose de différent, quelque chose qui rappelle un peu plus Elantris, avec ses trois points de vue très différents.
Je veux qu'il y ait beaucoup de tons et de sensations différents dans ce livre. Ça fait partie du thème du roman, celui de la vibrante Hallandren et de ses nombreuses merveilles. Je veux qu'on ait l'impression qu'il se passe beaucoup de choses, et que dans les différents quartiers de la ville, des histoires très différentes peuvent être racontées.
Les origines de Siri et Vivenna
Vers 2000 ou 2001, j'ai commencé à écrire un livre intitulé Mythwalker. Il s'agissait d'un roman de fantasy épique, une tentative de retour aux sources dans le genre. J'avais essayé plusieurs épopées qui bousculaient le genre (dont Elantris) et qui mettaient en scène des héros qui n'étaient pas tout à fait les standards du genre. J'ai évité les paysans, les chevaliers en quête ou les sorciers mystérieux. J'ai préféré écrire des livres sur un homme jeté dans un camp de lépreux, ou sur un missionnaire maléfique, ou des trucs du genre.
Je n'ai vendu aucun de ces livres. Je me sentais découragé, alors j'ai décidé d'écrire un livre sur un personnage de fantasy plus standard. Un paysan qui ne pouvait rien faire correctement, et qui s'est retrouvé mêlé à quelque chose de plus grand que lui et qui a hérité d'une magie extrêmement puissante.
C'était ennuyeux.
Je n'arrivais pas à l'écrire. J'ai fini par m'arrêter à peu près à mi-chemin - c'est le seul livre dont je n'ai jamais terminé l'écriture. Il reste sur mon disque dur, même pas corrigé, je crois, à moitié terminé comme un gratte-ciel dont le constructeur n'a plus de fonds.
L'un des points forts de Mythwalker, cependant, était l'une des intrigues secondaires, à propos d'une paire de cousines nommées Siri et Vivenna. Elles ont échangé leur place à la suite d'une erreur, et la mauvaise a fini par épouser l'empereur.
Mes lecteurs alpha ont vraiment accroché à cette intrigue. Après avoir abandonné le projet, j'ai réfléchi à ce qui avait fait le succès de cet aspect du roman. Finalement, j'ai décidé que c'était tout simplement les personnages. Ils fonctionnaient. C'est curieux parce que, d'une certaine manière, ils étaient eux-mêmes des archétypes.
L'histoire des deux princesses, ainsi que l'échange entre le paysan et le roi, est un archétype de conte de fées très ancien. C'est là que j'ai puisé l'inspiration pour ces deux cousines. L'une n'a pas été formée à la manière de la noblesse ; elle était une cousine éloignée et relativement pauvre. L'autre était l'héritière de sa maison et était très importante. Je suppose que l'idée de les forcer à changer de place a touché des cordes sensibles chez mes lecteurs.
Finalement, j'ai décidé que je voulais raconter leur histoire, et elles sont devenues le point central d'un livre en gestation dans mon esprit. J'en ai fait des sœurs et je me suis débarrassée de l'intrigue du « changement accidentel ». (À l'origine, l'une d'entre elles avait été envoyée par erreur, mais elles se ressemblaient suffisamment pour que personne ne le remarque. Siri a gardé le silence à ce sujet pour des raisons dont je ne me souviens plus très bien). Je me suis un peu éloigné des origines des contes de fées, mais j'ai essayé de préserver les aspects de leurs personnages et de leurs identités qui avaient si bien fonctionné auprès des lecteurs.
Je ne sais pas exactement pourquoi l'utilisation d'un archétype a fonctionné et pas l'autre. C'est peut-être parce que l'histoire du paysan est si souvent racontée en fantasy et que je n'avais pas l'impression de pouvoir y apporter quelque chose de nouveau (du moins pas dans ce roman). Le concept des deux princesses n'est pas utilisé aussi souvent. Ou peut-être était-ce simplement parce qu'avec Siri et Vivenna, j'ai fait ce qu'on attendait - quelle que soit votre inspiration, si vous faites vivre et respirer les personnages, ils prendront vie sur la page pour le lecteur. Harry Potter est un archétype fantastique très basique, voire un cliché, mais ces livres sont merveilleux.
Vous devez faire de nouvelles choses. Je pense que la fantasy a besoin de beaucoup plus d'originalité. Cependant, il n'est pas nécessaire que tous les aspects de l'histoire soient entièrement nouveaux. Mélangez le familier et l'étrange, le nouveau et l'archétypal. Parfois, il est préférable de s'appuyer sur les travaux antérieurs. Parfois, il faut les mettre de côté.
Je pense que l'une des grandes astuces pour devenir un auteur publié est d'apprendre à savoir quand faire quoi.
Chapitre 1 (2) - 20-07-2010
Les Promeneurs
Les promeneurs sont bien plus que de simples jongleurs ou conteurs itinérants. Ce sont des marchands qui se spécialisent dans l'apport de nouvelles (moyennant finances) et d'histoires, ainsi que de biens et de services.
Les lecteurs se sont emparés de ce terme et beaucoup m'ont dit : "J'adore ce terme ! Pourquoi n'avons-nous pas l'occasion de voir un promeneur dans le livre ? ".
Parce que certaines choses dans les livres sont juste là pour faire allusion au monde en général. Parfois, un mot vif et cool comme celui-ci peut évoquer beaucoup plus de choses lorsqu'il est utilisé en passant qu'il ne le ferait s'il était développé dans une intrigue secondaire ou attaché à un personnage.
La grisaille d'Idris
Il faut savoir que les tentatives des Idriens pour rendre leur ville incolore relèvent plus de la superstition que de l'efficacité. Il est beaucoup plus difficile d'éloigner les couleurs d'un Éveilleur que ne le pensent les Idriens. Par exemple, le noir est l'une des couleurs les plus puissantes pour alimenter l'Éveil, mais les Idriens ne le considèrent même pas comme une couleur. Leurs bruns et leurs bronzes conviendraient également pour l'Éveil.
Cependant, il arrive souvent que les traditions d'une culture n'aient pas grand-chose à voir avec la réalité. La volonté d'éviter les couleurs est née du désir de contraster avec Hallandren et leurs Éveilleurs diaboliques. Cette volonté a été poussée à l'extrême et, au fil des siècles, les Idriens ne savent plus très bien ce qu'est l'Éveil ni ce qu'il peut faire. Bien sûr, certains savent - Hallandren n'est pas si loin. Mais il y a aussi beaucoup de rumeurs et d'informations erronées.
Mab la cuisinière
Si vous avez l'impression que Mab en sait beaucoup sur l'Éveil et Hallandren, c'est que vous avez compris quelque chose. En fait, Mab a vécu à T'Telir. (Elle est née à Idris, mais s'est enfuie à l'adolescence.) Pendant ses vingt ans, elle était une courtisane assez réputée dans la ville. Elle avait des clients assez connus, ce qui faisait d'elle plus qu'une pauvre prostituée de quartier. Cependant, elle est tombée amoureuse de l'un de ces hommes, qui l'a convaincue de lui donner son Souffle. Puis il l'a quittée.
En tant que Morne, elle a eu beaucoup plus de mal à trouver du travail. Elle avait perdu un peu de son éclat, et tout ce qu'elle utilisait pour conquérir le cœur des hommes, elle l'avait perdu aussi. Elle a fini par devenir mère maquerelle, dirigeant un bordel beaucoup plus pauvre, utilisant ses anciens contacts et sa réputation pour obtenir des clients.
Dès qu'elle a gagné assez d'argent, elle a acheté un autre Souffle et elle est retournée à Idris, où elle a trouvé un emploi dans les cuisines du roi. Aujourd'hui encore, elle nourrit beaucoup de rancune à l'égard de la haute société d'Hallandren, et des Éveilleurs en particulier.
Le roi et Yarda discutent de l'envoi de Vivenna
Je ne suis toujours pas convaincu par cette scène. Parfois, je la trouve trop longue. D'autres fois, je crains qu'elle ne soit pas assez longue.
Tout au long de l'histoire du livre, cette scène a été de plus en plus longue, car j'ai essayé d'expliquer pourquoi un homme aussi bon que Dedelin enverrait Siri mourir à Hallandren. (Et je voulais aussi m'assurer d'expliquer pourquoi il était sûr qu'elle mourrait là-bas). Cette séquence entre le roi et son général est une véritable mise en place.
Et je crains qu'il n'y en ait davantage. Si ce qu'ils font me semble intrinsèquement logique, beaucoup de lecteurs ont été déroutés par la tactique employée. Pourquoi le roi fait-il ce qu'il fait ? Est-ce vraiment nécessaire ? N'y a-t-il pas d'autres moyens ? Cette section est la seule réponse que nous obtenons à beaucoup de ces questions, puisque c'est la seule et unique scène du livre du point de vue de Dedelin.
Cela dit, je pense que cette scène est peut-être trop longue. Plus je consacre d'espace à Dedelin, plus les lecteurs vont penser qu'il pourrait être un personnage principal. Certains sont surpris de lire la suite et de découvrir que le roi ne fait pas d'autre apparition dans le roman. (Je ne veux pas en dire trop ici, ni que les lecteurs se concentrent trop sur la tactique de sa décision, car tout ce qui compte, c'est que les lecteurs comprennent que Siri a été envoyée à l'improviste pour épouser le Dieu Roi.)
J'ai encore des doutes sur cette scène. Certains lecteurs-test voulaient voir la scène où Dedelin fait ses adieux à Siri (nous la sautons ; la scène suivante commence avec Siri qui s'en va). Ils ont l'impression d'avoir manqué un chapitre. Mais j'ai finalement décidé qu'il fallait que ce début soit rapide, car plus nous passons de temps en Idris, plus il nous faudra de temps pour arriver aux véritables intrigues d' Hallandren. S'il n'était pas si important de mettre en place Siri et Vivenna à l'avance (pour que leur inversion ait un impact), j'aurais simplement commencé le livre avec l'arrivée de Siri à Hallandren.
Chapitre 2 (1) - 22-07-2010
Siri roule vers le sud, abasourdie
Vous devriez déjà pouvoir constater un autre changement de ton dans le livre. Nous sommes passés de la paresse des Hautes-Terres à la frustration et à la terreur. Mon objectif avec ce livre était de maintenir ce rythme, de faire en sorte que les choses bougent toujours et que les personnages soient tirés de leur vie confortable dans des situations qui les obligent à s'adapter.
Il y a une chose amusante que vous pouvez rechercher par vous-même en regardant les premiers chapitres de Warbreaker que j'ai mis en ligne. Dans ces chapitres, j'ai envisagé d'envoyer Mab, la cuisinière, avec Siri pour qu'elle devienne une femme de chambre.
Je n'en avais pas l'intention en préparant le livre, mais après avoir écrit Mab - et m'être tellement amusée avec son personnage - j'ai voulu garder la main sur elle et la laisser ajouter un peu de couleur aux chapitres de Siri. Cependant, j'ai rapidement abandonné cette idée. (Bien qu'il existe une ébauche de ce chapitre où Mab accompagne Siri, je crois que dans cette ébauche, c'est à Mab que Siri se plaint, plutôt qu'au pauvre garde qui se trouve derrière la fenêtre).
Pourquoi supprimer Mab ? Pour plusieurs raisons. Tout d'abord, l'intrigue de Siri était beaucoup plus dramatique et émotionnelle si elle était forcée de laisser derrière elle tout ce qu'elle connaissait. Le fait de lui donner un personnage de soutien comme Mab nuisait à l'intrigue de Siri et à son développement en tant que personnage. En outre, les intrigues de Siri n'avaient pas besoin de plus de couleur. Il y a beaucoup de personnages intéressants et d'expériences à venir pour elle, donc l'ajout d'un autre personnage n'était pas nécessaire.
J'ai essayé le chapitre, mais j'ai ensuite réalisé que mon instinct initial avait été le bon. J'ai été obligé de supprimer Mab.
Les changements de personnages
C'est un chapitre amusant, du point de vue du format. Il a l'air simple - nous avons deux séquences alternées avec Siri et Vivenna. Mais ce qui se passe ici, c'est que j'essaie d'opérer le premier des nombreux renversements de situation de ce livre.
Un renversement est plus qu'un simple rebondissement, c'est un échange. (Tout comme la sous-structure d'Elantris était celle des triades de chapitres, la sous-structure de Warbreaker est celle des renversements. Les gens changent de place ou font des virages à 180 degrés. Ça a représenté un défi pour moi, car j'ai dû travailler dur pour que ces changements souvent abrupts soient bien anticipés et rationnels. C'est assez difficile à réaliser. La plupart des rebondissements amènent les personnages dans une direction légèrement nouvelle ; les faire basculer du tout au tout a nécessité un travail de fond beaucoup plus important.
Si vous avez lu mes autres annotations, vous savez sans doute que j'adore les rebondissements, mais je ne les aime que dans la mesure où j'aime les faire fonctionner. Un bon rebondissement doit être à la fois rationnel et inattendu. Trouver cet équilibre est l'un des grands plaisirs de l'écriture.
Dans ce chapitre, nous avons les prémices du premier grand renversement de ce livre. Il est plus progressif - pas un brusque changement à 180°, mais un 180° lent et volontaire. Mais les graines sont là, même dans ce premier chapitre. Si vous regardez bien, nous avons ceci :
Scène 1 : Siri agit comme nous l'attendons de Siri. Elle est fanfaronne et émotive.
Scène 2 : Vivenna agit comme nous l'attendons de Vivenna. Calme, rationnelle, maîtresse de la situation et prête à faire ce qu'on lui dit.
Scène 3 : Siri se calme, considère sa situation avec plus d'attention, et agit un peu comme une reine devrait le faire en décidant de renvoyer ses soldats.
Scène 3 : Vivenna est très ennuyée par ce qui se passe et agit un peu comme le ferait Siri - elle met au point un plan impétueux.
Je suis très enthousiasmé par la structure sous-jacente du chapitre, même si je suis conscient que la plupart des gens ne le seraient probablement pas. Je suis juste un auteur un peu tordu 😉. J'aime la façon dont ces changements sont très subtils, et pourtant il y a déjà des indices sur la voie que les personnages vont emprunter dans leur vie.
J'aime bien les retournements de situation et les changements de ton, mais je pense quand même que les lecteurs méritent de comprendre quelles seront les intrigues et les arcs majeurs d'un personnage. Il y aura des rebondissements, mais je ne veux pas qu'ils soient inutiles ou interminables. Les personnages sont la partie la plus importante de l'histoire, et l'une des choses que je modifie rarement (en particulier vers la fin d'un livre) est l'arc personnel d'un personnage. Je garde les arcs personnels stables, car ils sont à la base de l'attachement du lecteur au livre.
Chapitre 2 (2) - 27-07-2010
Vivenna et son père parlent de Siri
Le roi Dedelin aime Siri. C'est un homme bon, mais pas autant que le pensent ses filles. Il fait passer Vivenna en premier. Il l'aime encore plus. Peut-être parce qu'il s'identifie à elle ; ils se ressemblent tous les deux à bien des égards.
La mère des filles est décédée il y a plus de dix ans, dans un accident d'équitation. Siri ne s'en souvient pas, mais Vivenna, elle, s'en souvient, et c'est l'une des sources de tension entre elles. Les chevauchées de Siri rappellent à Vivenna et à son père la façon dont la reine est morte. Le souvenir de leur mère fait aussi partie de ce qui rend Vivenna plus contrôlée et "parfaite". Siri a grandi avec très peu de surveillance, alors que Vivenna en a eu beaucoup plus en la personne de sa mère.
Quoi qu'il en soit, Dedelin aime davantage Vivenna. Quand il dit qu'il a envoyé Siri, "pas par préférence personnelle, quoi qu'on en dise", il dit la vérité telle qu'il la voit, mais il se fait des illusions. Il s'est convaincu qu'il l'a fait avant tout parce que Vivenna est importante pour la gouvernance d'Idris et qu'on ne peut pas la mettre en danger. C'est important pour lui, c'est vrai, mais son amour pour Vivenna est la raison principale.
Il n'est pas insensible ou haineux à l'égard de Siri. Il l'aime. Mais… Vivenna lui rappelle sa femme. Je suppose qu'on ne peut pas trop lui reprocher ce qu'il a fait.
Vivenna cueille des baies
Les moines idriens sont un aspect du worldbuilding dont j'ai à peine parlé. J'ai beaucoup aimé le concept d'un groupe de moines dont les fonctions n'étaient pas très religieuses. Plutôt que de rester assis dans un monastère toute la journée, leurs tâches consistent essentiellement à servir les pauvres du royaume. (Ce qui ne veut pas dire que les moines de notre monde ne font pas cela. Mais j'ai aimé l'idée que ce soit beaucoup plus formalisé).
À Idris, si un homme se casse la jambe et ne peut plus travailler dans les champs, un moine viendra prendre sa place. Le salaire pour ce travail est toujours versé à la famille de l'homme blessé. Parfois, si un père meurt et ne peut plus subvenir aux besoins de sa famille, un moine est désigné de manière permanente pour prendre sa place au travail et subvenir aux besoins de la famille de cet homme.
Ils vont partout où l'on a besoin d'eux, sans rien posséder, mais en donnant tout ce qu'ils ont aux gens. Bien entendu, tous ceux qui deviennent moines ne correspondent pas à cet idéal. Sans la pression du besoin de se nourrir ou d'acquérir des biens, certains d'entre eux peuvent devenir paresseux. Mais beaucoup sont très impliqués, comme Fafen.
Une dernière remarque sur les inversions
Nous avons un beau moment dans ce chapitre qui tourne autour d'un seul mot. Siri commence le chapitre en pensant qu'elle était censée être inutile et qu'elle aimerait l'être encore. Puis Vivenna termine son chapitre en se disant qu'elle est devenue inutile. Cela la terrifie.
Chapitre 3 (1) - 29-07-2010
Similitudes entre Warbreaker et Elantris
Enfin, nous arrivons à mon personnage préféré du livre. Chanteflamme le Hardi, le dieu qui ne croit pas en sa propre religion.
J'ai eu l'idée de Chanteflamme il y a plusieurs années. Mon premier livre, Elantris, traitait du concept d'hommes devenus des dieux. Cependant, dans ce livre, nous ne voyons jamais d'hommes vivre en tant que dieux. Les dieux ont perdu leurs pouvoirs et ont été enfermés.
Cette fois, je voulais raconter une histoire différente, une histoire sur ce que c'est que de vivre en tant que membre d'un panthéon de divinités. Mais je ne voulais pas qu'ils soient trop puissants. Ou même qu'ils soient puissants tout court.
Je me rends compte qu'il y a là une certaine résonance avec Elantris. J'espère que les concepts ne se ressemblent pas trop. Ce que je voulais faire avec cette histoire, c'était reprendre certaines des idées d'Elantris, mais en les retournant complètement. Au lieu de parler de dieux déchus, je voulais parler de dieux à l'apogée de leur pouvoir politique. Au lieu d'avoir affaire à des gens ridiculement puissants, je voulais des dieux plus axés sur la prophétie et la sagesse.
Pour les distinguer des Elantriens, j'ai fait en sorte que les Rappelés ne puissent pas se souvenir de leur ancienne vie. Mais je ne peux pas m'empêcher de penser que les idées (pourtant opposées) sont issues de la même graine. Je suis pourtant persuadé qu'il y a beaucoup de place dans l'idée pour l'explorer dans une direction différente, et je trouve que ce livre a vraiment sa propre identité.
Première ligne et origines de Chanteflamme
Le personnage de Chanteflamme est né d'une phrase qui m'est venue à l'esprit un jour. "Chacun perd quelque chose s'il meurt puis devient Rappelé. Une émotion, en général. J'ai perdu la peur."
Bien sûr, les choses ont beaucoup changé depuis cette phrase. Mais je considère que c'est la première graine de son personnage. J'ai été intrigué par l'idée de raconter l'histoire de quelqu'un qui meurt, puis revient à la vie en perdant une partie de lui-même dans le retour.
L'autre source d'inspiration pour lui était mon désir de créer un personnage qui pourrait s'intégrer dans une pièce d'Oscar Wilde. Je suis un grand fan des œuvres de Wilde, en particulier des comédies, et j'ai toujours admiré la façon dont il peut faire en sorte que quelqu'un soit désinvolte et adroit verbalement, sans pour autant le faire passer pour un abruti. Bien sûr, un tel personnage ne fonctionne pas de la même manière dans une pièce de théâtre que dans un livre. Pour qu'une histoire soit épique, il faut de la profondeur et des arcs de personnages, ce qui n'est pas possible dans une pièce de théâtre.
Il faut donc considérer que Chanteflamme joue un rôle. Lorsqu'il ouvre la bouche, il cherche généralement quelque chose de provoquant à dire pour se distraire des problèmes qu'il intériorise. Je pense que cette dichotomie est très bien rendue dans le livre, comme en témoigne le nombre de lecteurs qui semblent le considérer comme leur personnage préféré dans le roman.
Chapitre 3 (2) - 03-08-2010
Llarimar
Llarimar est basé sur un de mes amis, Scott Franson. À l'époque où je travaillais sur Le Héros des Siècles, le groupe de mon église locale avait organisé une vente aux enchères de services pour la banque alimentaire locale. L'idée était que les membres de l'église proposent des services - comme un lavage de voiture, des biscuits cuits au four, ou d'autres trucs du genre - et qu'ensuite nous nous réunissions tous pour mettre aux enchères des boîtes de conserve pour la banque alimentaire.
J'ai mis aux enchères les droits d'appellation de l'un de mes livres. L'idée était que si vous gagniez l'enchère, vous auriez un personnage portant votre nom et basé sur vous. Comme vous pouvez l'imaginer, ce fut un grand succès et plusieurs centaines de boîtes de conserve ont été vendues. Le gagnant était Aaron Yeoman (vous pouvez le voir dans Le Héros des Siècles sous le nom de Lord Yomen).
L'autre grand enchérisseur était Scott. C'est un passionné de fantasy, un grand fan d'œuvres classiques comme Tolkien et Donaldson [NdT: Stephen R. Donaldson, auteur des Chroniques de Thomas Covenant] (bien qu'il lise à peu près tout ce qui se publiait). Il voulait vraiment les droits d'appellation, mais je pense qu'il a laissé Aaron l'avoir, car ce dernier était très enthousiaste et exprimait clairement son désir de gagner.
Environ un an plus tard, j'ai découvert que Scott, en bonne âme qu'il était, avait payé lui-même les boîtes de conserve d'Aaron et en avait fait don au nom du jeune homme. Cela m'a touché, et j'ai donc décidé d'intégrer Scott dans Warbreaker. Il se trouve qu'il y avait une très bonne place pour lui, car j'avais déjà prévu que Llarimar aurait une personnalité très similaire à celle de Scott.
J'ai décidé que le nom Franson ne conviendrait pas. (Bien que ce nom apparaisse dans Le Héros des Siècles comme un clin d'œil à Scott).À la place, j'ai utilisé le surnom de Scott, Scoot. J'ai trouvé que cela fonctionnait plutôt bien, car il n'y a qu'une lettre de différence avec son prénom, et son frère affirme qu'ils l'appelaient toujours ainsi. [NdT: en VF, Scoot a été traduit par Fouinard]
Alors, te voilà, Scott. Merci d'être génial.
Chanteflamme se nourrit de l'enfant
Pourquoi un enfant ? À vrai dire, ça n'a pas beaucoup d'importance. Un adulte, ou même une personne âgée, pourrait fournir un Souffle qui maintiendrait un dieu en vie.
Mais les Souffles des personnes âgées ne sont pas aussi vigoureux que ceux des jeunes. Si Chanteflamme recevait l'un de ces souffles pour se nourrir, il survivrait une semaine de plus, mais il ne se sentirait pas aussi dynamique et vivant qu'après s'être nourri du Souffle d'un enfant.
Les habitants de Hallandren sont fidèles. Même si Chanteflamme n'y croit pas, ils croient en lui et veulent lui offrir ce qu'il y a de mieux. C'est pourquoi ils utilisent des enfants. Assez âgés pour savoir ce qu'ils font, mais assez jeunes pour donner un Souffle puissant et vibrant à leur dieu.
Chapitre 4 (1) - 05-08-2010
Les noms dans ce livre
Les noms de ce roman, en particulier ceux de Hallandren et d'Idris, suivent le concept des consonnes répétées.
Je voulais essayer quelque chose d'un peu plus distinctif dans ce livre que les noms ne l'étaient dans Fils des Brumes. Dans ce livre, je me suis volontairement éloigné de la folie des noms d'Elantris. J'ai écrit des essais entiers sur la façon dont j'ai conçu les langues dans ce livre. Les noms étaient appropriés pour le roman, puisque la langue était si importante pour l'histoire. Cependant, je sais que le nombre et la bizarrerie de nombreux noms d'Elantris étaient dérangeants.
Dans Fils des Brumes, j'ai donc choisi des noms beaucoup plus faciles à prononcer et j'ai donné à chacun un simple surnom. Quand est venu le temps de Warbreaker, j'ai voulu essayer quelque chose d'autre, faire un pas en arrière vers la spécificité de la langue, mais sans aller aussi loin que dans Elantris.
J'ai longtemps joué avec l'utilisation de doubles consonnes comme structure d'appellation. J'ai essayé plusieurs façons de les écrire. Je pouvais soit utiliser les lettres doublées, sans rupture (Ttelir). Je pouvais glisser une voyelle au milieu en espérant que les gens la prononcent comme un schwa (Tetelir). Ou je pouvais utiliser la norme fantaisiste d'une apostrophe (T'telir).
Finalement, j'ai décidé d'opter pour les trois. J'ai pensé qu'écrire tous les noms après l'une des manières aurait été répétitif et ennuyeux. En utilisant les trois, je pouvais avoir de la variété, mais aussi un thème. Vous avez donc des doubles dans des noms comme Llarimar. Il y a des voyelles insérées comme dans Vivenna. Et vous avez des apostrophes comme dans T'Telir.
Je pense que cela s'est bien passé. Certains membres de mon groupe d'écriture se sont plaints des romans fantastiques et de leur utilisation excessive des apostrophes dans les noms. Ma réponse : Pas facile. Ce n'est pas parce que l'anglais n'aime pas le faire que nous devons l'éviter dans les autres langues. J'aime l'aspect de T'Telir avec une apostrophe, et la façon dont les gens le diront. Alors ça reste. 😉
Siri s'approche de T'Telir
Nous voyons enfin T'Telir. Je suis toujours un peu ennuyé par le fait qu'il faille attendre le quatrième chapitre pour voir la ville. Je crains que les gens lisent le livre et aient du mal à s'y ancrer, car nous avons eu cinq points de vue en cinq chapitres et nous sommes allés dans beaucoup d'endroits différents.
Cependant, je pense que le travail de fond effectué dans les quatre premiers chapitres est nécessaire pour que le livre fonctionne. Je n'ai pas réussi à trouver un moyen de tout supprimer et de faire en sorte que les choses fonctionnent quand même. Peut-être (juste peut-être) aurais-je pu déplacer le prologue de Vasher au milieu et en faire un chapitre normal, puis déplacer le chapitre original de Siri/Dedelin pour en faire un prologue. Ensuite, la décision d'envoyer Siri en ville ayant été prise, j'aurais pu passer directement à celui-ci. Cependant, nous aurions perdu trop de choses. Cette façon de faire n'est pas parfaite non plus, mais je pense que c'est la meilleure façon dont le livre aurait pu être fait.
Chapitre 4 (2) - 10-08-2010
Hawaï
Oui, j'ai visité Hawaï au milieu de l'écriture de ce livre. Vous avez remarqué ?
Après Fils des Brumes, je voulais écrire un livre se déroulant dans un endroit très différent de l'Empire Ultime. Qu'est-ce qui est différent d'une terre désolée et brûlée ? Un paradis tropical, bien sûr ! L'un des grands avantages d'être auteur, c'est de pouvoir justifier un voyage à Hawaï juste pour faire des recherches sur la façon de décrire correctement les plantes, les paysages et l'atmosphère d'un tel endroit. C'est vraiment un travail difficile, mais je suis prêt à me sacrifier pour vous tous. Inutile de me remercier.
Morts-vivants
Cela faisait longtemps que j'envisageais de faire un livre avec des morts-vivants "technologiques" dans un monde fantastique. Un endroit où un corps pourrait être recyclé, restauré à un semblant de vie, puis remis au travail. Je suis toujours à la recherche de moyens d'explorer de nouvelles voies dans le domaine de la fantasy, et j'ai vu des gens s'en tenir aux mêmes vieux tropes avec les morts-vivants. (Des zombies sans cervelle et en décomposition ou des vampires pimpants au look gothique).
Je voulais trouver un juste milieu. Si vous disposez d'une magie capable de donner vie à une figurine, que pourrait-elle faire avec un cadavre ? Comment une société pourrait-elle utiliser ces cadavres ambulants, en les traitant comme une ressource réaliste ?
Les Sans-vie sont nés de ce désir. J'ai développé quelque chose de semblable pour un roman complètement différent, mais j'ai abandonné ce projet il y a des années. Ils sont retournés dans la pile de ferraille de mon esprit, d'où je tire et recombine des idées pour créer des romans.
Autres notes
Oui, il y a des Rappelés à Idris. Il y a des Rappelés partout où il y a des gens dans ce monde. (Le nom de ce monde est Nalthis, soit dit en passant. Fils des Brumes se déroule sur un monde appelé Scadrial, et Elantris sur un monde connu sous le nom de Sel. Vous voyez les choses amusantes que l'on apprend en lisant les annotations).
J'aimerais un jour faire une suite à Warbreaker, en partie parce que je veux montrer toutes les différentes façons dont les habitants de Nalthis traitent les Rappelés . Ils sont traités de façon très étrange dans certains endroits. Par exemple, de l'autre côté des montagnes, il y a un royaume où lorsque quelqu'un meurt d'une façon qui pourrait être héroïque, le corps est immédiatement acheté par un noble qui espère toucher le jackpot et obtenir un Rappelé. En effet, comme les Rappelés peuvent guérir les gens, c'est une excellente idée d'en garder un à portée de main pour servir de plan d'assurance d'urgence pour vous soigner.
Par ailleurs, au cas où vous vous poseriez la question, la Mer Vive et la Mer Intérieure sont la même chose. C'est une autre histoire entre Idris et Hallandren. La plupart des montagnes, des océans et des lacs portent deux noms : celui de l'Idris et celui de l'Hallandren. À l'origine, cela s'explique par les tensions entre les deux royaumes, qui donnaient des noms différents aux choses pour se différencier. Ironiquement, dans de nombreux cas, les deux noms sont restés, et les deux royaumes se sont retrouvés à alterner entre les deux noms.
La Mer Intérieure était le nom donné par les Idriens à l'étendue d'eau, rebaptisée parce qu'ils voulaient minimiser son importance. (Idris est en effet enclavé). La Mer Vive était le nom original [NdT : les deux termes apparaissent en VO, mais en VF c'est systématiquement Mer Intérieure qui est utilisé].
Chapitre 5 (1) - 12-08-2010
Vasher observe Siri
On revient à Vasher. Il était difficile de montrer son point de vue dans le livre. Je voulais qu’il reste une énigme - je ne voulais pas que le lecteur sache s’il devait être de son côté ou non. Mais je voulais qu’on le trouve intéressant.
Les origines de Saignenuit
Cela fait un moment que j'ai envie de faire un livre avec une épée parlante. Les objets conscients sont l'un de mes thèmes favoris dans les livres de fantasy que j'ai lus, et vous en verrez probablement d'autres dans mes prochains livres.
L'épée magique est un archétype à part entière de la fantasy, même s'il n'y a pas eu de bons livres autour d'épées magiques parmi les grands romans de fantasy de ces dernières années. Peut-être est-ce dû au fait que Saberhagen et Moorcock ont fait du bon travail avec leurs livres dans le passé. Je n'en sais rien. (Je ne compte pas les apparitions d'épées magiques comme Callandor dans la Roue du temps. Je parle de livres dans lesquels les épées jouent un rôle majeur).
Quoi qu'il en soit, c'est une tangente, et je suis certain que la moitié des gens qui lisent ceci peuvent penser à des exemples et des exceptions à ce que je viens de dire. Toujours est-il, c'est un thème que je voulais aborder, et le système magique de ce monde m'en a donné l'occasion.
Saignenuit est un autre personnage préféré des lecteurs. Je pense que sa personnalité est celle qui fonctionne le mieux parmi tous les personnages secondaires que j'ai écrits. Il n'a pas beaucoup de dialogues dans le livre, mais ils sont si distinctifs qu'ils fonctionnent.
Vasher rencontre Bebid le Prêtre pour manger
Les restaurants. Ils n'existaient pas vraiment dans de nombreuses cultures médiévales. La plupart de mes livres ne se déroulent pas à l'époque médiévale, mais plutôt dans des uchronies préindustrielles, à la fin de la Renaissance si vous voulez. Warbreaker ne fait pas exception à la règle.
T'Telir semble être le genre d'endroit où l'on trouve des restaurants. Des endroits où l'on peut s'asseoir tranquillement, manger et discuter. C'est une ville portuaire prospère, avec beaucoup de commerce et de richesses. Il y a même une classe moyenne, un autre concept qui n'existait pas à de nombreuses époques.
À l'origine, Vasher faisait une remarque détournée sur la fille de Bebid pour l'inciter à parler. Mais je me suis éloigné de cette idée dans les versions ultérieures, préférant des indiscrétions plus nébuleuses. J'avais l'impression qu'une remarque sur une fille pouvait trop ressembler à un enlèvement de la part de Vasher, même si je pensais que la fille avait fait quelque chose d'embarrassant qui, s'il était révélé, mettrait le prêtre dans le pétrin.
Chapitre 5 (2) - 17-08-2010
Le rêve de Chanteflamme
Les sections consacrées à Chanteflamme ont fait l'objet de deux améliorations majeures au cours des dernières versions du roman. La première est l'amélioration des souvenirs de ses rêves. Nous ne voyons pas les rêves, mais seulement leur effet sur lui.
Dans la première version, ces rêves étaient beaucoup moins inquiétants, en particulier au début du livre. Mon agent s'est plaint que le livre semblait manquer de direction, en particulier dans les séquences de Chanteflamme, et m'a demandé de trouver un moyen de le rendre plus tendu. Il ne se souciait pas de savoir si Chanteflamme plaisantait ; il voulait juste sentir une tension sous-jacente, l'impression que tout n'allait pas bien.
Les rêves viennent de là. À l'origine, Chanteflamme rêvait simplement que le bateau quittait le port. Dans les dernières versions de ce chapitre, je l'ai fait se souvenir de plus de choses - la ville en feu, les flammes provoquant un reflet rouge sur l'océan.
En fait, il ne s'agissait pas d'une modification du rêve. C'est ce que j'avais prévu qu'il rêve ; à l'origine, j'avais juste fait en sorte qu'il l'oublie. Je n'ai commencé à aborder les rêves violents que bien plus tard dans le livre, dans un chapitre en particulier. Mais en raison des demandes de Joshua, j'ai déplacé le sentiment de danger de ces derniers chapitres à celui-ci afin de commencer à le préfigurer plus tôt.
Les mots d'esprit de Chanteflamme
L'autre révision majeure de Chanteflamme a pris la forme d'une amélioration de son humour. Mon rédacteur en chef ne s'est pas plaint de la même chose que mon agent - au contraire, il voulait rire davantage. Il voulait plus de traits d'esprit de la part de Chanteflamme. J'ai d'abord résisté à cette demande, car je craignais que le fait de le rendre trop vif ne nuise à ses conflits internes. Je voulais qu'il soit drôle, mais pas nécessairement brillant.
Cependant, mon éditeur a fini par me convaincre. Il a toujours été d'avis que quelques lignes d'esprit supplémentaires ne nuiraient en rien. Je dois dire que j'aime bien ces lignes et que je suis content de les avoir. Mais je m'inquiète de la surcharge d'humour dans les chapitres de Chanteflamme, et donc de la dilution de son conflit interne.
Chapitre 6 - 23-08-2010
Siri est baignée, puis envoyée au Dieu-Roi
C'était une suite de chapitres étranges à écrire. J'ai déjà parlé sur l'écriture de personnages du sexe opposé. C'est devenu de plus en plus facile pour moi au fil des ans, en partie - je pense - parce que j'ai commencé si mal que je me suis forcé à m'entraîner encore et encore. Aujourd'hui, ça m'est généralement aussi facile que d'écrire des hommes. En fait, je ne pense même pas au sexe du personnage lorsque j'écris - je pense à qui il est. À ses motivations et à ses conflits. Comment il voit le monde et comment il réagit aux choses. Il est vrai que leur sexe influe sur ces éléments, tout comme il influe sur leur personnalité. Mais je ne m'assois pas en me disant : "Là je vais écrire une femme." Je m'assois et je me dis : "Je vais écrire Siri." Je sais qui est Siri, je peux donc voir à travers ses yeux et montrer comment elle réagit.
Cela dit, je n'avais jamais essayé d'écrire une nuit de noces du point de vue d'une femme. Cela a représenté quelques défis intéressants. Tout d'abord, il y a beaucoup plus de nudité dans ce livre que dans mes autres livres. Je n'hésite pas à le faire (même si je suis probablement plus conservateur que la plupart de mes lecteurs dans le domaine de la sexualité), car j'estime que ce que vous faites avec votre imagination ne regarde que vous. Cette scène peut être jouée de façon "interdit aux moins de" 12 ou 16 ans. C'est à vous de décider comment elle sera jouée. C'est à vous de décider comment vous voulez l'imaginer.
Il est intéressant de noter que mon propre mariage a eu lieu pendant la rédaction de ce livre. J'ai écrit ce chapitre avant, mais j'étais fiancée à l'époque. Pendant que je travaillais sur le roman, j'ai eu l'occasion de vivre moi-même toute la progression des moments gênants d'une nuit de noces (oui, c'était notre première fois, par choix).
Je pense que cela a probablement influencé la façon dont j'ai écrit les points de vue de Siri tout au long du livre.
Les Boucles royales
Un groupe de personnes dont les cheveux changent de couleur en fonction de leurs émotions est une autre de ces petites graines d'histoire qui me trottaient dans la tête depuis des années avant que je n'écrive ce livre. J'ai même fait quelques chapitres tests dans d'autres contextes avec des personnages qui avaient cet attribut physique. (Dark One, que je ne sais pas si je finirai un jour, a joué avec ça. De même qu'un livre se déroulant dans le monde d'Éther [NdT: The Aether of Night, non publié]).
Finalement, cet attribut s'est glissé dans Warbreaker. J'aime la façon dont il rajoute un peu de saveur à Siri et Vivenna, en les rendant distinctives d'une façon qui n'a pas grand-chose à voir avec l'intrigue. Je dis toujours qu'il faut faire des choses connectées, et c'est très important. Mais il faut veiller à ce que tout ne soit pas trop ordonné. Ca entraîne ses propres problèmes, comme je l'ai mentionné dans une annotation précédente.
Les Boucles royales font partie du worldbuilding, comme vous le découvrirez plus tard dans le livre. Cependant, elles sont surtout là pour donner une impression distinctive au monde et à la lignée royale, pour vous montrer qu'il y a quelque chose d'unique à propos de la royauté. J'espère que ça vous permettra de mieux comprendre pourquoi Hallandren a travaillé si dur pour les ramener dans leur propre lignée de rois.
Chapitre 7 - 24-08-2010
Siri entre dans la chambre du Dieu-Roi
Il s'agit d'une de ces ruptures de chapitre qui sont là pour des raisons stylistiques plus que pour autre chose. D'un point de vue thématique, ces deux chapitres sont en fait le même. Cependant, j'ai voulu faire une pause avant qu'elle n'entre, car ça fonctionne très bien en tant que tournant dramatique de l'histoire.
J'ai reçu des mails me demandant comment décider quand interrompre un chapitre. Honnêtement, je ne sais pas trop comment répondre à cette question. Je ne planifie pas les ruptures de chapitres, je les fais tout simplement. Un bon chapitre doit avoir son propre arc, avec une action montante, un point culminant, puis peut-être une brève action descendante. (En pensant à ça, vous comprenez sans doute pourquoi les chapitres cinq et six peuvent être considérés comme un seul et même chapitre à cet égard). Mais il n'y a pas de véritable science en la matière - il faut couper là où cela semble juste.
Quoi qu'il en soit, l'entrée en scène de Siri est probablement le premier grand moment d'apogée du livre. C'est là que j'ai poussé le roman depuis le début, et c'est l'une des scènes centrales de ce livre. (Les scènes que j'imagine et développe avant de commencer à écrire, et qui propulsent ensuite leur section du roman).
Tissepourpre
Tissepourpre a été la première des divinités que j'ai nommée, et son titre a ensuite servi de référence aux autres dieux de la Cour des Dieux. Chanteflamme fut le deuxième, et j'ai joué avec plusieurs versions de son nom avant de me décider. Le nom de Tissepourpre, en revanche, est venu rapidement et facilement - et je n'ai jamais voulu le changer une fois que je l'ai choisi.
En développant la Cour des Dieux, j'ai voulu concevoir quelque chose qui ressemble un peu à un panthéon grec - ou du moins, à un panthéon construit. Après leur Rappel, les prêtres donnent à chacun son titre. Tissepourpre a reçu celui de l'honnêteté et des relations interpersonnelles, et au cours des quinze années de son règne, elle est devenue l'une des figures les plus dynamiques de la Cour. Peu de gens s'en souviennent encore, mais elle a réussi à faire changer son titre au cours de sa première année. Elle s'appelait auparavant Tissepourpre l'Honnête, et elle est devenue Tissepourpre la Splendide grâce à une campagne et à d'habiles manœuvres politiques.
Beaucoup la considèrent comme la déesse de l'amour et de la romance, mais ce n'est techniquement pas vrai. C'est juste le nom et le personnage qu'elle s'est forgé, car elle y voyait une position de plus grand pouvoir. Elle a même envisagé de prendre la direction opposée et de devenir la chaste déesse de la justice et de l'honneur. Cependant, elle a finalement décidé de prendre la direction qui lui semblait la plus naturelle.
Après ces quinze années, il est difficile de distinguer quand elle est elle-même et quand elle joue un rôle. Les deux se sont mélangés et sont devenus interchangeables.
Lorsque j'ai conçu cette histoire, je savais que je voulais une belle déesse pour donner du fil à retordre à Chanteflamme. Cependant, j'ai vite compris que je ne voulais pas d'une déesse de l'amour jetable, une bimbo sulfureuse. J'avais besoin de quelqu'un de plus complexe et de plus compétent que ça, quelqu'un qui puisse servir de faire-valoir à Chanteflamme, non seulement pour les joutes verbales, mais aussi pour l'inciter à être plus proactif. C'est ainsi qu'est née Tissepourpre.
Dans la première version du livre, ce chapitre avait un ton légèrement différent. Chanteflamme ne se réjouissait pas à l'idée de s'entraîner avec Tissepourpre ; il grimaçait et souhaitait qu'elle ne l'importune pas. Cet artefact est resté jusqu'aux dernières versions du livre, bien qu'il n'y ait pas sa place. J'ai écrit les derniers chapitres en pensant qu'ils s'entendaient bien, et j'ai donc voulu réviser ce premier chapitre pour laisser entendre qu'ils se réjouissaient de leurs conversations.
Chapitre 8 - 26-08-2010
Siri se réveille, puis explore le palais
Ces chapitres sur Siri m'ont posé un petit problème, car j'ai l'habitude de centrer mon écriture sur les conversations. Un chapitre donné comporte de l'action et de la description, mais la série de scènes tourne généralement autour de discussions importantes entre les personnages.
Mais dans le palais, pendant les Réjouissances, Siri n'a presque personne à qui parler. Elle n'a tout simplement rien à faire. Avis aux écrivains en herbe : Un personnage qui n'a rien à faire n'est pas bon. Vous voulez de l'action, du mouvement et des conflits dans vos histoires. C'est ce qui les fait avancer et les rend intéressantes.
Mais dans ce cas, le manque de direction de Siri était nécessaire pour faire fonctionner l'intrigue. Dans ces chapitres, Siri ne fait que réagir, essayant de rester à flot dans un monde très différent du sien. J'ai donc dû me concentrer sur d'autres moyens de rendre les scènes intéressantes.
Souvent, dans l'écriture, des besoins comme celui-ci finissent par définir des aspects des livres. Je n'avais pas prévu que le palais fonctionne comme il l'a fait - chaque pièce étant modulable, chacune d'entre elles pouvant se transformer en n'importe quel type de pièce. J'avais l'intention de donner à Siri ses propres chambres, comme on pourrait s'y attendre dans une situation comme celle-ci.
Mais à ce stade du livre, le chapitre paraissait terne, et je savais qu'il fallait apporter une petite touche au palais pour le rendre suffisamment original pour retenir l'attention de Siri et du lecteur. C'est une toute petite chose, mais je pense que ce changement a beaucoup ajouté au chapitre, et donc au livre.
Chapitre 9 - 31-08-2010
Vivenna en tant que point de vue
En général, Vivenna est le personnage le moins apprécié des lecteurs. Je comprends pourquoi. Siri est la jeune sœur flamboyante, Chanteflamme est le courtisan pittoresque et Vasher le mystérieux inconnu. Vivenna est donc chargée de la responsabilité d'être la sœur aînée qui essaie de faire ce qui est juste. Elle n'est pas aussi dynamique que les autres, surtout au début.
Peut-être que cela aurait dû me motiver à donner plus d'importance à ses points de vue. La changer pour qu'elle soit plus dynamique, peut-être. Mais j'ai résisté. Des quatre, Vivenna est celle qui me ressemble le plus. L'aînée de la fratrie qui se mêle des affaires des autres, soi-disant pour leur bien. J'étais un peu comme ça quand j'étais plus jeune.
Pour moi, Vivenna est le personnage le plus intéressant du livre. Oui, Chanteflamme a été le plus amusant à écrire, mais Vivenna est celle qui a le plus de potentiel pour grandir et changer. D'autant plus qu'elle n'est pas immédiatement intéressante comme les trois autres. Tout comme Hrathen dans Elantris, Vivenna commence très loin de ce qu'elle devrait faire si elle voulait gagner l'intérêt des lecteurs. Il faudra lire la suite pour voir si elle y arrive.
Vivenna observe la ville
L'une des raisons pour lesquelles j'ai su que je devais faire de Vivenna un personnage principal est qu'il existe un contraste extraordinaire entre elle et Siri. Leur façon de voir le monde est si différente qu'elle offre d'excellentes opportunités pour l'intrigue. La façon dont elles réagissent chacune à leur première visite à T'Telir en est un exemple.
En outre, avec Siri et Chanteflamme enfermés dans la cour, et avec Vasher des choses que seul lui comprend, nous n'avions pas de personnages qui pouvaient faire l'expérience de la ville elle-même de manière cohérente avec un point de vue intéressant.
Comme je l'ai dit, ce livre a commencé par traiter des deux sœurs qui sont forcées de jouer le rôle de l'autre et de la façon dont elles gèrent ces changements dans leur vie. Vivenna fait partie intégrante de ce processus.
Parlin en tant que personnage
Ceux d'entre vous qui ont suivi l'évolution du roman Warbreaker à ses débuts savent que Parlin, en tant que personnage, a changé radicalement au fil des révisions. Au début, il portait un nom différent (Peprin) et était beaucoup plus maladroit et innocent. Il apportait un certain contrepoint comique et disait souvent des choses stupides.
Cela ne fonctionnait tout simplement pas. D'une part via le point de vue de Vivenna, nous avons déjà les mercenaires pour nous donner des répliques amusantes (nous en reparlerons plus tard). D'autre part, Peprin était tout simplement trop bête. Je n'ai pas aimé l'impression de stupidité qu'il donnait. Il semblait plus ridicule que drôle. Je l'ai donc supprimé et remplacé par un personnage similaire plus compétent.
Par exemple, dans la première version, Peprin a acheté un chapeau parce qu'il le trouvait cool, mais il avait l'air stupide. Parlin achète le même chapeau, mais son raisonnement est le suivant : si vous allez vous promener dans les bois, vous devez vous habiller aux couleurs des bois. Si l'on veut aller en ville, il faut commencer à s'habiller aux couleurs de la ville. C'est un bon raisonnement, et vous verrez qu'il le suivra davantage à l'avenir. Les deux hommes font la même chose, mais dans ma tête, le raisonnement était complètement différent, et cela a changé la façon dont je les ai écrits (j'espère).
En relisant le livre, j'ai toujours l'impression que Parlin n'est pas un personnage assez important. Avec les mercenaires qui dominent la scène, Parlin ressort à peine. Je pense que si j'avais le temps, je le supprimerais probablement à nouveau et le remplacerais par un autre personnage, qui parlerait davantage, afin qu'il puisse participer davantage aux événements. Mais bon.
Chapitre 10 - 02-09-2010
Vivenna rencontre les mercenaires au restaurant
Denth était prévu comme un personnage important de ce livre dès le début. Je cherchais un type de personnage que je n'avais jamais écrit, quelqu'un qui pourrait être intéressant, mais qui ne volerait pas trop la vedette à Vivenna. Mais je voulais aussi quelqu'un qui puisse fournir une bonne joute verbale (un thème de ce livre) sans simplement reproduire la façon dont Chanteflamme fait des jeux de mots.
Les personnalités de Denth et de Tonk Fah sont nées de ce constat. Je voulais qu'ils proposent un type d'humour plus bas de gamme, des conversations qui traitent de plaisanteries plus basiques. Ils ne sont pas censés être drôles à mourir de rire, mais j'espère qu'ils sont amusants et hauts en couleur en tant que personnages.
Vivenna rend visite à Lemex
Au tout début de la préparation de ce livre, j'avais l'intention de faire vivre Lemex. Il devait devenir un mentor pour Vivenna et avoir la personnalité qu'elle lui avait décrite dans son imagination. Alerte, vif d'esprit, intelligent.
J'ai donc décidé de le tuer.
Pourquoi ? Eh bien, c'est compliqué. D'une part, j'avais l'impression qu'il s'agissait d'un personnage trop typique de l'un de mes livres. Le mentor plein d'esprit n'est pas seulement un stéréotype de la fantasy, c'est aussi quelque chose sur lequel je m'appuie beaucoup dans mes écrits. (Bien que, je l'admets, beaucoup d'entre eux n'aient pas été publiés - cependant, Papy Smedry des livres Alcatraz est un excellent exemple de ce type de personnage).
J'ai également eu le sentiment que Lemex aurait pu trop facilement être une béquille pour Vivenna, de la même manière que Mab aurait pu l'être pour Siri. L'idée était de garder ces sœurs constamment hors de leurs éléments, de les forcer à s'adapter et à grandir.
Au lieu de ça, j'ai augmenté la compétence des mercenaires et j'ai décidé de leur faire jouer un rôle plus important.
Denth le traître
Denth a toujours dû trahir Vivenna. En fait, c'est l'un des tout premiers concepts du livre, l'idée que je voulais un méchant qui ne soit pas seulement sympathique, mais aussi drôle. Trop souvent, les méchants sont dépeints comme des personnes tout simplement méprisables. S'ils rient, c'est un rire diabolique.
Mais les gens ne sont pas comme ça, pas même la plupart d'entre eux. Ils sont réels, ils ont des objectifs et des motivations, mais ils peuvent aussi rire, pleurer et ressentir. Denth est un mercenaire. Plus que cela, c'est un homme qui a causé beaucoup de douleur et de mort au cours de sa longue vie, et il s'en accommode en se laissant recruter pour des tâches importantes. Ainsi, il n'a pas à se sentir aussi responsable.
D'une certaine manière, j'ai imaginé Denth comme l'anti-Kelsier. Il est désinvolte, intelligent et engagé pour accomplir des tâches impossibles. Seulement, dans ce livre, il travaille pour la mauvaise équipe. Dans cette scène en particulier, il faisait de son mieux pour pousser Vivenna à lui donner les Souffles. Son travail consistait uniquement à la retenir, à la garder captive et en réserve au cas où le complot avec Siri échouerait. Ainsi, il y aurait une deuxième princesse à utiliser dans les complots. À l'origine, il avait été affecté au service de Lemex pour lui permettre d'entrer en contact avec les Idriens de la ville, afin de les enhardir et d'attiser la guerre. Mais lorsqu'il a appris que Vivenna arrivait, il s'est rendu compte qu'elle serait un bien meilleur pion, et il a donc empoisonné Lemex et l'a réceptionnée à sa place. Ses employeurs étaient très heureux d'avoir une princesse de secours.
De toute façon, les Souffles de Lemex étaient secondaires. Denth les voulait, mais il savait que la chose la plus importante à faire était d'obtenir la confiance de Vivenna. Il a donc essayé de la manipuler subtilement pour qu'elle les lui donne. (Il a volontairement fait semblant de ne pas vouloir les prendre pour l'inciter à le faire).
D'une certaine manière, même s'il n'a pas de point de vue, l'un des grands thèmes de ce livre est la tragédie Denth en tant qu'homme. Il aurait pu être plus. A une époque, il était un homme bien meilleur que la plupart de ceux qui ont vécu.
Tonk Fah est une perte de temps. Même s'il est parfois drôle.
Chapitre 11 - 07-09-2010
Siri visite à nouveau la chambre du Dieu-Roi
Pour être honnête, dans un monde parfait, je ralentirais probablement un peu le rythme. J'insérerais un autre chapitre du point de vue de Siri, où elle se rend dans la chambre, où le Dieu-Roi l'observe et où elle reste soumise. Je ne ferais pas ce chapitre, où elle laisse exploser ses émotions, avant leur troisième scène ensemble.
Mais ça n'arriverait que dans un livre où il n'y aurait pas autant de choses à faire avec d'autres points de vue. Mes livres sont déjà un peu longs, du point de vue des libraires. Ils aimeraient que les romans de fantasy épique se réduisent à environ 120 000 mots (au lieu de ma moyenne de 240 000).
Si j'avais vraiment pensé que c'était important, j'aurais ajouté la scène supplémentaire. Le vrai problème, c'est que Siri n'étant qu'un des quatre points de vue principaux, je devais être prudent. Si ce livre ne concernait qu'elle, j'aurais pu remplir ses chapitres avec plus d'intrigues politiques et ajouter beaucoup de sous-intrigues. Cela aurait ralenti le rythme sur la partie du Dieu-Roi. Cependant, j'ai décidé de ne pas aller dans cette direction, et j'ai donc dû m'assurer que le rythme était plus rapide pour l'intrigue principale dans laquelle Siri est impliquée.
Origine du personnage de Bleudoigt
Bleudoigt est né, comme la plupart des idées pour mes livres, d'un personnage sans lien avec une histoire ou un monde. Je voulais raconter l'histoire d'un scribe dans un palais qui était méprisé par la noblesse en raison de ses origines humbles, mais qui est devenu le héros de l'histoire. J'avais le sentiment qu'un scribe ferait un bon personnage, un personnage différent.
Et peut-être qu'un jour je raconterai une histoire de ce genre, mais le personnage a évolué pour devenir celui qui collait à cette histoire. Il a beaucoup changé depuis ces débuts, comme vous pouvez le voir, mais il reste en grande partie la même personne dans mon esprit. Et j'adore le nom Bleudoigt pour un personnage de scribe.
Oui, Bleudoigt a également été conçu comme un traître dès le début. L'idée de l'inversion des rôles m'a obligé à construire mes obscurs méchants avec beaucoup de soin et d'attention.
Plus haut, j'ai parlé du Bleudoigt original comme d'un héros. Le fait est que c'est ainsi qu'il se perçoit encore aujourd'hui. La figure héroïque de Pahn Kahl, au cœur des événements, ignoré par la noblesse (ou, dans ce cas, des prêtres) en raison de son ethnie et de sa position, il a été en mesure de manipuler une grande partie de ce qui se passait dans le royaume.
Il était le héros qui essayait de libérer son peuple. Il est allé trop loin.
Quoi qu'il en soit, dans ce chapitre, il essaie d'instiller en Siri une graine d'inquiétude et de doute. Il espère que si elle se sent en danger, elle lui fera davantage confiance, ce qui lui permettra de faire ce qu'il doit faire. À ce stade, il n'est pas certain qu'il la tuera. Il espère plutôt pouvoir la manipuler pour qu'elle manipule à son tour les Idriens de la ville. Il veut donc s'assurer que Siri considère les hallandrènes comme ses ennemis. Il voit bien qu'elle commence à penser que sa vie dans la cité n'est pas si mauvaise que ça, et cela l'inquiète. Idris et Hallandren n'entreront pas en guerre, selon lui, si Siri est trop satisfaite de son sort.
Cependant, le succès de Denth avec Vivenna en ville (et oui, c'est Bleudoigt qui emploie Denth) finira par convaincre Bleudoigt qu'il n'a pas besoin de Siri pour ce rôle.
Malheureusement pour elle - et pour lui, d'une certaine manière - il se rend compte que si elle était considérée comme ayant été tuée par les prêtres de Hallandren, cela déclencherait certainement une guerre.
Chapitre 12 - 09-09-2010
Chanteflamme écoute les suppliques
Le concept des suppliques - et le fait que les dieux aient déjà pu guérir quelqu'un - est né de mon désir d'avoir un aspect miraculeux chez eux. Quelque chose d'évident, quelque chose de plus qu'une simple capacité à faire de vagues prophéties. Leurs auras de Souffle sont impressionnantes, c'est vrai, mais c'est aussi le cas d'un Éveilleur doté d'une grande quantité de Souffle.
J'ai repris l'idée de pouvoir mourir pour guérir d'une idée abandonnée dans Elantris. Si vous regardez les scènes supprimées (Attention : Spoilers pour la fin d'Elantris), vous pouvez lire qu'il y avait à l'origine une intrigue secondaire dans laquelle les séons (les boules de lumière flottantes) pouvaient utiliser l'aon en leur centre et créer un événement miraculeux. Cependant, cela les tuait. J'ai fini par abandonner cette structure d'intrigue dans la version finale, et j'ai donc supprimé toutes les références à cette capacité dans le livre. Je trouvais que c'était trop artificiel dans ce roman.
Cependant, j'ai toujours pensé qu'il s'agissait d'un concept intéressant, et je l'ai donc développé dans ce livre comme un aspect des Rappelés qui les rend différents. Ils peuvent créer un miracle - et dans ce monde, ce miracle doit être une guérison. Ils peuvent dépenser leur Souffle Divin pour guérir quelqu'un.
Cela a cependant créé un autre problème pour les lecteurs. Dans le livre, il est devenu très difficile de leur expliquer qu'un Rappelé pouvait toujours Éveiller des choses, mais pas en utilisant le Souffle qui lui avait été accordé par son Rappel. En d'autres termes, si un Rappelé obtient cent Souffles supplémentaires, il peut les utiliser comme n'importe qui d'autre. Mais s'il donne le Souffle avec lequel il est revenu à la vie, cela le tue.
Tout le monde commence avec un Souffle. Eh bien, les Rappelés commencent aussi avec un Souffle - un Souffle Divin qui peut être donné pour guérir le Souffle de quelqu'un d'autre qui est souffrant ou mourant. C'est ce que demandent les suppliants.
Mais les Souffles normaux, ils peuvent les donner. Ils doivent juste y aller avec parcimonie.
Siri se rend compte qu'elle doit être proactive
Comme je l'ai dit dans l'autre passage, je crois que l'intrigue de Siri est un peu accélérée par rapport à ce que j'aurais voulu, mais c'est nécessaire. Rien n'est pire dans un livre qu'un personnage qui ne fait jamais rien. Il fallait qu'elle surmonte sa peur et son inquiétude et qu'elle décide de devenir proactive. Ce n'est qu'à ce moment-là que des choses intéressantes pouvaient commencer à se produire dans son histoire.
J'ai donc traversé les moments d'indécision et d'inaction aussi vite que possible, pour arriver à ce moment où elle décide de changer. Je pense que son caractère, tel qu'il est (impulsif et déterminé), justifie qu'elle décide rapidement de prendre ses responsabilités, maintenant qu'elle a été placée dans une situation de grand stress.
Chapitre 13 - 15-09-2010
Mon éditeur m'a un peu pris au dépourvu lors de la dernière édition de ce livre en me demandant si je pouvais avancer le premier chapitre de Vivenna (le précédent) de quelques places pour qu'elle soit introduite plus tôt dans le livre.
Cela posait un problème, car j'avais prévu son arrivée, sa rencontre avec les mercenaires, sa visite à Lemex, puis sa visite à Siri, le tout dans la même journée. (Cela signifiait que je devais avancer de deux chapitres, puisque je ne voulais pas rompre avec les mercenaires qui lui disaient qu'ils étaient là pour la tuer. Je voulais passer directement à la scène suivante avec elle.
Il a fallu beaucoup jongler. L'une des révisions que j'ai dû faire a été de déplacer ce troisième chapitre d'un jour dans le processus. Elle devait arriver, s'endormir, puis se lever le lendemain matin et avoir une conversation sur le fait de donner les Souffles. Puis elle a dû aller voir Siri le même jour.
Je crains toujours que ce méli-mélo n'ait causé des problèmes de timing. Je pense les avoir tous repérés, mais je crains qu'à un moment donné, Chanteflamme dise : "La présentation de la reine est dans deux jours", puis que Vivenna arrive le même jour, s'endorme et aille voir Siri le lendemain. Si c'est le cas, l'explication est - malheureusement - que les chapitres ne se déroulent pas tout à fait dans l'ordre chronologique.
En général, j'essaie de faire en sorte que mes chapitres soient tous chronologiques, même entre les différents points de vue. Mais de temps en temps, l'histoire est meilleure s'ils ne le sont pas. La distinction est très difficile à faire. Mais je pense qu'elle peut se produire ici. (Notez que beaucoup d'auteurs, comme Robert Jordan, ne s'efforcent pas de respecter la chronologie - ils préfèrent que les chapitres soient un peu désordonnés. Dans un livre de Robert Jordan, par exemple, il arrive souvent que des personnages fassent des choses dans un chapitre, puis que d'autres personnages fassent des choses quelques semaines plus tôt. Les chapitres sont toujours chronologiques du point de vue, mais les points de vue peuvent être différents les uns des autres. En fait, il joue beaucoup avec ce concept, en plaçant le livre dix principalement à la même époque que le livre neuf).
Denth discute avec elle du Souffle
Vivenna et Siri commencent à inverser leurs rôles. Siri apprend à être plus réservée, mais c'est plutôt elle qui apprend à se comporter comme une reine. Elle prend des responsabilités, elle est active plutôt qu'inactive.
Vivenna est forcée, juste un peu, à l'inactivité. Elle croit faire des choses, mais elle ne fait que réagir. De plus, elle expérimente ce que c'est que de perdre le contrôle de ses émotions à plusieurs reprises.
Quelques remarques à ce sujet. Lorsque Tonk Fah dit "Sauf si on compte les animaux", en référence au fait que leur équipe ne compte que trois membres, il ne parle pas de l'oiseau. Il parle en fait de Clod le Sans-vie.
Les motivations de Denth
Si vous lisez le livre pour la deuxième fois, prêtez attention à ce que Denth dit ici à propos de Lemex. Ils discutent de la façon dont Lemex peut être un patriote tout en volant le roi. En fait, Denth parle en quelque sorte de lui-même, et non de Lemex. Il laisse entendre qu'il pense (ou aimerait penser) qu'il peut à la fois faire son travail et être un homme bon.
Ce sont des choses avec lesquelles il a du mal à composer. Il essaie de se dire qu'il s'en fiche, mais il ne s'en fiche pas tant que ça. Il a kidnappé Vivenna à son insu et la manipule très habilement (d'ailleurs, Gemme la suit à la réunion de l'assemblée, si vous vous posez la question). Il s'en veut, tout comme il s'en veut d'avoir tué Lemex. Cela ne l'empêche pas de faire ce genre de choses.
Il a l'intention d'obtenir les Souffle de Vivenna. Il sait cependant qu'au final, il pourra probablement la torturer pour qu'elle les lui donne. Dans cette scène, si vous pouviez voir dans sa tête, vous verriez qu'il essaie de comprendre comment il peut amener Vivenna à lui donner les Souffles sans avoir à la blesser.
Mais il ne croit pas vraiment qu'il peut y arriver. Ces derniers temps, la vie a prouvé à Denth qu'il devait faire de mauvaises choses. Pour lui, c'est presque inévitable.
Chapitre 14 (1) - 16-09-2010
Chanteflamme et Tissepourpre
Il s'agit d'une autre scène que j'ai fortement révisée pour rendre la conversation entre Chanteflamme et Tissepourpre plus accrocheuse. Je travaille très dur sur le début du livre pour établir leur personnalité et leur dialogue, et les premiers chapitres ont donc été révisés plus lourdement que les derniers. De plus, mon éditeur pensait que les derniers chapitres étaient déjà assez amusants ; c'est dans ceux du début qu'il voulait un peu plus d'entrain.
Leur conversation sur le temps qu'il fait (qui s'inspire de celle entre Chanteflamme et Llarimar) est l'une de mes préférées du livre. J'aime la façon dont elle peut nous montrer du worldbuilding à travers la théologie de la religion, de donner une forte dose de caractère à travers les différentes façons dont Chanteflamme et Tissepourpre parlent du temps et de leurs désirs, sur la façon dont ça devrait se dérouler, et tout cela en restant vif et amusant. La phrase sur le fait de servir les adeptes comme de la nourriture est un peu facile, cependant. Désolé.
Siri entre et voit les Rappelés
Une petite remarque. Les Rappelés vivent huit jours sans apport de Souffle, bien que la semaine soit de sept jours dans ce monde. Pourquoi ? J'ai pensé qu'ils auraient besoin d'un jour supplémentaire. Au septième jour, ils commencent à s'affaiblir et à devenir léthargiques. S'ils ne consomment pas de Souffle, leur corps consommera le leur au huitième jour de leur vie, et ils mourront à nouveau.
Dans certaines parties de ce monde, les Rappelés ne sont pas vénérés, mais considérés comme des sortes de vampires. Ils absorbent des Souffles pour survivre, et ont besoin d'une réserve de gens pour se nourrir. Ils ont tendance à porter du noir, car c'est la couleur la plus puissante à exploiter pour Éveiller les choses.
Oh, et tant que nous en sommes aux notes en vrac, je tiens à préciser que je n'ai pas l'intention que Siri trahisse qui elle est à travers les revirements de ce livre. Quand je dis qu'elle et Vivenna changent de place, je ne veux pas dire qu'elles vont commencer à agir l'une comme l'autre. Siri sera toujours du genre à sentir la pluie sur son visage et à marcher pieds nus dans l'herbe. Vivenna sera probablement toujours du genre à s'abstenir de ce genre d'activités.
Mon intention était de faire en sorte qu'elles restent ce qu'elles sont, tout en progressant et en apprenant à remplir les rôles de l'une et de l'autre.
Chapitre 14 (2) - 21-09-2010
Vivenna entre dans la Cour
Les harmoniques de couleur sont l'un des éléments de ce livre qui, je pense, ont des implications philosophiques très intéressantes. J'ai toujours été fasciné par le concept d'oreille absolue. Les hauteurs et les tonalités sont un absolu ; la musique n'est pas simplement quelque chose que nous, les humains, concevons et construisons à partir de rien. Elle n'est pas arbitraire. Comme les mathématiques, la musique repose sur des principes supérieurs à l'intervention humaine dans le monde. Une personne ayant l'oreille absolue peut reconnaître des tonalités pures, et celles-ci existent en dehors de notre perception et de notre segmentation. (Contrairement à notre appréciation d'autres types d'art, qui porte sur des choses beaucoup plus subjectives).
Cependant, je me suis demandé s'il n'existait pas - peut-être - des tons parfaits de couleurs tout comme il existe des tonalités sonores parfaites, avec des quintes de couleurs, des septièmes, des accords, etc. Dans notre monde, personne n'a la capacité de distinguer ces choses, mais s'il y avait quelqu'un qui le pouvait ? Quelqu'un qui pourrait dire quelque chose d'inné sur la couleur qui n'est pas du tout subjectif ?
Je ne suis pas sûr d'avoir bien expliqué ça, mais cela m'a suffisamment intrigué pour faire partie de ce livre.
Différents points de vue dans le même chapitre
Dans les livres de Fils des Brumes, la plupart des personnages étaient soit impliqués dans la même intrigue, soit séparés les uns des autres par la distance. Cela m'a manqué de pouvoir faire ce que je faisais dans Elantris, où je montrais un événement du point de vue de personnages impliqués dans des intrigues très différentes.
Les personnages de Warbreaker sont un peu plus concentrés sur les mêmes choses, et sont liés par des intrigues, mais ils sont aussi très séparés. (C'est amusant pour moi, en tant qu'auteur, de pouvoir montrer Chanteflamme, Vivenna et Siri assistant tous au même événement, mais en tirant des expériences très différentes.
Chapitre 15 (1) - 23-09-2010
Siri voit le Dieu-Roi
Je crois que c'est l'intrigue que je préfère dans ce livre. L'intrigue Siri/Dieu-Roi, je veux dire. C'est difficile de choisir, mais c'est celle qui m'a le plus intéressé. (Même si les derniers chapitres de Chanteflamme sont également très puissants).
Je voulais que le Dieu-Roi soit une énigme, un peu comme Vasher l'est au début du livre. Eh bien… ce n'est pas tout à fait vrai. Sur le début, je voulais qu'il soit effrayant et dangereux. Je voulais que le lecteur le perçoive comme Siri.
Mais à présent, vous devriez vous poser d'autres questions. Qui est-il ? Quelles sont ses motivations ? Est-il en colère contre elle ou non ?
En fait, la force motrice derrière tout ça, c'est le Seigneur Maître. Dans Fils des Brumes, une partie de moi a toujours pensé qu'il était un peu trop stéréotypé en tant qu'empereur maléfique. Il est vrai que j'ai travaillé dur pour l'étoffer, en particulier dans les derniers livres. Mais l'écrire m'a donné envie de prendre l'archétype de l'empereur maléfique et de le mener dans une direction très différente.
J'ai parlé des renversements de situation dans ce livre. Après coup, je me suis rendu compte que ce roman est, à bien des égards, un renversement de ma propre écriture. Des choses que j'ai déjà faites, mais en prenant la direction opposée. C'est un peu comme si j'avais besoin de réagir contre moi-même et d'explorer les choses d'une nouvelle manière, en particulier dans les cas (comme pour le Seigneur Maître) où j'ai fait des choses qui étaient plus conventionnelles pour le genre.
À mon avis, c'est la raison pour laquelle ce livre a autant de résonance avec mes livres précédents. Ou peut-être que ce n'est pas vraiment le cas, et que je vois simplement quelque chose qui n'existe pas. Cependant, beaucoup de mes idées d'écriture viennent de ce que j'ai vu dans un film ou un livre (ou même dans l'un de mes propres livres) et que je me suis demandé si je pouvais l'emmener dans une direction nouvelle et différente. J'espère ne pas avoir l'impression de me répéter.
Chanteflamme s'agenouille devant le Dieu-Roi
Mon vote pour la phrase la plus réfléchie de la première partie du livre ? Le commentaire de Chanteflamme sur le fait qu'il avait découvert que les choses imaginaires étaient souvent les seules choses importantes dans la vie des gens. (Non cité directement.)
C'est un peu cynique, mais aussi plein d'espoir. Pour Chanteflamme, c'est la vérité.
Les fantômes de Kalad
Kalad s'appelait auparavant Khlad. Je ne voulais pas que son nom sonne comme Pahn Kahlien, que j'indique par le son h supplémentaire pour donner un côté aérien à leurs mots. J'ai ajouté la mythologie des fantômes de Kalad au livre à la fin du processus, souhaitant donner un peu plus de profondeur aux superstitions du monde. Et peut-être aussi d'autres choses…
Chapitre 15 (2) - 28-09-2010
Vivenna voit Vasher
Je suis désolé que nous n'ayons pas l'occasion de voir Vasher autant que vous le souhaitiez. J'ai envisagé d'ajouter des chapitres supplémentaires. Je l'ai envisagé plusieurs fois au cours de plusieurs réécritures. Finalement, j'ai décidé que son point de vue devait rester tel qu'il était au début du livre. Si vous voyez trop ce qu'il fait, vous allez découvrir des choses que je ne veux pas révéler.
Je n'aime pas avoir des points de vue qui ne révèlent rien sur les personnages, leurs émotions et leurs projets. J'ai l'impression de mentir au lecteur lorsque je cache des choses que le personnage en question sait. Je l'évite quand je le peux (même si je ne peux pas toujours, comme Kelsier dans Fils des Brumes).
Quoi qu'il en soit, j'ai décidé de garder Vasher tel qu'il était, avec seulement des apparitions occasionnelles.
La perception vitale comme partie intégrante de la magie
La capacité des Élévations et des Souffles à donner aux gens une meilleure perception des êtres vivants faisait partie de mes tentatives pour rendre l'Éveil, en tant que système de magie, plus viscéral et plus réel. L'allomancie est un excellent système de magie, mais je voulais une sensation différente ici. Dans l'allomancie, les pouvoirs accordés ressemblent davantage à des super-pouvoirs ; avec l'Éveil, je voulais quelque chose qui se rapproche de ce que les gens font déjà.
La capacité à donner vie à des objets inanimés peut sembler être un super-pouvoir, mais je pense que ça fait partie de nos superstitions et mythologies, ou du moins de celles de notre passé. La vie à partir d'objets inanimés, comme la génération spontanée, a longtemps été considérée comme quelque chose de réel. On pensait souvent que les sorcières étaient capables de donner vie à des bâtons ou à des morceaux de tissu.
Je pense qu'il y a encore beaucoup de superstition dans notre monde moderne en ce qui concerne la sensation d'être observé par quelqu'un. Nous sommes parfois plus conscients de ce qui nous entoure que nous ne le pensons. Je pense que nous attribuons un lien surnaturel à certaines de ces choses. Qui sait ? Il y en a peut-être un. Je ne sais pas, peut-être que j'en ai moi-même un peu.
Le fait d'améliorer cet aspect et de l'intégrer à la magie était un moyen d'obtenir la sensation viscérale que je recherchais. Ça joue aussi sur l'idée qu'en abandonnant votre Souffle, vous abandonnez une partie de votre vie. Le fait que les mornes ne puissent pas être détectés par la perception vitale me permet de montrer qu'ils ont fait un pas de plus pour devenir eux-mêmes des objets.
Le BioChroma. Il transforme les objets en êtres vivants, mais aussi les êtres vivants en objets.
Chapitre 16 - 30-09-2010
Chanteflamme écoute les prêtres parler de la guerre
S'agit-il d'un roman anti-guerre ? Honnêtement, je n'en suis pas sûr. Je ne me suis pas assis pour en écrire un, bien sûr. J'essaie rarement d'insérer des messages dans mes livres, même s'il arrive qu'ils s'y glissent. (Les livres d'Alcatraz sont particulièrement mauvais à cet égard).
Ici, une guerre serait une mauvaise chose. Idris et Hallandren ne devraient pas essayer de s'entretuer. Mais suis-je moi-même contre la guerre ? Encore une fois, je ne sais pas comment répondre à cette question.
Est-ce que quelqu'un est pour la guerre ? La guerre est une chose vraiment, vraiment horrible. Elle est parfois nécessaire, mais cela ne la rend pas moins horrible. Je ne suis pas un grand penseur politique. En fait, le fait d'être romancier m'a rendu très mauvais pour parler de sujets politiques. Parce que je passe tellement de temps dans la tête de tant de personnages différents, je me retrouve souvent à sympathiser avec des philosophies très différentes. J'aime être capable de voir comment une personne pense et pourquoi elle croit ce qu'elle croit.
Je n'avais pas l'intention de faire de ce livre un ouvrage sur la guerre en Irak, pas du tout. Mais la guerre est le sujet dont beaucoup de gens parlent, et je pense qu'il est sage d'être prudent. Il ne faut jamais s'engager dans une guerre à la légère. Si vous me demandez si la guerre en Irak était une bonne idée, vous me trouverez probablement des deux côtés de l'argument. (Bien que je n'apprécie certainement pas beaucoup d'aspects de cette guerre, en particulier la manière dont nous nous y sommes engagés).
Quoi qu'il en soit, ce livre ne traite pas d'un sujet en particulier. C'est une histoire, une histoire racontée par des personnages. Elle parle de ce qu'ils ressentent, de ce qu'ils pensent et de la façon dont leur monde change ce qu'ils sont.
Comme l'a dit un jour un homme très, très sage, "Cela ne me dérange pas que mes livres soulèvent des questions. En fait, j'aime ça. Mais je ne veux jamais vous donner les réponses. C'est à vous de décider". - Robert Jordan. (Pour info, ce n'est pas une citation exacte. Je n'arrive déjà pas à me citer moi-même correctement, alors citer d'autres personnes…).
Le grand prêtre dit à Siri qu'elle doit produire un héritier
Notez que dans le passage précédent où j'ai dit que je ne pouvais pas approfondir l'intrigue de Siri dans ce livre comme je l'aurais fait dans un livre où il n'y avait qu'un seul personnage, je ne voulais pas dire que je n'avais pas l'intention de lui donner beaucoup d'intrigues politiques et de rebondissements. Je voulais simplement dire que j'ai décidé qu'il était préférable de garder les choses un peu plus concentrées pour elle, plutôt que d'ajouter beaucoup d'intrigues secondaires.
Depuis que j'ai écrit Elantris — où Sarène est arrivée et a découvert que son mariage ne pourrait pas avoir lieu — j'avais envie de faire une histoire comme celle-ci, avec une femme envoyée pour se marier dans un pays politiquement hostile. Encore une fois, il s'agit pour moi d'une tentative de prendre une nouvelle direction, mais l'inspiration est la même. Sarène est arrivée et a découvert que son fiancé était mort et que la cour ne se souciait pas d'elle. Siri arrive et se marie, mais beaucoup trop de gens s'intéressent à elle.
Siri et Chanteflamme interagissent
Ce chapitre présente notre première véritable fusion de plusieurs points de vue. Pour cette raison, c'est en quelque sorte un chapitre central. Les quatre personnages, qui étaient occupés à d'autres tâches, se rassemblent ici, se rencontrent et se mélangent. Chanteflamme et Siri, dont les intrigues s'influencent mutuellement, s'assoient et discutent pour la première fois. Vivenna et Vasher, dont les intrigues sont beaucoup plus imbriquées dans l'histoire, se rencontrent pour la première fois.
Vasher n'aurait pas dû amener Saignenuit. Mais il a toujours un peu peur de laisser l'épée seule trop longtemps. Cela peut avoir des conséquences.
Quoi qu'il en soit, il était bon de pouvoir montrer une interaction entre deux des personnages "à point de vue" à travers Siri et Chanteflamme. Cela nous permet de voir comment Siri agit à travers les yeux d'un autre, et je pense que cette scène est l'une des premières où nous pouvons vraiment discerner l'âme de Chanteflamme.
Chapitre 17 - 05-10-2010
Vivenna revient dans une maison saccagée
Je m'en veux un peu d'avoir mis autant de temps à présenter Gemme. Nous voici au chapitre 17 et elle n'est toujours pas apparue. Elle est à peine mentionnée ici. Malheureusement, je savais que son arrivée poserait des problèmes à Vivenna, alors j'ai ressenti le besoin de la repousser jusqu'à ce que Viv soit suffisamment attachée aux mercenaires pour qu'elle puisse oublier un certain "animal de compagnie"dont Tonk Fah a parlé plus tôt.
Vivenna lit les lettres de son père à Lemex
Alors, est-ce que ce qu'a fait Dedelin est mal ? Je n'en sais rien. Encore une fois, je ne suis pas là pour donner des réponses. Il a fait ce qu'il pensait devoir faire. Faire entrer Lemex dans la Cour des Dieux était une tâche extrêmement importante. Sans accès aux sessions de l'assemblée, il devait se contenter de payer les gens qui pouvaient y entrer pour prendre des notes. Il valait mieux faire entrer l'espion lui-même. Malheureusement, le moyen le plus simple, le plus efficace et le moins gênant était d'offrir à Lemex une pile de Souffles.
Je ne m'attends pas à ce que les lecteurs soient choqués par ce qu'il a fait. Le ton du livre présente l'Éveil comme étant bien moins intrinsèquement mauvais que Vivenna ne le voit. Je crains que ce soit un préjugé que je ne puisse pas éliminer, car je considère moi-même que le pouvoir est autre chose que maléfique. Neutre, comme la plupart de mes systèmes magiques.
Mais je pense qu'il est important de respecter son propre code. Vivenna est à juste titre choquée par ce qu'a fait son père. Mais c'est peut-être le signe qu'elle n'aurait pas fait une aussi bonne reine qu'elle et son père le supposent. Si elle est tout à fait prête à se sacrifier pour Idris, elle ne semble pas disposée à vivre pour Idris, c'est-à-dire à rester sur place et à diriger son peuple. Elle s'est enfuie. En outre, elle n'aurait jamais pu prendre la décision que son père a prise, en achetant des Souffles pour Lemex.
Chapitre 18 - 07-10-2010
Siri décide d'épargner les prêtres, puis revient sur sa décision
Ce chapitre marque un retour en arrière pour Siri et Chanteflamme. Il était important de montrer que ce sont toujours les mêmes personnes que celles avec lesquelles vous avez commencé votre lecture, même s'ils sont tous les deux obligés de changer leur façon de réagir. (En tout cas, Siri est obligée de changer. Chanteflamme se contente de réfléchir à ce qu'il veut faire. Ou ne pas faire, selon le cas).
La décision de Siri a pour but de montrer à quel point elle a progressé au cours de son court séjour à Hallandren. Siri avait déjà tout le potentiel nécessaire pour s'épanouir de la sorte, mais elle n'avait jamais eu de bonnes raisons de le faire. Avec Vivenna qui dominait et attirait l'attention de tous, Siri était comme une plante poussant à l'ombre d'un arbre gigantesque : elle n'avait pas assez de soleil pour se développer. Libérée de cette ombre, elle est prête à grandir.
Sa première impulsion est très caractéristique : c'est le genre de comportement qu'elle s'est inculqué pendant de nombreuses années. Mais elle décide de ne pas le faire, ce qui devrait être un bon indice qu'elle est capable de choses bien plus grandes.
Siri fait son show pour la première fois
Cette petite séquence me gêne beaucoup plus que la nudité proprement dite, pour être honnête. En tant que personne prude, j'ai hésité à l'inclure dans le livre. Je me rends compte que pour la plupart des lecteurs, ce n'est même pas très osé. Mais c'est moi qui écris le livre, et c'est moi qui décide de ce que j'y mets. Je dois être prêt à assumer la responsabilité de ce qui se trouve dans mes histoires.
Pourquoi ai-je mis ça dans le livre si cela me dérange ? Pour être honnête, il n'y avait pas d'autre solution. C'est ce que l'histoire exigeait. Je ne pouvais pas imaginer que les prêtres n'écoutent pas. (Et, comme je pense que cela sera mentionné plus tard dans l'histoire, il y avait bien des gens qui surveillaient les premières nuits - peu importe ce que dit Bleudoigt dans ce chapitre.) Il ne ment pas, il se trompe. Les prêtres ne laisseraient jamais un assassin potentiel s'approcher de leur Dieu-Roi sans prendre de précautions. Il y avait même un soldat caché sous le lit la première nuit, et un autre qui observait depuis une chambre secrète à côté de l'âtre. C'était toujours un risque de laisser Siri entrer dans la chambre, bien sûr, mais ils étaient à peu près certains - après avoir pris ses vêtements et demandé aux servantes de la surveiller attentivement pendant le bain - que Siri n'avait pas d'arme sur elle).
Quoi qu'il en soit, il était ridicule de penser que les prêtres n'écouteraient pas, sachant ce qu'ils faisaient du Dieu-Roi. Siri devait donc soit coucher avec lui pour de vrai, soit trouver un moyen de les distraire. C'était une manœuvre intelligente de sa part, et j'aime quand mes personnages sont intelligents comme il faut. Ainsi donc, la scène est restée. Si je ne l'avais pas autorisée à faire ça, j'aurais été, en tant qu'auteur, en train de la retenir artificiellement.
Chanteflamme refuse de sortir du lit
Comme je l'ai déjà mentionné, il s'agit d'un chapitre où, après un point culminant du livre, les personnages reculent un peu afin de montrer qu'il y a encore des luttes en cours. L'ai-je consciemment décidé ? Non, honnêtement. Je me suis assis pour écrire ce chapitre et j'ai senti que j'avais besoin de passer un peu plus de temps à me concentrer sur les conflits des personnages. C'était donc intentionnel. Mais l'emplacement dans le livre ? Je l'ai fait à l'instinct.
Llarimar a gardé ce petit détail - le fait qu'il connaissait Chanteflamme avant son Rappel - en réserve pour le bon moment. Il connaît bien son dieu et sait que ce genre d'information peut être un puissant facteur de motivation. Il attend depuis des années d'utiliser cet indice à un moment où Chanteflamme est déprimé. (Le moment semblait important pour garder le dieu motivé, alors Llarimar lui a donné cette information. Parler du passé de son dieu n'est pas très orthodoxe, voire un peu sacrilège. Heureusement, l'un des avantages d'être grand prêtre est que l'on peut, à l'occasion, redéfinir subtilement ce qui est orthodoxe et ce qui ne l'est pas.
Il s'est toutefois assuré de renvoyer les serviteurs avant.
Chapitre 19 - 12-10-2010
Clod arrive avec Gemme
Très tôt dans le processus de développement, j'ai su que je voulais avoir un Sans-vie comme personnage secondaire. Ils constituent une partie tellement intéressante du monde - en fait, ils sont en grande partie à l'origine du décor, ou du moins de ce qui m'a donné envie de l'écrire.
Il fallait donc qu'il y ait un Sans-vie dans l'équipe de Denth, et le personnage de Clod s'est imposé assez facilement. Je me suis demandé comment faire en sorte que Gemme se distingue dans l'équipe, après que Denth et Tonk Fah se soient imposés pendant une vingtaine de chapitres avant qu'elle ne fasse la moindre apparition. En partant de ce constat, j'ai réalisé qu'en faisant d'elle la manipulatrice du Sans-vie, je pouvais lui ajouter, ainsi qu'à l'équipe, quelque chose d'original.
Denth savait que Vivenna ne réagirait pas bien à la présence d'un Sans-vie dans l'équipe. C'est en partie pour ça qu'il a tenu Gemme à l'écart si longtemps. (En fait, quand Gemme dit "Qui est cette femme ? " à propos de Vivenna, cela aurait dû vous paraître un peu suspect. Elle savait qu'ils avaient un nouvel employeur, et elle aurait dû faire le lien. C'est d'ailleurs ce qu'elle a fait. Denth lui avait spécifiquement ordonné de rester à l'écart jusqu'à ce moment, car il ne voulait pas effrayer Vivenna).
Denth suggère à Vivenna d'utiliser ses Souffles
N'oubliez pas que Vivenna dispose d'une énorme quantité de Souffles. Pour la plupart des gens, tout ce qui dépasse un ou deux Souffles est une grande richesse, et Vivenna en a assez pour atteindre la Troisième Élévation. Elle est tout à fait capable d'Éveiller des objets, et bien qu'elle ne soit pas aussi puissante que Vasher en terme de Souffle pour le moment, elle pourrait apprendre assez rapidement. (Plus on a de Souffles, plus il est facile d'apprendre à s'en servir).
Les plans de Denth
Lorsque je mettais les chapitres en ligne au fur et à mesure que je les écrivais, je me souviens qu'une personne de mes forums avait remarqué (à la lecture de ce chapitre) que les plans de Denth étaient une très mauvaise façon d'aider Idris. En attaquant les caravanes de ravitaillement et en créant une crise dans la ville, il y a de fortes chances que les factions en guerre soient plus enclines à inciter les autres à frapper. Les périodes désespérées donnent généralement plus de pouvoir à ceux qui sont prêts à agir, même si ces actions risquent d'entraîner encore plus de problèmes.
Cette personne sur les forums a, bien sûr, tout à fait raison. Je suis impressionné qu'elle l'ait remarqué, car la plupart des autres personnes semblaient complètement embobinées par Denth. Mais ce que Denth fait ici, c'est exploiter Vivenna pour faire avancer des intrigues qu'il a depuis longtemps mises en place. Il ment lorsqu'il dit qu'il ne sait pas dans quoi Lemex était impliqué et qu'il n'en connaît que des bribes. En réalité, Lemex faisait ce que Denth voulait qu'il fasse - c'était les plans de Denth depuis le début.
Cependant, Lemex commençait à devenir plus réticent et Denth avait de plus en plus de mal à le manipuler. Une autre bonne raison pour l'empoisonnement. (Et il fallait beaucoup de poison pour tuer quelqu'un avec autant de Souffle).
Si vous le relisez, j'espère que la phrase de Tonk Fah sur le fait qu'il peut ranger beaucoup de cadavres dans l'espace de stockage vous paraît effrayante. C'est censé l'être.
Chapitre 20 - 14-10-2010
Bleudoigt averti Siri devant la chambre du Dieu-Roi
Je dois admettre que beaucoup des réflexions de Siri sont des plaintes que j'ai moi-même formulées. Elle se demande pourquoi Bleudoigt est si énigmatique. C'est un procédé littéraire peu efficace, à mon avis, qui consiste à faire en sorte que les gens qui ont des connaissances se contentent de suggérer des choses sans jamais dire toute la vérité. Je déteste lire des histoires où les personnages retiennent des informations uniquement parce qu'elles doivent être retenues dans le livre.
En même temps, la seule manière d'avoir un mystère est qu'il y ait des choses que les personnages ne savent pas. Il peut y avoir des raisons légitimes pour lesquelles quelqu'un ne veut pas parler ou partager ce qu'il sait. Dans mes livres, je veux que ces raisons soient bonnes - c'est pourquoi, dans les romans d'Alcatraz, je ne fais jamais en sorte que les adultes s'abstiennent de donner des informations à Alcatraz simplement à cause de son âge.
Dans le cas présent, Bleudoigt a de très, très bonnes raisons de faire ce qu'il fait. J'espère que le fait qu'il ne s'exprime plus ici ne semble pas artificiel.
Le Dieu-Roi s'approche de Siri dans son lit
Siri se demande pourquoi le Dieu-Roi porte du noir plutôt que du blanc — que son BioChroma déformerait. La réponse est simple. Pour les Éveilleurs, le noir est un symbole de pouvoir. C'est un carburant, une couleur qui peut être utilisée pour l'Éveil. Le blanc, par contre, est inutile. Porter du blanc serait donc stupide, sauf dans certains cas où les prêtres veulent prouver la puissance du Dieu-Roi en lui permettant de déformer la lumière. Ainsi, bien qu'il apparaisse parfois en blanc, sa tenue de tous les jours est noire.
Sa capacité à décomposer le spectre de la lumière en couleurs a d'ailleurs été ajoutée à peu près à la moitié de la première version. Je voulais une indication visuelle plus forte de quelqu'un qui avait atteint la plus haute Élévation, et j'aime l'imagerie qui y est associée.
Le Dieu-Roi n'a pas de langue
Voici donc le premier grand renversement de situation du livre. Il y a plusieurs raisons pour lesquelles j'ai voulu écrire cette histoire. Tout d'abord, j'ai adoré le concept de la femme envoyée auprès du terrible empereur, pour découvrir qu'il n'est que la marionnette de quelqu'un d'autre. C'était une grande partie de l'intrigue originale de Mythwalker pour Siri, et c'était en grande partie de ce qui m'intriguait dans cette histoire. Pour l'anecdote, c'est dans Mythwalker où j'ai utilisé pour la première les mots koloss et skaa pour désigner des races. Elles étaient complètement différentes à l'époque [NdT : Mythwalker est un roman non terminé de l'auteur, dont il a extrait des éléments pour Fils des Brumes, Warbreaker et la Voie des Rois].
Après avoir écrit Fils des Brumes, j'ai été de plus en plus intrigué par l'idée d'un livre complètement inversé - un livre qui faisait les choses très différemment de la façon dont je les avais faites auparavant. J'avais traité d'un empereur tout-puissant, et les gens s'attendaient donc (inconsciemment) à ce que le Dieu-Roi soit comme le Seigneur Maître. Cela m'a donné plus d'occasions d'utiliser leurs attentes contre eux et de réussir une inversion des rôles comme celle de ce chapitre.
J'espère que ça a fonctionné. A l'heure qu'il est, vous vous doutiez sans doute qu'il se passait quelque chose d'étrange avec le Dieu-Roi. Malgré tout, j'espère que vous ne vous attendiez pas à quelque chose d'aussi important que l'absence de langue. Dans cette société, avec ce système magique, c'est un symbole d'impuissance encore plus grand que dans notre société.
Chapitre 21 - 19-10-2010
Vasher Éveille ses vêtements, puis s'échappe du palais
L'un des changements subtils, mais radicaux, de l'Éveil qui s'est produit dans cette histoire s'est produit au milieu de la rédaction. À l'origine, le Commandement faisait partie du processus d'Éveil, mais il n'était pas aussi important que ce que j'en ai finalement fait. J'avais l'intention d'accomplir des choses très difficiles en utilisant des Commandements très longs et complexes. Mais quand j'ai rédigé la première version, j'ai eu l'impression que c'était trop gênant. Cela signifiait que si vous vouliez utiliser une forme puissante d'Éveil au combat, vous deviez vous arrêter et débiter plusieurs paragraphes d'instructions. Cela réduisait vraiment la tension des séquences de combat. (Et l'Éveil était déjà plus lent que ce que je préférais, avec la nécessité de toutes les étapes - usage du Souffle, trouver de la couleur, puis Commander).
Pendant les révisions, j'ai donc changé ça. Au lieu d'exiger un long Commandement pour créer un puissant Éveil, la force et la compétence de l'Éveilleur sont plutôt déterminées par sa capacité à visualiser ce qu'il veut que le Commandement fasse. Le Commandement est un point central, les mots prononcés sont une partie importante du processus, mais le vrai truc est d'obtenir la bonne image mentale.
De cette façon, quelqu'un peut s'entraîner beaucoup et utiliser des Commandements simples, comme "attrape des choses", tout en leur faisant faire des choses très puissantes. Cela me permet également d'avoir des Commandements plus faciles à apprendre et à utiliser, mais qui nécessitent toujours des compétences pour être maîtrisés.
Vasher fait semblant d'être fou et s'approche des gardes
Cette phrase sur les dieux qui attirent les fous vient un peu de mon expérience personnelle. Beaucoup d'entre vous savent peut-être que dans l'Église LDS, nous partons souvent en mission au début de notre vingtaine ou à la fin de notre adolescence. C'est ce que j'ai fait : je suis parti en Corée pendant deux ans, j'ai fait du service, j'ai enseigné notre religion et j'ai eu beaucoup de plaisir à vivre au sein d'une autre culture et à apprendre d'elle.
Une chose que j'ai apprise, cependant, c'est que lorsque vous êtes associé à quelque chose de religieux d'une manière aussi formelle, vous avez tendance à attirer des personnes aux inclinaisons… intéressantes. J'ai pu écouter un nombre surprenant de personnes déconnectées me parler de choses qu'elles avaient vues ou décidées. (Notez que je n'essaie pas de me moquer des autres religions ou des autres croyances - j'ai, bien sûr, parlé avec beaucoup de gens qui avaient une foi différente de la mienne. Non, dans ce cas, je fais référence aux handicapés mentaux qui, pour une raison ou une autre, aimaient rechercher les missionnaires et leur parler).
C'était très amusant, ne vous méprenez pas. Mais c'était aussi bizarre.
Quoi qu'il en soit, je suppose que ces gardes ont l'habitude de s'occuper des déséquilibrés. Bien que l'accès à la Cour des Dieux soit restreint, il n'est pas impossible d'y entrer. Grâce à la loterie et au nombre d'artistes qui s'y rendent chaque jour, on peut s'y faufiler sans trop de difficultés. Du moins jusqu'à ce qu'il se passe ce soir, après quoi les choses deviennent beaucoup plus strictes.
J'imagine qu'Astraimante, toute vaniteuse qu'elle est, a délibérément engagé comme gardes des hommes au tempérament bienveillant. C'est une femme bien, même si c'est un peu une "drama queen". Dans mon esprit, la plupart des personnes travaillant à la Cour des Dieux sont généralement de bonnes personnes. Mais il s'agit peut-être là de mon préjugé personnel selon lequel la religion - lorsqu'elle n'est pas manipulée et utilisée à des fins terribles - fait des choses merveilleuses pour les gens.
Vasher combat les gardes, puis crée un écureuil Sans-vie
Je voulais montrer la création d'un écureuil Sans-vie quelque part dans ce livre, car je pense que le processus est intéressant. Le drainage des couleurs se fait d'une manière légèrement différente que dans l'Éveil normal, bien qu'il soit similaire. Dans ce cas, la créature puise la couleur dans son propre corps pour prendre vie.
Plus votre visualisation du Commandement est bonne lorsque vous le créez (pas les ordres que vous lui donnez, mais celui que vous lui donnez via le Souffle), plus le Sans-Vie est intelligent et capable de suivre les ordres. Plus loin dans le livre, par exemple, les gens sont surpris de voir à quel point ce petit écureuil est capable de faire ce qu'on lui dit.
Le contact mentionné par Vasher dans cette scène est Bleudoigt. Ce petit scribe travaille d'arrache-pied pour pousser la cour à la guerre, et il pense que si Vasher se faufile dans les tunnels cachés, il pourrait faire quelque chose de dangereux, comme tuer quelques gardes. Plus encore, Bleudoigt espère qu'en donnant cette information, il pourra gagner la confiance de Vasher, et ainsi avoir la possibilité de le manipuler pour fomenter la guerre.
À ce stade, Vasher a contacté Bleudoigt en prétendant qu'il s'intéressait à la politique de la cour et à la guerre. Bleudoigt suppose à tort - d'après les renseignements qu'il a recueillis, les propos de Denth et une vague idée de l'identité de Vasher - que ce dernier veut pousser Hallandren à reprendre la guerre contre Idris. À tout le moins, Bleudoigt suppose que Vasher voudra tuer et détruire, puisque la mort et la destruction ont souvent été son lot.
C'est ainsi que Bleudoigt vend à Vasher un petit détail qu'il suppose innocent (la présence des tunnels). Cela donne à Vasher un avantage inattendu. Il sait maintenant qu'il est possible d'accéder à la garnison des Sans-Vie, et à la cour elle-même, par des chemins que personne ne connaît. Cela l'amène à soupçonner que quelque chose de plus important est en train de se passer, peut-être un coup d'état quelconque.
Je m'excuse de n'avoir montré que de petites parties de ce sujet dans le livre. Mais, pour être honnête, je ne pense pas que ce soit très intéressant, surtout parce que tout le monde se trompe tellement sur ce qu'il suppose. Et les hypothèses sont suffisamment rationnelles pour que cela prête à confusion dans le livre. Vasher se trompe sur le coup d'état, et Bleudoigt se trompe sur les motivations de Vasher. Denth se soucie uniquement d'avoir une chance de punir Vasher pour la mort de sa sœur.
Chapitre 22 - 21-10-2010
Clod le sans vie
Oui, Clod est Arsteel, au cas où vous vous poseriez la question. Après que Vasher l'a tué, l'équipe de Denth a décidé d'en faire un Sans-vie. D'une part parce que Denth était curieux de savoir si c'était possible, et d'autre part parce qu'Arsteel était un guerrier si compétent qu'ils savaient qu'il ferait un Sans-vie très doué. Ce n'est pas aussi bien qu'avoir Arsteel lui-même, bien sûr, mais Clod est probablement le meilleur épéiste Sans-vie qui existe actuellement au monde.
Un autre détail qui n'est jamais mentionné est que Gemme était amoureuse d'Arsteel, et c'est la principale raison pour laquelle elle a rejoint l'équipe de Denth. Arsteel a rejoint l'équipe parce qu'il voulait essayer de racheter Denth ; il pensait qu'une réconciliation entre Denth et Vasher était possible, et en tant qu'artisan de la paix, il pensait pouvoir faire en sorte que ça se produise. Quant à savoir pourquoi Vasher l'a tué... eh bien, je crains que ce soit une autre histoire qui devra attendre la suite.
Gemme est toujours amoureuse de lui. Et oui, elle couche encore avec lui à l'occasion. Et oui, elle est un peu déséquilibrée émotionnellement et mentalement à cause de sa mort.
Vivenna à la planque
Vivenna dit vrai sur ce qui arrive à une personne qui perd son Souffle. C'est une partie de votre âme, et sans celle-ci, vous êtes plus enclin à la dépression, vous tombez malade beaucoup plus facilement, et vous êtes généralement plus irritable.
Je l'ai mentionné ici parce que je parie que la plupart des gens qui lisent le livre se rangent du côté de Denth et supposent qu'il a raison lorsqu'il parle de ces choses là. Mais ne portez pas trop de jugement sur les Idriens : oui, ils sont biaisés, mais les Hallandrènes le sont aussi à bien des égards. Ce n'est pas aussi simple que d'avoir toujours les uns qui ont raison et les autres tort. En l'occurrence, les enseignements idriens sont corrects, et la plupart des Hallandrènes cherchent des justifications lorsqu'ils affirment que renoncer à son Souffle n'est pas si préjudiciable que cela pour eux.
La vitesse de Denth
Oui, Denth est d'une rapidité inhumaine. C'est un Rappelé, après tout, et il bénéficie de toutes les améliorations physiques qui en découlent. Même s'il a choisi de ne pas manifester la plupart d'entre elles, il a toujours une longueur d'avance, tout comme Vasher.
Comment font-ils pour cacher qu'ils sont des Rappelés ? Eh bien, ils maîtrisent leur capacité à changer d'apparence. Ils ne peuvent pas se métamorphoser complètement, ils peuvent simplement modifier certains aspects de leur apparence. Ils peuvent changer de poids, de couleur de cheveux, etc. à volonté. Vasher ne le fait pas souvent, mais Denth est connu pour l'utiliser comme déguisement. Le problème, c'est qu'une fois que vous l'avez fait et que quelqu'un s'en est rendu compte, votre nature devient très suspecte.
Ils ont appris à réprimer leur Souffle Divin. Cela leur permet de se cacher, mais ils doivent faire attention à ne jamais donner tout leur souffle. Denth a déjà été un morne - il ne ment pas complètement - mais jamais plus de quelques jours. Et son Souffle Divin est toujours là, refoulé. Il ne sait donc pas ce que c'est que d'être un vrai Morne, et c'est pourquoi il dit dans ce chapitre qu'il ne pense pas que ça vous change tant que ça. Il ne l'a jamais ressenti.
Tonk Fah veut être le méchant
Tonk Fah est un sociopathe. Il ne ressent pas de lien émotionnel avec les autres, ni leur douleur lorsqu'il leur fait du mal. Il torture et tue des animaux quand cela lui chante. Il y a un perroquet mort dans le sous-sol de la planque, c'est pourquoi Denth l'empêche d'y descendre. Il n'y a pas de corps de soldats idriens en bas pour le moment, bien que Denth en ait déjà fait tuer quelques-uns. Le fait qu'il ait des gens qui surveillent leur maison, et le fait que Vivenna mentionne que les soldats de son père ont d'abord vérifié la maison de Lemex, sont de minuscules indices. Ils s'y rendent effectivement en premier, et Denth y a posté ses hommes en planque. C'est ainsi qu'il attrape les soldats idriens.
À ce stade de l'histoire, il a tué environ trois personnes venues chercher Vivenna. Le nombre de morts finira par atteindre plusieurs dizaines.
Chapitre 23 - 28-10-2010
Chanteflamme rend visite à Tissepourpre alors qu'elle apprécie l'art d'un jardinier
L'une des choses que je voulais faire dans ce livre était de trouver différentes sortes d'arts que les dieux pourraient apprécier, des choses que nous ne considérerions pas normalement comme de l'art traditionnel mais qui, dans ce monde, ont été développées au point d'en être devenu un, tout simplement.
J'ai aimé le concept d'un jardinier dont l'art provenait du mouvement et de l'arrangement de pots de fleurs et de plantes pour créer des motifs à la volée, - comme le dit Chanteflamme - à la manière d'un chef d'orchestre. Il dirige, en faisant des gestes et en montrant du doigt, et des douzaines de serviteurs se précipitent, tenant différents pots. Puis ils les posent et se retirent, les abandonnant pour quelques instants. Puis le processus se répète, d'autres serviteurs se précipitant avec d'autres pots et les posant selon d'autres schémas. C'est un peu comme de la natation synchronisée, mais avec des plantes.
Tissepourpre et Chanteflamme rendent visite à Astraimante
Tout comme la dernière scène a montré à quoi ressemblent les dieux classiques, Astraimante est censée donner une idée de ce que doivent être les déesses. Je pense qu'un grand nombre d'entre elles sont comme ça : on leur donne tout ce qu'elles veulent, on leur dit à quel point elles sont importantes et on leur donne un corps magnifique et parfait, peu importe ce qu'elles mangent ou comment elles agissent. Imaginez ce que cela peut faire à une personne.
Beaucoup de lecteurs alpha, en arrivant à ce chapitre, ont dit des choses comme : "J'attendais vraiment qu'un truc comme ça arrive" ou "C'est exactement ce dont Chanteflamme avait besoin". Ils font référence au fait qu'il commence à enquêter sur la mort. (Beaucoup de ces commentaires proviennent de la scène suivante de Chanteflamme, après que nous soyons certains que cette petite intrigue ne va pas disparaître).
Ils ont remarqué quelque chose que j'ai également remarqué, à savoir que Chanteflamme avait besoin de quelque chose pour le motiver, pour qu'il reste proactif. Quelque chose qui ne soit pas seulement un jeu politique. J'aime beaucoup cette séquence, et c'est un exemple d'une chose qui s'est développée au cours du processus d'écriture plutôt que d'être planifié à l'avance. Je sentais que j'avais besoin de quelque chose d'autre, d'un moyen d'impliquer Chanteflamme, mais qui me donnerait aussi l'occasion de commencer à fouiller dans son passé.
Les prêtres racontent le meurtre
Cela devrait vous mettre la puce à l'oreille, puisque vous avez vu ce qui s'est passé cette nuit-là. Vasher n'a pas tué l'homme qui était attaché, et il ne s'est pas enfui par le chemin qu'il avait emprunté. Il est allé dans les tunnels.
Quelqu'un d'autre était là cette nuit-là. J'espère que les lecteurs pourront faire le rapprochement à partir de la discussion ; si ce n'est pas le cas, le prochain chapitre de Chanteflamme apporte quelques explications sur l'événement.
Chapitre 24 - 02-11-2010
Siri visite la bibliothèque du palais
Les prêtres pensent que Siri fait une scène pour affirmer sa position de pouvoir au palais. Ils ne l'auraient pas empêchée de lire dans la bibliothèque si elle l'avait voulu. Treledees veut simplement imposer sa volonté à Siri et lui montrer qu'elle ne peut pas intimider les prêtres. Ils s'inquiètent de la voir essayer d'affirmer son indépendance. Ils supposent qu'elle connaît déjà les histoires mentionnées par Bleudoigt et ne s'inquiètent donc pas qu'elle les étudie.
Siri mentionne qu'elle prononce les mots pendant qu'elle lit. C'était en fait une pratique très courante dans la plupart des cultures, même alphabétisées, jusqu'à l'ère moderne. Les gens se parlaient à eux-mêmes en lisant. Même quelqu'un qui sait lire, comme Siri, n'est pas particulièrement habitué à lire. Leur société ne l'exige pas de la même manière que la nôtre.
Dans ses scènes avec le Dieu-Roi, je ne lui ai pas fait prononcer les mots pour des raisons de brièveté et de clarté. Cependant, si vous étiez là à regarder, vous l'entendriez lire à haute voix chaque mot que le Dieu-Roi aurait écrit sur son tableau.
Susebron et Siri discutent
Cette première scène où ils discutent tous les deux est l'une de celles que j'avais hâte d'écrire depuis le début. Les scènes de Siri deviennent beaucoup plus intéressantes à mon goût maintenant qu'elle a quelqu'un à qui parler. De plus, il me semble que leur relation est la relation romantique la plus naturelle que j'aie jamais écrite. Je ne sais pas trop pourquoi. Ils semblent tomber naturellement l'un dans les bras de l'autre d'une manière qui me semble plus fluide que Sarène/Raoden ou Vin/Elend.
Les prêtres savent que Susebron tient son livre d'histoires de sa mère, mais ils n'ont pas eu le courage de le lui retirer. Ils savent à quel point il y tient et ne voient pas de réel danger à ce qu'il l'ait. Ils pensent que c'est juste un souvenir de sa mère.
Je crains que Susebron ne soit trop innocent dans son rapport au sexe. Certains lecteurs apprécient, d'autres pensent que c'est irréaliste. Après tout, il aurait eu des pulsions sexuelles. La question est de savoir à quel point c'est naturel. Si quelqu'un n'avait jamais eu de relations sexuelles auparavant, qu'on ne lui avait jamais expliqué ou qu'il n'avait jamais eu d'amis avec qui en parler, saurait-il quoi faire ? Je parie qu'il pourrait s'en rendre compte, mais je ne suis pas sûr qu'il s'agisse d'une chose que l'on puisse simplement raisonner à l'avance.
L'innocence de Susebron est peut-être un peu exagérée, mais je pense qu'il s'agit d'une réaction possible - si ce n'est la réaction moyenne - à son isolement.
Chapitre 25 - 11-11-2010
Vivenna et les mercenaires attaquent la boutique du marchand de sel
Un moyen très rapide et efficace de nuire à la future guerre des Hallandrènes. Denth ne mentionne pas qu'il existe des méthodes de conservation de la viande (séchage et fumage) qui ne nécessitent pas de sel, mais même dans la plupart des méthodes de viande séchée, on utilise une solution à base de saumure, donc son argument est raisonnablement satisfaisant.
Vivenna remarque ici les Larmes d'Edgli, les fleurs qui font la richesse et le commerce d'Hallandren. Je les ai ajoutées dans une première version, car je me suis rendu compte qu'il fallait trouver une source facile et bon marché pour toutes les teintures utilisées par les Hallandrènes. (C'est mon ami Jeff Creer qui me l'a fait remarquer, je crois.) Les Larmes offrent également une autre raison d'être à la richesse du peuple. Dans les temps anciens, le commerce des teintures était extrêmement lucratif, et le fait de pouvoir contrôler une méthode permettant de créer des teintures inhabituelles aurait constitué une très bonne base pour une économie.
J'aime aussi ce que ça apporte à la saveur d'Hallandren dans son ensemble. Cette histoire se déroule dans un endroit qui est très éloigné de ceux de la plupart des livres de fantasy. Beaucoup de romans fantastiques aiment à situer leur cadre dans l'Angleterre rurale et parlent de pays lointains où l'on trouve des épices, des teintures et des marchandises exotiques.
Eh bien, dans ce monde, Hallandren est cet endroit. Elle se trouve à l'autre bout de la route de la soie, pour ainsi dire.
Vivenna parle de religion à Gemme
Je suis très conscient du fait que tous les personnages principaux de ce livre, y compris Chanteflamme, ne croient pas en la religion Hallandrène. Cela me pose souci, car le livre présente une vision très unilatérale de leurs croyances.
La religion n'est pas une chose simple. Dans les livres que j'ai écrits jusqu'à présent, je crains d'avoir présenté les religions d'une manière beaucoup trop unilatérale. Hrathen et son Shu-Dereth, le Seigneur Maître et sa religion, ce ne sont pas des religions qui attirent les lecteurs. Les personnages, même ceux qui suivaient ces religions, ne les présentaient pas très bien. (Et, en vérité, la religion du Seigneur Maître - le Ministère de l'Acier - était une religion assez méprisable).
Dans ce livre, je voulais présenter différentes religions viables. Il y a quelque chose à dire sur l'Austrisme, avec ses moines bienveillants et ses enseignements sur l'humilité à travers les Cinq Visions. Mais c'est une religion très superstitieuse et xénophobe à la fois, et elle a un fort préjugé contre la magie du monde. La religion Hallandrène a plus d'atouts que les personnages ne voudraient l'accepter.
C'est pourquoi, même si la plupart des lecteurs pourraient considérer cette scène entre Vivenna et Gemme comme accessoire, elle est très importante à mes yeux. C'est l'endroit où l'on voit une adepte des Tons Iridescents se battre pour ses convictions. Ici, je pense que Vivenna mérite d'être mise à mal.
Vivenna parle à Denth et réfléchit à sa foi
La phrase de Vivenna - croire, c'est être arrogant - est une chose à laquelle j'ai moi-même beaucoup réfléchi. Comment croire que l'on a raison, sans pour autant mépriser les autres ou être arrogant ?
Cela ne s'applique pas seulement à la religion. Cela me dérange que, dans des domaines tels que la religion ou la politique, notre tendance naturelle en tant qu'êtres humains soit de supposer le pire à propos de l'autre. Si vous regardez les récentes élections politiques aux États-Unis, il semble que l'autre camp - quel qu'il soit - ne puisse jamais rien faire de bien. Il n'y a aucun candidat que les républicains auraient pu choisir et que les démocrates n'auraient pas complètement rejeté, et vice versa.
N'est-il pas possible de penser que vous avez raison sans décider que ceux qui pensent différemment sont stupides et corrompus ?
Je crois que ma religion est vraie. Et, selon la définition de cette religion, cela signifie que tous les autres ont tort. Et pourtant, ma religion m'enseigne à être humble. Je pense qu'il est possible de le faire tout en restant fidèle à ses convictions, mais cela semble demander plus d'efforts que ce que beaucoup de gens sont prêts à faire.
Chapitre 26 - 16-11-2020
Chanteflamme se lève tôt, enthousiaste
Que cela serve de leçon aux aspirants écrivains. Les réactions des gens à ces sections de Chanteflamme - où il va enquêter sur le meurtre - sont la preuve d'une vieille règle d'écriture. Les personnages qui agissent sont plus intéressants que ceux qui n'agissent pas.
Cela peut vous sembler évident. Mais laissez-moi vous assurer que lorsque vous commencerez à écrire, vous serez souvent tenté d'inclure des personnages avec des conflits internes. Souvent, mal écrits, ces conflits ont pour conséquence de rendre le personnage inactif. Il ne peut pas prendre de décision, il est lâche, il est déprimé ou indifférent. Toutes ces choses sont des défauts dont les personnages vont s'affranchir au cours de l'histoire, et vous êtes très tenté de les intégrer au personnage pour lui donner plus de croissance et de choses à surmonter.
Ce n'est pas une mauvaise idée, mais c'est beaucoup plus difficile à réaliser qu'on ne le pense. Le problème est que beaucoup de personnages de ce type ne font rien pendant la première partie de l'histoire. Ils sont réactifs et ne se soucient pas de l'intrigue, ce qui fait que le lecteur ne se soucie pas de l'intrigue.
Jusqu'à ce que vous ayez pratiqué un certain temps, puis-je vous suggérer de vous en tenir à des personnages passionnés par ce qu'ils font et qui essaient constamment d'atteindre leurs objectifs ? Donnez-leur différents conflits internes, des choses qui ne les empêchent pas d'agir. Apprendre à écrire un bon livre est déjà assez difficile sans avoir à s'attaquer à un personnage inactif dans vos premières histoires.
Chanteflamme voit la peinture de la bataille rouge
C'est notre premier indice majeur (bien que subtil en même temps) sur le fait que la religion des Tons Iridescents pourrait avoir quelque chose à voir avec l'histoire. Chanteflamme voit dans ce tableau quelque chose qu'une personne ordinaire ne pourrait pas voir. Une œuvre d'art bien conçue, réalisée par une personne canalisant les Tons et connectée à eux par le Souffle, peut parler à un Rappelé. Dans ce cas, cela ne fonctionne pas tout à fait comme le dit Llarimar : Chanteflamme ne prophétise pas sur l'épée noire comme le pense le prêtre. En d'autres termes, Chanteflamme ne prophétise pas qu'il verra l'épée noire (Saignenuit) au cours des activités de la journée.
Au contraire, Chanteflamme voit une image d'une guerre précédente, ce qui est prophétique dans la mesure où une autre Guerre des Myriades se prépare - et dans les deux cas, Saignenuit jouera un rôle important dans l'issue de la bataille.
Pour la suite, je vais spoiler.
La personne que Chanteflamme voit dans la peinture abstraite est Shashara, la sœur de Denth, l'une des Cinq Érudits et une Rappelée également connue sous le nom de Chantegloire [NdT: pas de traduction officielle pour Glorysinger] par le Culte des Rappelés. Elle apparaît ici dans la vision de Chanteflamme alors qu'elle brandit Saignenuit lors de la Bataille des chutes du crépuscule. C'est la seule fois que l'épée a été dégainée au combat, et Vasher a été horrifié par le résultat.
C'est à cause de son insistance à utiliser l'épée au combat, et à transmettre le secret pour en créer d'autres, que Vasher et elle se sont battus. Il finit par la tuer avec Saignenuit, qu'ils avaient créé ensemble à l'époque où ils étaient amoureux - il l'épousa peu de temps avant leur rupture. Ce mariage s'est terminé par le meurtre de sa propre femme pour l'empêcher de créer d'autres abominations comme Saignenuit et de les répandre sur le monde.
Saignenuit fait partie d'une histoire beaucoup plus vaste dans ce monde. Elle est introduite dans ce livre avec désinvolture, plus comme une note secondaire que comme un véritable centre d'intérêt, mais son propre rôle dans le monde est beaucoup, beaucoup plus important que ce que son rôle de soutien ici pourrait laisser supposer.
De plus, pour votre information, la deuxième personne qui s'est glissée dans le palais était Denth qui suivait Vasher, essayant de déterminer ce qu'il préparait. Bleudoigt a fait savoir à Denth que Vasher tenterait d'entrer, mais l'a averti de ne pas attaquer l'homme. Pas tant qu'il pourrait exposer Denth et peut-être Bleudoigt.
Denth aurait attaqué de toute façon, s'il avait décidé qu'il avait une bonne occasion. Mais ce n'était pas le cas, et il avait décidé qu'il valait mieux observer.
Et oui, il avait caché son Souffle pour que Vasher ne puisse pas le sentir le suivre.
Chanteflamme inspecte à nouveau la scène de crime
Ce qui est intéressant dans cette scène, c'est qu'elle ne révèle presque rien de ce qui s'est passé. Du moins, elle ne révèle rien aux lecteurs.
En revanche, elle révèle beaucoup de choses sur le personnage de Chanteflamme. J'ai attendu qu'il soit bien établi avant de commencer à soulever des questions comme celles de ce chapitre, où je commence à creuser en profondeur qui il était avant sa mort. D'une certaine manière, il n'enquête pas tant sur le meurtre que sur lui-même, et c'est pourquoi la scène fonctionne, même si nous connaissons les informations sur les meurtres qu'il révèle. (Bien que nous ne sachions pas qui était la deuxième personne. Sauf si vous avez lu le spoiler ci-dessus, bien sûr).
Chapitre 27 - 18-11-2010
Bleudoigt évite Siri et part à la recherche de Chanteflamme
J'ai envisagé de faire en sorte que les hommes qui participent aux compétitions d'athlétisme dans la cour soient nus. Après tout, il y a eu tellement de nudité féminine dans le livre jusqu'à présent qu'il serait juste de l'équilibrer…
J'ai décidé que ce serait gratuit. Ce n'est pas parce que les Grecs concouraient nus que cela se produirait naturellement partout ailleurs. Pourtant, le fait de penser à l'embarras que cela causerait à Siri m'a presque incité à l'intégrer ;-) .
La chose la plus difficile à équilibrer à propos de Chanteflamme était de savoir comment rendre authentique son sentiment d'indolence. Sa discussion avec Siri est probablement la plus franche qu'il ait jamais eue dans le livre en ce qui concerne le fait que, en partie, il ne fait que se donner en spectacle avec tout son humour et ses remarques. Elles sont destinées à distraire et constituent également un commentaire subtil sur ce qu'il pense des autres dieux et de la façon dont ils sont tous traités.
Le problème, c'est qu'à moins qu'il ne soit vraiment comme il prétend l'être, cela ne fonctionnerait pas du tout. Le conseil qu'il donne ici à Siri est basé sur sa perception du monde.
Au début, lorsqu'il a été Rappelé, son premier réflexe était d'agir de la sorte. (Cependant, après avoir rencontré Calmevue et avoir eu une relation avec elle (ce n'était pas de l'amour, pas dans le sens traditionnel du terme ; plutôt un respect mutuel sincère qui est devenu physique), il a passé beaucoup de temps à essayer d'être le dieu que tout le monde s'attendait à ce qu'il soit. Il échoua lamentablement et son peuple fut mécontent de lui. Il attribue son échec principalement aux autres dieux, qui se sont moqués de lui parce qu'il était devenu hypocrite.
Il redevint donc Chanteflamme l'indolent, aiguisa son esprit contre les autres et se laissa aller à la vengeance autant qu'il le put. Les autres ne s'en offusquèrent pas, mais trouvèrent naturel qu'il agisse de la sorte. Nous le retrouvons plusieurs années plus tard dans ce livre, alors qu'il a renoncé à changer les choses.
Chapitre 28 - 23-11-2010
Vivenna boit un verre dans un restaurant en plein air et planifie la rencontre avec les dirigeants idriens dans la ville
Ici, Vivenna montre bien son côté de l'inversion. C'est l'un des rares endroits où j'ai un personnage qui montre l'inversion en cours. Vivenna a appris à se fondre dans Hallandren, elle a appris à ne pas juger autant qu'avant. Elle n'a pas encore atteint le niveau qu'elle devrait avoir, mais la transformation est en cours.
La conversation qu'elle a avec Denth, où il évoque le fait que chaque homme se considère comme le héros de sa propre histoire, est une sorte de sous-thème de ce livre. Dans ce roman, tout le monde pense faire ce qu'il y a de mieux. La seule exception à cette règle est peut-être Denth lui-même, ce qui rend cette conversation particulièrement poignante.
C'est l'une des toutes premières conversations que j'ai imaginées pour ce livre, car je savais qu'elle serait très importante pour une conversation ultérieure, où Vivenna parle à Vasher. Et cette conversation est peut-être la première que j'ai imaginée.
Vivenna et les mercenaires rencontrent les faussaires dans le jardin des D'Denir
Cette partie est spoilante, j'en ai peur.
Comme le dit Vivenna, c'est elle qui a eu l'idée de ce plan. Denth l'accepte et obtient les faux qui prouvent (faussement) que les prêtres ont extorqué Idris. Cependant, il n'a pas l'intention de les laisser s'ébruiter.
Il savait qu'en refusant cette idée de Vivenna, il l'ennuierait ou la rendrait méfiante. Il doit lui faire sentir qu'elle a le contrôle, afin qu'il puisse lui-même garder le contrôle et l'amener aux réunions qu'il souhaite. Malheureusement pour lui, cela signifie qu'il doit la laisser faire, créer de faux documents qui pourraient nuire à l'effort de guerre.
Lorsqu'elle disparaît, il annule immédiatement le projet, ce qui explique que les documents ne se matérialisent jamais.
Oh, et si vous vous posez la question, elle a obtenu la lettre de son père grâce à la cachette de Lemex. Certaines personnes ont posé des questions à ce sujet.
Gemme et Parlin discutent et rigolent
Vivenna n'est pas amoureuse de Parlin. Elle a de l'affection pour lui, mais c'est l'affection que l'on peut avoir pour un jeune frère. C'est tout ce qu'elle a ressenti pour quelqu'un jusqu'à présent, car elle ne s'est jamais donné la chance d'avoir une relation amoureuse dans sa vie. Elle l'a toujours exclue. Elle allait épouser le Dieu-Roi. Pour elle, il n'y a pas de place pour des choses aussi puériles que l'amour (elle finira par s'en apercevoir, bien sûr, dans un autre livre, j'en ai bien peur).
L'affection qu'elle porte à Parlin la rend possessive. Il est son lien le plus solide avec la vie qu'elle a quittée, et elle l'a toujours considéré comme étant sien. Vous pouvez donc comprendre pourquoi elle est contrariée de le voir passer du temps avec Gemme.
Denth a raison. Gemme peut être amusée par Parlin, mais elle n'est pas intéressée par lui d'un point de vue romantique. Elle a d'autres attaches, dont je crois avoir parlé dans une annotation précédente.
Chapitre 29 - 25-11-2010
Siri et Susebron discutent des montagnes
L'une des choses que j'aime dans le fait d'avoir des intrigues et des points de vue très différents dans un seul livre, c'est que je peux utiliser les points de vue pour des choses différentes. Dans le cas de ce passage du livre, nous avons la mort et la tension dans l'intrigue de Vivenna, et nous avons la recherche de soi et le mystère dans l'intrigue de Chanteflamme. Au milieu de tout cela, j'ai pu parsemer le point de vue de Siri de scènes plus détendues, où elle et le Dieu-Roi discutent et tombent amoureux. Ces scènes ajoutent un bel équilibre au livre.
J'ai fait en sorte que Susebron s'améliore rapidement en orthographe - ce n'est que la deuxième scène où il écrit sur son tableau, mais les fautes d'orthographe ont déjà disparu. Il y a une petite justification à cela - il est capable d'utiliser l'écriture des artisans, et il est très intelligent ; de plus, l'alphabet Hallandrène est phonétique. Mais cela se fait probablement trop rapidement.
Le fait d'avoir à s'acharner sur le dialecte est trop distrayant pour les lecteurs. Je voulais le faire une fois pour montrer son innocence, mais je voulais le faire rapidement - aussi rapidement que possible - pour que cela ne gêne pas l'histoire. Je ne veux pas que Susebron ait l'air trop enfantin ; je pense que cela gâcherait la romance.
En fin de compte, je pense que ces chapitres sont parmi les plus sensuels que j'aie jamais écrits. Je pense toujours que les allusions et les réserves seront toujours meilleures que la romance à outrance. Le fait qu'ils n'aient pas le droit de faire l'amour à cause du risque d'avoir un enfant, combiné à certaines des conversations qu'ils ont sur la beauté et leurs vies séparées, crée une tension très agréable que je suis heureux d'avoir réussi à mettre en place.
Vivenna et Denth visitent les cadavres dans le jardin des D'Denir
Le fait que ces morts se soient produites à cet endroit est une coïncidence. Oui, Vasher a tué ces hommes parce qu'il savait qu'ils étaient liés à Denth. Mais il ne l'a pas fait dans le jardin parce que Vivenna s'y trouvait la veille. C'est ce qui s'est passé. (Le jardin est un lieu de rencontre populaire après les heures de travail pour les opérations clandestines. Tout ce que Vasher avait à faire, c'était de lancer Saignenuit et de la laisser faire ce qu'elle fait. Pour Vasher, c'est souvent toute la justification dont il a besoin. Si l'épée peut les faire s'entretuer, alors ils sont coupables).
Il était toutefois important que cette scène ait lieu ici, pour renforcer la tension entre Denth et Vasher. Je voulais aussi que Vasher ait l'occasion d'observer Vivenna. Elle le remarque, mais ne le signale pas à Denth - elle a trop peur que Denth fasse une scène, et elle veut juste s'éloigner de Vasher.
La religion de Pahn Kahl
Dans le passage de Siri, elle mentionne la religion des Pahn Kahl, mais elle ne sait pas de quoi il s'agit. Cela se produit à de nombreuses reprises dans le livre, les gens se demandant si les Pahn Kahl sont simplement des Hallandrènes ou s'ils sont juste incapables de décrire leur religion.
Si vous êtes curieux, les Pahn Kahl sont des adorateurs de la nature qui se concentrent sur les tempêtes de la Mer Intérieure comme une manifestation de leur unité de cinq dieux. Ils croient que tous les Rappelés sont des personnes qui renient le pouvoir des dieux et se voient interdire l'accès au paradis, mais qui sont par ailleurs de simples gens et non des pécheurs dignes de l'enfer ; ils ont donc une chance de revenir pour faire une nouvelle tentative dans la vie, pour essayer de trouver la croyance cette fois-ci.
Quoi qu'il en soit, l'intérêt que les gens soient si confus à propos des Pahn Kahl, est d'essayer de mettre les lecteurs dans le flou à leur sujet. Dans ce cas, je veux que le lecteur ait l'impression que les Pahn Kahl ne sont pas importants, comme nombre d'autres personnages, ce qui est exactement la raison pour laquelle les Pahn Kahl sont si ennuyeux au départ. Si Hallandren ne les prenait pas autant pour acquis, il y a fort à parier qu'ils ne seraient pas aussi enclins à se rebeller.
Chapitre 30 - 30-11-2010
Chanteflamme s'essaie à la poterie
Cela faisait longtemps que l'un des dieux n'avait pas essayé quelque chose de ce genre. Chanteflamme n'est bien sûr pas le premier à s'interroger sur son ancienne vie, et à se rendre compte que certaines de ses compétences et de ses capacités l'ont accompagné dans sa nouvelle vie. Mais il est le premier de cette génération de dieux à s'y intéresser.
Son père était d'ailleurs potier, si cela vous intéresse. Quant à savoir pourquoi il connaît les termes nautiques et les mathématiques, je crains que vous ne deviez attendre. Ça finira par être abordé.
Le jonglage, par contre... eh bien, ça restera un mystère.
Chanteflamme et Tissepourpre rendent visite à Trouvespoir
Je voulais montrer des Rappelés d'âges différents ; je pense qu'il est important que les gens se rendent compte que l'on peut avoir n'importe quel âge lorsqu'on est Rappelé. Il y a des enfants, des bébés, des grands-mères et des personnes d'âge mûr qui sont Rappelés.
Trouvespoir est la personne la plus jeune à la cour actuellement, bien qu'il y ait quelques autres dieux qui ont été Rappelés lorsqu'ils étaient adolescents. Il est cependant difficile de les distinguer des autres dieux aujourd'hui. (Et souvent, lorsqu'un dieu revient à l'âge mûr, son corps se transforme pour devenir beaucoup plus jeune. Pas toujours, cela dépend du dieu).
Certains des combats de Tissepourpre devraient vous donner un indice sur le fait qu'elle est loin d'être l'égoïste superficielle qu'elle prétend être. À bien des égards, elle et Chanteflamme sont parfaitement assortis, et j'imagine que c'est la raison pour laquelle ils ont fini par passer autant de temps ensemble. Ils ont tous les deux une personnalité extrême qui est presque une parodie des autres dieux, et pour tous les deux, cette personnalité n'est qu'une infime partie de ce qu'ils sont vraiment. Tissepourpre est plus sournoise, Chanteflamme plus noble, si l'on fait abstraction de tout le reste. Mais je pense qu'ils se comprennent l'un l'autre comme peu de gens le font.
Chapitre 31 - 02-12-2010
Vivenna visite les taudis Idriens
Vivenna aurait probablement dû s'attendre à ce qu'elle trouve là. Elle sait que les propriétaires des taudis, qui sont des Idriens, gèrent des maisons closes et des clubs de combat illégaux. Cependant, elle s'est fait des illusions en pensant qu'ils employaient des prostituées hallandrènes ou que les combats n'étaient pas si terribles que ça.
Je pense qu'il est difficile d'accepter ça. Cela s'est produit à plusieurs reprises au cours de l'histoire : les plus pauvres s'installent dans un nouveau pays et font partie de la classe ouvrière inférieure. En Corée, les gens se plaignaient toujours de l'arrivée de Birmans qui leur volaient leur travail. Je me souviens avoir entendu les Japonais dire la même chose des Coréens. J'ai entendu des Américains se plaindre des trois. Ce genre de choses a beaucoup moins à voir avec la culture ou l'ethnie qu'avec le niveau économique relatif et la maîtrise de la langue ou de la culture.
Le fait de savoir que ça arrive ne rend pas plus facile le fait de trouver son propre peuple dans un tel état.
Remarquez que les Idriens portent souvent des vêtements sombres. Cela s'explique en partie par le fait qu'ils évitent les couleurs, mais ils ont tendance à porter des vêtements ternes et sombres plutôt que clairs (bien que certains suivent la méthode plus traditionnelle).Cependant, en portant ces couleurs sombres, ils vont complètement à l'encontre de l'objectif initial des vêtements ternes, qui est d'éliminer les couleurs pour empêcher les Éveilleurs d'utiliser leur art.
Vivenna rencontre les chefs du ghetto
Lorsque j'écris une scène comme celle-ci, je ne suis jamais tout à fait certain du temps que je veux passer à distinguer les personnages secondaires qui font une apparition (une autre scène du même genre est celle où Chanteflamme joue à un jeu avec les trois autres dieux). Ici, on nous présente trois chefs différents. Ils ont tous des personnalités distinctes et des façons différentes de voir comment Vivenna peut les aider. Cependant, combien de temps dois-je passer à les décrire et à faire en sorte qu'ils soient impactants ? C'est un jeu d'équilibre peu évident. Je ne veux pas alourdir la scène et passer beaucoup de temps sur des personnages que l'on ne reverra jamais, mais je ne veux pas non plus que la scène soit ambiguë ou manque de précision parce qu'on ne peut pas imaginer les chefs des taudis.
J'imagine que la plupart des lecteurs ne se soucieront pas de faire la différence entre les trois, donc je ne m'y attarde pas - mais j'essaie de donner des indices qui aideront ceux qui veulent visualiser la scène plus précisément.
Quoi qu'il en soit, il s'agit d'une tangente. Rencontrer ces hommes était une erreur, ce dont Vivenna se rend compte au milieu de la rencontre. Ils ne peuvent pas lui apporter grand chose, et ce qu'elle pourrait obtenir, elle n'est pas prête à le demander. Elle aurait dû venir avec un plan plus élaboré. Au lieu de ça, elle a fait ce qu'elle a fait pendant la plus grande partie du livre, c'est-à-dire prétendre qu'elle est responsable et qu'elle contrôle la situation, alors qu'en fait, elle se contente de prendre les choses comme elles viennent et de se laisser porter.
Je pense que c'est la grande chose que Vivenna doit réaliser dans le livre. Son plan concernant les intrigues de T’Telir n’a jamais été bon, malheureusement, je pense qu’il est nécessaire qu’elle fasse des erreurs avant d’apprendre.
La garde municipale attaque
Certains d'entre vous se demandent peut-être quel complot a conduit à l'attaque de la réunion par la garde municipale.
Eh bien, c'est compliqué. La garde municipale, inquiète de la recrudescence des crimes et des tensions politiques ces derniers temps, est devenue plus agressive. Ils savent que quelqu'un s'est introduit dans le palais d'Astraimante elle-même, menaçant l'une de leurs déesses. Le capitaine de la garde tente d'obtenir une promotion et une faveur, et cherche à remporter une grande victoire pour faire bonne figure devant les Rappelés. Il a appris que trois des plus importants chefs de ghetto - qu'il n'a pas osé attaquer jusqu'à présent, craignant d'engager ses gardes dans l'action - allaient se réunir. Il ne sait même pas pour Vivenna.
Mais il a autorisé ses Sans-vie (la garde de la ville dispose d'un stock d'une cinquantaine d'unités utilisables à discrétion) à faire usage de force létale. Les ordres n'étaient pas assez précis, malheureusement.
En outre, Bleudoigt a réussi - en se faufilant dans les tunnels découverts par Vasher - à obtenir de ses alliés qu'ils cassent les Commandements de certains des Sans-vie de l'enceinte, puis qu'ils y insèrent des Commandements cachés en plus de ceux déjà en place. En l'occurrence, il voulait que les Idriens voient les Sans-vie et la garde de la ville provoquer un massacre parmi leur peuple. Il a donc inséré dans certains des Sans-vie l'ordre d'attaquer et de tuer si les Idriens les agressent.
Il ne savait pas quand le massacre aurait lieu ; il n'a pas suffisamment de contrôle sur les événements pour le faire. Ses petites bombes Sans-vie ont explosé ici, quand les Idriens ont commencé à résister. Comme les soldats réguliers - et même les Sans-vie qui ne sont pas sous les ordres de Bleudoigt - ont réagi dès que le sang a commencé à couler, tout a déraillé à partir de là.
Denth n'était pas au courant de ce plan, et Bleudoigt ne lui a jamais dit qu'il était derrière tout ça. Finalement, la bataille s'est soldée par un embarras majeur pour la garde de la ville, bien qu'elle ait capturé l'un des chefs de ghetto. Il fut détenu jusqu'à la fin du livre, puis relâché.
Chapitre 32 - 07-12-2010
Siri va se coucher et décide de prendre les choses en main
En relisant cette scène, j'ai l'impression qu'elle a besoin d'être un peu retouchée. Mais bon. Il y aura toujours des parties comme celle-là qui passeront.
J'avais l'impression qu'il fallait une scène où Siri cessait enfin de regarder vers le passé et de se reprocher de ne pas être plus comme Vivenna. Pour qu'elle puisse aller de l'avant et devenir la femme qu'elle doit être, il fallait qu'elle le fasse de son propre chef, avec ses propres motivations. Elle avait besoin de cette opportunité.
Parfois, dans les cours d'écriture ou dans les livres sur la narration, on mentionne un moment, quelque part dans l'acte deux, où le personnage décide de prendre les choses en main. Je n'aime pas ce genre d'explications, car je pense qu'il est trop facile pour les nouveaux auteurs de les considérer comme un élément d'une check-list à remplir. Je n'utilise jamais ce genre de choses. Je ne me dis pas : "C'est le deuxième acte, donc les personnages doivent faire X". La tendance à suivre une telle formule fait partie de ce qui me dérange dans la profession de scénariste. On a l'impression que si l'on suit toujours les règles, il n'y a jamais de spontanéité dans un livre.
Néanmoins, ces lignes directrices et ces suggestions sont utilisées par de nombreuses personnes qui racontent de bonnes histoires, alors je suppose que vous prenez ce qui marche pour vous.
Hoid le conteur nous raconte l'histoire d'Hallandren
Cette scène est née parce que je voulais une façon intéressante d'approfondir l'histoire. Siri avait besoin de l'entendre, et je pensais que de nombreux lecteurs voudraient la connaître. Cependant, cela risquait de me faire tomber dans le domaine du redoutable "infodump".
C'est pourquoi j'ai fait appel à la grosse artillerie. Ce caméo est tellement évident (ou, du moins, il le sera un jour) que j'ai failli ne pas utiliser le nom Hoid pour le personnage, car j'ai pensé que cela aurait été trop évident. Dans la première version, il utilisait un autre de ses pseudonymes préférés. Mais finalement, j'ai décidé que trop de gens seraient confus (ou du moins encore plus confus) si je n'utilisais pas le même nom. Le voici donc. Et si vous n'avez aucune idée de ce dont je parle... Eh bien, disons simplement qu'il y a beaucoup plus derrière cette apparition aléatoire que ce que vous pouvez imaginer.
Quoi qu'il en soit, j'adore cette méthode de narration, et je crains que Hoid ne vole la vedette. Mais il est très bon dans ce qu'il fait, et ça donne une scène très engageante qui nous donne les informations dont nous avons besoin sans nous ennuyer à mourir.
Tout ce qu'il dit ici est-il vrai ? Non. Il y a quelques approximations et quelques suppositions. Cependant, tout bien considéré, c'est assez précis. Toutes les grandes parties sont vraies.
Je ne savais pas si je voulais ou non une carte du monde au début de ce livre. Le problème, c'est que si je donne une carte du monde, je risque de mal faire les choses. Il faut un ensemble très spécifique de conditions géographiques pour qu'une forêt tropicale fonctionne, et ce que je voulais ici, c'était une sorte de vallée de forêt tropicale, irrégulière et déplacée dans le monde. Abstraitement, ça peut fonctionner, mais plus j'insiste sur les détails de la carte, moins cela a de chances d'être crédible.
Chapitre 33 - 09-12-2010
Vivenna et les mercenaires attendent dans la planque après l'attaque des Sans-vie contre les chefs des taudis
Pourquoi Gemme prend-elle la peine de recoudre Clod ? Pourquoi réparer un Sans-vie ? La réponse de Denth est assez bonne, mais elle mériterait quelques explications supplémentaires.
Voyez-vous, lorsqu'on fabrique un Sans-Vie, la raison pour laquelle le Souffle reste en place est que le corps d'une personne récemment décédée est trop "collant" pour les Souffles. Un Souffle s'y attache, et parce que le corps se souvient clairement d'avoir été vivant, il peut utiliser ce Souffle pour l'alimenter. (En supposant que vous ayez les bons Commandements et que vous puissiez les visualiser correctement dans votre esprit lorsque vous créez le Sans-vie).
Cependant, plus le Sans-Vie est endommagé, moins il ressemble à une personne vivante et plus il est difficile pour le Souffle d'alimenter ce corps. Alimenter un corps avec un seul Souffle est difficile : le corps doit fonctionner en grande partie par lui-même. Lorsque vous alimentez une cape ou quelque chose comme ça, les Souffles doivent fournir beaucoup d'énergie, puisqu'il n'y a pas de vrais muscles à utiliser ou de structure squelettique sur laquelle s'appuyer.
Ainsi, plus un Sans-Vie est blessé, moins son Souffle peut le maintenir en vie. Vous devrez éventuellement lui insuffler un deuxième Souffle, puis un troisième, jusqu'à ce que le Sans-vie ne soit plus qu'un tas d'os que vous avez Éveillé. À ce stade, vous pouvez tout aussi bien utiliser des bâtons ou du tissu.
Vivenna avoue la vraie raison de sa venue à Hallandren
Cela fait longtemps que j'insiste sur ce point dans la narration. Vivenna n'est pas venue à Hallandren pour sauver sa sœur - c'est une façade. C'est ce qu'elle s'est dit. Mais les vraies raisons sont plus profondes, plus personnelles, et moins nobles. Elle a dû venir parce que toute sa vie a été centrée sur cette ville. Au-delà de ça, elle est venue à cause de sa haine d'Hallandren. Elle voulait trouver le moyen de lui faire du mal pour ce qu'elle lui avait fait.
C'était en partie sa fierté. C'était elle qui était censée s'occuper d'Hallandren. Sa fierté ne lui permettait pas de rester à l'écart, de laisser Siri faire le travail que Vivenna était certaine de pouvoir mieux faire.
Elle a bien maîtrisé sa haine, mais elle a toujours été là, elle l'a poussée. J'espère que mes lecteurs ont toujours pensé que de venir sauver Siri était une raison bien mince pour Vivenna de se rendre à T'Telir. Le terme de relation amour/haine est devenu un cliché, mais je pense qu’un véritable concept psychologique est caché derrière, et j’ai l’impression de l’avoir exploré ici avec Vivenna.
Vivenna accepte d'apprendre l'Éveil
Ça a été long à venir. Désolé de vous avoir fait attendre ; dans certains de mes livres, j'aime utiliser beaucoup de magie dès le début. Dans d'autres, j'aime construire d'abord le décor, laissant les personnages apprendre et explorer plus lentement.
J'ai longtemps voulu appeler un système de magie "Éveil", soit dit en passant. J'ai d'abord essayé ce nom dans La Voie des Rois, pour désigner le système de magie basé sur la transformation. Mais ça n'a jamais fonctionné. On "n'éveille" pas vraiment les choses. J'utilisais juste le terme parce qu'il sonnait bien.
Je l'ai donc rangé dans un coin pour le recycler un jour. Lorsque j'ai commencé à préparer ce livre, j'ai mis au point un système de magie qui pourrait s'appeler l'Éveil. Donner vie à des objets semble correspondre parfaitement à ce système. Donc oui, le mot est venu en premier - bien que je ne sois pas sûr d'avoir développé le système de magie autour de ce seul mot, ou si j'avais envie d'un système de magie "donnant vie aux objets" et que j'ai réalisé que je pouvais utiliser le nom génial que j'avais trouvé plus tôt.
Vasher capture Vivenna
Les choses commencent enfin à bouger ! Mes livres, je le sais, sont parfois un peu lents. Cela vient du fait que j'aime moi-même lire des livres qui sont plutôt lents. Ces deux chapitres étaient très importants. Vivenna a admis quelque chose de très important à propos d'elle-même, puis, d'une certaine manière, a pris le mauvais chemin. Siri s'est rendu compte de quelque chose à propos d'elle-même, puis a pris le bon chemin. Les deux sœurs mènent des vies parallèles et pourtant si différentes à T'Telir, et c'est un peu l'inverse qui se produit.
Mais il était certainement temps de se secouer. Les prochains chapitres de Vivenna vont bouleverser bien des choses.
Chapitre 34 - 14-12-2010
Chanteflamme et Tissepourpre observent les prêtres dans l'arène
Je ne sais pas trop pourquoi, honnêtement, mais cette discussion de Tissepourpre essayant de prouver que Dieu existe en utilisant ses seins est l'une de mes préférées du roman. C'est peut-être parce qu'elle illustre la façon dont elle et Chanteflamme considèrent le mot.
Quoi qu'il en soit, comme je l'ai déjà dit, je n'avais pas l'intention de faire de ce livre un parallèle avec les États-Unis et la guerre en Irak. C'est venu comme ça, et je pense que la raison principale est que je me suis retourné contre moi-même. Vous voyez, Fils des brumes était un livre qui parlait d'une révolution sanglante instiguée par les protagonistes. Nous ne voyons pas beaucoup les morts qu'elle a causées, et heureusement, une grande partie de l'effusion de sang a été évitée grâce à un discours opportun prononcé par un certain jeune noble, mais il n'en reste pas moins que j'ai écrit sur le renversement d'un gouvernement.
Il semble que ce soit un sujet populaire dans les romans. Et chaque fois que je remarque que quelque chose est populaire dans le genre, je commence à me demander si je ne pourrais pas écrire un livre sur le contraire. Dans ce cas, j'ai commencé à penser à un livre dont les protagonistes essaieraient d'arrêter une guerre au lieu d'en déclencher une. Où ils voudraient stabiliser le gouvernement au lieu de le déstabiliser. L'histoire inverse de Fils des brumes, en quelque sorte.
J'avais le nom du livre, Warbreaker, bien avant de savoir qui serait le Warbreaker ou de quoi le reste du livre parlerait. Je suis heureux que nous ayons pu le conserver, même si mon éditeur s'est un peu plaint, pensant que ça ne donnait pas un ton de fantasy épique à ce livre.
Siri observe les prêtres
J'ai pris quelques risques en organisant une petite scène où Siri admet que tous les problèmes de Hallandren l'excitent. J'espère que cela ne vous semblera pas déplacé ; je crois que j'avais bien prévu qu'elle réagirait de cette façon. À Idris, elle créait toujours des problèmes, en partie (même si elle ne l'admettait pas) parce qu'elle trouvait ça excitant. C'est le propre de ceux qui finissent souvent par avoir des ennuis, il me semble.
Ce qu'elle ressent ici est le même sentiment, mais dans une version plus mature. Elle est enthousiasmée par la politique, par le fait d'être au cœur de l'action, par la possibilité de changer l'avenir de la ville. Je pense que c'est une qualité précieuse pour quelqu'un dans sa position, tant qu'elle n'est pas poussée trop loin. En faisant en sorte que Vivenna soit constamment frustrée par sa situation et Siri enthousiasmée par la sienne, je voulais montrer un contraste et amener le lecteur à la même conclusion que Siri dans cette scène : Vivenna n'aurait pas fait une très bonne reine pour le Dieu-Roi. Elle aurait été la reine attendue et aurait fait ce que tout le monde s'attendait à ce qu'elle fasse. Mais elle se serait laissée aller au rôle de martyre, ce qui aurait été une façon égocentrique d'aborder son devoir.
Siri est confrontée à Tissepourpre
C'est l'une de ces petites scènes que l'on place dans un livre et qui ne préfigure rien de particulier. Je veux bien que les gens s'intéressent à cette confrontation et s'inquiètent que Tissepourpre prenne des mesures contre Siri, mais ce n'est pas dans cette direction que je mène l'histoire. Ici, Tissepourpre est simplement jalouse. Elle en sait cependant assez pour le reconnaître elle-même, et ne la laissera pas aller plus loin que le petit avertissement qu'elle a donné ici.
J'aime ce que ça montre du caractère de Tissepourpre , et j'aime que cela illustre la façon dont elle voit Chanteflamme. Oui, elle est amoureuse de lui. Très profondément, en fait. Si elle l'a mêlé à ses intrigues, c'est en partie parce qu'elle lui fait confiance, et en partie parce qu'elle voulait se montrer à lui - et peut-être le convaincre enfin de l'accepter comme amante.
Ce que sait Bleudoigt
Siri rencontre Bleudoigt, qui la surprend une nouvelle fois dans son bain. Dans ce petit échange, Bleudoigt est très prudent, car il ne veut pas révéler tout ce qu'il sait. Si Siri apprend à se débrouiller à la cour, elle n'a rien à envier à Bleudoigt, qui y a passé toute sa vie - et qui a été formé par un intendant de Pahn Kahl avant lui. Il prépare son coup d'État depuis longtemps et a été très frustré lorsque Vahr a commencé sa petite rébellion, attirant les regards vers les Pahn Kahl. C'est en partie grâce aux manipulations de Bleudoigt et aux fuites d'informations des Rappelés que Vahr a été capturé.
Ici, il laisse croire à Siri qu'il ne sait pas que le Dieu-Roi est muet (il le sait, et l'a su pendant la plus grande partie de sa vie) et qu'il s'inquiète du remplacement des serviteurs de Pahn Kahl (ce serait un revers, mais ce n'est pas vraiment le problème principal). Ce qu'il veut avant tout, c'est mettre des bâtons dans les roues de Siri et des prêtres, et il y parvient magistralement. Il a presque sauté de joie quand Siri lui a fait sa petite offre : "Vous nous sortez du palais, le Dieu-Roi et moi". Cela lui facilite grandement la tâche si/quand il décide d'assassiner le Dieu-Roi lui-même.
Chapitre 35 - 22-12-2010
Vivenna se réveille, retenue par Vasher
Ce chapitre - et ce qui se passe dans la dernière partie - est le plus dangereux du livre. Dangereux pour moi en tant qu'auteur, je veux dire. J'aime les bons rebondissements, mais j'ai peur de les amener sans aucun indice annonciateur, sans préfiguration. Je n'ai jamais fait quelque chose d'aussi radical que dans ce livre, en faisant en sorte qu'un groupe de personnages sympathiques se retrouve à travailler pour le mauvais camp. J'espère que ça fonctionnera, mais je sais que dans le cas contraire les lecteurs vont devenir fous. Rien de mieux pour bâcler un livre que des personnages dont les motivations changent sans raison.
Mais on n'en est pas encore là. Avant ça, on a la première véritable interaction entre Vivenna et Vasher. Il lui fait passer ce qu'il aime appeler le test de Saignenuit. L'avantage d'avoir une épée qui "ne peut pas tenter le cœur de ceux qui sont purs", c'est que lorsque quelqu'un comme Vivenna la touche, elle tombe malade. Je ne voulais pas que Saignenuit soit considérée comme une pâle copie de l'Anneau Unique. Elle ne transforme pas le cœur des gens et ne les corrompt pas. Cependant, pour pouvoir faire son travail et accomplir son Commandement, elle doit être capable de déterminer qui est bon et qui est mauvais.
Il n'est évidemment pas facile de déterminer ce qu'il en est. En fait, je ne pense pas que ce soit tout noir ou tout blanc pour la plupart des gens. Lorsque Saignenuit a été créée, les Souffles qui lui ont été insufflés ont fait de leur mieux pour interpréter leur Commandement. Ils ont décidé que le mal, c'était quelqu'un qui essaierait de prendre l'épée et de l'utiliser à des fins malveillantes, en la vendant, en manipulant et en extorquant les autres, ce genre de choses. Quelqu'un qui ne voudrait pas de l'épée pour ces raisons serait alors considéré comme bon. S'il touche l'arme, il se sent mal. Si d'autres touchent l'arme, leur désir de tuer et de détruire s'en trouve grandement renforcé.
Malheureusement, Saignenuit elle-même ne comprend pas très bien ce que sont le bien et le mal. (Elle sait cependant que son maître peut déterminer qui est bon et qui est mauvais, en utilisant le pouvoir de l'épée pour rendre les gens malades ou par d'autres moyens. Elle se contente donc de laisser celui qui le tient décider de ce qui est mal. Et si celui qui tient l'épée détermine, au plus profond de son cœur, qu'il est lui-même mauvais, il finira par se tuer avec l'épée.
Vivenna réussit le test, ce qui surprend Vasher. Il pensait qu'elle serait du genre à utiliser Saignenuit pour tuer et détruire. (Il n'a pas une haute opinion d'elle, évidemment. Bien sûr, c'est en partie parce qu'il a laissé son tempérament dicter ce qu'il pense).
Vivenna s'échappe
L'une de mes grandes inquiétudes concernant les passages de Vivenna est qu'elle apparaisse comme un personnage trop faible. C'est un danger particulier lorsque nous atteignons la fin des passages du milieu, où l'on découvre à quel point elle a été manipulée. Rappelez-vous que lorsque vous lisez les passages de Vivenna, si elle semble faible par rapport à Siri, considérez leurs circonstances relatives.
Dans ce livre, Vivenna est soumise à beaucoup plus d'épreuves que Siri. Pourquoi ? Eh bien, j'ai senti qu'en tant que personnage, elle avait beaucoup plus de place pour grandir. Mais pour cela, il fallait que tout lui tombe dessus. C'est ce qui se passe principalement dans ce chapitre et dans les suivants.
Mais elle n'est pas sans défense. Même si elle est engourdie par la capture et les trahisons, elle réussit à s'échapper non pas une, mais deux fois. Elle se débrouille très bien, surmontant finalement ses problèmes d'Éveil en réussissant à manipuler ses Souffles Et n'oubliez pas que plus on a de Souffle, plus il est facile d'apprendre à faire fonctionner les Commandements correctement. Ce sera important plus tard dans le livre…
Vivenna erre dans les bidonvilles, puis trouve la planque
J'ai fait une petite révision dans ce chapitre. J'ai ajouté la statue comme point de référence. Avant, Vivenna tombait sur la planque en se promenant.
Pourquoi ce changement ? C'est la même chose, non ? Elle passe par hasard devant la statue et se souvient de l'itinéraire. C'est toujours une grosse coïncidence quand on y pense.
Cependant, cela ne semble pas être une aussi grosse coïncidence. Ajouter qu'elle a vu la statue, puis qu'elle a dû travailler pour trouver le chemin de la planque était un moyen de faire croire aux lecteurs qu'il ne s'agissait pas d'une simple coïncidence. Parce qu'il y a eu un effort, je pense que la lecture sera plus fluide et moins étrange pour la plupart des lecteurs. Cela s'explique en partie par le fait qu'il est plus facile de remarquer une statue sur la place d'une ville qu'une maison au bord de la rue, et en partie par le fait que la découverte peut être plus progressive de cette façon.
Cela fait partie de la poudre aux yeux que l'écrivain utilise. Parfois, je crains que le fait d'expliquer ces choses ne gâche le livre pour les lecteurs, mais je suppose que si vous étiez du genre à gâcher la magie, vous ne liriez probablement pas ces annotations sur les coulisses en premier lieu.
Vivenna se rend compte que les mercenaires sont des traîtres
Et enfin, nous y voilà. Le plus grand pari du livre. J'ai commencé le roman en sachant que j'allais le faire, et j'ai écrit tout le long avec l'intention que Denth et son équipe travaillent contre les intérêts de Vivenna.
Comme je l'ai mentionné dans une section spoiler plus tôt, Tonk Fah est un sociopathe, et la plupart du temps, lorsqu'il fait des blagues sur le fait de blesser des gens, il est sérieux (la disparition des animaux de compagnie en est un indice subtil). Il trouve amusant de faire du mal aux gens. On trouve ça marrant car Denth intervient et donne l'impression que c'est une exagération pour la blague.
La mort de Lemex est un autre indice : il était en effet immunisé contre les maladies (pas pas contre le poison, si on en met la dose). Toute personne ayant autant de souffles est immunisée. Un autre indice est le fait que les mercenaires poussent les Hallandrènes à la guerre au lieu de s'efforcer de l'empêcher. Ce n'est pas que Vivenna le veuille, mais grâce aux manipulations de Denth, Siri a été pratiquement oubliée face à l'action menée contre les Hallandrènes. Bien sûr, Vivenna elle-même était prête à oublier Siri. Non pas intentionnellement, mais parce qu'elle a toujours été plus concentrée sur Hallandren, et que Siri n'était en partie qu'une excuse.
Le fait que les agents du père de Vivenna ne soient jamais vus à sa recherche, le fait que les mercenaires ne semblent pas se soucier de l'argent, le fait que Gemme soit souvent absente au début (en partie pour filer Vivenna), et la plupart de ce qu'ils ont dit et fait étaient censés renforcer ce moment de trahison.
Cela dit, il ne me semble pas évident de savoir ce qu'ils veulent vraiment faire. Et c'est pour ça que c'est un pari. Ce rebondissement n'est pas une révélation du type "Ah, j'aurais dû le voir !" comme celle concernant le Seigneur Maître à la fin de Fils des Brumes. Il s'agit plutôt d'un rebondissement qui, je l'espère, a juste assez de fondement pour ne pas sembler sortir de nulle part. Je m'attends à ce que la plupart des lecteurs soient pris au dépourvu.
Parlin est mort
Parlin a toujours été destiné à mourir ici. C'est l'une des principales raisons pour lesquelles j'ai laissé Vivenna avec quelqu'un d'Idris dans son équipe, en fait. (L'autre raison est que je trouvais irréaliste qu'elle n'ait personne avec elle).
Pour être honnête, c'est peut-être pour ça que Parlin n'a jamais fonctionné en tant que personnage. Je me demande s'il a toujours été dans mon esprit le personnage qui allait se faire tuer par Tonk Fah, ce qui m'a empêché de lui donner suffisamment de profondeur. Je n'en suis pas sûr ; je sais que dans le livre tel qu'il est, il est probablement l'élément le plus important que j'aurais aimé avoir le temps de changer. Je ne suis pas certain de ce que je pourrais mettre à sa place qui ne fasse pas trop dévier l'intrigue - et qui n'enlèverait rien à l'humour de Denth et des mercenaires - mais qui serait tout de même assez sympathique pour que sa mort soit plus puissante. Mais j'aurais aimé trouver quelque chose.
Tonk Fah l'a torturé à mort. Il n'était pas censé le faire, mais il s'est laissé emporter. C'était un accident, comme le prétend Denth. (Denth n'aurait pas dû laisser Tonk seul avec le prisonnier pour continuer à le torturer). Denth est revenu et a trouvé Parlin mort, il était agacé et frustré. Il a laissé Tonk derrière lui, est parti en trombe, et a fini par trouver Gemme et Clod, qui parlaient à des contacts du bidonville et essayaient de trouver Vivenna. Ils revinrent pour se regrouper.
Pendant ce temps, Tonk entend Vivenna entrer et sait que ce n'est pas Denth. Il planque ses Souffles dans ses vêtements, puis s'esquiva sous l'escalier, sa lanterne éteinte, en se demandant qui vient. Il n'est pas très surpris de trouver Vivenna. C'est à ce moment-là que Denth et Gemme reviennent et que la situation se débloque.
D'ailleurs, j'ai ajouté les cadavres des agents du père de Vivenna dans la dernière version, car je me suis dit que je voulais rendre plus évident ce qui leur était arrivé.
Chapitre 36 - 03-01-2011
Siri se laisse pousser les cheveux pour Susebron et parle de séduction
Ces deux chapitres illustrent le mieux les changements de ton que j'essayais d'opérer dans ce livre - et expliquent en partie pourquoi j'étais d'accord pour que ces premiers chapitres soient si différents du prologue. Après le plus grand chapitre de Vivenna en termes de chocs, de surprises et d'échecs, nous arrivons ici à l'un des chapitres les plus romantiques et les plus calmes de Siri.
Vous devriez avoir remarqué quelques changements chez Siri, l'un des plus subtils étant sa capacité à contrôler ses cheveux. Les cheveux sont en quelque sorte une extension de la métaphore. Dans les premiers chapitres, Siri n'était pas du tout capable de les contrôler, et ils revenaient toujours à leur état d'origine dès qu'elle essayait de leur donner une couleur spécifique. Ils faisaient ce qu'il voulaient, reflétant ses attitudes, et représentaient en quelque sorte sa capacité (ou son manque de capacité, dans son cas) à contrôler le monde qui l'entoure.
Aujourd'hui, elle est capable de manipuler les choses autour d'elle à sa guise. En revanche, la vie de Vivenna est complètement hors de contrôle. Et ses cheveux réagissent de même.
Les prêtres de Susebron
Susebron a raison de faire confiance à ses prêtres. Du moins, il a un peu raison. Ce ne sont pas des hommes mauvais, et ils veulent ce qu'il y a de mieux pour lui, tant que cela n'implique pas d'aller à l'encontre de leurs traditions et de leurs règles. Ils pensent être chargés de protéger le Trésor de Portepaix, et que c'est le Dieu-Roi qui détient ce trésor. Ils se sentent mal pour ce qu'ils doivent lui faire subir.
Leur interprétation est extrême, mais que feriez-vous si votre dieu (Portepaix) vous ordonnait de conserver et de protéger des Souffles, mais de ne jamais les utiliser ? Couper la langue d'un homme pour l'empêcher d'utiliser ce terrible pouvoir, c'est la façon dont ils ont décidé de s'y prendre. Dur, mais efficace.
Quoi qu'il en soit, ils n'ont pas l'intention de le tuer. L'un des grands renversements que j'avais prévu pour ce livre dès le stade de la conception était un monde où les prêtres étaient bons et l'équipe de voleurs mauvaise - un revirement complet par rapport à Fils des Brumes. Denth et son équipe ont été développés dans mon esprit comme une "équipe anti-Kelsier". La prêtrise devait donc s'avérer mal vue par les personnages et travailler en fait dans leur intérêt.
En fin de compte, j'ai opté pour l'idée de l'équipe maléfique, mais les prêtres ne sont pas exempts de défauts à 100 %.
Siri et Susebron mangent un repas de minuit
Cette scène est presque tirée de ma propre vie. Lors de ma lune de miel, Emily et moi avons pensé que nous étions tellement indulgents en faisant appel au room service à trois heures du matin. C'était sur un bateau de croisière, et vous pouvez faire ce genre de choses sans avoir à payer un supplément. Nous avions l'impression que toutes les cuisines du navire étaient là pour répondre à nos caprices. C'est ainsi qu'une variante de l'événement est apparue dans ce livre.
Cela ne m'arrive pas souvent dans les livres. D'habitude, il m'est difficile de désigner un événement de ma vie qui a inspiré une scène. Mais ce genre de choses se retrouve tout au long de ce livre. Un autre exemple est la scène où Siri essaie un regard séducteur sur Susebron, puis éclate de rire. Ma femme est absolument nulle en matière de séduction, non pas parce qu'elle n'est pas jolie, mais parce qu'à chaque fois qu'elle essaie, elle finit par éclater de rire en pensant qu'elle a l'air ridicule.
Quoi d'autre… oh, les papilles de Susebron. Plusieurs personnes m'ont envoyé un email à ce sujet. D'après mes recherches (qui peuvent être erronées), j'ai compris que le vieil enseignement selon lequel certaines parties de la bouche ont des papilles gustatives qui se concentrent sur certains goûts est erroné. La sagesse populaire veut que les papilles gustatives "sucrées" se trouvent sur la langue et que si on la retire, on ne pourra avoir le goût du sucre (c'est la raison pour laquelle les gens m'envoient des courriels).
Il s'agit apparemment d'une légende urbaine. Il existe différentes sortes de papilles gustatives, mais chacune d'entre elles apparaît en groupe, à côté des autres. Et si la plupart des papilles gustatives se trouvent sur la langue, il y en a aussi beaucoup sur le palais. Susebron pourrait donc savourer des sucreries aussi bien que n'importe quoi d'autre.
Chapitre 37 - 10-01-2011
Vivenna erre, puis un voleur lui prend sa robe
Les prochains chapitres de Vivenna sont courts. Je voulais faire comprendre qu'elle est à la rue pendant un certain temps, mais je ne voulais pas qu'on se complaise dans ses problèmes. J'ai vu des livres faire ça très bien, et je ne veux pas que ce roman se concentre là-dessus. (Si vous êtes intéressé par un livre qui le fait bien, Illusion de Paula Volsky a un beau passage sur ce que c'est que d'être une femme noble forcée de vivre dans la rue).
Ces passages sont plutôt des chapitres de transition pour le personnage de Vivenna. La représentation de Vivenna tombant aussi bas que possible, pour pouvoir ensuite commencer à se reconstruire. La robe était un problème - elle était beaucoup trop voyante, et elle pouvait se vendre suffisamment cher pour qu'elle n'ait pas à vivre dans la rue. Elle pourrait acheter quelque chose de modeste et bon marché, puis se loger dans une auberge. Donc, naturellement, il fallait qu'elle soit volée.
Mais je ne voulais pas la dépouiller jusqu'au bout. Nous avons déjà connu ça avec Siri, et je ne voulais vraiment pas en arriver là dans cette situation. Vivenna peut être amenée au niveau qu'elle doit atteindre sans avoir à se faire violer par un homme au hasard dans une ruelle. (Personnellement, je pense que le viol est surutilisé dans beaucoup de fictions).
Vivenna cache son Souffle dans un châle
C'était possible depuis le début, et si Denth avait vraiment été de son côté, il aurait admis qu'il y a un autre moyen pour elle de se débarrasser de ses Souffles. Ce qu'elle devrait faire, c'est Éveiller quelque chose avec un Commandement via un seul Souffle. Il en existe. Ils ne font pas grand-chose, mais on peut Éveiller un minuscule morceau de tissu qui prend la forme d'une personne avec un Commandement très simple. Cela ne prend qu'un Souffle.
Ensuite, vous mettez le reste de vos Souffles dans un autre objet. Puis vous récupérez ce premier Souffle et partez à la recherche d'un Morne à qui le donner. Ensuite, vous reprenez le reste de votre souffle dans l'objet. À partir de là, vous pouvez répéter le processus si vous le souhaitez. Vivenna pouvait se débarrasser des Souffles un par un.
Bien sûr, Denth ne voulait pas que ça se produise. Il convoitait ces Souffles. Ce qu'il a dit était censé ressembler à une erreur innocente. Si Vivenna apprenait la vérité plus tard, il n'aurait pas l'air suspect.
Chapitre 38 - 18-01-2011
Chanteflamme se réveille après d'autres mauvais rêves
C'est dans cette scène du livre que j'ai commencé à rendre les rêves de Chanteflamme un peu plus sombres. Comme vous pouvez le voir dans la version finale, c'est ce que je fais depuis le début. Tout cela pour maintenir la tension.
Quoi qu'il en soit, ces rêves qu'il a vus - une prison, Fouinard, Tissepourpre - étaient présents dans la version originale. Comme je l'ai dit, je suis un planificateur, et j'avais donc la fin bien en tête à ce stade de la version originale du livre. Cette fin a changé à bien des égards au cours de la révision, mais il est assez surprenant de constater que beaucoup de choses sont restées inchangées. Parfois, les choses fonctionnent bien et on y arrive du premier coup.
Chanteflamme jette des cailloux aux prêtres
L'une des difficultés rencontrées dans la rédaction de ces sections est que Chanteflamme n'a jamais pu faire quoi que ce soit de manière "normale". Il aurait pu se contenter d'envoyer ses prêtres compter, puis revenir vers lui avec des chiffres. Mais cela n'aurait pas été correct.
Malgré ses protestations, Chanteflamme aime se mêler de tout. Il aime s'occuper des choses et s'impliquer. Il ne pouvait pas se contenter d'envoyer quelqu'un compter, il fallait qu'il aille le faire lui-même. Et il fallait qu'il le fasse d'une manière bien voyante.
Cette scène avec les cailloux est importante pour bien plus que des raisons évidentes. Oui, on fait avancer les intrigues mystérieuses (même si celle-ci n'est pas aussi importante que d'autres pour l'intrigue générale). Cependant, la partie la plus importante de cette scène est la façon dont elle montre la progression et la croissance de Chanteflamme.
Je sais ce que c'est que de trouver enfin quelque chose à quoi s'accrocher, quelque chose qui vous motive et qui donne un sens à votre vie. Pour moi, c'était l'écriture. Pour Chanteflamme, c'est l'enquête sur le meurtre.
Les tunnels
Les tunnels deviennent le centre d'intérêt de Chanteflamme, même si la vérité est qu'ils ne sont pas aussi importants pour l'affaire qu'il le pense. Oui, il y a des choses à apprendre là-dessus. Bleudoigt a séquestré un grand groupe de mercenaires dans une chambre sécurisée. Il a également commencé à utiliser des Éveilleurs de Pahn Kahl (oui, il y en a) pour briser les Commandements de certains Sans-vie. Les tunnels sont au cœur de son intrigue, qui consiste à pénétrer dans le palais du Dieu-Roi à la fin du livre et à le sécuriser.
Mais Chanteflamme ne sait rien de tout ça, et n'en découvre pas la majeure partie au cours du livre. (La fixation de Chanteflamme sur les tunnels est en partie motivée par les visions qu'il a la nuit, qui incluent les tunnels et sa découverte de la capture de Tissepourpre. Il a fait un lien inconscient.
Chapitre 39 - 24-01-2011
Vivenna mendie
Ce chapitre et le suivant étaient à l'origine un seul et même chapitre. Au cours du processus de rédaction, j'ai réalisé que mon chapitre original ne conviendrait tout simplement pas. J'étais pressé d'en arriver au point de vue de Vivenna, et j'étais inquiet à l'idée de passer beaucoup de temps dans les rues avec elle, car je ne voulais pas refaire ce que j'avais déjà vu dans beaucoup d'autres livres.
Dans ce cas, j'ai laissé mon parti pris de ne pas faire ce qu'on attend de moi rendre le livre moins bon. Généralement, ma volonté de trouver de nouvelles tournures aux tropes et intrigues de la fantasy me sert bien. Je trouve que ça permet à mes livres de se démarquer. Vous savez que lorsque vous prenez un roman de fantasy de Brandon Sanderson, vous allez avoir une histoire complexe et épique avec une vision originale de la magie et une interprétation différente des archétypes de la fantasy.
Cependant, ce même sentiment peut être problématique si je le laisse me conduire trop loin. Il est pratiquement impossible d'écrire un livre qui ne fasse pas écho à ce que quelqu'un d'autre a fait. Il est déjà assez difficile de trouver une idée originale, sans parler de l'originalité de toutes les idées d'un livre. Essayer de le faire serait la voie de la folie, une voie qui ne mènerait que rarement, voire jamais, à l'achèvement de quelque chose.
Dans ce cas, on avait besoin de passer plus de temps avec Vivenna dans les rues. Il fallait qu'elle ait l'impression d'avoir mérité le temps qu'elle y passait. Je savais que je ne voulais pas en faire trop, mais je ne pouvais pas non plus lésiner. J'ai donc divisé le chapitre en deux et j'ai ajouté des éléments à chacun d'entre eux, en particulier au deuxième chapitre.
Vivenna trouve une ruelle où dormir
L'une des grandes histoires qu'il m'inquiète de reproduire ici est Les Misérables. C'est l'une de mes histoires préférées de tous les temps, et il est parfois difficile de ne pas s'inspirer de l'histoire et des personnages d'Hugo. Cette lutte constante pour m'empêcher de trop m'appuyer sur ce qui s'est passé avant s'est intensifiée dans ces chapitres.
En fin de compte, je pense que les scènes de Vivenna ont leur place ici et qu'elles accentuent l'histoire. Alors oui, si vous les avez remarqués, il y a quelques échos de Fantine dans ces passages - Vivenna vendant ses cheveux et remarquant les prostituées, ce qui est le plus important. J'ai surtout envisagé de supprimer ces deux éléments. Mais finalement, j'ai décidé que s'il y avait quelqu'un dont j'étais fier qu'il ait influencé mon écriture, c'était Hugo, et j'ai laissé les références. C'était en partie un hommage, je suppose, bien que ce soit toujours l'excuse de quelqu'un qui finit par faire écho à une grande histoire du passé.
Chapitre 40 - 28-01-2011
Siri malmène Treledees
Au fait, Treledees s'appelait auparavant Tridees. Mon éditeur n'aimait pas ce nom, alors je l'ai changé.
Je voulais une bonne scène, une scène forte où l'on voit que Siri a pris la décision de maîtriser ses cheveux. Encore une fois, je les fais évoluer, Vivenna et elle, vers des rôles différents, mais je veux que ce soit naturel, que ce soit une évolution de leurs personnages en fonction de ce qu'elles sont et de la façon dont leur environnement les affecte.
Dans le cas présent, le fait de vivre dans la Cour des Dieux est une très bonne raison d'apprendre à contrôler ses cheveux. Si vous êtes comme Treledees, qui est de la Troisième Élévation, le moindre changement de couleur de vos cheveux les mettra la puce à l'oreille.
C'est l'une des interactions du système magique qui a été agréable à relier, une interaction à laquelle je ne m'attendais pas ou que je n'avais pas anticipée. Avec beaucoup de Souffle, vous pouvez percevoir de très légers changements de couleur. Avec les boucles royales, vos cheveux réagissent à vos moindres émotions. Mettez les deux ensemble, et vous obtenez cette scène. Elle était, d'une certaine manière, inévitable dès le début du livre.
Siri a parcouru un long chemin. Elle trébuche encore et fait beaucoup d'erreurs. Mais elle a aussi remporté des victoires. Il n'y a rien de caché à apprendre dans ce chapitre ; elle a vraiment réussi à surpasser Treledees et à obtenir ce qu'elle voulait.
Les prêtres du Dieu-Roi
Treledees explique enfin pourquoi la langue du Dieu-Roi a été coupée. J'espère que cela a un sens. Ou, plus exactement, j'espère que les explications et les justifications de Treledees auront un sens. Je ne veux pas que la prêtrise apparaisse comme trop maléfique dans ce livre. En fait, comme nous voyons à travers les yeux de tant d'Idriens, je m'efforce de montrer aux Idriens (et au lecteur) leurs préjugés.
Ce n'est pas parce que je voulais écrire un livre sur les préjugés. C'est parce que je voulais raconter une bonne histoire, et je crois qu'une bonne histoire permet de montrer toutes les facettes d'un conflit. Comme nous n'avons pas le point de vue des prêtres, j'ai senti que j'avais besoin de plusieurs rappels (comme la confrontation entre Vivenna et Gemme) pour expliquer le point de vue des Hallandrènes.
Chapitre 41 - 07-02-2011
Vivenna, malade et désorientée, se fait refouler par le restaurateur
L'une des façons dont j'ai décidé d'améliorer le fonctionnement des sections de Vivenna a été de renforcer le caractère flou de son esprit. En lui donnant cette impression d'engourdissement, j'espère indiquer que quelque chose ne va pas chez elle.
Il est courant qu'une personne qui devient soudainement un Morne tombe malade presque immédiatement. Pendant un certain temps, son système immunitaire a été magiquement renforcé et protégé, d'une certaine manière, pour l'empêcher de tomber malade. Si ce système disparaît soudainement, la maladie peut frapper. Elle n'a pas développé d'immunité contre les maladies qui circulent, et en devenant une Morne, son système immunitaire fonctionne soudain bien plus mal que celui des autres gens.
Ces facteurs combinés ont fait qu'elle a contracté une maladie assez grave le jour même où elle a caché ses Souffles. Elle aurait fini par en mourir si elle n'avait rien fait. Elle aurait été tellement étourdie et confuse qu'elle n'aurait même pas pu marcher.
En envoyant des hommes à sa recherche, Denth lui a sauvé la vie.
Quoi qu'il en soit, j'ai l'impression que ces scènes fonctionnent beaucoup mieux maintenant. Nous pouvons voir le temps passé par Vivenna dans les rues de la même manière surréaliste qu'elle. Elles se sont déroulées dans le passé, dans un étrange état de rêve. De cette façon, elles peuvent sembler beaucoup plus longues que deux chapitres et quelques semaines.
Saignenuit
Le nom de Saignenuit est d'ailleurs censé ressembler aux noms des Rappelés. J'ai joué avec différentes façons de manifester ses pouvoirs. J'ai aimé l'idée qu'elle pousse ceux qui la détiennent à tuer tous ceux qui se trouvent à proximité. Cela semblait correspondre aux concepts précédents, une sorte de mélange impie et sensible de Stormbringer et de l'Anneau Unique.
La chose la plus étrange à son sujet est l'idée que sa forme n'est pas si importante. Le fourreau est comme un lien qui lui permet de contenir son pouvoir. La dégainer n'est donc pas comme dégainer une arme ordinaire, mais plutôt comme libérer une créature qui est restée enchaînée.
Une fois que cette créature est libérée, elle devient une arme, même si elle n'est qu'à peine libérée. Le fourreau lui-même se transforme en arme, pouvant briser tous ceux alentour. Il n'est pas nécessaire de poignarder quelqu'un avec Saignenuit pour le tuer ; le frapper dans le dos avec le fourreau fonctionne tout aussi bien. Les os seront brisés, mais au-delà de ça, le simple fait de toucher la personne avec le fourreau lorsque la fumée s'échappe peut s'avérer mortel.
Mon éditeur a essayé de supprimer le plan du dernier homme, qui s'affaisse mais reste à genoux, fixant le ciel avec Saignenuit enfoncée dans sa poitrine et la soutenant par derrière. Mais je pense que c'est l'une des plus puissantes du livre, alors je me suis battu pour la conserver. (Il ne trouvait pas réaliste que le corps reste agenouillé).
Chapitre 42 - 15-02-2011
Chanteflamme irrite les prêtresses de Saintemère
Je crois avoir déjà dit pourquoi l'écureuil est plus efficace que ce que Llarimar pensait. La qualité des Commandements (c'est-à-dire la compétence de l'Éveilleur) est très importante pour les Sans-vie, en particulier pour ceux qui n'ont pas été très doués dans la vie au départ.
Dans la première version, je ne savais pas exactement quel genre de personne j'allais faire de Saintemère. Je n'avais pas prévu qu'elle et Chanteflamme aient une histoire commune ; ce sont des liens que j'ai établis au fur et à mesure de l'écriture (de la même manière que pour Calmevue). Il avait besoin de quelque chose pour mieux s'intégrer à la cour, et c'est ainsi qu'au fur et à mesure que j'écrivais, ces éléments se sont assemblés. Parfois, les lecteurs me demandent ce que je planifie et ce que je ne planifie pas. En réalité, il est difficile de regarder un livre et de donner des indications claires sur ce qui a été planifié et ce qui a été développé au cours du processus d'écriture. Dans ce cas, le personnage de Saintemère a complètement été créé au fil de l'eau.
Bien sûr, une fois qu'elle a été développée, je suis repassé sur l'épreuve suivante et j'ai intégré quelques références à elle dans les passages de Chanteflamme afin de pouvoir faire allusion à l'interaction précédente.
Chanteflamme rencontre Saintemère
Cette scène a été difficile à réaliser. Le truc, c'est que je savais déjà que je voulais que Saintemère fasse partie de ceux qui n'aiment pas Chanteflamme. Elle pense que c'est un dieu inutile, et elle n'est pas de ceux qui voient en lui une profondeur cachée.
Je savais aussi que je voulais ce retournement de situation avec Chanteflamme proposant d'offrir ses Commandements et se donnant une porte de sortie, pour ainsi dire. Ce qu'il fait là est plutôt honorable. Il sait que Saintemère est une femme intelligente et peut-être l'une des seules divinités capables d'affronter Tissepourpre. En lui donnant ses Commandements, il parvient à contrer Tissepourpre sans avoir à lui résister.
Mais il ne pouvait pas s'en tirer à si bon compte. Il devait rester au milieu de tout ça, pour le bien de l'histoire et pour son propre bien en tant que personnage. La question était donc de savoir pourquoi Saintemère lui donnait ses Commandements.
Les rêves prophétiques sont venus à mon secours à plusieurs reprises dans ce livre. Je sais que c'est un peu de la triche, mais puisque je les ai intégrés à l'histoire, autant les utiliser. Le fait qu'elle ait rêvé de son arrivée me permet de comprendre pourquoi elle ferait quelque chose d'aussi fou que d'abandonner ses Commandements. Je pense que ses visions, combinées au fait que Calmevue faisait confiance à Chanteflamme, suffiraient à la faire basculer.
Oh, et c'est un Idrien qui s'est agenouillé devant Saintemère, le type qui n'a qu'une jambe. Ce n'est pas le seul à s'être converti. Beaucoup d'entre eux l'ont fait, en fait, lorsqu'ils ont été confrontés à des dieux que vous pouvez réellement rencontrer. Les autres Idriens les appellent des "griffés", une épithète qui fait référence aux égratignures sur le bras d'une personne révélant le sang coloré qui se trouve en dessous.
Autrefois, tous les dieux et déesses faisaient ce que Saintemère fait aujourd'hui : si quelqu'un venait les voir avec une requête, ils faisaient de leur mieux pour trouver un moyen de l'aider sans renoncer à leur Souffle. Les dieux modernes considèrent que c'est beaucoup trop difficile, et cette pratique est tombée en désuétude. Tout le monde dit que les dieux d'aujourd'hui sont plus faibles que les précédents. C'est vrai, même si le mot "plus faibles" n'est pas approprié. Ils ne sont tout simplement pas un groupe de personnes de qualité, en partie à cause de leurs traditions et de leurs attentes.
Chapitre 43 - 22-02-2011
Vivenna se réveille, Vasher à son chevet
Vivenna, en tant que personnage, était divisée en deux dans ma tête. Il y avait la Vivenna de la première moitié du livre, qui était hautaine et dans l'erreur, bien que déterminée et sûre d'elle. Puis il y a eu la rupture au milieu du livre, où tout lui a été enlevé. Nous entrons à présent dans la seconde moitié de Vivenna, une Vivenna confuse et incertaine qui doit essentiellement repartir à zéro.
Son histoire contraste avec celle de Siri. La croissance de Siri est plus graduelle ; elle n'a pas d'événement comme le temps passé par Vivenna dans la rue pour mettre l'accent sur son intrigue. La profondeur de la croissance et les changements que Vivenna a subis ont fait d'elle un personnage très intéressant à écrire ; je suis désolée qu'elle soit généralement le personnage le moins aimé des gens. Mais ce n'était pas si inattendu que cela. Quand on présente un grand groupe de personnages, dont beaucoup sont amusants ou mystérieux, et qu'on y ajoute un personnage majeur qui a un arc de croissance sérieux mais qui a commencé par être moins sympathique… eh bien, on s'attend à ce que les lecteurs s'attachent à d'autres personnages. A ce stade de l'histoire, ils n'ont pas l'habitude de s'intéresser à Vivenna autant que les autres, donc je pense que son drame n'est pas aussi puissant pour eux - ce qui signifie qu'elle n'a pas le temps de gagner leur affection, même lorsqu'elle commence à changer et à grandir.
Bien sûr, une partie de moi voit toujours la Vivenna de la suite, où elle peut continuer à grandir et à apprendre. Je pense qu'elle sera un excellent personnage pour ce livre, si je l'écris un jour. Mais je crains de décevoir les gens en écrivant sur elle plutôt que sur Siri.
Vasher le héros
On commence enfin à percevoir les véritables motivations de Vasher. Lorsque j'ai conçu son personnage, l'un de mes objectifs était de me forcer à m'étirer. Je voulais raconter l'histoire d'un héros très différent de mes standards. Une personne qui n'était pas désinvolte, qui n'était pas douée pour les relations humaines. L'opposé de Kelsier ou de Raoden - un homme qui avait du mal à s'exprimer, qui laissait sa colère prendre le dessus et qui était brut de décoffrage. Dans ce chapitre, on découvre vraiment qui il est, alors qu'il bouscule Vivenna et malmène les Idriens.
Vasher fait des efforts, et son cœur est bon, mais il n'a pas la moindre délicatesse. Il ne sait pas comment influencer les gens. C'était un héros fascinant à écrire pour cette raison, mais cela m'a aussi amené à vouloir le rendre plus mystérieux dès le début. J'avais le sentiment que si nous passions trop de temps avec lui, il ne nous intéresserait pas autant. La façon dont les gens qui ont lu le livre n'ont cessé de réclamer plus de Vasher et plus de Saignenuit m'a fait penser que j'avais raison de garder leurs chapitres éparses - cela signifiait qu'au moment où vous arriviez à ce point du livre, vous étiez (avec un peu de chance) très intéressé par ce qu'il faisait.
Réflexions de Vivenna sur le fait d'être Morne
Une grande partie de ce qui est arrivé à Vivenna - comment elle a perçu le monde et comment elle a agi - a été influencée par le fait d'être Morne. Comme je l'ai déjà dit, les Hallandrènes n'ont pas raison lorsqu'ils disent que la perte du Souffle n'a aucun effet sur vous. La plupart des Mornes luttent contre la dépression, et le fait qu'ils soient presque toujours malades n'aide pas non plus.
C'est ainsi que le temps passé par Vivenna dans la rue a été artificiellement rendu plus sombre et plus terrible qu'il ne l'était en réalité. Le fait d'être Morne, d'être malade, le choc de la trahison, tout ça s'est combiné pour donner la personne que vous avez vu dans les deux chapitres précédents. C'est une manière d'éviter les longueurs. Je voulais que Vivenna ait l'impression d'avoir été dans la rue pendant des mois, mais que cela n'ait duré que quelques semaines.
Elle est à nouveau capable de faire changer ses cheveux de couleur. Ça montre qu'elle commence à sortir du cauchemar. Elle reprend un peu le contrôle de son monde et la période la plus difficile pour elle est passée. Il y a aussi un indice dans ces cheveux, un indice que Vasher mentionne. À cause de ces cheveux, de son héritage et de quelque chose de très mystérieux dans le passé, chaque membre de la lignée royale possède une fraction d'un Souffle Divin de Rappelé en lui. Il leur est donc beaucoup plus facile d'apprendre à Éveiller qu'une personne normale.
Chacun est le héros de sa propre histoire
Un autre des grands événements de l'intrigue que je souhaitais dans ce livre était qu'un personnage travaille pour la mauvaise équipe pendant une longue période sans s'en rendre compte. J'avais rarement vu ce genre de rebondissement dans un livre, et encore plus rarement vu quelque chose de semblable réalisé avec talent. J'ai donc voulu m'y essayer.
Vasher a raison, sur ce point. Denth jouait avec Vivenna quand il lui a dit cette phrase sur les héros. Il l'a dit en partie parce qu'il essayait de justifier ce qu'il faisait, et en partie parce qu'il était amusé de voir qu'elle pensait faire ce qui était juste, alors qu'elle était l'une des principales forces qui poussaient son peuple vers la destruction.
Vivenna pensait être l'héroïne, mais elle était la méchante, du moins pendant une bonne partie du livre.
Vivenna et Vasher rencontrent les ouvriers Idriens
On voit maintenant l'autre partie de ce que Vasher a fait pendant tout ce temps - la partie que je n'ai pas pu vous montrer plus tôt, car ça aurait rendu trop évident le fait qu'il avait de bonnes intentions (et ça aurait gâché la surprise de voir que Denth manipulait Vivenna). Il a essayé de convaincre les Idriens de ne pas s'attirer d'ennuis. Sans grand succès.
Vivenna, en tant que spectatrice, trouve matière à réfléchir. Certains lecteurs alpha ont eu du mal à accepter la facilité avec laquelle elle a commencé à aider Vasher, j'ai donc retravaillé ce point dans la version finale. J'espère que vous comprenez maintenant son combat et son raisonnement.
Ce qu'elle voit ici est quelque chose de réel. Elle remarque que la plupart des habitants de Hallandren se moquent d'Idris et des Idriens. Lorsque je vivais en Corée, j'ai ressenti beaucoup de ressentiment de la part des Coréens à l'égard des Japonais. Les Japonais avaient fait des choses assez terribles aux Coréens au cours des différentes guerres qui ont jalonné l'histoire des deux pays, et la colère des Coréens était tout à fait justifiée. Le fait est que la plupart des Japonais que je rencontre sont surpris d'entendre à quel point le ressentiment est grand. C'est un peu comme si les Américains étaient parfois surpris d'apprendre à quel point ils sont mal vus au Mexique.
Lorsque vous êtes le plus grand pays, celui qui a historiquement gagné les conflits et les guerres, vous ne remarquez souvent pas les personnes que vous avez piétinées en chemin. Le petit pays peut créer une rivalité avec vous, mais vous ne vous rendez même pas compte que vous avez un rival. C'est ce qui s'est passé avec Hallandren et Idris. Alors que certaines personnes poussent à la guerre, la population en général ne pense même pas à l'Idris, si ce n'est comme ce pauvre groupe de personnes dans les hautes terres qui leur vendent de la laine et font des travaux qu'eux, les Hallandrènes, ne veulent pas faire.
Ça peut être très frustrant pour quelqu'un qui vient d'un pays plus petit, comme Vivenna, lorsqu'il est confronté non pas à la colère, mais à l'indifférence à l'égard de ses sentiments.
Chapitre 44 - 01-03-2011
Siri et Susebron parlent de la création du prochain Dieu-Roi
L'idée de Siri, à savoir que le prochain Dieu-Roi pourrait ne pas être le fils de l'actuel, est bonne. Elle a en fait raison, bien qu'elle se trompe sur beaucoup d'autres points dans cette conversation.
Il est possible pour un Rappelé d'avoir un enfant. Vo, le Premier Rappelé, l'a fait. Le Dieu-Roi n'est pas spécial en ce sens qu'il peut le faire ; n'importe lequel des Rappelés le pourrait, mais cela requiert des connaissances particulières que je crains de devoir garder secrètes jusqu'au prochain roman. Il suffit de dire que les prêtres savent comment procéder.
Le problème, c'est qu'ils ne parviennent pas toujours à faire en sorte que ça fonctionne. Parfois, ils doivent faire ce que Siri a suspecté : remplacer le Dieu-Roi par un enfant Rappelé. Les Rappels d'enfants sont très rares. C'est plus rare qu'un Rappel d'adulte, et le raisonnement des Hallandrènes selon lequel il faut faire quelque chose d'héroïque pour être Rappelé n'est donc pas dénué de fondement. (Ce n'est pas vrai, mais c'est une doctrine plus solide que ne le pense Siri).
Les prêtres du Dieu-Roi considèrent qu'un enfant Rappelé est le signe qu'il est temps de changer de Dieu-Roi. Ils choisissent alors une épouse pour le Dieu-Roi et espèrent qu'elle sera capable de concevoir le prochain Dieu-Roi. Ils préfèrent de loin que le Dieu-Roi soit l'enfant littéral du précédent Dieu-Roi. (Susebron ne l'était pas, cependant. Et sa mère était bien sa mère, une pauvre femme de marchand du nord d'Hallandren).
Aujourd'hui, un enfant a été Rappelé. Les prêtres y voient une confirmation de leur foi, puisqu'ils ont conclu le contrat de mariage avec Idris il y a vingt ans et que, juste au moment où le mariage devait avoir lieu, un enfant est Rappelé. Le problème, c'est qu'ils doivent maintenant pousser Siri à tomber enceinte, car ils ont un délai à respecter. Ils ne veulent pas avoir à remplacer le Dieu-Roi par ce nourrisson ; ils préfèrent utiliser son propre enfant. C'est pourquoi ils la poussent à avoir un enfant.
Mais si elle ne le fait pas, ils passeront au plan B. Notez qu'il n'y a en fait aucun danger pour elle dans les deux cas, quoi qu'en dise Bleudoigt. Susebron et elle, après le changement de pouvoir, auraient été emmenés sur l'une des îles au milieu de la Mer Intérieure et auraient mené un train de vie somptueux aussi longtemps qu'ils vivraient.
Siri et le Dieu-Roi couchent ensemble
Vous vous en doutiez probablement. J'espère au moins que vous l'espériez. Après tout, ils sont mariés. J'ai trouvé très approprié que ça se produise, car ils sont tombés tous les deux amoureux depuis un certain temps déjà. Et au-delà de ça, bien sûr, ça fait monter la tension dans le livre de façon spectaculaire. C'est toujours une bonne chose.
Chapitre 45 - 07-03-2011
Le très court chapitre de deux paragraphes de Chanteflamme
J'ai été tenté de faire de cette annotation la plus longue de la pile, juste pour l'ironie. Mais j'ai pensé que ça pourrait être ennuyeux. Vous devrez donc vous contenter de la seule annotation du lot qui est plus longue que le chapitre qu'elle annote.
Cela fait longtemps que j'ai envie de faire un chapitre comme celui-ci, un chapitre de quelques phrases (ou même d'une phrase). (Ou même une seule phrase.) J'y ai pensé dans Fils des Brumes, mais je n'ai jamais trouvé un bon endroit pour le faire. Lorsque j'ai écrit ce livre, ça m'a semblé très approprié. La montée de la tension, la nécessité d'inclure une scène de Chanteflamme et l'importance d'avoir un chapitre comme celui-ci juste ici - après le chapitre précédent sur Siri - ont parfaitement fonctionné.
La raison pour laquelle je suis très triste d'avoir rendu plus violents les rêves de Chanteflamme dans les chapitres précédents est que je perds une partie du côté percutant de ce chapitre. À l'origine, c'était la première fois qu'il rêvait explicitement que T'Telir brûlait. Avant, il y avait des allusions, mais il ne s'était jamais souvenu de la scène réelle de l'incendie. Puis on arrive à ce chapitre, et ça frappe d'un coup.
Mais la nécessité de maintenir la tension plus tôt l'a emporté sur celle de rendre cette scène unique. Par le passé, j'ai eu des problèmes avec mes fins qui étaient trop écrasantes, en particulier lorsqu'elles étaient comparées à des moments antérieurs du livre. C'est pourquoi le fait que Joshua insiste constamment sur ce point était tout à fait approprié. Je pense que le livre est plus robuste, même si ce chapitre est légèrement plus faible.
Et oui, il rêve cela pendant que Siri et le Roi Dieu font l'amour pour la première fois.
Pourquoi les rêves de Chanteflamme deviennent-ils plus violents lorsque Siri fait l'amour avec le Dieu-Roi ? Eh bien, ça signifie que la catastrophe imminente est bien plus dangereuse. Si elle est enceinte, la tragédie de sa mort est d'autant plus grande. De plus, le fait qu'elle ait un enfant (ou que l'on pense qu'elle va en avoir un) est l'une des raisons qui poussent Bleudoigt à faire ce qu'il pense devoir faire en l'exécutant.
Il l'aurait peut-être fait de toute façon, mais l'événement réel de la consommation du mariage est un tournant puissant dans le karma de la ville et l'avenir du monde. Et Chanteflamme, qui est très sensible à ce genre de choses parce qu'il est un Rappelé, est affecté par ce changement dans l'avenir.
Chapitre 46 - 14-03-2011
Vivenna s'assoit seule et réfléchit à sa place dans le monde actuel
Vivenna avait besoin d'un moment d'introspection. J'ai eu du mal avec ce chapitre parce que je craignais que ça soit juste un personnage qui s'assoit et réfléchit. J'ai tendance à en mettre beaucoup dans mes livres, et je ne veux pas faire ça trop souvent. Je me rends compte que de nombreux lecteurs n'apprécient pas ce genre de scènes autant que moi.
Le fait est que Vivenna s'est vu arracher tellement de choses qu'elle a besoin de temps pour établir, pour elle-même et pour le lecteur, qui elle est vraiment. Qu'est-ce qui, en elle, a fait la transition ? Maintenant, nous découvrons la vraie Vivenna, la vraie femme qu'elle est à l'intérieur. Cette détermination et, plus important encore, ce désir d'être compétente sont au cœur de son identité.
Maintenant qu'elle s'est débarrassée des pièges, des choses qu'elle prétendait être et des excuses qu'elle se donnait, elle peut prendre ces éléments en elle-même et en faire quelque chose.
Vasher lui montre quelques Commandements avec la corde
Je suis désolé qu'il ait fallu tant de temps dans ce livre pour arriver à un point où nous pourrions commencer à explorer le système de magie. Je voulais le faire différemment des deux précédents livres que j'ai écrits. Dans Elantris, nous ne découvrions le système magique qu'à la fin. Dans Fils des Brumes, nous l'avons découvert directement. Ici, je voulais essayer de le placer au milieu, pour nous permettre d'en faire l'expérience et de le voir fonctionner avant d'en connaître toutes les règles. De plus, il n'y avait pas de bon personnage pour montrer son apprentissage jusqu'à présent.
Vasher mentionne avec désinvolture que les Idriens étaient autrefois des Éveilleurs. C'est vrai. Avant qu'ils ne partent, ils étaient aussi impliqués dans l'Éveil que n'importe qui d'autre - bien sûr, ce qu'il ne mentionne pas, c'est que l'Éveil était beaucoup plus nouveau à l'époque qu'il ne l'est aujourd'hui. Il était tout neuf à l'époque, et les Idriens ont eu de très mauvaises expériences lorsqu'il s'est retourné contre eux. (Et ce que nous appelons les Idriens n'était qu'une maison noble, la lignée des Idriens, ceux qui étaient liés au roi et à ses serviteurs).
Vasher explique les différents types d'entités BioChromatiques
C'est une scène que j'attendais d'écrire presque depuis le début du livre. Non seulement parce que je voulais aborder les règles scientifiques de l'Éveil, mais aussi parce que je voulais faire un bon retournement de situation pour Vasher. Quand il commence à parler comme ça, j'espère que le lecteur réagit comme Vivenna : Qui est ce type ?
Beaucoup de lecteurs, y compris mon éditeur, se sont opposés au terme BioChroma. Ils voulaient que j'utilise simplement Souffle, car ils pensaient que BioChroma avait une consonance trop scientifique. Mais j'aime ce concept. Je veux que les gens lisent le livre et pensent qu'il a une consonance scientifique. Mes romans, mes systèmes magiques, ont une sorte de sens de la "magie dure". Je veux qu'ils aient un côté scientifique, qu'ils donnent l'impression que des gens les étudient et essaient d'en apprendre plus sur eux en utilisant la méthode scientifique.
Les explications de Vasher sont tout à fait pertinentes. Il dispose d'un grand nombre d'informations pertinentes et sait ce qu'il ne comprend pas. Rien que cela devrait être un indice important pour savoir qui il est. Le fait qu'il ne doive jamais tailler sa barbe en est un autre.
Origine de l'Éveil en tant que système magique
Je n'ai jamais écrit d'annotation expliquant l'origine de l'Éveil. Je crois que j'ai parlé de l'origine du terme Éveil, mais jamais des pouvoirs de la magie.
Comme je l'ai dit, je voulais faire quelque chose qui ait un côté très "magie vulgaire". Quelque chose de réaliste, qui traite des formes des gens, comme le vaudou ou la sorcellerie. Je voulais quelque chose qui remonte à notre inconscient culturel et qui traite de la nécromancie d'une manière nouvelle.
Ce sont toutes des pièces du puzzle. Une autre pièce, cependant, était le désir de faire une magie d'animation - une magie centrée sur le fait de donner vie à des objets inanimés pour qu'ils vous servent. Comme je l'ai dit, il est très difficile d'inventer des pouvoirs complètement nouveaux que personne n'a écrits ou utilisés (même si je pense en avoir quelques-uns en réserve pour La Voie des Rois). Cependant, un bon système de magie peut être créé à partir de l'interprétation d'anciens pouvoirs utilisés de façon nouvelle avec des limitations et des liens culturels intéressants.
J'ai vu des gens donner vie à des objets dans des livres ou des films, mais je n'ai jamais vu de système magique formel entièrement conçu autour de cette idée.
L'une des autres choses que je recherche toujours, ce sont de nouvelles façons pour les gens d'acquérir leurs pouvoirs magiques. Même si j'aime beaucoup Fils des Brumes, la méthode "c'est génétique et on naît avec" pour acquérir des pouvoirs magiques est à peu près la plus ancienne et la plus couramment utilisée. Elle est très utilisée parce qu'elle est logique et facile à expliquer. Le Souffle et son transfert sont nés de mon désir d'inventer quelque chose de différent, quelque chose qui ait une composante économique, quelque chose qui permette à n'importe qui de devenir un utilisateur de magie, mais dont les ressources soient limitées, de sorte que tout le monde ne puisse pas en devenir un.
J'essaie toujours d'innover dans ce domaine, mais je pense que ce que je préfère dans l'Éveil, c'est le concept du Souffle et la façon dont il est transféré. Il transforme les gens en ressources pour la magie, mais d'une manière que je n'avais jamais vue auparavant.
Chapitre 47 - 21-03-2011
Cette annotation est principalement spoilante, j'en ai peur.
Calmevue
Calmevue était en effet une très bonne Rappelée, la dernière de la vieille école, pour ainsi dire. Elle a été Rappelée, en fait, pour sauver la vie de sa fille. Elle l'a bien sûr oublié une fois revenue.
Elle se plaignait de ne pas pouvoir en faire assez pour les gens, bien qu'elle ait eu cette personnalité même avant son Rappel. Elle était du genre à se sacrifier, à prendre soin de ceux qui l'entouraient et à toujours avoir une attitude bienveillante. Elle est morte des suites d'une maladie qu'elle avait contractée en s'occupant de la famille voisine (ils avaient perdu leur père à cause de la même maladie, et si tous ont fini par s'en remettre, Calmevue a elle-même contracté la maladie et en est décédée).
Elle n'a pas renoncé à son Souffle à cause de ce que Chanteflamme suppose, à savoir qu'elle se sentait coupable de ne pas pouvoir faire plus pour les autres. Au contraire, elle a vu sa fille arriver dans la file d'attente des pétitions. La femme a été amenée par son mari, qui n'avait pas d'autre choix. Sa femme était atteinte de la même maladie que Calmevue. À ce moment-là, elle s'est souvenue de la raison pour laquelle elle était revenue - en fait, elle s'est souvenue de toute sa vie (ce qui est courant chez les Rappelés au moment où ils abandonnent leur Souffle) - et elle a donné sa vie pour guérir sa fille.
Llarimar n'est jamais en colère ni excité
J'ai inséré ces références - Chanteflamme essayant d'énerver son grand prêtre sans jamais y parvenir - parce que je voulais que ce soit d'autant plus dramatique lorsque Llarimar perdrait vraiment le contrôle.
Chanteflamme utilise le mot "statistique"
C'est très subtil, et mon éditeur a essayé à trois reprises de le supprimer parce qu'il n'était pas approprié, mais j'ai réussi à me battre et à intégrer la petite réflexion de Chanteflamme sur les probabilités statistiques dans son récit. C'est l'un des nombreux petits indices qui, dans sa façon de penser et de parler, indiquent qu'il était comptable avant son Rappel.
Chanteflamme réfléchit à la façon dont Hallandren ne tomberait pasIl se trompe. S'il n'était pas intervenu et n'avait pas pris ses responsabilités, le Dieu-Roi serait mort et une nouvelle Guerre des Myriades aurait commencé. Elle se serait terminée avec Hallandren en flammes, détruite par l'avancée de la coalition idrienne, qui aurait alors obtenu le secret de la création d'épées comme Saignenuit auprès de Yesteel, qui se cache dans l'un des royaumes de l'autre côté des montagnes et qui sait secrètement ce que Vasher a fait pour créer l'épée. Il aurait mêlé son royaume au conflit. Et le monde aurait brûlé.
Llarimar révèle que le visage que voit Chanteflamme n'est pas celui de sa femme
Je ne sais pas quelles seront les réactions des lecteurs. Non, ce n'est pas sa femme, ni même son amante.
D'une certaine manière, cela lui permet de cacher son amour pour Tissepourpre ainsi, mais je pense que certains lecteurs seront un peu déçus de découvrir qu'il n'imagine pas le visage de sa femme.
Chanteflamme voit les Sans-vie et en prend le contrôle
Ils les gardent dans l'obscurité. C'est une mauvaise idée. Ils ne s'en rendent pas compte, mais les Sans-vie sont bien plus conscients qu'on ne le croit. Clod, dans ce livre, en est une préfiguration, et il n'y aura pas grand-chose de plus à ce sujet dans le reste du roman. C'est l'un des points centraux de la suite, si je l'écris un jour. (Qui aura en fait un Sans-vie comme personnage principal, si j'arrive à trouver un moyen de le faire).
Chapitre 48 - 28-03-2011
Siri et Susebron décident de révéler ce qu'on lui a fait subir
Encore un petit chapitre. Vous avez probablement deviné que nous commençons à nous approcher de la fin. Maintenant que Siri et Susebron sont allés aussi loin qu'ils le pouvaient (à la fois dans leur relation et dans leur développement personnel) sans être libres, il est temps pour eux de commencer à repousser leurs limites.
Comme je l'ai déjà dit, je pense que leur relation est l'une des plus pures et des plus romantiques que j'ai jamais écrites. Pour une raison ou une autre, ils vont bien ensemble. J'ai essayé de l'expliquer dans la narration au début de ce chapitre, et je pense que j'ai fait du bon travail. Cependant, c'est plus que ça - c'est juste un sentiment que ces deux-là sont faits l'un pour l'autre. Un peu comme lorsque l'un de vos amis montre la personne qu'il fréquente, et que vous sentez que ça colle bien.
Je ne pense pas être allée aussi loin dans leur relation lorsque j'ai écrit le livre original, Mythwalker. L'une des raisons pour lesquelles j'ai décidé de reprendre l'histoire est que j'ai toujours regretté de ne pas avoir écrit une fin pour Siri et Susebron. (J'ai fait un bien meilleur travail sur l'histoire cette fois-ci également ; j'ai gagné en compétence en tant qu'écrivain. J'ai enfin pu raconter cette histoire et la mener à son terme, ce que j'attendais depuis des années. Je suis heureux d'avoir enfin trouvé le temps, même si écrire des romans autonomes n'est pas le moyen le plus rapide de devenir un best-seller dans le domaine de la fantasy.
Chapitre 49 - 04-04-2011
Le tempérament de Vasher
Donner des problèmes de tempérament à Vasher fait partie d'une petite quête de ma part pour trouver des conflits et des traits de personnalité plus réalistes pour mes personnages. Il semble que la plupart du temps, les défauts que les écrivains attribuent à leurs héros ne sont en fait que des talents à double tranchant. Un héros est "trop audacieux" ou "trop rat de bibliothèque". Je suis coupable de ça autant que n'importe qui d'autre (les défauts de Siri en sont un exemple).
L'équilibre est difficile à trouver. Les vraies personnes ont tendance à avoir des défauts qui les rendent … eh bien, parfois antipathiques. Ou du moins difficiles à vivre. Nous sommes grincheux, nous prenons de mauvaises décisions, nous disons des choses que nous ne pensons pas. Il est difficile de transmettre ça dans une histoire sans rendre les personnages antipathiques. Il y a des auteurs qui sont fantastiques pour le faire, et Vasher était mon essai de rendre une personne avec un tempérament plus réaliste. Il n'y a pas d'avantage caché à ce qu'il soit comme ça ; il a simplement des problèmes de colère. Pas des problèmes extrêmes - ce n'est pas comme s'il devait suivre une thérapie. Il est simplement enclin à perdre son sang-froid, comme n'importe quelle personne dans le monde réel.
L'attaque du marchand de sel était une couverture
Denth a fait des dizaines de choses comme ça, des méthodes subtiles pour rapprocher les deux royaumes de la guerre. C'est la seule que Vivenna et Vasher ont comprise assez tôt pour pouvoir la contrer.
Dans cette scène, l'arc du chapitre de Vivenna est sa lutte pour décider quand émettre des jugements et quand éviter de le faire. Il semble que dans notre société, il soit tabou de juger quelqu'un. Si vous jugez, vous êtes considéré comme intolérant. Et la plupart d'entre nous détestent être étiquetés de la sorte. Il y a quelques jours, j'ai vu une publicité en ligne qui disait quelque chose comme "S'il vous plaît, apprenez à vos enfants la tolérance ; apprenez-leur à ne pas juger les autres".
Ceux qui lisent mon blog savent que j'aime beaucoup essayer de comprendre les points de vue des autres. Je n'aime pas la dureté de nos échanges sur des sujets brûlants. J'ai dit que j'étais un pacificateur par tempérament. Cependant, je pense qu'il est tout simplement ridicule de dire à quelqu'un : "Ne juge pas les autres" (bien sûr, ce n'est peut-être qu'une question de sémantique).
Nous devons juger. Nous le faisons tous les jours. Nous décidons avec qui nous voulons être amis. Nous décidons pour quels candidats nous voulons voter. Nous jugeons des activités auxquelles nous voulons participer. Beaucoup de ces jugements sont influencés par ce que nous pensons des personnes impliquées.
Il n'est pas bon d'être raciste. La couleur de la peau est une très mauvaise raison de juger quelqu'un. Mais cela ne veut pas dire qu'il ne faut pas parfois porter des jugements sur les gens pour d'autres raisons. Je pense que nous sommes peut-être devenus hypersensibles à ce genre de choses.
Vasher utilise des bonshommes de paille pour trouver le tunnel
Je voulais ramener les pantins de paille dans le livre, car j'avais besoin de vous montrer, ainsi qu'à Vivenna, à quel point Vasher est capable d'utiliser le Souffle. Il est bien plus doué que la plupart des gens. Je pense que ce livre donne une perspective biaisée, car nous ne voyons pas d'Éveilleurs ordinaires. Nous voyons ceux qui ne font qu'apprendre (Vivenna) et nous voyons l'un des plus grands maîtres de l'art qui ait jamais vécu (Vasher).
Grâce à ses années de pratique de l'Éveil, il est capable de faire faire aux objets Éveillés des choses que d'autres ne pourraient pas faire. Les bonshommes de paille en sont un bon exemple. Quant à savoir pourquoi il s'excuse, il ne le sait pas lui-même. Je pense que c'est parce qu'il se rend compte que le Souffle peut rendre un objet sensible et conscient, comme Saignenuit, et qu'il craint que les créatures de paille deviennent (ne serait-ce qu'un peu) plus que de simples automates sans cervelle.
Vasher tue
Comme je l'ai dit, il est colérique. Il a tendance à s'emporter lorsqu'il se bat. Ce n'est pas un berserker ou quoi que ce soit de ce genre ; il laisse simplement sa passion prendre le dessus lorsqu'il est au combat. Cela le rend moins bon au combat, en particulier en duel. C'est aussi ce qui le rend parfois beaucoup plus dangereux.
Vivenna qui le regarde, la main sur la poignée de Saignenuit, la tirant lentement vers l'avant alors que les corps gisent sur le sol, est l'une de mes scènes préférées du livre.
C'est d'ailleurs de cette façon que Vasher a perdu ses Souffles auparavant. Si vous vous souvenez, il a commencé le livre avec à peine assez de Souffle pour Éveiller faiblement. Il se souvient avoir eu beaucoup plus de Souffles. Après s'être nourri d'un Souffle par semaine, épuisant lentement ses réserves, il a dégainé Saignenuit il y a quelques mois. Cela lui a fait perdre la majorité de ses Souffles. Quant à savoir qui il a tué cette fois-là… Je vais m'abstenir de le dire, au cas où je déciderais de l'incorporer dans un prochain livre.
Remarquez qu'il grandit lorsqu'il ne fait pas attention. C'est sa nature de Rappelé qui commence à se manifester, tout comme les cheveux de Vivenna réagissent à ses émotions, à cause du moment de grande passion qu'il a vécu pendant le combat.
Dans ce chapitre, nous avons également les premières indications que les enfants et les animaux aiment Vasher. C'est un autre indice sur sa nature - bien que très, très subtil, puisque je n'ai pas parlé du fait que les animaux et les enfants aiment tous les Rappelés. Ils peuvent sentir le Souffle Divin en lui, et cela les réconforte.
Les prêtres comme boucs émissaires
Je pense que le fait qu'une personne soit d'une religion différente de la nôtre fait d'elle un bon bouc émissaire. On a tendance à être rebutés par toute personne trop dévouée à la religion, même si sa passion ressemble à la nôtre pour une chose à laquelle nous sommes dévoués. Il est facile de se diviser en fonction de la religion.
Encore une fois, je pense que je dois mentionner que je n'ai pas écrit ce commentaire (ou ceux sur le fait de ne pas juger) dans le livre comme un message intentionnel. Il m'a simplement semblé approprié que les personnages le disent ou y réfléchissent, et il se trouve que je suis d'accord avec eux. Ce que je pense être important influence le livre. Comment pourrait-il en être autrement ?
Chapitre 50 - 20-04-2011
Chanteflamme et Tissepourpre badinent une dernière fois
Chanteflamme se demande s'il n'a pas été prude dans son ancienne vie. Je peux répondre à cette question : il l'était en effet. C'est pourquoi il est toujours aussi critique à l'égard des choix vestimentaires de Tissepourpre. C'est aussi parce qu'il est amoureux d'elle et qu'il est un peu jaloux de la façon dont elle montre son corps et attire l'attention de tant d'hommes. Ce sont de petites choses ; il n'en parlerait même pas aux autres. Mais il les ressent.
Nous avons droit à une dernière joute verbale entre eux deux. Je voulais faire un clin d'œil aux premières parties du livre ; cela faisait longtemps qu'ils n'avaient pas eu ce genre d'échanges. Cependant, je voulais aussi que cela semble forcé. J'ai été tenté de réécrire cette scène plusieurs fois jusqu'à ce que les lignes les plus amusantes du livre soient ici, dans ce chapitre, mais j'ai finalement choisi d'opter pour quelque chose d'un peu plus tendu. Quelque chose qui semblait artificiel, comme s'ils se forçaient - ce qui est effectivement le cas.
Par ailleurs, en dehors des plaisanteries, ils font tous les deux des commentaires très perspicaces - et je pense que leur sagesse dans l'instant met à mal toute plaisanterie hasardeuse. Chanteflamme mentionne à quel point tout est ridicule, et peut enfin souligner et prouver ce qu'il dit depuis le début, à savoir que le reste du panthéon est plus inutile que lui. Tissepourpre, cependant, fait probablement le commentaire le plus astucieux du livre en expliquant à Chanteflamme pourquoi tout le monde l'admire autant.
Vous vous placez au-dessus d'eux, Chanteflamme, et par vos moqueries - qu'ils savent être vraies, au fond d'eux-mêmes - vous gagnez leur respect à contrecœur. C'est ce qui vous différencie d'eux. D'une certaine manière, il est devenu le plus grand chef du panthéon dans son incarnation actuelle, en évitant tout contact avec la plupart d'entre eux et en faisant preuve d'un sarcasme mordant lorsqu'il les rencontre.
Siri se fait attrapper par les prêtres
Ce qui se passe en coulisses, c'est que les prêtres savent ce qui va se passer à l'Assemblée de la Cour. La déclaration de guerre va arriver, et ils sont vraiment inquiets pour la sécurité de Siri. Ils la mettent en détention parce qu'ils prévoient des émeutes et peut-être même une attaque contre la Cour des Dieux. Ils veulent qu'elle soit emmenée et mise en sécurité.
Bleudoigt est bien sûr au courant. Mais il pense que s'ils l'ont capturée, c'est parce qu'ils se méfient d'elle et qu'ils sont peut-être au courant de ses plans. Cela lui force la main, et lorsque Chanteflamme décide d'empêcher le vote, Bleudoigt s'inquiète vraiment. Il met donc les choses en place et s'empare de Tissepourpre dans son palais, puis du palais du Dieu-Roi et de Siri.
Vivenna et Vasher assistent au vote
Avec ce chapitre, j'ai voulu réunir un autre chapitre central, un complément - pour ainsi dire - à celui du début du livre où tout le monde est venu à la cour quand Siri a été montré pour la première fois. Si vous vous souvenez bien, c'était la première fois que Vivenna voyait Vasher, et aussi la première fois que tous les personnages étaient réunis au même endroit.
Maintenant, nous sommes de retour, en quelque sorte. Siri est présente dans ce chapitre, mais elle s'est éloignée avant d'avoir pu se rendre jusqu'à l'arène. C'est le mieux que je pouvais faire, vu les circonstances, car je savais que je devais nous lancer dans "l'Avalanche de Brandon" après ce chapitre. Cela signifiait que Siri devait être capturée.
Chanteflamme refuse de voter
Je pense que c'est approprié pour lui. Il ne fait pas ce qu'ils veulent, ni même ce qu'ils craignent qu'il fasse. Il se contente de s'éloigner pour réfléchir un peu plus.
Il est frustrant.
Chapitre 51 - 25-04-2011
Vasher envisage de tuer Chanteflamme
Il y a quelques années, j'ai lu un livre dans lequel les héros étaient séparés les uns des autres. Un groupe d'entre eux fait quelque chose de clandestin, tandis qu'un autre groupe voyage dans la région en se faisant passer pour de simples paysans. Aucun des deux ne sait ce que fait l'autre.
Des soldats capturent ceux qui se font passer pour des paysans, puis vont parler au groupe principal de héros. Le groupe principal dit : "Eh bien, je suppose que nous allons devoir tuer ces pauvres paysans qui sont passés par là par inadvertance et qui ont découvert que nous avions une armée ici." C'est censé être de l'ironie dramatique, je crois. Les protagonistes finissent presque par s'entretuer par un cruel coup du sort. (Le groupe qui se fait passer pour des paysans évite cependant la mort, pour des raisons dont je ne me souviens plus très bien).
Quoi qu'il en soit, j'ai reposé le livre peu après. Je ne me souvenais pas de la scène que j'avais lue avant d'écrire celle-ci. Pourquoi Vasher n'a-t-il pas simplement tué Chanteflamme, mettant ainsi fin à la guerre ?
Parce que ce n'est pas une bonne solution. C'est une solution à court terme. Si vous faites des choses terribles au nom de ce qui est juste, je pense que vous finirez par créer de plus gros problèmes. Vasher n'aurait pas pu tuer Chanteflamme et rester l'homme qu'il veut être. Il le sait, je pense. Même un homme avec la réputation de Chanteflamme n'est pas quelqu'un qu'on peut tuer juste parce qu'il nous gêne. Pas si vous voulez que votre conscience reste intacte.
Et si des paysans innocents espionnent votre armée de gentils, il y a de bien meilleures actions à entreprendre que de décider de les exécuter au nom du bien commun. Si vous faites ça, vous cessez d'être des héros. (Ce n'est pas nécessairement un truc qui gâche la lecture. C'en est un seulement si vous vous attendez à ce que je continue à lire et que je considère toujours vos personnages comme héroïques).
Saignenuit et Vasher interagissent alors qu'il se faufile dans le palais du Dieu-Roi.
Notez que Saignenuit est plus capable d'évoluer que Vasher ne le pense. Vasher est un peu aveugle lorsqu'il s'agit de Saignenuit. Il fait des suppositions qu'il ne ferait pas concernant d'autres personnes ou d'autres éléments de l'Éveil. Il lui est difficile de considérer l'épée sans parti pris. Si vous voulez en savoir plus, lisez la suite (euh, si je l'écris un jour). Qui s'appelle provisoirement Saignenuit.
Quoi qu'il en soit, Saignenuit doit son nom à la fumée qu'elle dégage, et avait à l'origine un nom différent lorsqu'elle a été créée. Vasher lui-même a surnommé l'épée Saignenuit après l'avoir utilisée pour tuer la femme qu'il aimait. Le noir qui s'échappe est en fait du Souffle corrompu et consumé, celui que Saignenuit prélève sur tous ceux qui la portent.
Dans cette scène, il y a de petites allusions à ce qui se passait pendant la Guerre des Myriades, avec des gens qui Éveillaient des cordes pour lancer des rochers et d'autres choses de ce genre. C'était un conflit assez spectaculaire, le premier où les Sans-vie et les Éveilleurs ont été utilisés efficacement dans la bataille.
Denth capture Vasher
Entre ce chapitre et le précédent, les mercenaires de Denth, qui étaient cachés dans les tunnels sous le palais, ont tranquillement tué les deux soldats qui montaient la garde à la porte de Siri. Ils sont également, avec les Sans-vie que Bleudoigt a brisés, en train de sécuriser l'enceinte des Sans-vie, de s'emparer de Tissepourpre et de prendre le contrôle du palais.
Les prêtres l'apprennent et réagissent en rassemblant leurs propres forces. Pendant la majeure partie de la nuit, les prêtres pensent qu'ils sont aux prises avec des rebelles idriens qui ont essayé de prendre le palais et de sauver Siri.
Chapitre 52 - 23-05-2011
Chanteflamme rassemble ses atours dans son palais
Y a-t-il une leçon à tirer de tout ça, comme Chanteflamme accuse Llarimar de lui enseigner ? Peut-être. La valeur d'une chose réside en effet dans la façon dont on la traite. Toutes les richesses du monde pourraient être empilées en un seul endroit, elles n'auraient aucune importance si on ne leur attribuait pas de valeur. Je pense que c'est l'une des raisons pour lesquelles Chanteflamme a été si désinvolte tout au long de sa vie de dieu. Avant le Rappel, les choses auxquelles il accordait de la valeur étaient bien plus intangibles. Les gens, son œuvre, la liberté intellectuelle - toutes ces choses lui ont été enlevées, puis remplacées par de l'or et des babioles. Pour lui, ce sont des remplacements de moindre valeur, et il ne peut s'empêcher de s'irriter - sans le savoir - de son enfermement.
Je voulais que Llarimar ait l'occasion d'enlever son masque et d'être un simple ami pendant un certain temps. Son système de croyances est complexe, car il connaissait Chanteflamme avant. Il voit l'apparence, mais il voit aussi l'homme.
L'homme qui était son jeune frère, l'audacieux et le sociable, celui qui ne faisait pas toujours ce qu'il était censé faire. L'une des subtilités de ce livre est que la relation entre Llarimar et Chanteflamme est censée être un parallèle de celle entre Vivenna et Siri. Ils étaient plus proches que ces deux-là ne l'ont jamais été, et comme ils étaient tous deux d'âge moyen, ils interagissaient différemment. Mais Chanteflamme (ou Stennimar, comme on l'appelait à l'époque) ne s'est jamais marié. Il aimait trop voyager et appréciait sa vie de célibataire. Llarimar était celui qui faisait toujours ce qu'il fallait, mais il a toujours admiré son frère pour son sens de l'aventure, son esprit d'initiative et sa simple gentillesse envers les autres.
Siri est enfermé et ses gardiens changent
Un petit rappel de ce qui se passe avec Siri. Je crains que ses prochaines séquences ne fassent trop " demoiselle en détresse". J'ai essayé de contrecarrer ça à plusieurs endroits, que je vais mentionner. Néanmoins, j'ai rencontré un problème. Une fois que les choses tournent autour du combat, Siri ne peut pas faire grand-chose. Elle n'est pas Vin [NdT: héroïne de Fils des Brumes], elle ne peut pas aborder les choses de la même manière.
Cependant, comme Elend a eu l'occasion de jouer les demoiselles en détresse assez souvent dans les livres de Fils des Brumes, je pense que j'ai gagné le droit de mettre un protagoniste féminin dans ce rôle. C'est approprié à l'intrigue, et je ne pense pas que ça aurait pu fonctionner autrement.
Chanteflamme se faufile dans le palais d'Astraimante
Voici l'autre endroit important où j'ai un peu triché et où j'ai ajouté les rêves de Chanteflamme sur les tunnels et la lune comme un moyen de l'amener au bon endroit au bon moment. Je l'ai ajouté dans une version ultérieure ; à l'origine, c'était l'un de mes gros problèmes personnels avec le livre : le fait que Chanteflamme se retrouve au bon endroit au bon moment. C'était une trop grande coïncidence, et cela m'a toujours dérangé.
Je ne faisais pas attention aux outils que je m'étais donnés (comme je crois l'avoir déjà mentionné). Si je dois me donner tout ce mal pour construire un système magique qui utilise la prophétie comme une composante majeure de sa religion, alors je pourrais aussi utiliser quelques-unes de ces prophéties comme de petits points d'intrigue. Je ne voulais pas qu'elles résolvent des problèmes majeurs, mais laisser Chanteflamme rêver de l'endroit où il doit se rendre permet de clore l'intrigue "Qu'y a-t-il dans ces tunnels ?" tout en jouant sur sa quête pour déterminer s'il est vraiment un dieu ou non.
Au fait, la grille que Chanteflamme ferme sur le tunnel derrière eux... eh bien, elle n'a servi à rien. Il y a un levier et une poulie de l'autre côté, dans la pièce située sous le palais d'Astraimante, et le mécanisme de verrouillage s'y trouve également. La grille est là pour empêcher les gens d'entrer dans son palais, installée par ses prêtres pour empêcher les éléments indésirables (s'il y en a) de se faufiler dans les tunnels. Vasher a dû arracher cette même grille avant de pouvoir se faufiler lui-même dans les tunnels. Les prêtres d'Astraimante ne suivent pas, car ils se moquent de savoir que Chanteflamme s'est faufilé dans les tunnels ; ils veulent simplement protéger leur déesse. Ils placent donc des troupes en haut, en attendant le retour de Chanteflamme.
Un peu d'histoire sur le complexe de tunnels. Il a été créé il y a de nombreuses années par des dieux qui souhaitaient disposer d'un moyen secret de se rendre d'un palais à l'autre. Ils devaient pour cela trouver des fonds, et l'intendant du Dieu-Roi avant Bleudoigt (qui était aussi Pahn Kahl) en a entendu parler et a été intrigué. Déjà à l'époque, des plans étaient en cours d'élaboration. Il se rendit compte qu'un moyen secret d'entrer et de sortir de la Cour des Dieux serait très utile, et il commença à faire comprendre aux prêtres qu'il connaissait qu'ils pourraient eux aussi avoir besoin des tunnels. Ils étaient très utiles pour organiser des réunions clandestines de type politique, et certains prêtres ont donc obtenu de leur dieu qu'il accepte les tunnels. Ils ne se rendaient pas compte qu'ils entraient dans les plans de l'intendant de Pahn Kahl.
Bleudoigt continua ce travail, détournant soigneusement les fonds des projets en secret, puis utilisant les travaux pour masquer les travaux dans d'autres endroits également. Peu de prêtres prêtèrent attention aux ouvriers en bas, et en quelques décennies, les ouvriers pouvaient entrer et sortir sans même passer par la cour d'en haut. Les prêtres aimaient avoir des moyens secrets d'entrer dans la cour, bien que la plupart d'entre eux aient installé des dispositifs de sécurité, comme la grille à l'endroit où se trouvait Astraimante. Ils ne voyaient aucun danger dans les tunnels ; ils ont toujours été trop confiants dans leur sécurité à T'Telir. Ils n'ont pas réalisé à quel point Bleudoigt était capable d'exploiter les tunnels pour faire venir des mercenaires et des Éveilleurs de Pahn Kahl afin de commencer à briser lentement les soldats Sans-vie.
Chanteflamme attaque
Nous découvrons que Chanteflamme n'est pas doué à l'épée. J'ai envisagé de le rendre capable de s'en servir, mais j'ai trouvé que c'était un trop grand pas en avant. Sachant qui il était avant de mourir, il n'aurait pas eu besoin de compétences d'épéiste. De plus, j'ai pensé que cela aurait été trop attendu. Chanteflamme lui-même en a tellement fait que j'ai l'impression que ça aurait été un rebondissement ennuyeux de le voir capable d'utiliser l'épée. De plus, ça aurait été trop commode.
Inversions. Je voulais inverser ce que vous supposez à son sujet, et inverser la façon dont cette scène se serait probablement déroulée dans beaucoup d'histoires fantastiques. Encore une fois, je n'inverse pas simplement pour inverser. J'inverse parce que c'est approprié pour les personnages, le cadre et l'intrigue, et enfin parce que c'est plus intéressant de cette façon.
Chapitre 53 - 08-06-2011
Vivenna se demande où est Vasher
Voici une petite scène pour vous tenir au courant de ce que fait Vivenna. Le matin approche, elle est donc restée assise à ruminer toute la nuit. J'ai pensé qu'il fallait au moins l'apercevoir ici. Si vous ne le voyez pas, l'avalanche a commencé.
Treledees emmène Siri
À ce stade, on est censé ne plus savoir quelles sont les motivations des uns et des autres. Je ne sais pas ce que vous allez penser des prêtres à ce stade de l'histoire. Il suffit de dire que les hommes de Denth contrôlaient la chambre de Siri, mais qu'il les a laissés une fois Vasher capturé. Pendant qu'il torturait Vasher, Treledees et ses hommes se sont emparés de la chambre de Siri et ont tué les gardes qui se trouvaient devant. Maintenant, ils l'ont emmenée.
Tonk Fah n'était pas là, comme vous le découvrirez bientôt. Il garde la porte de la pièce où se trouvent Vasher et Denth. Il est juste à l'extérieur, et il a pour ordre que personne n'interrompt Denth. Mais quand les choses deviennent incontrôlables dans le palais, il entre pour informer Denth de ce qui se passe. Nous le verrons dans un instant.
Barbon
J'aime avoir des points de vue aléatoires comme ceux-ci dans les livres. Je ne le fais pas souvent, en général une ou deux fois par livre. Mais j'étais enthousiaste à l'idée d'écrire celui-ci, car Barbon a une façon de penser très intéressante. Clap, clap, clap. Je ne l'avais pas prévu spécifiquement dans le livre ; j'ai simplement écrit cette scène au fur et à mesure qu'elle arrivait et que je savais que quelqu'un devait aller chercher Saignenuit. Je suis toujours ravi lorsqu'un petit aperçu comme celui-ci nous donne une impression et une saveur si particulières pour un personnage.
Saignenuit est plus doué pour communiquer avec les personnes mentalement déséquilibrées. Il peut les influencer plus facilement. Vraiment, Denth, tu aurais dû savoir qu'il fallait jeter Saignenuit dans un endroit bien plus profond que la baie.
Vasher torturé
Moshe voulait que Vasher soit nu ici, mais j'ai estimé qu'il suffisait de le laisser en short blanc. Il y a eu beaucoup de nudité dans ce livre, tant masculine que féminine, et je ne voulais pas aller plus loin et détourner l'attention de la discussion.
Vacher a tort à propos d'Arsteel, d'ailleurs. Arsteel n'avait pas besoin d'être tué ; Vasher a mal interprété les motivations de l'homme en s'associant à Denth. Il est regrettable que les deux en soient venus aux mains, mais Arsteel n'a jamais eu l'intention de tuer Vasher lors du duel, juste de le maîtriser et de lui faire entendre raison. ("raisonner" comme Arsteel l'entendait. Il n'avait pas vraiment raison dans ce qu'il faisait - il ne comprenait pas non plus le raisonnement de Vasher. Tout ce que je dis, c'est que les motivations d'Arsteel étaient, en fait, pures).
Denth a relativement bien réussi à empêcher Tonk Fah de tuer autant qu'il en avait l'habitude. Selon lui, il est parfois nécessaire de tuer, mais il n'est pas nécessaire de tuer des gens sans raison. Il a réussi à contenir Tonk Fah. C'est un petit aperçu de la bonté qu'il reste à Denth.
Vivenna s'équipe et sort
Vivenna se trouve dans une situation similaire à celle de Siri dans ces derniers chapitres. Les choses deviennent si dangereuses que les deux femmes (ainsi que Chanteflamme) ne sont pas dans leur élément. Cependant, je savais que je devais les impliquer toutes les deux. Il serait incroyablement frustrant de lire un livre entier centré sur deux personnages, puis de les voir se faire bousculer pendant toute la durée du dénouement.
J'ai donc veillé à construire l'histoire de manière à ce qu'ils puissent être utiles, même s'ils ne sont pas du tout dans leur élément. Je pense que cela rend l'histoire plus tendue à bien des égards, car ils sont obligés de faire face à des choses pour lesquelles ils ne sont pas du tout préparés.
Ici, Vivenna fait le tri dans ses propres émotions et trouve assez de détermination pour sortir et faire quelque chose. C'est un moment important pour elle, même si elle ne s'en rend pas compte. C'est le moment où elle fait son premier vrai pas vers sa nouvelle identité.
Chanteflamme est en prison
Chanteflamme n'abandonne pas, ce qui me semble tout à fait approprié à son personnage. Il a toujours confiance en lui. D'une certaine manière, le prêtre qui tue Tissepourpre a raison. Chanteflamme considère toujours qu'il s'agit d'un jeu. Sa vie à la cour lui a appris que les choses ne sont jamais dangereuses pour lui. Ce n'est que de la politique, et une grande partie de lui a l'impression de vivre une aventure. Il trouve cela passionnant.
C'est pour cela que Llarimar s'en prend à lui. Ce n'est pas la faute de Chanteflamme - les cinq dernières années l'ont entraîné à voir la vie de cette façon. Mais ici, les jeux sont terminés, et c'est soudain devenu très réel et très dangereux. Llarimar est du genre très calme jusqu'à ce qu'on le pousse à dépasser son point de rupture, et alors il perd les pédales. Il est difficile de l'amener à ce point, mais la situation actuelle est suffisante.
D'ailleurs, ce n'est que la deuxième fois que Chanteflamme les conduit tous les deux en prison. La première fois a eu lieu vingt ans plus tôt, même si Llarimar ne s'en est jamais remis. Il s'agissait d'une soirée très arrosée. Llarimar, qui était déjà à l'époque un prêtre acolyte des Tons Iridescents, n'avait jamais pris de "bonne cuite", comme disait Chanteflamme à l'époque. La veille de l'ordination de Llarimar en tant que prêtre à part entière, il l'emmena et le saoula à mort. L'embarras de ce qu'ils ont fait, se retrouvant en prison pour avoir tenté de pénétrer dans la Cour des Dieux alors qu'ils ne portaient que leurs sous-vêtements, a failli faire renoncer Llarimar à la prêtrise. Inutile de dire qu'il n'est pas devenu prêtre à part entière le lendemain. Il a fallu attendre trois ans avant qu'il ne soit autorisé à demander à nouveau l'ordination.
La mort de Tissepourpre
Mon rédacteur en chef n'était pas à l'aise avec la façon dont ça s'est passé - il trouvait que les motivations des tueurs n'étaient pas assez solides. J'ai essayé d'en rajouter un peu, ce qui a apaisé Moshe, mais j'ai toujours pensé qu'elles étaient solides.
Dans les livres, les méchants font souvent des choses stupides, et ça m'agace. Souvent, ils ne sont pas autorisés à faire les choses les plus intelligentes qu'ils pourraient faire parce que cela ruinerait l'intrigue. Je voulais qu'ils fassent la chose la plus intelligente ici, et j'ai senti que la chose la plus intelligente était de tuer Tissepourpre. La menacer n'aurait pas fonctionné avec Chanteflamme, qui refuse de prendre les choses au sérieux. Une simple menace leur aurait valu des moqueries et de la frustration. Alors, sans savoir qu'il l'aimait, ils ont tué Tissepourpre pour montrer qu'ils étaient sérieux. Puis ils se sont emparés de Llarimar, sans avoir l'intention de le tuer, car ils savaient qu'il était la meilleure monnaie d'échange dont ils disposaient contre Chanteflamme (s'il n'avait pas parlé, ils auraient commencé à lui couper les doigts).
La brutalité de ce moment où Tissepourpre est égorgé est censée être un changement de ton majeur pour les passages de Chanteflamme. J'espère que cela a fonctionné pour vous ; je pense que j'ai posé les bases nécessaires pour que des choses comme ça puissent se produire dans cette histoire. Je pense avoir suffisamment justifié les motivations des tueurs.
Les jeux sont terminés.
Chapitre 54 - 15-06-2010
Vivenna rencontre le mendiant, puis va chercher Saignenuit
Elle en fait un peu trop. Mais bon, quand on est mendiant, on a parfois tendance à être lèche-cul. De plus, elle est novice en la matière, et elle lui a donné un très joli mouchoir…
C'était triste de tuer Barbon si vite, mais au moins il est parti avec style. En outre, comme vous pouvez le deviner, ce n'était pas vraiment quelqu'un de bien. Une fois, il a littéralement vendu sa propre mère. Il voulait son appartement, alors il l'a volé quand il était adolescent. C'est dans cette pièce qu'il vivait encore. Dans sa jeunesse, il n'a pas réalisé qu'elle n'était même pas propriétaire de l'appartement, et tout ce dont il a hérité, c'est d'un loyer. Ce n'est pas vraiment le type le plus intelligent qui soit. Mais au moins, il a attendu qu'elle soit morte en prison pour lui attacher des pierres aux pieds et la jeter dans la baie.
Saignenuit était intéressante à écrire dans ce livre, car elle forme un contraste très agréable avec Vasher. Vasher ne veut rien dire de son passé, il est tellement renfermé sur lui-même qu'il n'y pense que rarement. Saignenuit, elle, s'attarde beaucoup sur le passé. Bien qu'à certains égards son esprit soit très capable, elle a la particularité d'être un objet éveillé. Les premières heures de sa vie, au cours desquelles elle a rencontré Shashara, Denth et Vasher, l'ont fortement marqué. C'est comme si… une partie de son esprit avait été forgée à ce moment-là, avec une mémoire en lecture seule qui ne peut être modifiée. Elle peut apprendre et grandir, malgré ce que dit Vasher, mais elle ne peut pas écraser ces concepts, états et compréhensions initiaux qui ont été gravés en elle à sa naissance. Shashara était vivante à l'époque, elle la considérera toujours comme telle, même si des milliers d'années se sont écoulées. Denth sera toujours satisfait d'elle. Vasher sera toujours ami avec les deux autres. Telles étaient les premières impressions de Saignenuit.
Vasher est davantage torturé
Il est très important de noter que Vasher cache et économise ses forces ici. L'écriture de ces scènes a été délicate, car je savais qu'il devrait être capable de réaliser quelques tours de force plus tard dans le livre. Je me suis dit qu'une nuit de torture ne lui ferait pas grand-chose, mais je ne voulais pas non plus gâcher la tension en attirant trop l'attention sur ce fait.
Denth est frustré de ne pas prendre plaisir à torturer son vieil ami, tout comme il est frustré par sa vie actuelle. Il voudrait tellement être un voyou insouciant, qui travaille pour le plus offrant. Mais il ne peut pas. Il ne peut pas être comme Tonk Fah, et ça le frustre. Faire du mal à Vasher blesse aussi Denth, car cela lui rappelle tant de choses qui ont été perdues.
Siri est emmenée chez le Dieu-Roi, puis découvre qui est vraiment derrière les attaques
J'espère qu'à ce stade, les lecteurs seront très confus quant à la nature de cette troisième force qui attaque. Mais j'espère que c'est une bonne confusion.
Je m'explique. Lorsque j'écris, j'ai parfois envie d'inspirer la confusion. Cela permet de garder les mystères du livre dans l'ombre et dans le vague. Ça aide le lecteur à s'attacher aux personnages, qui sont vraisemblablement confus eux aussi. Mais il y a un danger à être trop confus. Si les lecteurs pensent qu'ils ont manqué quelque chose, ou s'ils ne peuvent pas du tout suivre ce qui se passe, ils abandonneront le livre.
L'astuce consiste à s'assurer de retranscrire le fait que les personnages sont également confus, comme je l'ai mentionné plus haut. Si le lecteur sait qu'il est censé chercher des réponses, tout ira bien. (Si, au contraire, il a l'impression que l'auteur s'est simplement trompé et n'explique pas clairement les choses, il réagira très différemment.
Quoi qu'il en soit, j'espère que vous aurez la première réaction et non la seconde. Le coup de théâtre qui consiste à savoir qui est vraiment derrière tout cela devrait être un choc, mais j'espère qu'il a été bien anticipé. La grande conclusion est la question que, peut-être, vous vous êtes posée tout au long du livre. Si la guerre va être si mauvaise pour toutes les personnes impliquées, alors qui pourrait bien faire pression pour qu'elle ait lieu ?
J'ai semé un certain nombre d'indices sur les Pahn Kahl dans le livre. Le premier est Vahr et sa rébellion, mais il y en a plusieurs autres. La première fois que Siri suppose que Bleudoigt vénère les Rappelés, il pince les lèvres d'agacement. Nous avons beaucoup de petits indices de ce genre qui montrent que les Pahn Kahl sont frustrés par la place qu'ils occupent dans l'empire. Ils contrôlaient cette terre il y a longtemps ; nous l'avons découvert grâce aux récits de Hoid.
C'est bien annoncé, mais je crains toujours que ce soit trop surprenant pour les gens. C'est surtout parce que je pense que les lecteurs passeront tout simplement à côté des Pahn Kahl pendant leur lecture. Ils sont oubliables de par leur conception. Ils sont faciles à ignorer et la plupart des autres personnages ont du mal à se rappeler qu'ils ne sont pas seulement des Hallandrènes. Ils ne sont pas une minorité en colère et bruyante, comme les Idriens. Ils sont simplement là, ou du moins c'est ainsi que tout le monde les voit.
L'un de mes grands objectifs pour ce livre, cependant, était d'avoir un bon renversement de situation pour savoir qui est le méchant qui tire les ficelles. Ce n'est pas le grand prêtre. Ce n'est pas le dieu rusé. Ce n'est même pas le mercenaire brutal. C'est le simple et tranquille scribe. C'est l'un des plus grands renversements conceptuels du livre. J'espère que ça fonctionnera pour vous.
Siri les sauve de Bleudoigt
Comme je l'ai dit, certains se sont plaints de la place de demoiselle en détresse qu'occupe Siri dans le livre au cours des deux chapitres suivants. Je souhaite toutefois attirer leur attention sur ce chapitre, où elle brille de mille feux. Elle est prudente et contrôle la situation. Elle est devenue leader par nécessité. Elle est capable d'exiger de Treledees et d'obtenir des réponses. Et elle est devenue suffisamment douée en politique pour faire le lien que personne d'autre n'a fait, en découvrant le stratagème de Bleudoigt.
Si elle n'avait pas agi dans ce chapitre, la fin du livre aurait été très différente. Elle a sauvé la vie de Susebron. Grâce à elle, Bleudoigt n'a pas pu mettre en œuvre son plan qui consistait à les faire passer en douce sur le bateau qui les attendait dans la Mer Intérieure. Son retard a donné à Bleudoigt le temps de mettre en œuvre son plan secondaire, qui consistait à emmener le Dieu-Roi dans les donjons pour les prochains chapitres.
Mais surtout, Siri est devenue la personne qu'elle devait être au cours de ces chapitres. Elle a pu grandir autant que Vivenna, mais elle n'a pas eu besoin d'être mise à terre pour que ça se produise.
Chanteflamme abandonne
Curieusement, dans ce chapitre, l'arc du personnage de Chanteflamme était de se rendre. Abandonner, abandonner ses moqueries et sa désinvolture. Accepter enfin ce qu'il a prétendu pendant tout ce temps. Qu'il est inutile.
Les jeux sont terminés.
Chapitre 55 - 22-06-2011
Treledees dit presque à Siri comment transmettre le Souffle du Dieu-Roi
On voit ici Siri prendre les choses en main. Dans cette situation tendue, beaucoup d'autres personnes auraient été réduites à l'hystérie, mais elle s'est imposée, prenant les commandes, essayant d'obtenir les informations dont elle a besoin.
Treledees lui ment sur deux points. Tout d'abord, il sait comment un Dieu-Roi peut avoir un enfant, mais il sait aussi que le secret est détenu par un groupe de prêtres sur les îles. Il ne pense pas que ce soit une bonne idée de mettre Siri dans la confidence pour l'instant. En revanche, il veut lui transmettre le moyen d'éloigner de lui les Souffles de Susebron, si cela s'avérait nécessaire. Il sait qu'il faut les transmettre, même si le Dieu-Roi a un enfant. C'est le plus grand secret, mais c'est celui que Siri doit connaître. Ces Souffles ne peuvent pas disparaître avec Susebron.
Donc, de toute façon, il ment sur le fait que le Dieu-Roi ne peut pas avoir d'enfant. Ou du moins, il l'élude. Il dit que le Dieu-Roi ne peut pas engendrer d'enfant, ce qui est vrai à moins de prendre certaines mesures. Il dit aussi qu'il ne sait pas comment le Premier Rappelé a engendré un enfant, ce qui est vrai - il ne sait pas avec certitude si le Premier Rappelé a utilisé la même méthode que Treledees. Il élude également le fait qu'il croit que le sang du Premier Rappelé coule dans les veines de la lignée royale Idrienne.
Alors pourquoi ne pas en parler dans le livre ? Eh bien, j'ai appris dans Elantris qu'il est facile de fausser une fin en faisant trop de révélations. C'est un très petit point, et il y a de bonnes raisons pour que Treledees ne dise pas ce qu'il sait. J'ai donc pensé qu'il valait mieux laisser l'histoire telle quelle, sans l'approfondir.
Bien sûr, il y a une allusion dans le texte à ce sujet - ou du moins une question. S'ils ne comptaient que sur le fait qu'un enfant Rappelé prenne la place de Susebron, alors pourquoi s'inquiétaient-ils que Siri ait des relations sexuelles avec Susebron ? Ils n'avaient pas besoin qu'elle couche avec lui, à moins qu'ils ne s'attendent à ce que cela serve à quelque chose.
Je suis désolé de laisser le mystère planer sur cette question, et je suis encore plus désolé de ne pas expliquer comment Susebron peut donner ses Souffles. Ce n'est pas important pour ce livre, et j'ai pensé que le fait que Treledees donne l'explication ne ferait qu'alourdir les choses. Je préfère attendre une suite, où je détaillerai le système magique sous une forme plus complète, pour vous donner ces explications.
Il nous reste donc le cliché d'une personne qui transmet presque des informations, puis qui meurt. Comme je l'ai dit, je suis désolé de faire ça. J'ai failli ne pas le mettre, mais j'ai pensé qu'il était très important d'inclure quelque chose qui vous fasse savoir que les prêtres avaient un moyen d'obtenir ces Souffles.
Notez que Treledees ne ment pas sur le fait de laisser Susebron vivre sa vie avec Siri en paix. Ils ont permis aux précédents Dieux-Rois de le faire, une fois qu'ils ont eu un successeur en place.
Les prêtres se sacrifient
Comme je l'ai dit, l'un des revirements de ce livre est en rapport avec mes propres livres, où les prêtres sont traditionnellement les méchants. Ici, Treledees et les siens sacrifient leur vie pour tenter de sauver Susebron. Ils sont zélés, je dirais même trop zélés. Mais ce sont des hommes bons, qui font de leur mieux pour servir leur dieu. C'est en servant leur dieu qu'ils donnent leur vie.
Vivenna se faufile (pas très bien) dans la Cour des Dieux
On voit une Vivenna très proactive. Les deux sœurs ont un effet beaucoup plus important sur les événements que leurs homologues masculins. Il y a quelques points intéressants à noter.
Tout d'abord, Saignenuit mentionne Yesteel. Je crois que c'est la première fois qu'il est mentionné dans le livre. Si vous avez été attentifs, vous avez probablement réalisé qu'il manquait une personne parmi les cinq érudits. Vasher, Denth, Arsteel, Shashara... . et ce type. Vous le verrez dans la suite. (Et oui, il est bien meilleur pour se faufiler que Vasher ou Vivenna).
Autre point à noter : Saignenuit peut sentir où se trouve Vasher. C'est parce que Saignenuit a ingéré et s'est nourri des Souffles de Vasher dans le passé. Lorsqu'elle fait ça, elle se connecte à la personne. C'est aussi, soit dit en passant, l'un des secrets qui expliquent pourquoi Vasher ne tombe pas malade lorsqu'il tient Saignenuit, même si c'est une bonne personne. Ce n'est pas simplement une question de familiarité (bien que cela en fasse partie). Saignenuit a un test intégré. Si elle se nourrit de vous et que vous survivez, vous devenez en quelque sorte immunisé contre ses pouvoirs.
Vivenna lance Saignenuit sur les soldats
Ces hommes en uniforme de soldat, comme le laisse entendre leur réaction à Saignenuit, ne sont que des mercenaires de Denth portant des uniformes pour se cacher. Les gardes des portes d'entrée, en revanche, sont de véritables gardes de la cour. Ils ne savent pas que les insurgés contrôlent désormais le palais ; ils sont désorientés et reçoivent les ordres de Bleudoigt, qu'ils considèrent comme quelqu'un de respectueux et d'autoritaire.
Les prêtres des différents dieux ne sont pas aussi accommodants. Le chaos règne parmi eux, bien que de nombreux quartiers de la ville ne sachent même pas qu'il se passe quelque chose d'étrange. Les tunnels de la Cour des Dieux sont encombrés de prêtres qui mettent leurs divinités à l'abri du danger, ce qui explique la frustration de Bleudoigt dans les scènes de Siri. Il ne peut pas emmener le Dieu-Roi jusqu'au bateau qui l'attend. Il veut le garder comme prisonnier. L'exécuter, comme il l'explique à Siri, est un plan de secours qu'il décide de mettre en œuvre.
Chanteflamme remarque que les Pahn Kahl imitent des prêtres
Si vous n'avez toujours pas compris, la plupart des prêtres que vous avez vus dans les passages de Chanteflamme sont des scribes de Pahn Kahl qui imitent des prêtres afin d'accroître la confusion. La couleur de la peau est l'indice, et Chanteflamme l'a remarqué il y a un ou deux chapitres, mais n'a pas réussi à comprendre ce qui le dérangeait exactement.
Les chapitres précédents du livre - tout ce qui s'est passé avant la soirée où Chanteflamme s'est infiltré dans les tunnels - n'ont jamais montré de Pahn Kahl imitant des prêtres. Nous ne les avons vus qu'à quelques endroits, principalement dans les passages consacrés à Chanteflamme.
Bleudoigt explique qu'il doit exécuter Siri
Bleudoigt a raison de dire qu'il y a de fortes chances qu'Idris s'en sorte mieux que tout le monde ne le pense. Bien sûr, la principale raison pour laquelle ils s'en sortiront mieux est la façon dont les Sans-vie ont été lancés sans soutien ni planification.
Si l'on laissait la guerre se poursuivre, Idris serait capable de s'allier à d'autres peuples (comme je l'ai dit plus haut) et la capacité de Yesteel à créer des épées comme Saignenuit aboutirait à la chute de T'Telir et au chaos et à la destruction du monde entier.
Chapitre 56 - 11-07-2011
Vivenna sauve Vasher - en quelque sorte
Vivenna a quelques atouts à faire valoir. Tout d'abord, Denth s'est débarrassé de son Souffle. Il ne veut pas l'avoir lorsqu'il torture Vasher. Cela le rend trop conscient, trop sensible à la douleur. Il est plus facile pour lui d'être Morne quand il le fait. Avec Tonk Fah endormi, ça signifie que personne dans la pièce n'a assez de Perception Vitale pour remarquer que Vivenna est suspendue à l'extérieur.
Deuxièmement, Denth n'aime pas vraiment ce qu'il fait. Il a l'impression d'avoir capturé Vasher trop facilement, et la torture n'est pas satisfaisante. Il aurait préféré tuer Vasher dans un combat, comme il s'en rendra compte plus tard. Il y a donc une certaine hésitation dans cette scène, comme vous pouvez le remarquer. Il ne se contente pas de poignarder Vasher ou Vivenna. Il va libérer Tonk Fah, puis hésite avant de faire demi-tour et de défier Vasher. Denth espérait en fait que quelque chose de ce genre se produise. De plus, il se soucie de son ami Tonk Fah. Encore une fois, Denth est loin d'être purement méchant, contrairement à ce qu'il voudrait faire croire.
Denth est le meilleur duelliste. Même si Vasher n'avait pas été battu et torturé, Denth aurait gagné. A l'exception de la ruse que Vasher préparait et dont Vivenna s'est mêlée. Mais nous n'en savons rien pour l'instant…
Je ne sais pas si vous vous souvenez que Vivenna a mis tout un tas de Souffle dans la cape de Tonk Fah par accident, mais cela s'est produit à l'époque où elle a trouvé Parlin. C'est peut-être un peu exagéré, car je ne sais pas si les gens s'en souviendront. En y réfléchissant, j'aurais dû mentionner ce qu'elle avait fait une fois de plus.
Par ailleurs, j'espère que vous ne voyez pas d'inconvénient à la phrase qui dit quelque chose comme "Vasher vient de tomber par la fenêtre du deuxième étage vers une mort certaine, évidemment qu’il va survivre !". C'est un peu autoconscient, et je n'essaie pas de briser le quatrième mur. Denth connaît Vasher depuis très, très longtemps, et sait qu'une chose aussi simple n'est pas susceptible de tuer son vieil ami. Ceci, combiné au penchant de Denth pour le sarcasme, a donné lieu à cette réplique.
Vasher se bat contre les soldats et parvient enfin à dégainer Saignenuit
Dans mes annotations, j'ai souvent parlé des scènes de concentration. Il s'agit des scènes d'un livre que j'imagine cinématographiquement avant de m'asseoir et d'écrire le roman. Elles font partie de ce qui me pousse à travailler sur ce livre en particulier, et j'ai besoin de quelques scènes vraiment bonnes avant d'écrire un livre.
C'était l'une des scènes principales de ce livre. Je l'avais en tête avant de développer une grande partie du reste de l'histoire. Je suis heureux d'avoir pu écrire jusqu'à un point où j'ai pu l'utiliser. Vasher, Éveillant une corde pour se sauver, puis se battant aux côtés d'un ensemble de vêtements Éveillés. Et enfin, enfin, dégainer Saignenuit. Vous saviez sans doute que cela devait arriver dans ce livre. Je l'ai en tout cas préparé suffisamment longtemps.
À l'origine, j'avais imaginé l'extraction de Saignenuit d'un corps un peu comme une version sombre de "l'épée dans le rocher". Je ne pense pas que ça ait fait la transition vers le livre final, mais j'espère que l'image d'une épée noire diffusant de la fumée est visuellement puissante pour vous. J'ai terminé la scène dans ma tête avec Vasher debout au milieu de ces bouffées de fumée noire qui étaient des corps, Saignenuit à ses côtés, se nourrissant de lui avec des veines noires pulsantes.
Denth trouve Vasher et le force à se battre en duel
Notez que Denth, il y a de nombreux chapitres, a mentionné qu'il pensait que le seul moyen de vaincre Vasher était de l'obliger à puiser dans Saignenuit. Denth savait que cela ferait s'échapper tout le Souffle de Vasher et le rendrait incapable d'utiliser Saignenuit. (Cet échange entre Denth et Tonk Fah a eu lieu dans le jardin de D'Denir après avoir rencontré les faussaires).
Denth avait prévu de trouver un moyen de forcer Vasher à dégainer l'épée et à l'utiliser. Il espérait que l'épée le consumerait, ce qui, selon lui, serait une fin appropriée pour Vasher, étant donné que ce dernier a tué la sœur de Denth avec Saignenuit. Comme il ne mourut pas en tirant la lame, Denth décida que le tuer avec une lame de duel - comme Arsteel aurait dû le faire - serait une fin appropriée.
Chapitre 57 - 18-07-2011
Siri est conduite dans une pièce avec un autel
Bienvenue dans mon chapitre préféré du livre (bien sûr, j'ai tendance à dire cela des chapitres culminants de chaque livre). Pour moi, c'est le genre de chapitre qui pousse à écrire un livre. La possibilité d'y arriver et de voir les choses se mettre en place est la plus grande émotion que je ressens en écrivant.
L'image du "sacrifice de Siri sur l'autel" était l'une de celles que j'avais prévues à l'origine pour ce livre, mais lorsque je suis arrivé à cet endroit du roman, je me suis dit que c'était tout simplement nul de le faire. C'est une image tellement cliché. C'est un peu le but recherché par Bleudoigt, qui essaie d'obtenir quelque chose de viscéral et d'exagéré, mais j'ai eu le sentiment que cette image pouvait saper toute la scène.
Je crois que j'ai fait une ébauche où elle était attachée à l'autel, mais je l'ai rapidement supprimée. C'était beaucoup trop "Snidely Whiplash" pour moi [NdT : un méchant de dessin animé, obsédé par l'idée d'attacher des jeunes femmes à des voies ferrées]. Je préfère cette version, où l'on découvre ce que Bleudoigt va faire, mais où Siri lui tient tête et l'incite à la laisser mourir dignement. J'ai aussi repris les histoires sur Hallandren et le fait de tuer les gens sur les autels comme une rumeur superstitieuse à laquelle certains Idriens croient. (Il y a eu des histoires sur les Mormons, à l'époque, affirmant qu'ils sacrifiaient des femmes sur les autels de leurs temples puis jetaient les cadavres par la fenêtre dans le Grand Lac Salé. Cela semble ridicule, je sais, mais à des époques où les médias ne sont pas aussi nombreux, les gens peuvent croire à des choses assez folles).
Vasher et Denth se disputent ; Vasher se fait poignarder
J'aime les scènes dans les livres (quand je les lis) qui impliquent un passé pesant que nous n'avons pas l'occasion de voir entre les personnages. Ça me donne l'impression que l'histoire est réelle. Que ces personnages ont vécu avant l'histoire, et qu'ils continueront à vivre après (enfin, ceux qui survivent).
Lorsque j'ai construit ce livre, je savais que la relation entre Vasher et Denth avait besoin d'un travail de fond pour lui donner ce sens. Je voulais qu'ils soient tous les deux des personnages compliqués avec un passé tordu. Tout se joue ici, dans ce chapitre, et nous avons la fin d'une histoire vieille de plus de trois siècles. Est-ce que je raconterai un jour ces histoires ? Probablement pas. Comme l'histoire d'Alendi et Rashek dans Fils des Brumes, je pense que l'histoire entre Vasher et Denth est plus forte telle qu'elle est - comme quelque chose qui donne du poids à ce livre. Nous approfondirons la relation entre Vasher et Arsteel (en particulier avec Yesteel) dans le prochain livre, si je l'écris.
À ce stade, vous devez vous demander qui est Vasher. Il est en vie depuis la Guerre des Myriades, et Denth laisse entendre que c'est Vasher lui-même qui a provoqué le conflit. Il est évident qu'il se passe beaucoup plus de choses avec lui que vous ne le pensez.
La scène de climax de Chanteflamme, avec sa vision du bateau
La vision et la mort éventuelle de Chanteflamme dans ce chapitre sont une autre des grandes scènes centrales. En fait, je dirais que cette petite scène est ma préférée du livre. Il est difficile d'expliquer pourquoi, mais je ressens un frisson à chaque fois que je la lis. C'est le frisson de quelque chose que vous aviez prévu et qui s'est avéré encore meilleur que vous ne l'aviez prévu. (Par opposition à l'idée de l'image Siri/autel, qui ne marchait pas et a dû être coupée).
J'ai travaillé dur pour faire aboutir cette scène que j'avais en tête. Aucun autre passage du livre n'a fait l'objet d'autant d'ajustements lors de la rédaction, qu'il s'agisse de modifier le texte pour que Chanteflamme saisisse la main du Dieu-Roi plutôt que son pied, ou de retravailler l'imagerie de l'océan. (Cette image, soit dit en passant, me vient de ma lune de miel, lorsque je me tenais sur un bateau de croisière, la nuit, et que je regardais l'écume blanche et tourbillonnante au-dessus de l'eau noire profonde).
De nombreuses personnes sur mes forums ont appelé à d'avance cet événement "Chanteflamme guérit le Dieu-Roi". Cela ne me dérange pas. Cela semblait être une configuration très évidente. Un personnage avec des pouvoirs qu'il ne peut pas utiliser tant qu'il n'est pas guéri, un autre avec le pouvoir de guérir quelqu'un une seule fois. Parfois, c'est bien de donner aux gens ce qu'ils attendent, surtout quand le résultat est cette scène. J'espère qu'ils ne s'attendaient pas à ce qu'elle soit aussi puissante qu'elle l'est (en supposant que les lecteurs l'aiment autant que moi). Je veux que celle-ci soit très émouvante.
C'est l'accomplissement final du personnage de Chanteflamme. Notez que même à la fin, son sarcasme et son ironie transparaissent. Il a dit à Siri de ne pas compter sur lui parce qu'il la laisserait tomber. Eh bien, Chanteflamme, tu es un meilleur homme que tu ne voulais le faire croire. Ce n'est pas pour rien que tant de gens sont prêts à compter sur toi.
L'apothéose de Vasher et Denth
Je voulais offrir à Denth une chance de rédemption ici, même s'il n'y avait aucune chance qu'il la saisisse. Sa réponse est honnête. Il n'a pas l'impression de la mériter. Il a fait des choses terribles ; en effacer le souvenir serait de la triche. Il vaut mieux en finir.
Il y a de fortes chances qu'après avoir tué Vasher, Denth se soit approché, ait ramassé Saignenuit et ait laissé l'épée le vider de sa vie. Il n'aurait pas pu vivre avec la culpabilité.
Mais ce n'est pas le cas. Lorsque j'ai conçu ce système de magie, j'y ai ajouté l'idée que le fait d'absorber une grande quantité de Souffle vous choque et vous plonge dans une petite transe extatique. Cette idée est tirée du système magique de Mythwalker, l'histoire dont j'ai tiré Siri et Vivenna. J'ai ajouté cette composante à l'Éveil non seulement parce qu'elle s'y prêtait, mais aussi parce que ça me faisait plaisir de faire un petit clin d'œil de plus à Mythwalker.
Cependant, dès que j'ai commencé à l'écrire, j'ai su que le fait de donner le Souffle à quelqu'un, puis de le tuer, serait une façon géniale d'inverser la magie. J'ai donc intégré à l'histoire l'arc entier de la victoire mystérieuse de Vasher sur Arsteel, et de la volonté de Denth de le combattre en duel pour prouver qu'il ne pouvait pas gagner un duel.
Denth avait raison. Vasher a triché.
Ces deux scènes se terminent par un transfert de Souffle. C'est intentionnel ; j'ai placé ces scènes ensemble à dessein. J'aime le parallèle entre un transfert qui apporte la vie et l'espoir, et l'autre qui apporte la mort.
D'ailleurs, on ne revoit ni Tonk Fah, ni Gemme, ni Clod dans le livre. Ils reviendront dans la suite. Sans le contrôle de Denth, Tonk Fah est prêt à commencer à assassiner et à tuer sans retenue ; d'ici le prochain livre, il aura changé de façon spectaculaire.
Gemme, quant à elle, emmène Arsteel (Clod) à son frère, qui est un maître des Commandements des Sans-vie (Yesteel a inventé la liqueur d'ichor). Elle espère trouver un moyen de rendre à Arsteel une partie de ses souvenirs et de sa personnalité.
Siri est sauvée
Et voici la grande scène que beaucoup de lecteurs attendaient. Je m'excuse d'avoir fait en sorte que Siri ait besoin d'être secourue comme ça, mais j'ai pensé que c'était approprié à l'histoire. C'est parce qu'elle a enseigné au Dieu-Roi, et l'a aidé à devenir l'homme qu'il est, qu'il a pu faire ça.
N'oubliez pas que la Septième Élévation (je crois que c'est celle-là) confère à une personne un Éveil instinctif, ce qui signifie qu'une fois que vous avez atteint cette Élévation, vous n'avez plus besoin de vous entraîner pour apprendre à Éveiller. Vos Commandements sont obéis instinctivement. Cela ne signifie pas que tout ce que vous essayez fonctionnera, mais que vous pouvez faire fonctionner la plupart des Commandements de base (saisir des objets, etc.) sans avoir à essayer. En fait, la plupart des Commandements plus compliqués et inconnus jusqu'alors ne peuvent être exécutés que par une personne ayant atteint la Septième Élévation.
Ce pouvoir est né de mon désir de voir les Élévations supérieures faire des choses très spectaculaires. Je crains que cette scène ne soit un peu un deus-ex-machina. Cela m'empêche de l'aimer autant que l'apogée de Chanteflamme ou de Denth/Vasher. Mais je pense qu'une histoire a besoin d'une grande variété de moments culminants - quelques moments internes aux personnages, quelques moments externes, quelques grands rebondissements, quelques dénouements attendus, quelques grandes révélations, et quelques sauvetages spectaculaires. Ce chapitre et le suivant tentent de couvrir un grand nombre de ces différents types.
Chapitre 58 - 25-07-2011
Vasher trouve Vivenna
Je suis partagé sur cette fin. J'ai l'impression que ce dernier chapitre est un peu un anti-climax, et pourtant, en même temps, il y a encore le conflit majeur du livre à résoudre.
Ou est-ce le conflit majeur du livre ? En y réfléchissant, je me dis que ce n'est probablement pas le cas. Les conflits majeurs de ce livre étaient des conflits de personnages. Oui, nous voulons sauver Idris, et c'est important, mais ce qui se passe avec les personnages l'a éclipsé. C'est peut-être la raison pour laquelle ce chapitre semble un peu trop long. Ce n'est pas aussi grave que la deuxième fin du Puits de l'Ascension, cependant, et je pense que c'est presque la meilleure façon de présenter cette histoire. Cela n'empêche pas qu'elle soit un peu superflue.
Quoi qu'il en soit, il se passe beaucoup de choses importantes ici. Notez que Saignenuit ne se souvient pas avoir été dégainée. Lorsqu'elle a été créée, les Souffles lui ont donné une sensibilité comme prévu. (C'était l'un des principaux objectifs de sa création : prouver l'existence d'entités BioChromatiques de type 4). Cependant, une fois qu'elle est dégainée, son Commandement prend de l'ampleur et elle agit beaucoup plus comme un objet Éveillé ordinaire, mais avec des capacités et des pouvoirs très étranges. Pendant ce temps, son Souffle est détourné pour alimenter ses pouvoirs, et son esprit devient flou.
Siri et Susebron vont voir le corps de Chanteflamme
Je voulais que cette scène soit un petit épilogue à l'histoire de Chanteflamme. C'était un personnage formidable, l'un des meilleurs que j'aie jamais écrits, et je pense qu'il a merveilleusement rempli son rôle dans ce livre.
Je dis souvent que je ne considère pas mes fins comme tristes, même si elles ont tendance à impliquer la mort de personnages majeurs. Dans ce cas, la fin de Chanteflamme est triomphante grâce à ce qu'il a réussi à accomplir. C'est du moins mon point de vue.
Qu'a accompli Tissepourpre ? En fait, elle a été Rappelée dès le départ pour participer à cette fin. Une chose à noter à propos du retour des Rappelés est qu'ils voient l'avenir, mais quand ils reviennent, ils ne sont pas garantis de pouvoir changer quoi que ce soit. Avant son Rappel, Tissepourpre était une puissante marchande de la ville, très connue. Elle a été assassinée après avoir dénoncé un groupe de marchands de teinture avec lesquels elle avait travaillé pour leurs pratiques trompeuses et criminelles. Son témoignage les a menés en prison, mais elle a été tuée. C'est ainsi qu'elle a gagné le titre de Tissepourpre l'Honnête (qui, si vous vous en souvenez, a fini par être changé en Tissepourpre la Splendide).
Elle est a été Rappelée parce qu'elle ne voulait pas que T'Telir tombe aux mains des envahisseurs qu'elle avait vus s'en emparer après la révolte de Bleudoigt et des autres. C'est pourquoi elle a rassemblé les armées. Bien qu'elle n'ait pas réussi sa quête aussi bien que Chanteflamme, elle a beaucoup aidé. Je pense qu'elle est satisfaite, de l'autre côté, de la façon dont les choses se sont passées.
Vivenna et Vasher discutent de ce qu'il faut faire
L'une des plus grandes révisions de la fin a été de savoir ce qu'il fallait faire avec les D'Denir. Lorsque j'ai commencé à rédiger le livre, je n'étais pas sûr à 100 % de ce que l'Éveil pouvait ou ne pouvait pas faire. J'ai pensé que Vasher pouvait avoir des Commandements qui réveilleraient les statues, et j'ai écrit la fin de cette façon.
Malheureusement, en révisant et en développant l'histoire, cela s'est avéré impossible. J'ai également été déçu de constater à quel point l'utilisation des statues n'était pas très bien expliquée. Lors des révisions, j'ai donc opté pour des statues Sans-vie créées à partir d'os, quelque chose de spécial que Vasher a inventé pendant la Guerre des Myriades. J'ai ensuite ajouté le concept des Fantômes de Kalad comme un mystère dans le livre, de sorte que les lecteurs s'attendent à ce que cette armée apparaisse à la fin. Je pense que cela atténue quelque peu la surprise. (Mais pas complètement, voir ci-dessous).
Vivenna et Siri se retrouvent ; Vasher montre son Souffle retrouvé
Je crois que c'est la première fois dans le livre que Vivenna et Siri se parlent. (Bizarre, hein ?) Je savais que je ne pourrais pas rendre leurs retrouvailles très chaleureuses, puisqu'elles sont toutes les deux des Idriennes, et que Siri a appris à se contrôler. De plus, la situation est très tendue. (Et puis, malgré le fait que Vivenna soit venue sauver sa sœur, elles n'ont jamais été très proches. Elles étaient sœurs, mais séparées par cinq ans environ).
Ce chapitre se concentre sur d'autres choses, principalement les changements dans la personnalité du Dieu-Roi et les révélations sur Vasher. En ce qui concerne les premiers, j'espère qu'ils sont plausibles. N'oubliez pas que le Dieu-Roi a beaucoup grandi avec l'aide de Siri. De plus, il a été formé pour avoir l'air royal et agir comme un roi, même s'il n'a pas eu l'occasion de parler comme un roi. Je pense qu'il fonctionne bien ici, projetant plus de confiance et de noblesse qu'il n'en a réellement, parlant d'une manière qui ne le fait pas paraître trop stupide, tout en trahissant une certaine innocence.
La plus grande surprise est la révélation de Vasher sur sa nature. J'ai failli ne pas l'inclure dans le livre, ayant plutôt l'intention d'y faire allusion et de la garder pour le deuxième livre. La raison en est que je savais que ce serait déroutant.
La grande question est la suivante : si Vasher est un Rappelé, pourquoi peut-il donner ses Souffles et Éveiller des choses sans se tuer ?
La réponse est simple, à bien des égards, mais je ne suis pas sûr d'avoir bien préparé le terrain dans le livre (c'est pourquoi j'ai hésité à l'expliquer). Vous vous souvenez quand Denth a dit que l'Éveil, c'était tout ou rien ? Eh bien, il a menti. (Je pense que vous l'avez compris maintenant.) Un éveilleur très compétent peut ne donner qu'une partie de son Souffle. Cela dépend de sa visualisation des Commandements. Vasher doit donc toujours tout donner, à l'exception du Souffle Divin qui le maintient en vie. Tant qu'il a ce Souffle (qu'il a appris à cacher), il peut rester en vie.
Épilogue - 01-08-2011
Les Fantômes passent à l'attaque
Ont-ils réussi ? Oui, ils ont réussi. Les Sans-vie ont été détruits et seuls quelques fantômes ont été perdus. Mais Hallandren dispose toujours d'une armée très puissante. Heureusement, Siri et Susebron en sont les responsables, et tout ira bien pendant un certain temps.
Vivenna rejoint Vasher
J'ai toujours envisagé cette fin pour elle. Elle a encore beaucoup de progrès à faire en tant que personnage, et je pense qu'elle fera une héroïne très intéressante dans une suite. Elle ne pourra jamais retourner à Idris et affronter son père, car cela reviendrait à renier beaucoup de gens qui s'attendent à ce qu'elle soit comme avant. Mais elle ne peut pas non plus rester avec Siri. Elle déteste toujours Hallandren et veut juste en être libérée - un endroit où elle pourra calmer sa fureur et découvrir qui elle est maintenant que sa vie n'est plus dominée par le besoin d'épouser le Dieu-Roi.
La vie a été très injuste pour Vivenna. Il est temps pour elle de vivre pour elle-même. Nous avons enfin le dernier renversement de situation du livre. Siri est devenue la reine ; Vivenna fuit ses responsabilités et s'enfuit dans la nature. Et c'est (je l'espère) très naturel pour elles d'être dans ces rôles.
Vasher explique certaines choses, mais en cache d'autres
Je crains de laisser les deux questions de Vivenna sans réponse. L'une est assez évidente - comment Vasher peut cacher son apparence - mais l'autre n'est pas intuitive. J'aurais aimé pouvoir mieux l'expliquer dans le livre, comme je l'ai dit plus haut, mais j'ai finalement décidé de la laisser en suspens. C'est un peu une violation de la première loi de Sanderson, mais ce n'est pas très grave. La raison pour laquelle je pense pouvoir m'en sortir est que Vasher n'a pas utilisé sa nature de Rappelé pour résoudre des problèmes. C'est plus une subtilité pour son personnage qu'un élément important pour lui permettre de se sortir du danger ou d'arranger les choses. Il aurait pu faire tout ce dont il avait besoin dans ce livre sans être un Rappelé. Je pense donc qu'il est normal de ne pas expliquer pourquoi il peut être Rappelé et ne pas mourir lorsqu'il donne ses Souffles.
Vivenna peut-elle changer son apparence davantage ? Elle le peut en effet. Elle pourrait en fait attiser ce fragment de Souffle Divin en elle et se mettre à briller comme une Rappelée. Elle ne peut pas changer ses traits physiques pour ressembler à quelqu'un d'autre, mais elle peut changer son âge, sa taille (dans la limite du raisonnable) et la forme de son corps (dans une certaine mesure). Cela demande de l'entraînement.
Et oui, le mécréant teigneux est la façon dont Vasher se perçoit. Pas noble ou Rappelé, ce qui explique en partie pourquoi il réprime son Souffle Divin.
Les événements du deuxième livre pourraient changer ça.
Synthèse du livre
Et… voilà pour les annotations ! J'espère que vous avez apprécié de les lire. Comme vous pouvez le constater, je les écris assez rapidement. Ceci, bien sûr, pour leur donner l'aspect d'un commentaire improvisé de réalisateur. (Et cela n'a rien à voir avec le fait que lorsque je les rédige pour un livre, je suis généralement en retard d'environ trois semaines sur la date limite de remise de la version éditée. Pourquoi ?)
Blague à part, je suis assez fier de ce livre et de ce qu'il fait. Je pense que c'est la première fois que je mélange des rebondissements, de l'humour, de la construction d'un monde et de la romance dans un livre comme je le voulais depuis le début de ma carrière d'écrivain.
Ferais-je quelque chose de différent ? Peut-être. J'aurais aimé que le personnage de Parlin soit plus convaincant, pour que sa mort ait plus d'impact émotionnel. J'aurais aimé que la fin ait un peu moins l'air d'un deus-ex-machina. Mais dans l'ensemble, je pense que ce roman est un grand pas en avant pour moi.
Merci encore pour votre lecture, à la fois du livre et de ces annotations.
Brandon Sanderson
Traduction : Gancho
Relecture : Camille, Exylo, Odeia
- Dédicace
- Cartographie
- Remerciements
- Prologue (1)
- Prologue (2)
- Prologue (3)
- Chapitre 1 (1)
- Chapitre 1 (2)
- Chapitre 2 (1)
- Chapitre 2 (2)
- Chapitre 3 (1)
- Chapitre 3 (2)
- Chapitre 4 (1)
- Chapitre 4 (2)
- Chapitre 5 (1)
- Chapitre 5 (2)
- Chapitre 6
- Chapitre 7
- Chapitre 8
- Chapitre 9
- Chapitre 10
- Chapitre 11
- Chapitre 12
- Chapitre 13
- Chapitre 14 (1)
- Chapitre 14 (2)
- Chapitre 15 (1)
- Chapitre 15 (2)
- Chapitre 16
- Chapitre 17
- Chapitre 18
- Chapitre 19
- Chapitre 20
- Chapitre 21
- Chapitre 22
- Chapitre 23
- Chapitre 24
- Chapitre 25
- Chapitre 26
- Chapitre 27
- Chapitre 28
- Chapitre 29
- Chapitre 30
- Chapitre 31
- Chapitre 32
- Chapitre 33
- Chapitre 34
- Chapitre 35
- Chapitre 36
- Chapitre 37
- Chapitre 38
- Chapitre 39
- Chapitre 40
- Chapitre 41
- Chapitre 42
- Chapitre 43
- Chapitre 44
- Chapitre 45
- Chapitre 46
- Chapitre 47
- Chapitre 48
- Chapitre 49
- Chapitre 50
- Chapitre 51
- Chapitre 52
- Chapitre 53
- Chapitre 54
- Chapitre 55
- Chapitre 56
- Chapitre 57
- Chapitre 58
- Épilogue
- Synthèse du livre
Illustrations associées
Dans le cosmère, la magie est considérée comme une force au même titre que la gravité ou l’électromagnétisme, et se nomme l’Investiture. Selon la Deuxième Loi de Khriss, l'Investiture, l'énergie, et la matière ne font qu'une : elle ne peut pas être détruite mais passer d'un état à un autre. L'Investiture réagit aussi à la pensée humaine : on peut influer sur elle au moyens de Commandements, incantation...